Inondations catastrophiques
dans le Sahel: des victimes et des gros dégâts dénombrés
Inondations meurtrières et gros dégâts dans
l'ensemble du Sahel
Par Alistair Thomson Reuters -
DAKAR (Reuters), Mercredi 15 août,
18h45 - Voici quelques semaines, les paysans du Sahel s'inquiétaient parce que
les pluies arrivaient trop tard, cette année, pour
leurs récoltes. Nombre d'entre eux, maintenant, s'efforcent de survivre à un
déluge qui a emporté leurs stocks de vivres, détruit des milliers d'habitations
et tué plus de 100 personnes dans cette région normalement très
aride.
"Ce pays est un
paradoxe. Les inondations sont seulement l'une des catastrophes naturelles qui
le frappent régulièrement, après les feux de brousse et la sécheresse", explique
à propos du Niger Hamani Harouna, directeur du Système d'alerte rapide
national.
Vingt mille
personnes sont sans abri du fait des dégâts causés par les pluies et inondations
depuis juillet au Niger.
En juillet, les
paysans de Côte d'Ivoire se plaignaient de ce que la saison des pluies
commence en retard, car cela signifiait que les graines n'avaient pas germé et
que des récoltes de première importance comme celle du coton étaient
menacées.
Depuis lors, non
seulement les pluies sont arrivées, mais elles sont tombées sous forme de
déluge. Des scientifiques ont déclaré au GIEC (Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat) que le réchauffement planétaire
mondial allait entraîner un changement du modèle climatique régnant au
Sahel.
Pour certains, aucun
doute que le réchauffement du climat planétaire est un facteur expliquant les
températures extrêmes, les tempêtes et les sécheresses constatées ici et là sur
le globe cette année.
Au Soudan, pays le
plus grand d'Afrique et le plus durement touché par des intempéries récemment,
des inondations ont fait plus de 70 morts depuis le début de la saison des
pluies, qui, dans ce cas, est arrivée plus tôt qu'à l'ordinaire. Plus de 30.000
habitations ont été détruites et au moins 40.000 autres
endommagées.
"Les pluies ont
commencé au tout début juillet. Normalement, elles commencent un peu plus tard
avec cette intensité", a déclaré à Reuters Maurizio Giuliano, porte-parole du
Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui dépend du
secrétariat général des Nations unies.
Au moins 365.000
personnes ont perdu tout ou partie de leurs habitations, de leurs stocks de
vivres et de leur mobilier au Soudan, indique l'OCHA. L'OCHA évalue que la
poursuite des pluies et des inondations touchera 265.000 autres personnes dans
les semaines à venir. Les eaux d'inondation, contaminant les sources, propagent
le choléra.
GRAVES INONDATIONS A
THIÈS AU SÉNÉGAL
Au Tchad voisin, les
violentes pluies d'orages du week-end dernier ont détruit plus de 700
habitations et tué des milliers de têtes de bétail - principale forme de
richesse pour bon nombre d'habitants de la région, éleveurs et nomades. Il est
tombé
"C'est un désastre.
Beaucoup de personnes ont trouvé refuge dans des arbres ou dans les écoles -
celles qui n'ont pas été rasées par les intempéries", a expliqué à Reuters
Bakary Tchaksam, journaliste d'une radio du sud-ouest du
Tchad.
"C'est la première
fois qu'une chose pareille se produit ici. On se sent impuissant", a-t-il
conclu.
Après un début
tardif dans l'ouest du Sahel, la saison des pluies a surpris les populations par
son intensité. Les cases en pisé, qui sont financièrement avantageuses et
pratiques durant la saison sèche, et qui généralement survivent aux pluies
annuelles en ne nécessitant que quelques réparations, n'ont pas tenu le choc des
intempéries cette année.
"Les cases ont été
inondées et certaines se sont effondrées", a déclaré Gueladio Ba à Reuters à
Thiès, au Sénégal, où il est tombé, dimanche soir et lundi matin,
Des pluies
abondantes ont été signalées également au Mali depuis juillet. Il est tombé
jusqu'à
Au Nigéria également, au moins 14 personnes ont péri en raison des intempéries et 7.000 autres ont dû être évacuées depuis dimanche dans l'Etat du Plateau, dans le centre.
Inondations catastrophiques dans le Sud-Est de
NOUAKCHOTT (Reuters) - Par Ibrahima
Sylla
Reuters - Dimanche 12 août, 15h33 -
Les autorités mauritaniennes ont fait appel à l'aide étrangère pour l'aider à
nourrir et reloger des milliers d'habitants victimes d'inondations
catastrophiques qui ont fait deux morts dans une bourgade reculée du Sud-Est
limitrophe du Mali.
La saison des pluies qui a commencé
dans une bonne partie de l'Afrique de l'Ouest ces dernières semaines est une
aubaine pour des agriculteurs avides de semer leurs champs. Mais les pluies
diluviennes et subites ont semé leur lot de dévastation dans plusieurs régions
situées en contrebas et très fortement peuplées.
A Tintane, une localité de 10.000
âmes proche de la frontière malienne, les précipitations violentes qui ont
dévalé des reliefs environnants ont entraîné des inondations la semaine dernière
qui ont touché plus de 2.000 foyers, a déclaré le ministre de l'Economie et des
Finances.
"J'en appelle à la solidarité
internationale, notamment auprès de nos partenaires de développement", a lancé
Abderrahmane Ould Hamma Vezzaz devant un parterre de diplomates, de bailleurs de
fonds et d'humanitaires réunis à Nouakchott.
"Entre 2.000 à 2.500 familles, sur
une population estimée à 10.000 personnes, ont été réellement touchées par le
sinistre", a-t-il dit à propos de Tintane, une localité aux trois-quarts
détruite selon les dires de voyageurs selon qui une partie du cheptel a aussi
été emporté par les flots.
"Les maisons en banco ont beaucoup
souffert", a-t-il dit.
ZODIACS PRETES PAR
"Pour l'heure, (...) la situation
est sous contrôle mais les problèmes qui se posent concernent l'alimentation, la
sécurité, l'électricité et l'approvisionnement en eau potable, le réseau
d'adduction ayant été emporté par la violence des eaux de
ruissellement".
"La majeure partie de la population
a été sauvée et la situation est sous contrôle (...) le risque d'épidémie est
géré, il n'y a pas de signe avant-coureur de maladies, les équipes médicales
sont intervenues à temps et sont sur le qui-vive", a-t-il
souligné."
Il n'en reste pas moins que
"plusieurs personnes ont été blessées, d'autres ont disparues et la ville aurait
été détruite aux trois-quarts, selon le récit des voyageurs qui ajoutent qu'une
grande partie du bétail a été emporté par les eaux.".
Interrogé par Reuters, le ministre
de l'Economie n'a pas été en mesure de confirmer ou d'infirmer le cas des
personnes portées disparues.
Toujours selon ces voyageurs, "le
passage des marchandises de
Le gouvernement de Nouakchott va
mettre en place un fonds de solidarité en faveur des sinistrés, l'ampleur des
dégâts et le coût de la reconstruction de la ville dévastée ayant été évalués
par les autorités à plus d'un milliard d'ouguiyas.
Les efforts de secours sont
coordonnés par l'armée mauritanienne, qui utilise pour la circonstance des
canots "Zodiac" dépêchés par
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