Démission surprise du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim

 

Par RFI Publié le 08-01-2019 Modifié le 08-01-2019 à 01:15

« Les États-Unis, le premier d’entre eux, disposent toujours d'un droit de veto au sein du conseil d'administration. Donald Trump insistera-t-il pour qu'un Américain occupe à nouveau ce poste ? On l’ignore. On sait en revanche que la Maison Blanche reproche à la Banque mondiale de financer trop de projets en Chine et pas assez en Afrique. »

Alors que son mandat courait jusqu'en 2022, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a annoncé ce lundi 7 janvier sa démission.

Le président démissionnaire de la Banque mondiale Jim Yong Kim, ici le 6 novembre 2018 à Pékin.REUTERS/Thomas Peter

Avec notre correspondant à New York, Pierre-Yves Dugua

Jim Yong Kim n'a pas été poussé vers la porte par le Trésor américain, explique-t-on dans l'entourage du président de la Banque mondiale. Il n'en demeure pas moins que le scepticisme de Donald Trump à l'égard du rôle de l'homme dans le réchauffement climatique a pu jouer un rôle dans la décision surprise de ce médecin et anthropologue, sélectionné par Barack Obama en 2012. Le mandat de Jim Yong Kim expirait en 2022. On sait cependant qu'il était très contesté au sein de la Banque.

Alors que l’institution multilatérale a toujours été dirigée par un Américain, cette tradition pourrait être abandonnée à l'occasion de la sélection du successeur de Jim Yong Kim par les administrateurs qui représentent ses 189 pays actionnaires.

Les États-Unis, le premier d’entre eux, disposent toujours d'un droit de veto au sein du conseil d'administration. Donald Trump insistera-t-il pour qu'un Américain occupe à nouveau ce poste ? On l’ignore. On sait en revanche que la Maison Blanche reproche à la Banque mondiale de financer trop de projets en Chine et pas assez en Afrique.

 

---------------------------------------

 

La Banque Mondiale sous influence de Donald Trump

Par La rédaction de Mondafrique -

La démission surprise, le 7 janvier 2019, du Président de la Banque Mondiale, le Sud-Coréen originaire de la Corée du Nord, Jim Yong Kim, est un coup de tonnerre qui risque fort d’ébranler l’institution créée en 1945 et dont le siège est à Washington DC.

Nommé par le président Obama, en 2012, Jim Yong Kim sera remplacé après son départ effectif le 1er février 2019. Il est de tradition que le poste de Président de la Banque mondiale revienne à un citoyen américain, comme celui de directeur général  du FMI est confié à un Européen, aujourd’hui la Française Christine Lagarde.

Stupeur dans les chancelleries

Il reviendra donc au Président Trump de proposer la candidature d’une personnalité américaine au Conseil des administrateurs de la Banque Mondiale qui procédera très probablement à sa nomination, avec les pressions bien connues du locataire de la Maison Blanche.
Le nouveau président sera élu pour cinq ans. On devine la stupeur dans les chancelleries et l’effroi des États qui bénéficient de l’aide financière de cette institution. 

Le multilatéralisme en danger

Le multilatéralisme risque fort de prendre un coup qui pourrait être irréparable, avec la politique étrangère de Donald Trump de l » América first ». Après le retrait, le 1er janvier 2019, des Etats-Unis d »Amérique de l’Unesco, la Banque Mondiale pourrait bien subir les foudres de Donald Trump qui voit en la démission brutale et à la motivation peu convaincante de Jim Yong Kim, une divine surprise.