Négociations
climat: les points d'achoppement (COP21)
Par
AFP
- samedi 5 déc. 2015
AFP/AFP/Archives - Le
logo de la 21e Conférence des Parties (COP21)
Aide financière aux pays du Sud,
nouveaux Etats contributeurs, définition même des objectifs... Il reste des
points de dissension majeurs avant de sceller à Paris l'accord qui permettra de
limiter le réchauffement de la planète.
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Objectifs de l'accord -
En
2009, les Etats se sont accordés pour limiter la hausse de la température à "2°C
par rapport aux niveaux pré-industriels, ce qui impose de limiter drastiquement
les émissions de gaz à effet de serre.
Fixe-t-on un objectif global et un
calendrier (par exemple réduire de 40 à 70% les émissions d'ici 2050 comme le
préconise la science)? Et une trajectoire pour
l'atteindre?
Fait-on figurer dans le texte l'idée
qu'il faut à terme se passer des énergies fossiles? Une perspective à laquelle
s'opposent totalement les pays pétroliers et charbonniers.
En
outre, de nombreux pays, notamment les plus menacés comme les Etats insulaires,
militent pour limiter le réchauffement à 1,5°.
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Révision des engagements -
En
vue de cette COP, 185 pays ont publié leurs plans à l'horizon 2025 ou 2030 pour
essayer de limiter leurs émissions de gaz à effet de
serre.
Une
participation remarquable. Sauf que ces promesses, définies librement par
chacun, sont insuffisantes: même si elles étaient tenues, la hausse du mercure
serait ramenée de plus de 4°C à environ 3°C en 2100.
Pour rester à "2°C, de plus en plus de
pays voudraient une révision à la hausse des engagements, tous les cinq
ans.
Mais au-delà de ce principe, calendrier
et contenu restent un point dur des négociations: Comment évaluer les progrès
réalisés? A partir de quand? A ce stade, le projet d'accord mentionne 2020, 2021
(proposition de l'UE) ou repousse la réflexion à plus tard. Les ONG demandent
dès 2017 ou 2018.
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Aide financière aux pays du Sud -
Ce
point est l'un des plus épineux.
En
2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an d'ici
2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement, qui
vont pour la première fois s'engager à des efforts pour limiter leurs
émissions.
Les
destinataires veulent des assurances sur le déboursement de cette somme, et
qu'elle augmente après 2020 pour financer leurs énergies propres mais aussi les
mesures d'adaptation aux effets du réchauffement (digues, alerte météo, semences
résistantes...).
Les
pays industrialisés, eux, ne veulent plus être les seuls à payer et demandent
une contribution de certains pays en développement (Chine, Corée du sud, riches pays pétroliers...). Ces
derniers rétorquent que les pays du Nord doivent d'abord faire leur part,
s'appuyant sur la convention-cadre de l'ONU qui date de
1992.
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La répartition de l'effort -
La
convention de 1992 a instauré une division stricte entre pays développés/en
développement, seuls les premiers étant tenus d'agir.
Les
pays industrialisés voudraient assouplir cette ligne de partage mais des pays
comme l'Inde refusent de l'effacer, au nom de leur droit au développement et de
la responsabilité historique du Nord.
Ce
point très sensible se décline tout au long du projet d'accord, notamment sur la
répartition des efforts de réduction des émissions, ou encore les règles devant
s'appliquer aux uns et aux autres pour vérifier qu'ils font bien ce qu'ils ont
promis.
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'Pertes et dommages' -
Certains pays veulent être aidés pour
faire face aux impacts impossibles à prévenir du changement climatique, comme la
désertification. La question des déplacés climatiques est aussi mise en avant.
Des demandes rassemblées sous l'intitulé "pertes et
dommages".
Les
Etats-Unis, qui refusaient toute mention du sujet dans le futur accord, ont
assoupli leur position, les pays les plus vulnérables jugeant ce point
crucial.
Ne
figure cependant pas dans le paragraphe de compromis le mot tabou de
"compensation", Américains et Européens redoutant d'ouvrir la voie à de
possibles actions en justice.
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Un accord contraignant? -
Quelle que soit la forme juridique de
l'accord, il entraînera des obligations et pourra être invoqué devant des
tribunaux.
C'est pourquoi sur chaque chapitre, les
négociateurs regardent de près les formulations: "devraient" ou "devront",
"encourager" ou "exhorter"...