Jeune
Afrique -
Par
Mathieu Olivier, 14
août 2015
Le
nouveau chef de la
Minusca, Parfait Onanga-Anyanga. © ONU
Le
Gabonais Parfait Onanga-Anyanga a été nommé jeudi à la tête de la mission de
l'ONU en Centrafrique (Minusca) par le secrétaire général des Nations unies, Ban
Ki-moon.
Parfait
Onanga-Anyanga prend officiellement la succession du Sénégalais Babacar Gaye, qui a démissionné mercredi 12
août suite aux accusations de viols visant des Casques bleus en
Centrafrique.
Une
enquête avait été ouverte la veille, le mardi 11 août, concernant ces
accusations, notamment au sujet du viol d’une fillette et de double-homicide
d’un adolescent de seize ans et de son père.
Ancien
du Burundi
Parfait
Onanga-Anyanga, âgé de 56 ans a auparavant occupé le poste de représentant
spécial et chef du Bureau des Nations unies au Burundi (BNUB) du 7 juin 2012 au
31 décembre 2014, date à laquelle le Bureau a été fermé.
Produit
de la filière onusienne, il a occupé plusieurs postes à responsabilités aux
Nations unies depuis 1998 et a notamment travaillé sur les questions de sécurité
internationale et régionale. Il a dirigé de 2007 à 2012 le cabinet de la
vice-secrétaire générale des Nations unies à New York où il a œuvré, entre
autres, à la promotion des Objectifs du millénaire pour le
développement.
Désarmement
et maintien de la paix
De
1998 à 2004, il a également occupé plusieurs postes politiques au sein de
la
Commission préparatoire de l’Organisation du traité
d’interdiction complète des essais nucléaire, à Vienne et à New York. Il a
également servi comme secrétaire par intérim du Comité consultatif permanent
chargé des questions de sécurité des Nations unies en Afrique
centrale.
Il
a aussi occupé le poste de premier conseiller pour les affaires de désarmement
et les affaires politiques à la mission permanente du Gabon auprès des Nations
unies à New York.
Titulaire
d’un diplôme de troisième cycle en science politique de l’université Paris 1
Panthéon-Sorbonne et d’une maîtrise en sociologie de l’Université Omar Bongo de
Libreville, Parfait Onanga-Anyanga est marié et père de trois
enfants.
http://www.jeuneafrique.com/257133/politique/parfait-onanga-anyanga-nomme-a-tete-de-minusca-apres-demission-de-babacar-gaye/
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L'ONU nomme un nouveau chef pour
sa mission en Centrafrique
Parfait Onanga-Anyanga, un Gabonais,
à la tête de sa mission en Centrafrique.
Le secrétaire général de l'ONU a
nommé Parfait Onanga-Anyanga, un Gabonais, à la tête de sa mission en
Centrafrique, après la démission de Babacar Gaye suite au scandale de viols
présumés par des Casques bleus, ont indiqué des diplomates jeudi.
Ban Ki-moon a informé les membres du
Conseil de sécurité de son choix de remplacer le Sénégalais par Parfait
Onanga-Anyanga lors d'une réunion à huis clos, pendant laquelle il a expliqué sa
décision sans précédent de demander à M. Gaye sa démission.
Ce départ est survenu après une série
d'accusations d'abus sexuels contre des enfants commis par des Casques bleus de
la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).
Une enquête a été ouverte mardi sur
des accusations de viol contre une fillette et l'homicide d'un adolescent de 16
ans et de son père qui auraient été commis au cours d'une opération dans la
capitale centrafricaine début août.
M. Onanga-Anyanga a récemment été
l'envoyé spécial des Nations unies au Burundi.
Il arrive à la tête d'une Minusca en
plein scandale et qui fait face à 57 allégations de fautes, dont 11 concernant
potentiellement des cas d'abus sexuels sur des enfants.
Ban Ki-moon a par ailleurs rappelé à
l'occasion d'une visioconférence avec les envoyés spéciaux des 16 missions de
l'ONU qu'ils étaient "directement responsables du maintien de la bonne conduite
et de la discipline au sein de leur mission", a indiqué son porte-parole
Stéphane Dujarric.
AFP 14/08/2015
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CENTRAFRIQUE: LES DERIVES DE
LA SOLDATESQUE
ONUSIENNE
15
août 2015
| Par joseph
Akouissonne
VIOLS D’ENFANTS, ACTES DE
PÉDOPHILIE, PROSTITUTION D’ADOLESCENTES PRÉPUBÈRES…
Trop, c’est trop. Des soldats
de l’ O.N.U. et de l’armée française, ayant pour mission en Centrafrique de
ramener la paix, de sécuriser le territoire et de protéger les populations, se
livrent, depuis environ un an et demi, à des perversités sur des enfants et des
adolescentes pré-pubères. Quatorze soldats français étaient soupçonnés de viols
et d’actes de pédophilie. Les autorités centrafricaines et françaises avaient
claironné partout que les juridictions des deux pays étaient saisies.
Depuis : rien ! Le gouvernement français donne l’impression de tout
mettre en œuvre pour étouffer ces affaires ignominieuses. Les familles des
jeunes et innocentes victimes attendent toujours que justice soit faite. Quant
aux autorités de la
Transition, elles ont abandonné leurs citoyens à leur misérable
sort. On ne les entend pas taper du poing sur la table pour demander des comptes
à la France et
à l’ O.N.U. Ni même s’indigner, donnant ainsi l’impression d’avoir mis le pays
sous tutelle des forces étrangères qui leur dictent leur
conduite.
DÉCLARATIONS INACCEPTABLES DU
PORTE-PAROLE DE BAN KI- MOON APRÈS LES DERNIÈRES FORFAITURES DES SOLDATS DE L’
O. N. U A BANGUI
La consternation et
l’indignation ne suffisent plus. Le porte-parole du Secrétaire général des
Nations-Unies vient de déclarer : « Nous sommes au courant des
allégations troublantes concernant des abus sexuels commis par des casques bleus
en République Centrafricaine. » Mais, monsieur le porte-parole, pourquoi
« des allégations troublantes » ? Ce n’est pas la première fois
que certains éléments de vos soldats prennent la République
Centrafricaine pour un « bordel militaire de
campagne », comme on le chuchote à Bangui. Les dernières tueries et viols
commis par les casques bleus en Centrafrique sont gravissimes et insupportables.
C’est une véritable descente aux enfers. Le 12 août, veille de l’anniversaire de
l’Indépendance de la République
Centrafricaine, au Km5, enclave musulmane, une fillette a été
violée, un adolescent de 16 ans et son père ont été tués par la soldatesque
onusienne en furie. Combien de temps encore le Centrafrique et sa population
vont-ils devoir endurer ces humiliations dégradantes ?
AUX RESPONSABLES DE
LA
TRANSITION
Maintenant que vos pairs
d’Afrique Centrale ont prolongé vos mandats, alors qu’une bonne partie de la
population ne le souhaitait pas, prenez garde à ne pas répéter vos erreurs
passées : gouvernance minée par des intérêts personnels, laissant le pays
exsangue, plongé dans le chaos, ensanglanté par des bandes armées qui pratiquent
la loi de la jungle. La paix n’est pas revenue. L’insécurité règne partout. Les
populations ne sont pas protégées. Une partie du territoire est occupée par des
ex-Sélékas, repliés avec les armes qu’on ne leur a pas enlevées. Quel
échec ! Que comptez-vous faire de plus que ce que vous avez fait pendant la
précédente transition pour ramener, enfin, la paix et la réconciliation en
Centrafrique ? Face aux turpitudes des brebis galeuses de l’armée française
et des casques bleus, va-t-on enfin vous entendre tancer la France et l’O.N.U. ?
Quelle action judiciaire comptez-vous engager pour leur demander des comptes et
rendre justice aux victimes ? La population centrafricaine n’en peut plus.
Au lieu d’accepter un nouveau mandat, vous auriez dû démissionner, afin de
laisser place à d’autres, capables d’initier un nouveau processus qui prenne le
temps de pacifier le pays pour pouvoir organiser des élections, crédibles et
transparentes. Aujourd’hui, 13 août : anniversaire de l’Indépendance. QUE
VIVE LE CENTRAFRIQUE DEBOUT !
A. DE KITIKI (13 août 2015)
http://blogs.mediapart.fr/blog/joseph-akouissonne/150815/centrafrique-les-derives-de-la-soldatesque-onusienne