L’Union Africaine (UA) a son passeport. Déby, Kagame, premiers à détenir le passeport UA

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Intégration : l’Afrique a son passeport

africatopsuccess.com - Rédigé par - Roger ADZAFO 17/07/2016

 

La présidente de la Commission de l’Union Afrique Dr. Dlamini-Zuma  relevé un défi   jusqu’alors considéré comme utopique. Elle a délivré aux présidents tchadien Idriss Deby et rwandais Paul Kagame, les premiers passeports de l’Union Africaine.

Ce vœu émis en 2015 est devenu une réalité lors du 27ème sommet de l’Union africaine qui se qui prend fin lundi 18 juillet 2016 à Kigali (Rwanda).

Le nouveau passeport de l’Union africaine sera délivré aux chefs d’Etats, diplomates et représentants des institutions africaines. Cependant Dr. Dlamini-Zuma  a souhaité que cette nouvelle découverte de l’Union Africaine soit mise à la disposition des citoyens de tous les Etats membres de l’Union. La liberté est donnée à chaque pays de définir les conditions de son attribution.

Ce nouveau document de voyage rendra effectif l’intégration régionale longtemps souhaitée par les différents Etats membres de l’UA. Au moment où plusieurs pays africains renforcent les contrôles à leurs frontières pour lutter contre le terrorisme, les chances de voir ce projet prospérer sont faibles


 

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L’UA a son passeport

BBC Afrique - .17 juillet 2016

 

Les présidents Paul Kagamé et Idris Deby ont été les premiers à recevoir leur 
passeport de l'Union Africaine (UA) (Photo Africanews)
Les présidents Paul Kagamé et Idris Deby ont été les premiers à recevoir leur passeport de l'Union Africaine (UA) (Photo Africanews)

 

Annoncé lors d’une précédente réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, le passeport délivré par l’UA est désormais une réalité.

Le président tchadien Idris Deby et président Rwandais Paul Kagamé ont été les premiers à recevoir ledit document à l’ouverture du 27e sommet de l’organisation panafricaine à Kigali.

Les autres Chefs d'Etat, hauts fonctionnaires et ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine devraient également recevoir leur passeport durant le sommet.

L’UA espère voir les pays africains délivrer le passeport aux citoyens ordinaires d’ici à 2018.

 

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Déby, Kagame first to hold AU e-passport

President Idriss Déby of Chad, also the current Chairperson of the African Union and Rwanda President Paul Kagame became the first recipients of the African Union passport.

The e-passport was launched on Sunday during the 27th AU summit ongoing in the Rwandan capital Kigali.

Opening the summit, Deby asked South Sudan’s Salva Kiir and Riek Machar to respect the peace agreement that they signed.

“I want to remind Kiir and Machar of their responsibilities towards the ongoing tragedy of their people.”

He said the violence in South Sudan despite the efforts by the international community is unacceptable.

President Deby commended the AU for their organisation.

“I am the first African to hold an African passport and the 2nd one is Paul Kagame,” he held up the passport for everyone to see.

“We made major milestones as a continent. The launch of the African e-passport is a gigantic step.”

 

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Un « passeport unique » pour tous les Africains ?

PAR CÉDRIC ROUSSEAU - Mercredi 22 Juin 2016 - ouest-france.fr

 

La proposition de l’Union africaine est révolutionnaire : permettre aux citoyens des 54 pays d’Afrique de bénéficier d’un seul passeport et abolir les frontières intérieures du continent, à l’image de l’Europe de Schengen. Pour l’instant, seuls des VIP pourront en bénéficier.

Promesses en l’air, utopie ou avant-goût d’un panafricanisme sélectif ?

Si vous êtes allemand, suisse ou suédois, votre passeport vous ouvre les portes du monde entier. Ou presque : 157 pays acceptent leurs ressortissants de l’Union européenne (UE) sans visa, selon le classement Passeport Index publié chaque année. L’une des raisons principales, outre la puissance économique de ces pays européens, est la liberté de circulation en vigueur en Europe.

En Afrique, on est encore loin de ce modèle. Le site Mondafrique.com donne quelques exemples : « Un Algérien peut aujourd’hui aller à Cuba, Haïti ou en Équateur sans visa, mais pas au Sénégal, Kenya, Nigeria ou en Côte d’Ivoire. Un Kenyan est encore moins bien loti, il lui faudra des visas un peu partout, sauf au Malawi, Botswana et Zambie. »

 

À Karang, au Sénégal, le 10 mai 2016, des voyageurs passent le contrôle de police pour se rendre en Gambie. Les relations diplomatiques sont exécrables et les frontières ont été fermées plusieurs mois. (Photo : Seyllou/AFP)

L’Union africaine (UA), l’organisation qui regroupe depuis 2002 les 54 chefs d’État du continent, a annoncé son intention de lancer le« passeport du continent africain » lors du prochain sommet de l’organisation, en juillet, au Rwanda. Ces passeports sont créés à titre expérimental, puisque seuls les chefs d’État et de gouvernement, quelques ministres et ambassadeurs pourront en profiter.

L’Europe aussi était une utopie

La commissaire de l’UA chargée des affaires politiques, Aisha Abdullahi, a déclaré que l’Afrique pourrait d’ici dix ans devenir sans frontières, « pour que les Africains puissent se déplacer librement dans tous les pays africains. […] Il y aura aussi le libre-échange des marchandises », a-t-elle ajouté.

Un projet qui ressemble beaucoup aux accords de Schengen, qui autorisent la libre circulation des personnes et harmonisent les contrôles des voyageurs dans 26 pays européens.


Carte de l’Afrique en mosaïque. (Photo : Yasuyoshi Chiba/AFP)

L’Afrique sans frontière, une utopie « Je suis très dubitatif, relativise Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Iris, un laboratoire français d’idées en géopolitique et stratégie. Cela pose énormément de questions, à commencer par celle des réfugiés. Les 9/10es des migrations d’Africains sont internes à l’Afrique, dont les pays n’arrivent pas à gérer le problème des populations déplacées. On imagine mal la fin des contrôles entre l’Érythrée et l’Éthiopie, la Libye et le Mali ou l’Égypte… » Sans parler des conflits durables entre certains pays, comme le Maroc et l’Algérie.

Pour cet expert, l’UA est « coutumière de ces effets d’annonce »portés sur le panafricanisme, à l’instar de la monnaie unique africaine qui n’a jamais vu le jour. Mais l’Union européenne elle-même ne s’est-elle pas construite sur une utopie ?

Il existe actuellement des alliances régionales, comme la Cédéao (Afrique de l’Ouest), la SADC (Afrique australe), la CEA (Communauté est-africaine). Si la libre circulation des personnes du Sénégal à la Somalie semble un doux rêve, l’idée de « zones ouvertes » régionales paraît déjà plus vraisemblable.

La fin des frontières, mais pas pour tout le monde

Autre alternative envisageable : l’aspect VIP du passeport proposé par l’Union africaine pourrait s’élargir aux intellectuels, chercheurs, chefs d’entreprise, etc. « Pour l’instant, les élites font la queue comme les autres pour obtenir des visas, mais on pourrait imaginer un passeport réservé à certaines catégories socioprofessionnelles »,estime Philippe Hugon.

Une idée à la mode, en Europe ou en Afrique : l’immigration choisie.« Évidemment ce n’est pas démocratique du tout ! » Mais tellement plus pratique… Le « passeport africain » que veut inaugurer l’UA comporte-t-il ce risque ?

 


Roland Portella, président de la Cade. (Photo : DR/capture d’écran)

Un peu plus optimiste, Roland Portella, président de l’association Cade (Coordination pour l’Afrique de Demain), estime que ce passeport est « une véritable nécessité. Le lien physique et social est une valeur cardinale en Afrique, on ne peut pas parler du futur de l’Afrique sans libre circulation des biens et des personnes. » Trop souvent, des peuples, parfois même des familles, sont séparés par une frontière !

« Je regrette que le passeport reste élitiste, et j’aurais préféré qu’il concerne les élites économiques, ajoute le consultant, qui est également chef d’entreprise. Mais vu les circonstances actuelles, les politiques ont peur que ça leur échappe. »

Parasité par le terrorisme

L’enjeu principal, selon lui ? « Les risques liés au terrorisme. Tout est parasité par cet aspect sécuritaire. S’il y a trop d’attentats, les États ne voudront pas entendre parler d’ouverture des frontières. » Car en Afrique, les services de renseignement sont moins performants qu’en Europe, où règne pourtant déjà une véritable panique des attentats. Tout dépendra donc de l’évolution du terrorisme et de la sécurité intérieure de chaque nation.

 


Vue du quartier central d’Abidjan, le Plateau. (Photo : abdallahh/CC)

Mais il faudra aussi une véritable volonté politique. Comme le fait remarquer Roland Portella, « un pays comme le Rwanda prouve qu’on peut concilier fermeture, autorité  voire semi-dictature  et croissance économique… » Il plaide pour « un renfort de la sécurité qui ne se fasse pas au détriment des citoyens ». Les pays africains sont finalement confrontés aux mêmes problématiques que les pays européens. Le repli sur soi n’épargne personne

 

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Union Africaine : le passeport unique en vigueur en novembre  2016

Rédigé par  Roger ADZAFO - dans 8 mai 2016

 

L’idée du passeport unique en Afrique prend forme. La présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA) Dr. Aisha Abdullahi a réaffirmé l’engagement de son institution de faire dudit projet, un élément important de l’Agenda 2063.

Le nouveau passeport africain sera mis encirculation en novembre 2016 lors du prochain sommet de l’Union Africaine au Rwanda.

 Les africains n’auront pas besoin d’un visa pour accéder à d’autres Etats africains. Il y aura le libre-échange des marchandises », avait déclaré Dr Aisha Abdullahi.

 Avant même la mise en circulation, plusieurs spécialistes de l’intégration en africaine restent dubitatifs quant à  l’efficacité du nouveau passeport. Les pays membres des espaces communautaires comme la CEDEAO  qui ont supprimé le visa, n’appliquent pas les règles de la libre circulation des personnes et des biens. Des extorsions de fonds restent courantes aux frontières entre différents pays voisins.

 

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La Cedeao deboutée : l'élection maintenue à Kigali avec 3 candidats pour succéder à Dlamini Zuma


La Cedeao deboutée : l'élection maintenue à Kigali avec 3 candidats pour succéder à Dlamini Zuma

 

Posté par afrikipresse.fr - 17/07/2016

A Kigali, au Rwanda, la proposition de la Communauté économique de l’Afrique de l’ouest(CEDEAO) visant à reporter l’élection des responsables de la Commission de l’Union africaine (UA) a été rejetée.


Initialement prévue pour ce dimanche 17 juillet 2016, cette élection aura finalement lieu le lendemain lundi dans la capitale rwandaise où se tient le 27ème Sommet de UA qui prendra fin le même lundi.

Dans quelques heures donc, nous connaîtrons le successeur de la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de cette institution.

Dans une interview accordée à Afrikipresse (sur place à Kigali, le 14 juillet 2016), le chef de la diplomatie ivoirienne Albert Mabri Toikeuse avait exprimé le souhait des chefs d’Etat ouest africain qui étaient favorable au report du scrutin.

Il en avait d’ailleurs donné les raisons : "(…) Du renouvellement de la présidence de la Commissionde l’Union, de la vice-présidence, et ensuite, des Commissaires. Là aussi, la Cedeao a une position qui est que le dossier n’est pas arrivé à maturité. Il faut qu’on se donne un peu de temps en reportant les élections. Est-ce que les autres chefs d’États vont suivre la proposition des chefs d’Etats de la Cedeao ? Je ne peux pas répondre à leur place. Mais, toujours est-il qu’il va y avoir des discussions. Et ce que nous souhaiterons, que soit désignée une équipe dirigeante à la tête de l’Union africaine, qui prenne en compte des attentes, non seulement des leaders africains mais aussi des peuples. C’est très important. Et puis il y a des questions subsidiaires à discuter. Au niveau ministériel, nous les avons abordées. Il appartiendra aux chefs d’États d’arrêter une décision".

Avec le maintien de ces élections, on pourrait affirmer que la requête de la Cedeao n’a pas été suivie par les autres chefs d’Etats africain.

L’élection est maintenue et elle aura lieu le lundi 18 juillet à partir de 9 heures.

Ils sont au nombre de trois, les candidats qui ont été retenus pour succéder à Mme Zuma: l’Ougandais Speciosa Wandira-Kazibwe, envoyé spécial de l’Onu pour la lutte contre le sida, la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi et l’équato-guinéen, Agapito Mba Mokus, tous deux ministres des Affaires étrangères dans leur pays respectif.

Claude Dassé