Quels
dispositifs de sécurité pour la visite du pape François en Afrique ?
Jeuneafrique.com
- 20 novembre 2015 à 17h35 — Mis à jour le 20 novembre 2015 à 17h41
Par
Claire
Rainfroy
Le
pape, entouré de ses gardes du corps, au Vatican le 18 novembre 2015. © Andrew
Medichini/AP/SIPA
Ouganda,
Kenya, Centrafrique : les services de sécurité des trois pays que s'apprête à
visiter le pape François du 25 au 30 novembre sont sur les dents. Retour sur les
dispositifs déployés pour cette visite à hauts risques.
Malgré
les mises en garde, le pape François n’a pas repoussé sa tournée africaine. Ni
même réduit son programme à Bangui, secouée ces
dernières semaines par de violents affrontements meurtriers.
« Évidement, la sécurité sera un paramètre important. Mais le pape a
dit que cela ne le décourageait pas », explique Jean-Pierre Bodjoko de
Radio
Vatican.
C’est
donc sous haute surveillance que François posera pour la
première fois en tant que pape les pieds en Afrique, où
il devrait se déplacer en papamobile ouverte. Au menu : Nairobi,
Kampala et Bangui. Avec, à chaque étape, un impressionnant dispositif de
sécurité déployé par les pays hôtes, en plus de celui prévu par
les propres services du pontife.
Au
Kenya, 20 000 hommes déployés
10 000
Policiers supplémentaires mobilisés
10 000
Membres du service national de la jeunesse déployés pour aider les
policiers à gérer la foule
Première
étape du pape : Nairobi, où il atterrira le 25 novembre pour une visite de moins
de 48 heures. Pour sécuriser ses déplacements, un important dispositif sera
déployé : près de 10 000 policiers seront mobilisés pour renforcer la
sécurité dans ce pays menacé par les Shebab, responsables des
massacres du Westgate et de Garissa.
À
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Et
contrairement à la visite de Barack Obama, pendant laquelle les Kényans avaient
été invités à ne pas sortir de chez eux, les autorités kényanes devront cette
fois faire face à un afflux massif dans la capitale. Plus de 1,4 million de
catholiques – soit 10% de la
communauté chrétienne du pays – sont en effet attendus
à Nairboi.
« Il
s’agit d’une opération de sécurité massive à laquelle nous accordons tout le
sérieux qu’elle mérite », a déclaré le porte-parole du
gouvernement, Manoah Esipisu. Quelque 10 000 membres du
service national de la jeunesse seront donc également déployés pour aider les
policiers à gérer la foule. Car François ne compte pas rester entre quatre
murs. Selon le programme
officiel, il devrait s’offrir des bains de foule à
l’université, mais aussi au bidonville de Kangemi, qui compte environ 100
000 habitants.
En
Ouganda, 10 000 militaires et soldats déployés
10 000
Policiers supplémentaires mobilisés
Puis,
48 heures après son arrivée sur le continent, François arrivera dans
l’après-midi du 27 novembre en terre ougandaise. Comme au Kénya, il rencontrera le clergé du
pays et s’entretiendra avec le chef de
l’État, Yoweri Kaguta Museveni.
Là encore,
un important dispositif sécuritaire sera déployé. Plus de 10 000 policiers et
militaires seront en effet mobilisés pour sécuriser ses déplacements à
Kampala. Car si l’Ouganda est moins menacé que le Kenya, les Shebab n’en ont pas
moins frappé le pays à plusieurs reprises ces dernières
années.
À
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il y a dix ans, disparaissait le pape Jean-Paul
II
À Bangui,
la Minusca en renfort
500
Policiers et gendarmes centrafricains
mobilisés
3 000
Casques bleus de la Minusca déployés
300
Casques bleus sénégalais déployés pour la visite papale et
l'élection présidentielle
900
Une partie des 900 soldats de Sangaris devrait être
déployée
Si
l’enjeu sécuritaire au Kenya et en Ouganda est pris très au sérieux, c’est
surtout la visite du pontife en Centrafrique qui cristallise
l’attention. Le pape passera en effet un peu moins de 48 heures
à Bangui, où des flambées de violences meurtrières ont éclaté ces dernières
semaines. Conséquence : la France notamment a multiplié les mises en garde
en direction des services de sécurité du pape.
Des
inquiétudes balayées par la présidente de transition, Catherine
Samba-Panza. « Le pape doit venir », a-t-elle fait savoir sur la
radio française RTL.
Avant de s’en remettre « à Dieu » concernant les risques sécuritaires
: « Je tiens à ce que le pape vienne. Quel que soit le destin qui nous sera
réservé. Et je crois que par la grâce de Dieu, le pape viendra et il n’y aura
rien ».
Sur
les 12 000 hommes que compte la force onusienne, environ 3 000 Casques
bleus seront mobilisés
à Bangui pour la visite du pontife
La Minusca
viendra en appui du gouvernement centrafricain pour sécuriser les déplacements
du pontife, qui se rendra notamment dans la mosquée centrale et dans l’un des camps de réfugiés
de la capitale. Sur les 12 000 hommes que compte la force
onusienne, environ 3 000 Casques bleus seront mobilisés
à Bangui pour la visite du pontife. Ces derniers seront également épaulés de 300 Casques bleus sénégalais
de la Monusco envoyés en renfort.
« Une
opportunité bénéfique pour la Centrafrique »
« Ils
participeront à l’appui et à la sécurisation générale de la ville lors de la
visite papale », explique-t-on au sein de la force onusienne, contactée par
Jeune
Afrique.
Laquelle s’empresse cependant de rappeler que la responsabilité de la
sécurisation de l’événement incombe à la Centrafrique. De fait, les forces
centrafricaines de sécurité intérieure devraient déployer 500 gendarmes et
policiers pour sécuriser Bangui. Quant à la force militaire française
Sangaris, une partie de ses 900 soldats présents en Centrafrique devrait
s’occuper de sécuriser l’aéroport.
Si
la tendance du pape à s’affranchir des itinéraires de sécurité pourrait donner
des sueurs froides à ses gardes du corps, la Minusca se veut rassurante. Et
avance que « toutes les communautés s’accordent pour dire que la venue du
pape est une opportunité bénéfique pour la
Centrafrique ».
Autre
signe encourageant : le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique
(FPRC), l’ancienne coalition Séléka, a joué l’apaisement jeudi 19 novembre. «
Nous invitons nos compatriotes, entre autres musulmans centrafricains, à sortir
en grand nombre pour témoigner notre hospitalité » lors de la visite du pape, a
demandé le coordonnateur politique du mouvement, Moustapha
Saboune.
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