POUR SOUHAITER
« BONNE FÊTE DE MERES » A LA FEMME AFRICAINE ET LA FEMME DANS LE MONDE ENTIER !
Des
maisons de maternité en Namibie pour protéger les nouveau-nés et leur
mère
Janvier
2016
Il y a 2 ans, à l’ombre des arbres sur un terrain adjacent à l’hôpital d’Okongo, situé dans la région d’Ohangwena au nord de la Namibie, 20 à 30 tentes abritaient des femmes enceintes dans l’attente d’accoucher.
En
Namibie, les femmes de la tribu Himba doivent souvent parcourir jusqu’à 100
kilomètres pour accoucher dans un établissement de santé. OMS
De
nombreuses femmes se trouvaient là car, à cause des mauvaises routes, du manque
de transports et des distances pouvant atteindre 100 kilomètres, il était
difficile pour les femmes enceintes dans les zones rurales d’être sûres qu’elles
pouvaient atteindre à temps l’hôpital d’Okongo pour y accoucher.
La
vie n’était pas facile
«Les
conditions dans les camps étaient vraiment difficiles», se rappelle Hambeleleni
Jonas, une mère qui a vécu dans le camp d’Okongo avant d’accoucher. «Les femmes
n’étaient pas en sécurité vis-à-vis des gens de passage et les cochons allaient
et venaient librement dans le camp. Quand il pleuvait, on ne pouvait pas faire
la cuisine.»
Néanmoins,
elle appréciait la possibilité d’accoucher dans un hôpital, un sentiment partagé
par de nombreuses femmes en Namibie. Près de 6 Namibiennes sur 7 accouchent dans
des établissements de santé et 3 sur 4 bénéficient de soins
prénatals.
Mais
il a toujours été plus difficile pour les femmes des zones rurales d’accéder aux
établissements de santé lorsqu’elles en ont besoin et d’éviter des retards
potentiellement dangereux pour se faire soigner. L’absence de soins peut
entraîner la mort de la mère ou de l’enfant, ou la naissance d’un enfant mort-né
au troisième trimestre de la grossesse.
Les
taux élevés de grossesse chez les adolescentes, le manque de soins prénatals,
les infections à VIH et des soins inadéquats au moment du travail et de
l’accouchement contribuent aussi au problème.
En
2015, le taux de mortalité maternelle était en Namibie de 265 décès pour 100 000
naissances vivantes et le taux de mortalité infantile de 33 décès pour 1000
naissances vivantes.
Un
programme pour enrayer la mortalité maternelle et
infantile
En
2013, pour sauver davantage de vies, l’OMS a lancé, en partenariat avec le
Ministère namibien de la santé et des services sociaux et l’Union européenne, le
programme pour accélérer la baisse de la mortalité maternelle et infantile
(PARMaCM: Programme for Accelerating the Reduction of Maternal and Child
Mortality).
Dans
le cadre du programme, des maisons de maternité sont construites près des
établissements de santé dans 4 régions de Namibie pour remplacer les camps de
fortune et donner aux femmes des zones rurales un endroit sûr où
séjourner.
Ces
maisons sont conçues avec des dortoirs, des cuisines communes, des salles à
manger, des salles de bain et des locaux de rencontre et peuvent héberger
jusqu’à 80 femmes. Chaque femme paie une petite somme quotidienne ou travaille
bénévolement pour couvrir ses frais de séjour.
«Les
maisons de maternité rapprochent les femmes des établissements de santé, ce qui
contribue à un accès rapide à des structures de qualité pour les accouchements
et permet d’éviter les complications pendant la grossesse, à la naissance et
dans les jours qui suivent», explique Monir Islam, représentant de l’OMS en
Namibie. «Elles donnent aussi la possibilité de conseiller les femmes sur divers
sujets de santé, notamment l’allaitement exclusif au sein, la planification
familiale et les vaccinations.»
Ces
maisons font partie d’une approche globale pour dispenser des soins de meilleure
qualité aux femmes enceintes en Namibie. Les autorités améliorent également
l’accès aux services de soins de santé primaires, renforcent la surveillance des
décès maternels et périnatals et fournissent davantage d’ambulances pour le
transport des patients vers les établissements médicaux.
De
plus, des agents de sensibilisation dans les communautés encouragent les femmes
à aller accoucher dans les établissements de santé et les agents de santé
reçoivent une formation sur les soins obstétriques d’urgence.
Il
en résulte des vies sauvées. L’un des grands succès du programme a été d’avoir
réussi à éviter des mortinaissances.
Des
tentes installées à proximité de l'hôpital d'Okongo en Namibie, accueillaient
les femmes enceintes sur le point d’accoucher. OMS
Sauver
davantage de mères et d’enfants
Selon
l’enquête démographique et sanitaire, le nombre de mortinaissances en Namibie
était de 8 pour 1000 naissances en 2014, l’un des taux les plus faibles en
Afrique subsaharienne et en deçà du but mondial d’un taux égal ou inférieur à 12
mortinaissances pour 1000 naissances d’ici à 2030, fixé dans le Plan d’action
«Chaque nouveau-né» pour mettre fin aux décès évitables, adopté par l’Assemblée
mondiale de la Santé en 2014.
Parmi
les mortinaissances, le nombre survenant dans les 12 heures précédant
l’accouchement ou pendant celui-ci a baissé de 18 % en moins de cinq ans,
principalement grâce à l’amélioration de la qualité des accouchements dans les
établissements, aux soins obstétriques d’urgence et au fait que les mères
choisissent d’accoucher dans des maternités, selon l’enquête.
«Un
engagement ferme pour donner sa juste valeur à la naissance et à la vie de
chaque enfant encourage les communautés à envoyer à temps les femmes dans les
maternités», indique Monir Islam. «Grâce à cela, on commence à voir en Namibie
une amélioration progressive de la situation en matière de mortalité maternelle
et infantile.»
Mettre
fin aux décès évitables
Malgré
des baisses notables du nombre des décès de mères et d’enfants dans le monde, le
nombre d’enfants mort-nés a peu évolué.
Selon
de nouvelles estimations de l’OMS, de la London School of Hygiene & Tropical
Medicine et de l’UNICEF, on déplore à l’échelle mondiale plus de 2,6 millions de
mortinaissances par an et la moitié d’entre elles surviennent pendant le travail
et l’accouchement. On peut éviter la plupart d’entre elles en assurant des soins
de qualité et en temps voulu.
Dans
le cadre du Plan d’action Chaque nouveau-né, des stratégies pour mettre un terme
à la mortalité maternelle évitable et de la Stratégie mondiale pour la santé de
la femme, de l’enfant et de l’adolescent, l’OMS et ses partenaires collaborent
pour renforcer les systèmes de santé dans chaque pays, de façon que chaque mère
bénéficie de soins de qualité lui permettant de donner naissance à un enfant en
bonne santé après sa grossesse.
«Il
est tout à fait inacceptable que tant de mères et d’enfants meurent par manque
de soins essentiels et de qualité», s’insurge Anthony Costello, Directeur à
l’OMS du département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de
l’adolescent. «L’OMS planifie la coordination d’une initiative mondiale pour
réduire le nombre des décès maternels, néonatals et des mortinaissances dans les
établissements de santé au cours des 5 prochaines années.»
http://www.who.int/features/2016/namibia-maternity-waiting-homes/fr/#sthash.qdU1kVxe.dpuf