M. Nicolas
Sarkozy à l'occasion de
Allocution de M. Nicolas
Sarkozy à l’occasion de l’ouverture de
Source:
http://www.diplomatie.gouv.fr - "Seul le prononcé fait foi."
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes, Mesdames et
Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Mesdames et
Messieurs les Ambassadeurs,
Le débat international n’est pas
abstrait ou lointain : les menaces d’aujourd’hui -terrorisme, prolifération,
criminalité- ignorent les frontières ; les évolutions de l’environnement et de
l’économie mondiale affectent nos vies quotidiennes ; les droits de l’homme sont
bafoués sous nos yeux. Guidée par nos valeurs, notre politique étrangère doit
s’appuyer sur une vision claire du monde et des intérêts que nous défendons. A
travers elle, c’est notre identité en tant que nation que nous exprimons.
Or, les Français jettent sur l’état
du monde, le rôle de l’Europe et la place de
Ils constatent aujourd’hui qu’à la
différence des années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, les dirigeants
de ces vingt dernières années n’ont pas réussi à créer un nouvel ordre
planétaire, ni même à adapter efficacement le précédent. Si l’on excepte les
rares moments d’unité de la première guerre du Golfe ou du 11 septembre 2001,
c’est un sentiment, général et justifié, de division et de perte de contrôle qui
domine, dans un monde à la fois global et émietté, fait d’interdépendances non
maîtrisées.
Alors que les Etats restent au cœur
du système international, leur capacité d’action se trouve désormais confrontée
à la puissance des acteurs économiques, des médias ou, pour le pire, des réseaux
criminels et terroristes ; confrontée aussi aux risques de ce début de XXIe
siècle : des flux migratoires de moins en moins maîtrisés ; un bouleversement
des équilibres économiques mondiaux qui accroît la méfiance à l’égard de la
globalisation à mesure que les délocalisations gagnent, de proche en proche,
tous les secteurs d’activité ; ou encore des crises financières, comme celle que
nous venons d’essuyer et qui pourraient se reproduire si les dirigeants des
grands pays ne choisissaient pas de mener une action résolue et concertée en
faveur de la transparence et de la régulation des marchés internationaux.
Face à des crises internationales
telles que celle de l’Irak, il est aujourd’hui établi que le recours unilatéral
à la force conduit à l’échec ; mais les institutions multilatérales, qu’elles
soient universelles, comme l’ONU, ou régionales, comme l’OTAN, peinent à
convaincre de leur efficacité, du Darfour à l’Afghanistan.
En Europe même, les interrogations
sont fortes, notamment après le dernier élargissement : où sont les frontières
de l’Union ? De nouveaux élargissements sont-ils compatibles avec la poursuite
nécessaire de l’intégration ? Plus largement, l’Europe n’est-elle pas devenue la
courroie de transmission des excès de la mondialisation, alors qu’elle devrait,
au contraire, en amortir les chocs et permettre à nos peuples d’en saisir toutes
les opportunités ?
Sur ce fond d’inquiétude et de
désillusion, les Français se demandent ce que
Deuxième défi : comment intégrer
dans le nouvel ordre global les géants émergents que sont
Troisième défi : comment faire face
à des risques majeurs que nous sommes, dans l’histoire de l’humanité, la
première génération à identifier scientifiquement et à pouvoir traiter
globalement, qu’il s’agisse du réchauffement climatique, des nouvelles pandémies
ou de la pérennité des approvisionnements énergétiques ?
A ces questions, permettez-moi
d’apporter ma réponse, au nom de
Je suis de ceux qui pensent que la
marque d’un homme d’Etat, c’est la volonté de changer le cours des choses. Pour
cela, il faut une volonté inébranlable ; il faut aussi faire partager ses rêves,
ses ambitions et ses objectifs.
Je suis de ceux qui pensent que
Je suis aussi de ceux qui pensent
que
Je suis de ceux qui pensent qu’il
n’y a pas de France forte sans l’Europe, comme il n’y a pas d’Europe forte sans
Je suis de ceux qui pensent que
l’émergence d’une Europe forte, acteur majeur sur la scène internationale, peut
contribuer de façon décisive à la reconstruction de cet ordre mondial plus
efficace, plus juste, plus harmonieux, que réclament nos peuples.
Je suis de ceux qui pensent que
l’amitié entre les Etats-Unis et
Je suis de ceux qui pensent que les
liens anciens et de tous ordres qui nous unissent aux peuples de
Je suis de ceux qui pensent que
notre langue est au cœur de notre identité et une partie de notre âme ; que
Je suis enfin de ceux qui pensent
que
Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs, La construction de l’Europe restera la priorité absolue de notre
politique étrangère. Sans Union européenne forte et active,
C’est pourquoi j’ai voulu, en toute
priorité, remettre l’Europe en marche en proposant le traité simplifié ; le
succès était loin d’être acquis d’avance ; il a été obtenu grâce à une parfaite
entente franco-allemande, moteur essentiel de l’Union européenne. Je veux ici
rendre un hommage tout particulier à mon amie Angela Merkel. Le succès doit
aussi beaucoup à
L’adoption par le Conseil européen
de juin d’un mandat politique très précis a ouvert la voie à une conférence
intergouvernementale technique, qui se bornera à transcrire en forme juridique
notre accord politique, ce qui ne diminue en rien l’ampleur de la tâche de
L’Europe étant désormais sortie du
blocage du chantier institutionnel qui durait depuis 10 ans, le moment est venu
de poser la question de l’avenir du projet européen. Je souhaite que, d’ici la
fin de l’année, soit créé par les 27 un comité de dix à douze sages de très haut
niveau, à l’image de ceux présidés par Werner, Davignon et Westendorp ou du
comité Delors, pour réfléchir à cette question simple mais essentielle : "
quelle Europe en 2020-2030 et pour quelles missions ? ". Les sages devraient
remettre leurs conclusions et leurs propositions avant les élections européennes
de juin 2009, pour permettre au Parlement nouvellement élu et à la prochaine
Commission de disposer du fruit de leurs travaux, en complément du traité
simplifié et du travail de rénovation des politiques de l’Union et de son cadre
financier.
Si cette réflexion essentielle sur
l’avenir de notre Union est lancée par les 27,
La présidence française de l’Union,
dans dix mois seulement, doit dès à présent mobiliser toutes nos énergies. Pour
la réussir, nous devrons jouer collectif, nous mettre à l’écoute de nos
partenaires, tous nos partenaires. Chacune des capitales de l’Union recevra,
avant le 1er juillet, ma visite ou celle du Premier Ministre. Nous aurons, bien
sûr, des priorités à leur proposer pour faire progresser l’Europe dans les
domaines clés de l’immigration, de l’énergie et de l’environnement. Trois
domaines où les attentes des Européens sont fortes et sur lesquels j’aurai
l’occasion de revenir.
Je souhaite aujourd’hui mettre
l’accent sur le dossier de l’Europe de
Ce qui a été accompli ces dernières
années est loin d’être négligeable puisque l’Union a conduit une quinzaine
d’opérations sur notre continent, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie. Ces
interventions démontrent, s’il en était besoin, qu’il n’y a pas compétition,
mais bien complémentarité, entre l’OTAN et l’Union. Face à la multiplication des
crises, il n’y a pas trop plein, mais bien déficit de capacités en Europe.
Je souhaite que les Européens
assument pleinement leur responsabilité et leur rôle au service de leur sécurité
et de celle du monde. Pour cela, nous avons besoin en priorité de renforcer nos
capacités de planification et de conduite des opérations ; de développer
l’Europe de l’armement avec de nouveaux programmes et de rationnaliser ceux qui
existent ; d’assurer l’interopérabilité de nos forces ; et que chacun en Europe
prenne sa part de la sécurité commune. Mais au delà des instruments, nous avons
aussi besoin d’une vision commune des menaces qui pèsent sur nous et des moyens
d’y répondre : il nous faut élaborer ensemble une nouvelle "stratégie européenne
de sécurité", prolongeant celle adoptée en 2003 sous l’égide de Javier Solana.
Nous pourrions approuver ce nouveau texte sous présidence française en 2008.
Notre Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont j’ai demandé
l’élaboration dans les prochains mois, sera la contribution de
Dans cette démarche européenne,
Ces progrès de l’Europe de la
défense ne s’inscrivent en aucun cas dans une compétition avec l’Otan. Cette
Alliance atlantique, faut-il le rappeler, elle est la nôtre : nous l’avons
fondée, nous en sommes aujourd’hui un des principaux contributeurs. Sur 26
membres, 21 sont aussi membres de l’Union. Opposer l’Union à l’Otan n’a pas de
sens : nous avons besoin des deux. Mieux : je suis convaincu qu’il est dans
l’intérêt bien compris des Etats-Unis que l’Union européenne rassemble ses
forces, rationalise ses capacités, bref organise sa défense. Nous devons
progresser avec pragmatisme, avec ambition, sans a priori idéologique, avec pour
principal souci la sécurité du monde occidental. Parce que les deux mouvements
sont complémentaires, je souhaite que dans les prochains mois nous avancions de
front vers le renforcement de l’Europe de la défense et vers la rénovation de
l’Otan et de sa relation avec
C’est du reste ce qui se passe déjà
sur le terrain : en Afghanistan, sous mandat de l’ONU, la force de l’OTAN était
naguère dirigée par le Corps européen de l’Union, sous les ordres d’un général
français. Le Kosovo offre une autre illustration de cette complémentarité
puisque l’Union et l’OTAN, sous mandat de l’ONU, y coopèrent étroitement. Cette
coopération revêtira une importance cruciale au cours des prochains mois. A
l’initiative de
Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs, Bientôt dotée d’institutions efficaces, d’un président stable du
Conseil européen, d’un Haut Représentant en charge de la politique étrangère qui
remplacera les trois responsables actuels, et d’un véritable service
diplomatique européen, l’Union sera en mesure de mieux affirmer sur la scène
mondiale la vision et les valeurs que nous partageons. Pour
La menace d’une confrontation, entre
l’Islam et l’Occident, d’abord. Nous aurions tort d’en sous-estimer la
possibilité : l’affaire des caricatures en a été un signe avant-coureur.
Nos pays, tous nos pays y compris
ceux du monde musulman, sont aujourd’hui sous la menace d’attentats criminels
comme ceux qui ont frappé New York, Bali, Madrid, Bombay, Istanbul, Londres ou
Casablanca. Pensons à ce qui se passerait demain si les terroristes utilisaient
des moyens nucléaires, biologiques ou chimiques. Le premier devoir de nos Etats
est d’organiser une coopération totale entre services de sécurité de tous les
pays concernés.
Notre devoir, celui de l’Alliance
atlantique, est aussi d’accentuer nos efforts en Afghanistan. J’ai décidé de
renforcer la présence de nos formateurs au sein de l’armée afghane car c’est
elle qui doit, au premier chef, livrer et gagner le combat contre les Talibans.
J’ai décidé d’accentuer notre action d’aide à la reconstruction, car il n’y aura
pas de succès durable si le peuple afghan ne recueille pas les fruits tangibles
d’un retour de la sécurité et de la paix. Il n’y aura pas non plus de succès
dans la lutte contre la drogue. Le moment est sans doute venu de nommer, sous
l’autorité du Président Karzaï, une personnalité de premier plan capable
d’assurer une meilleure coordination entre actions militaires et initiatives
civiles.
Mais nos actions en Afghanistan
seraient vaines si, de l’autre côté de la frontière, le Pakistan demeurait le
refuge des Talibans et d’Al Qaeda, avant d’en devenir, peut-être, la victime. Je
suis convaincu qu’une politique plus déterminée de la part de toutes les
autorités pakistanaises est possible et qu’elle est dans leur intérêt à long
terme. Nous sommes prêts à les y aider.
Prévenir une confrontation entre
l’Islam et l’Occident, c’est aussi encourager, aider, dans chaque pays musulman
les forces de modération et de modernité à faire prévaloir un Islam ouvert et
tolérant, acceptant la diversité comme un enrichissement. Dans ce domaine, il
n’est pas de recette miracle, unique. Mais l’évolution de pays comme le Maroc,
l’Algérie,
Prévenir une confrontation entre
l’Islam et l’Occident, c’est encore aider, comme
Prévenir une confrontation entre
l’Islam et l’Occident, c’est enfin traiter les crises du Moyen-Orient. Il y a
cinq ans seulement, la région ne connaissait qu’une crise. Aujourd’hui, elle en
subit quatre, très différentes mais chaque jour davantage liées entre elles.
Tout a été dit, beaucoup a été tenté
à propos du conflit israélo-palestinien. Le paradoxe de la situation est que
nous savons quelle sera sa solution, deux Etats -ou peut-être devrait-on mieux
dire : deux Etats-Nations- vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à
l’intérieur de frontières sûres et reconnues. Nous connaissons le contenu
détaillé de cette solution à travers les paramètres Clinton et le legs de Taba.
Nous avions une idée du chemin à parcourir : la feuille de route, qu’il faut
certainement revisiter. Nous connaissons enfin les parrains de la paix : les
membres du Quartet, désormais représentés par une personnalité de premier plan :
Tony Blair, et les pays arabes modérés.
Malgré tout cela, chacun a le
sentiment désespérant que la paix ne progresse pas. Pire : qu’elle recule dans
les esprits et les cœurs. J’ai la réputation d’être l’ami d’Israël et c’est
vrai. Je ne transigerai jamais sur la sécurité d’Israël. Mais tous les
dirigeants des pays arabes, à commencer par le président Mahmoud Abbas, qui sont
venus nombreux à Paris depuis mon élection, connaissent mes sentiments d’amitié
et de respect envers leurs peuples. Que cette amitié m’autorise à dire aux
dirigeants israéliens et palestiniens que
Dans l’immédiat, nos efforts, ceux
du Quartet et des pays arabes modérés, doivent aller à la reconstruction de
l’Autorité palestinienne, sous l’autorité de son Président. Mais il est tout
aussi indispensable de relancer sans délai une authentique dynamique de paix
conduisant à la création d’un Etat palestinien. Que les parties et la communauté
internationale se dérobent à nouveau à cette ambition, et la création d’un "
Hamastan " dans la bande de Gaza risque d’apparaître rétrospectivement comme la
première étape de la prise de contrôle de tous les territoires palestiniens par
les islamistes radicaux. Nous ne pouvons pas nous résigner à cette perspective.
Le Liban, depuis des siècles, est
cher au cœur des Français. Cette amitié n’est pas dirigée vers un groupe ou un
clan :
La tragédie irakienne ne peut pas
nous laisser indifférents.
Il n’y aura de solution que
politique : elle implique la marginalisation des groupes extrémistes et un
processus sincère de réconciliation nationale, au terme duquel chaque segment de
la société irakienne, chaque Irakien, devra être assuré d’un accès équitable aux
institutions et aux ressources de son pays ; elle implique aussi que soit défini
un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères. Car c’est la
décision attendue sur ce sujet qui contraindra tous les acteurs à mesurer leurs
responsabilités et à s’organiser en conséquence. C’est alors, et alors
seulement, que la communauté internationale, à commencer par les pays de la
région, pourra agir le plus utilement.
Les solutions qui émergent lentement
de l’autre processus de négociation " à six ", et qui ont conduit
Dans un espace précis, mais combien
emblématique, j’ai souhaité apporter ma réponse au risque de confrontation entre
l’Islam et l’Occident : je veux parler du projet d’Union de
Il ne s’agit pas d’ignorer ce qui a
déjà été accompli : le processus de Barcelone, le 5 + 5 ou le Forum
Méditerranéen. Il s’agit au contraire d’aller au-delà, entre pays riverains de
notre mer commune, en partant de la démarche qui fut celle de Jean Monnet à
propos de l’Europe : celle des solidarités concrètes. Bâtissons autour de quatre
piliers : l’environnement et le développement durable ; le dialogue des cultures
; la croissance économique et le développement social ; l’espace de sécurité
méditerranéen. Imaginons ensemble, dans chacun de ces domaines, quelques projets
ambitieux mais réalistes, mobilisant des Etats, les entreprises, les
associations, tous ceux qui souhaiteront participer à ce grand projet. Montrons
ainsi à nos peuples que nous pouvons ensemble bâtir pour nos enfants un avenir
partagé de prospérité et de sécurité ! Naturellement, l’Union européenne, à
travers ses institutions, en particulier
Il faut maintenant préparer une
première réunion de Chefs d’Etat et de gouvernement qui devrait se tenir au
premier semestre 2008.
Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs, Les deux derniers défis auxquels notre monde est aujourd’hui
confronté ne peuvent être traités séparément : de notre capacité à bâtir avec
les géants émergents un ordre mondial efficace et juste dépendra directement
notre capacité à répondre aux menaces du XXIème siècle que sont, notamment, le
réchauffement climatique, les nouvelles pandémies et les menaces sur la
pérennité de notre approvisionnement énergétique. Jusqu’à présent,
reconnaissons-le, la réponse de la communauté internationale aux bouleversements
engagés voici 17 ans n’a pas été à la hauteur des enjeux.
Depuis 1990, l’affrontement
bipolaire a disparu ; les notions mêmes de Tiers Monde et de Non-alignement
n’ont plus de sens. La libéralisation économique, commerciale, financière, la
révolution des technologies de l’information et de la communication et son
extension fulgurante au monde entier, les progrès des transports ont créé une
planète où règne l’interdépendance, mutualisant les opportunités, les risques et
les crises. Dans le même temps, et en réaction à ce qui a été bien souvent vécu
comme une occidentalisation du monde, sont apparus des réactions de refus, des
réflexes identitaires, des tentations nationales ou religieuses de retours, par
la violence, vers la pureté de mythiques âges d’or. Ces réactions à la
globalisation pourraient conduire à un monde déstructuré et déstabilisé.
Ces évolutions s’accompagnent d’une
seconde réalité, qui n’est pas moins préoccupante : le monde est devenu
multipolaire mais cette multipolarité, qui pourrait annoncer un nouveau concert
des grandes puissances, dérive plutôt vers le choc de politiques de puissance.
Les Etats-Unis n’ont pas su résister à la tentation du recours unilatéral à la
force et ne démontrent malheureusement pas, dans la protection de
l’environnement, cette capacité de " leadership " qu’ils revendiquent ailleurs.
Face aux excès d’une mondialisation
mal maîtrisée, face aux risques d’un monde multipolaire antagoniste, je suis
convaincu que l’Union européenne peut apporter une contribution importante à
l’émergence d’un multilatéralisme efficace fondé sur le respect par tous de
règles communes et la réciprocité. Depuis 1990, l’Europe rassemblée a retrouvé,
après cinq décennies de division et de dépendance, la responsabilité pleine et
entière de son destin et la capacité de peser, à nouveau, de façon décisive sur
les affaires du monde. Elle seule a accumulé, à travers le long processus de sa
construction communautaire, l’expérience pratique d’une souveraineté partagée
qui correspond bien aux exigences de notre temps. En ce début de XXIème siècle,
le monde n’a pas besoin d’une table rase. Les institutions nécessaires existent.
Les réformes engagées en 2005 dans le système des Nations-Unies vont dans le bon
sens. Ce qui a manqué jusqu’à présent est la volonté politique de les mener à
terme, notamment l’élargissement nécessaire du Conseil de Sécurité, dans les
deux catégories de membres, avec comme nouveaux membres permanents l’Allemagne,
le Japon, l’Inde, le Brésil et une juste représentation de l’Afrique.
Le Fonds Monétaire International,
lui aussi, doit conduire d’indispensables réformes pour mieux refléter et agir
sur les réalités d’aujourd’hui : c’est précisément ce que propose Dominique
Strauss-Kahn, candidat de l’Union européenne au poste de directeur général.
Enfin, le G8 doit poursuivre sa
lente transformation. Le dialogue conduit, lors des récents sommets, avec les
plus hauts dirigeants de
Ce nouveau concert des grandes
puissances, du Conseil de Sécurité élargi au G8 transformé, ne saurait laisser
de côté la défense et la promotion des droits de l’Homme et de la démocratie.
Bien au contraire : la globalisation a contribué, et je m’en félicite, à
l’émergence d’une opinion mondiale de mieux en mieux informée, de plus en plus
réactive. A travers les médias et les mouvements associatifs, elle s’affirme
comme un acteur à part entière de la vie internationale. Dans ce combat pour la
promotion des valeurs fondatrices de notre République, un combat plus soucieux
de résultats tangibles que d’effets déclaratoires, je compte maintenir un
dialogue régulier avec nos principales ONG. Une première séance s’est tenue à
l’Elysée en juin ; d’autres suivront, notamment sur la problématique du
développement de l’Afrique.
A l’écoute de nos associations, je
souhaite aussi être à l’écoute des peuples africains : qu’attendent-ils
aujourd’hui de
L’Afrique restera une priorité
essentielle de notre politique étrangère et un axe central de la politique de
coopération de l’Union européenne. Elle n’est pas l’homme malade du monde
d’aujourd’hui. Elle n’a pas besoin de notre charité. Depuis plusieurs années,
elle connaît une croissance moyenne de 5% et pourrait faire mieux encore si les
producteurs locaux de certains produits de base tels que le coton étaient
rétribués au juste prix.
L’Afrique a tout pour réussir dans
la mondialisation et
Ce n’est pas seulement affaire de
montants financiers, même s’il ne fait pas de doute que notre engagement doive
être maintenu en dépit des difficultés qui pèseront sur le budget de 2008. Il
faut aussi viser à de meilleurs résultats. Plus d’aide doit signifier plus
d’efficacité, et donc une gestion en progrès constant. Mais il ne peut y avoir
de développement ni de prospérité sans sécurité. A cet égard aussi, l’Afrique
progresse. Des nombreuses crises qui handicapaient le continent, beaucoup sont
en voie de résorption, dans la région des Grands Lacs comme en Afrique de
l’Ouest.
La plus tragique reste aujourd’hui
celle du Darfour. La souffrance des populations nous oblige. C’est pourquoi j’ai
souhaité que
Pour mobiliser davantage encore la
communauté internationale face aux défis de la paix et de la sécurité en
Afrique, j’ai pris l’initiative d’une réunion du Conseil de Sécurité qui se
tiendra le 25 septembre à New York, au niveau des Chefs d’Etat ou de
gouvernement et que je présiderai.
Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs, Vous l’aurez compris : je me fais une très haute idée de
Pour mettre en œuvre cette politique
étrangère ambitieuse,
Encore faut-il que votre ministère
ait les moyens de sa mission et voie reconnu son rôle interministériel au cœur
de notre stratégie nationale pour le succès de
La politique étrangère de Sarkozy - Les thèmes déjà
connus
Par : Djamel Bouata -
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=82265
Sarkozy, qui a bouclé ses cent
premiers jours avec un indice de popularité assez élevé, a fait état de sa
politique étrangère devant la conférence des ambassadeurs de France à
l’étranger.
À l’exception de la question de
l’entrée de
Il a ainsi souhaité qu'une première
réunion de chefs d'État et de gouvernement se tienne au premier semestre 2008
sur son projet d'Union méditerranéenne, dont il a exposé une ébauche à Alger et
à Tunis où l’on s’est demandé si
Pour Sarkozy, ce projet à propos
duquel il a demandé au président Abdelaziz Bouteflika son assistance, est
destiné à rapprocher les pays des deux rives de
Il s'agit, a-il ajouté lors de son
intervention, de répondre au “risque de confrontation entre l'Islam et
l'Occident” à travers quatre piliers : l'environnement et le développement
durable, le dialogue des cultures, la croissance économique et le développement
social, l'espace de sécurité méditerranéen. Sarkozy qui s’est rendu au Sénégal
et au Gabon pour démarcher son Eurafrique appelée à remplacer
Le président français, qui sait que
ses effets d’annonce et ses shows médiatiques, ne tiendront pas longtemps face à
la décroissance économique de son pays, lorgne l’Allemagne, le Japon, l’Inde et
le Brésil auxquels il promet de se faire leur avocat pour leur intégration au
sein du Conseil de sécurité élargi. Quant à l’Afrique, il lui prévoit une juste
représentation !
De même qu’il a courtisé
Le locataire de l’Élysée a compris
qu’il doit tenir compte de ses pairs européens, tout comme il n’a pas trop versé
dans l’atlantisme, les sondages relevant que dans ce domaine le gaullisme est
encore assez vivace.
D.
B.
Sarkozy à l’écoute des peuples africains ?
lundi 27 août 2007, par Jalil
Oumeddour - http://www.afrik.com/article12347.html
Le Président français s’est exprimé
sur l’Afrique, à l’occasion de la 15e conférence des Ambassadeurs
Le chef de
l’Etat a exposé les grandes lignes de sa politique étrangère pour les cinq
prochaines années, lors de la conférence des ambassadeurs, lundi, à Paris. «
Qu’attendent les peuples Africains de
Dans son discours programme, le chef
de l’Etat a brossé les grandes lignes de la politique étrangère qu’il entend
développer dans les cinq ans à venir.
Nicolas Sarkozy, dans son
intervention au soir l’élection du 6 mai dernier, avait fait cas de l’Afrique
dans un registre compassionnel se présentant comme le président qui aiderait
l’Afrique à vaincre la « pauvreté, la maladie et la misère ». Sur cette même
lancée, il aborde la rentrée diplomatique tous azimuts. Il s’est adressé lundi
aux 180 chefs de mission diplomatique français lors de l’ouverture de la 15e
conférence des ambassadeurs à Paris, mettant l’accent sur les relations de
Une réunion du Conseil de sécurité,
en septembre, dédiée à l’Afrique
Le Président Nicolas Sarkozy a
déclaré militer pour que le Conseil de sécurité des Nations unies s’ouvre à
d’autres membres et permette une « juste représentation de l’Afrique ». Il a
également dit avoir « pris l’initiative d’une réunion du Conseil de sécurité des
Nations unies le 25 septembre à New York, au niveau des chefs d’Etat ou de
gouvernement. Pour mobiliser davantage encore la communauté internationale face
aux défis de la paix et de la sécurité en Afrique. »
« Il faut que le G8 devienne G13 »
« Le dialogue conduit, lors des
récents sommets, avec les plus hauts dirigeants de
Solutionner la crise du
Darfour
M. Sarkozy a assuré que l’Afrique
resterait « une priorité essentielle de la politique étrangère [de
Il a souhaité que
L’Union de
M. Sarkozy a aussi évoqué le projet
d’une Union Méditerranéenne sur les bases suivantes : « l’environnement et le
développement durable ; le dialogue des cultures ; la croissance économique et
le développement social ; l’espace de sécurité méditerranéen. » Face au possible
risque de confrontation entre l’Islam et l’Occident, le Président français a dit
vouloir encourager, aider, dans chaque pays musulman les forces de modération et
de modernité à faire prévaloir un Islam ouvert et tolérant, acceptant la
diversité comme un enrichissement. » Dans ce domaine, il souligne pour des pays
comme le Maroc, l’Algérie,
L’Afrique, a t il ajouté, « n’est
pas l’homme malade du monde d’aujourd’hui » et « elle n’a pas besoin de notre
charité ». Mais « malgré ses progrès, l’Afrique reste encore à l’écart de la
prospérité mondiale » et « il convient donc de poursuivre notre effort d’aide »,
a déclaré le chef de l’Etat.
Sarkozy présidera à l'Onu une réunion sur la paix en
Afrique
PARIS (Reuters), 27 août 2007
- Nicolas Sarkozy
annonce qu'il présidera le 25 septembre une réunion du Conseil de sécurité de
l'Onu consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique.
"Pour mobiliser davantage encore la
communauté internationale face aux défis de la paix et de la sécurité en
Afrique, j'ai pris l'initiative d'une réunion du Conseil de sécurité qui se
tiendra le 25 septembre à New York, au niveau des chefs d'Etat ou de
gouvernement et que je présiderai", a-t-il déclaré devant les ambassadeurs de
France réunis à l'Elysée.
Nicolas Sarkozy a répété que "seule"
une solution politique pouvait répondre à la crise actuelle dans la région
soudanaise du Darfour.
Le président français doit se rendre
fin septembre au siège des Nations unies pour assister à l'assemblée générale
annuelle.
Actualité
internationale et africaine de sangonet