Manifestations
en Suisse, Belgique et France
26
novembre 2016
Des
centaines de personnes ont défilé samedi dans plusieurs villes d'Europe contre
l'esclavage de migrants africains en Libye.
A
Genève, ils étaient près de 500 à avoir répondu à l'appel de plusieurs ONG. Là
aussi, les manifestants ont crié leur colère et leur indignation. (Samedi 25
novembre 2017) (Photo: Keystone)
Plusieurs
centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris, Lyon et Marseille pour
dénoncer l'esclavage de migrants africains en Libye. Elles étaient près de 500 à
Genève. La semaine dernière, un documentaire choc de la chaîne de la télévision
américaine CNN a exposé les ventes d'esclaves près de Tripoli
«C'est
triste, c'est un gros, gros retour en arrière. Même si on sait au fond de soi
que l'esclavage existe, on ne veut pas y croire. La médiatisation de ce qui se
passe en Libye nous a rappelé que c'était pourtant bien le cas», a expliqué à
l'AFP Sylvia, 36 ans, d'origine antillaise, mobilisée à
Marseille.
A
Paris, près de 300 personnes se sont rassemblées dans l'après-midi sur
l'esplanade des Invalides à l'appel de la Brigade antinégrophobie (BAN), un
collectif de militants antiracistes, a rapporté un journaliste de l'AFP. La
veille, plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté devant
l'ambassade de Libye.
«Est-ce
que nous sommes là pour laisser nos enfants se faire piétiner?» a lancé le
porte-parole de la BAN, Franco Lollia, juché à l'arrière d'un camion face aux
manifestants munis de pancartes barrées de slogans tels que «Peut-on condamner
la Libye sans interroger le rôle de la France ?»
«Un
film d'horreur»
«La
réalité des Noirs qui sont en Libye, en Mauritanie (...), c'est un film
d'horreur» dans lequel «l'Europe, les Etats-Unis ont la plus grande (part de)
responsabilité», a-t-il déclaré. «On fait passer les Noirs pour des sauvages
(...) Nous n'avons pas à respecter des gens, un Etat, des organisations
internationales (...) qui ne nous respectent pas. En Afrique, nous sommes
toujours colonisés».
À
Lyon, plusieurs centaines de personnes, en grande majorité noires comme à Paris,
se sont rassemblées dans l'après-midi aux cris de «Nous ne sommes pas des
marchandises» ou «Stop à l'esclavage en Libye».
Plusieurs
intervenants ont harangué la foule, munie de banderoles barrées de slogans tels
que «Stop au pillage de l'Afrique», «Stop à la traite des Noirs» - et de
drapeaux de plusieurs pays africains, dans le calme et sur fond de musique
africaine.
Fauteurs
de troubles à Bruxelles
A
Marseille, ils étaient une centaine rassemblés non loin du consulat général de
Libye. «Non à l'esclavage !», a scandé au micro un membre du CECCL-Paca
(Collectif contre l'esclavage et les camps de Concentration en Libye) sur une
estrade. «J'ai été énormément surpris qu'en 2017 l'esclavage existe encore, je
ne pensais pas qu'on vendait encore l'homme noir», a dénoncé l'un des
manifestants, Bakary, originaire du Sénégal.
A
Genève, ils étaient près de 500 à avoir répondu à l'appel de plusieurs ONG. Là
aussi, les manifestants ont crié leur colère et leur
indignation.
Une
mobilisation de même type s'est également tenue à Bruxelles. Elle a toutefois
été émaillée de violence lorsque des fauteurs de troubles ont débarqué parmi les
manifestations. Des commerces et un véhicule de police ont été endommagés. Les
forces de l'ordre ont procédé à 16 arrestations.
Source : http://www.20min.ch