Un 
sondage - Internet et information : les jeunes Africains sont des utilisateurs 
avertis
Moins 
de la moitié des 18-24 ans font confiance à WhatsApp et Facebook quand 
il s'agit d'information. 

Un 
homme sur son smartphone à Kigali, la capitale rwandaise, le 18 mai 2020. 
On y aperçoit un article du "New Times" sur l'arrestation de Félicien Kabuga, 
l'un des principaux génocidaires qui échappaient encore à la 
justice. (SIMON 
WOHLFAHRT / AFP)
Falila 
Gbadamassi - France Télévisions  Rédaction 
Afrique
Publié le 
19/11/2020 09:04Mis 
à jour le 19/11/2020 17:30
Les 
jeunes Africains sont globalement bien connectés, férus d'information tout en 
étant conscients du danger des infox, selon les conclusions de la première 
grande étude réalisée sur la jeunesse du continent publiée en début 
d'année. L'African 
Youth Survey 2020, initiée par 
la Ichikowitz Family Foundation basée en Afrique du Sud, est le résultat 
d'entretiens menés auprès de 4 200 jeunes femmes et hommes (18-24 
ans) rencontrés dans les principaux centres urbains de 14 pays d'Afrique 
subsaharienne (Afrique du Sud, Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, 
Malawi, Mali, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Togo, Zambie et 
Zimbabwe). 
La 
majorité de ces jeunes considère que l'accès à Internet et au Wifi est un droit 
fondamental et que leur connexion est satisfaisante, notamment en Afrique de 
l'Est (78%) et en Afrique de l'Ouest (62%). Près de 70% en moyenne 
disposent d'un accès propre à Internet. Dans l'ordre, les Sénégalais, les 
Kényans, les Maliens, les Nigérians et les Sud-Africains sont les mieux lôtis en 
la matière (80% et plus). "Nous 
avons été assez surpris par le fait que les jeunes indiquent 
qu'ils disposent d'une connexion privée dans ces proportions. C'était plus 
élevé que ce que nous aurions imaginé", explique à 
franceinfo Afrique Nico De Klerk, le directeur de la communication de 
la Ichikowitz 
Family Foundation. 
La 
plupart des jeunes interviewés (86%) possède un smartphone. Deux sur cinq y 
passent ainsi "plus de 
quatre heures par jour". Les jeunes Gabonais sont les plus accros à 
leur téléphone. En outre, le Sénégal et le Gabon sont les deux seuls pays 
où le mobile est le plus utilisé pour s'informer et où les 
réseaux sociaux sont 
la première source d'information. 
Les sources 
d'information locales plus fiables que les réseaux 
sociaux
Plus 
généralement, les réseaux sociaux sont le type d'application "le 
plus important" et le plus utilisé sur ces téléphones 
par leurs jeunes propriétaires. Ils servent notamment 
"à 
lire et à partager des informations" pour plus de 50% d'entre 
eux, alors même que la plupart ne font pas confiance à ces 
plateformes. Les contenus et de Facebook (53%) et de WhatsApp (50%) – les 
principales applications utilisées sur le continent, selon l'édition 
2020 du rapport sur le digital dans 
le monde – ne sont globalement pas jugés dignes de 
confiance.  

« Au 
moins la moitié des jeunes Africains disent ne pas faire confiance aux 
réseaux sociaux que sont Facebook et WhatsApp en matière d'information, selon 
l'African Youth Survey 2020.  ((AFRICAN 
YOUTH SURVEY 2020 - THE ICHIKOWITZ FAMILY FOUNDATION)) ».- Voir 
illustration (tableau)
Près 
d'un quart des personnes interrogées estiment d'ailleurs que "le 
monde serait meilleur sans les réseaux sociaux". Comme 
partout, "les 
fausses nouvelles sont une préoccupation pour les jeunes 
Africains", indique l'African Youth Survey. Deux tiers de ceux 
rencontrés affirment que les infox "affectent 
leur capacité à rester informés". 
Les 
jeunes Africains sont conscients du fait que les fausses informations ont un 
impact sur leur quotidien
Nico 
De Klerk, directeur de la communication de la Ichikowitz Family Foundation, 
à 
franceinfo Afrique
En 
Afrique, les 18-24 ans semblent faire un usage assez pragmatique des 
réseaux sociaux qui sont devenus leur deuxième source d'information après la 
télévision et avant la radio. Plus de la moitié d'entre eux s'informent sur une 
base quotidienne. Globalement, les jeunes font plutôt confiance (à plus de 
80%) aux sources d'information locales, qu'elles soient publiques ou privées. 
C'est au Rwanda (RTV), au Kenya (Citizen TV), au Ghana (TV3), en Afrique du Sud 
(SABC) et au Nigeria (Channels TV) que les scores les plus élevés ont été 
enregistrés.
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/economie-africaine/internet-et-information-les-jeunes-africains-sont-des-utilisateurs-avertis_4185187.html