Les mutilations, marque de terreur des rebelles de la LRA au Nord-est de la R.D.Congo, dans le Haut-Mbomou en Centrafrique et au Sud-Soudan - Lettre ouverte des défenseurs des droits humains au Président américain Barack Obama

 


 

Lettre ouverte des défenseurs des droits humains dans le nord-est de la RD Congo au Président Barack Obama

www.hrw.org, May 19, 2010

Son Excellence Président Barack Obama
Maison Blanche
Washington D.C.
Etats-Unis d'Amérique

Niangara, le 19 mai 2010

Votre Excellence, Monsieur Le Président,

Au moment ou vous apprêter à signer une nouvelle loi pour combattre le problème de la LRA, nous, défenseurs des droits humains du territoire de Niangara au nord-est de la République Démocratique du Congo, nous lançons un cri d'alarme.

Depuis 2009, les attaques de la LRA ne cessent pas de faire des victimes parmi la population civile. Nous avons trop souffert. Nous attendons une réponse forte de la communauté internationale et du gouvernement congolais pour mettre fin une fois pour toute à ce phénomène LRA. Il est nécessaire de mettre une place une stratégie pour protéger notre population et sauver les membres de nos familles qui sont toujours avec la LRA. 

Dans ce présent message adressé à Votre Excellence, Monsieur Le Président des Etats-Unis d'Amérique, la population de Niangara déplore le manque d'action efficace de la communauté internationale malgré nos appels répétés. Cependant, les ONG locales de défense des droits humains, qui détiennent des informations documentées sur ces atrocités, ne cessent de crier pour attirer l'attention de la communauté internationale et même du gouvernement congolais.

En décembre 2009, la LRA a massacré la population civile dans la localité de Makombo et ses environs en Chefferie Mangbele. Au moins 345 personnes ont étés tuées pendant le massacre et plus de 250 autres capturées. Nous continuons à découvrir les ossements des personnes non-enterrés, et le chiffre des morts n'inclut pas non plus les personnes noyées dans la rivière Uele lorsque la LRA a traversé la rivière avec ses prisonniers.

Depuis janvier 2010, des massacres similaires sont signalés dans les localités Kpanga, Mapi, Tende, Kpuru, et Nawoko dans la Chefferie Manziga située au nord du village de Niangara. Cette chefferie Manziga est entièrement occupée par la LRA à l'exception de son Chef-lieu, Nambia. La plupart des informations sur ces derniers massacres ne sont ni documentées ni vérifiées à cause de la présence de la LRA et de l'enclavement totale de notre territoire. Nous n'avons aucun moyen de communication pour transmettre rapidement les alertes de la population aux instances supérieures du gouvernement congolais et de la communauté internationale.

La population de Niangara se sent oubliée, abandonnée et sa souffrance semble faire naitre très peu de préoccupation de la part de la communauté internationale et de notre propre gouvernement. Nous pleurons les morts au sein de nos familles et nos amis qui ont été brutalement abattus par la LRA, et nous prions chaque jour que ceux qui sont toujours avec la LRA soient sauvés. Nous vivons chaque jour avec la crainte qu'il y aura encore des attaques par la LRA. Quelle chance avons-nous si personne ne veut entendre nos cris et si personne ne veut venir nous aider? Nous vous prions de ne pas nous laisser seul entre les mains de ces tuers.

Ainsi, les défenseurs des droits humains de Niangara formulent dans le message qu'ils vous adressent les recommandations ci-après :

·                     Faire prendre conscience à la communauté internationale de la nécessité qu'elle agisse pour transformer l'approche militaire actuelle afin d'avoir des opérations plus ciblées et efficaces contre le commandement de la LRA de façon à épargner les civils innocents souvent pris entre deux feux.

·                     Les UPDF, FARDC, la MONUC, et d'autres forces qui interviendraient dans l'avenir, doivent avoir tous les moyens de conduire ces opérations sans que la population n'en subisse les conséquences.

·                     Elaborer un mécanisme pour identifier, arrêter, et punir les commanditaires des opérations LRA opérant à Niangara.

·                     Appuyer l'installation des réseaux téléphoniques dans le territoire de Niangara ainsi qu'une radio communautaire pour informer les autorités et protéger la population.

·                     Assister la population de Niangara, les déplacés, les ex-combattants LRA congolais, les enfants et adultes rescapés avec une assistance psychosociale et la fourniture de vivres et de biens de subsistance élémentaires.

Votre Excellence, cette lettre est un appel au secours. Nous connaissons la bonté de votre cœur et nous savons que vous seul pouvez apporter une réponse concrète, rapide et déterminante avant que nos femmes et nos enfants ne soient tous exterminés.

S'il vous plait, sauvez-nous.

Avec tout notre espoir et notre respect, nous vous remercions pour l'attention que vous portez aux congolais et pour la bienveillance avec laquelle vous recevrez ce message.

Veuillez agréer, Votre Excellence, l'expression de notre haute considération.

Les défenseurs des Droits Humains à Niangara :

1. Adam Matsaga
2. Jean-Pierre Angombe
3.
Mado Mersi
4. Bale Houssein
5. Mariam Gumete
6. Emabe Pandatimo
7. Jean-Baptiste Ngere
8. Aboubakar Ngata
9. Jules Dramdema Ali
10. Henri Kama Nomzier
11.
Crispin Anigobema
12. Julienne Djomgane
13. Tongolo Floribert
14. Dumossa Apolonaire
15. Massina Leonard
16. Siro Jean-Pierre
17. Dieu-donne Maka
18. Dboyo Aniya
19. Tambuada Godelive
20. Souleyman Magwengasa
21. Odeka Mesior
22. Mulimu Mussa
23. Khbudri Kambabume
24. Mboli Foko
25. Meduama Jean
26. Mboli Nginayo
27. Kamegindba Gboma
28. Konyebadi Lengeleng
29. Kateka Jean
30.
Ngasadu Therese
31. Jeruane Mersi

 

http://www.hrw.org/node/90570

http://www.hrw.org/en/news/2010/05/20/lettre-ouverte-des-defenseurs-des-droits-humains-dans-le-nord-est-de-la-rd-congo-au-

 

Also available in : English

http://www.hrw.org/en/news/2010/05/19/public-appeal-human-rights-defenders-northeastern-dr-congo-president-barack-obama© Copyright 2010, Human Rights Watch

 

 

 

 

Public Appeal from Human Rights Defenders in Northeastern DR Congo to President Barack Obama

www.hrw.org, May 19, 2010

President Barack Obama
White House
Washington D.C.
United States of America

Niangara, May 19, 2010

Your Excellency, Mr. President,

As you prepare to sign a new law to combat the problem of the LRA, we, human rights defenders from Niangara territory in northeastern Democratic Republic of Congo, write to sound a warning bell.

Since 2009 attacks by the LRA have continued to result in deaths amongst the civilian population. We have suffered too much. We await a strong response from the international community and the Congolese government to end once and for all this LRA phenomenon. A strategy needs to be put in place to protect our people and to save those members of our families who are still held by the LRA. 

In this message, addressed to Your Excellency, the President of the United States of America, the population of Niangara deplores the international community's lack of effective action against the LRA despite our repeated appeals. Nevertheless, local human rights NGOs, who hold documentary evidence on these atrocities, have continued to cry out to attract the attention of the international community and that of the Congolese government.

In December 2009, the LRA massacred civilians in Makombo village and the surrounding area in Mangbele chieftaincy. At least 345 people were killed during the massacre and more than 250 others were captured. We continue to discover the unburied remains of the victims, and the death toll does not include those who drowned in the Uele River when the LRA crossed the river with their prisoners.

Since January 2010, similar massacres have been reported in the villages of Kpanga, Mapi, Tende, Kpuru, and Nawoko in Mangiza chieftaincy to the north of Niangara. Mangiza chieftaincy is completely occupied by the LRA, except for its administrative center, Nambia. Most of the information about these massacres has not been documented or verified due to the presence of the LRA, and because our territory is totally cut off. We have no means of communication that would allow the population to send rapid alerts to senior authorities in the Congolese government or to the international community.

The population of Niangara feels forgotten, abandoned and our suffering appears to result in little concern on the part of the international community or our own government. We mourn the deaths of our family and friends brutally slaughtered by the LRA, and we pray each day that those still held by the LRA will be saved. We live in constant fear that there will be more LRA attacks. What chance do we have if no one hears our cries and no one comes to our aid? We beg of you, please do not leave us alone in the hands of these killers.

As a result, we, the human rights defenders of Niangara, make the following recommendations to you:

·                     Insist that the international community acts to transform the current military approach so that operations against the LRA leadership are more targeted and effective and conducted in a way that spares innocent civilians who are often caught in the crossfire.

·                     The UPDF, FARDC, MONUC and other forces that may intervene in the future, must have all the means necessary to conduct these operations so that the population does not suffer the consequences.

·                     Develop a mechanism to identify, arrest, and punish the commanders of the LRA operations in Niangara.

·                     Support the installation of telephone networks in Niangara territory, as well as a community radio, to inform the authorities of the situation and to protect the population.

·                     Help the people of Niangara, the displaced, former Congolese LRA combatants, and both children and adults who have escaped from the LRA with psychosocial support, food and other basic supplies.

Your Excellency, this letter is a cry for help. We know the goodness of your heart and we know that you alone can bring a concrete, rapid and decisive response before our women and children are wiped out.

Please, save us.

With all our hope and our respect, we thank you for turning your attention to the Congolese people and for the goodwill with which you will receive this message.

Yours sincerely,

The human rights defenders of Niangara:

1. Adam Matsaga
2. Jean-Pierre Angombe
3.
Mado Mersi
4. Bale Houssein
5. Mariam Gumete
6. Emabe Pandatimo
7. Jean-Baptiste Ngere
8. Aboubakar Ngata
9. Jules Dramdema Ali
10. Henri Kama Nomzier
11.
Crispin Anigobema
12. Julienne Djomgane
13. Tongolo Floribert
14. Dumossa Apolonaire
15. Massina Leonard
16. Siro Jean-Pierre
17. Dieu-donne Maka
18. Dboyo Aniya
19. Tambuada Godelive
20. Souleyman Magwengasa
21. Odeka Mesior
22. Mulimu Mussa
23. Khbudri Kambabume
24. Mboli Foko
25. Meduama Jean
26. Mboli Nginayo
27. Kamegindba Gboma
28. Konyebadi Lengeleng
29. Kateka Jean
30.
Ngasadu Therese
31. Jeruane Mersi

http://www.hrw.org/en/news/2010/05/19/public-appeal-human-rights-defenders-northeastern-dr-congo-president-barack-obama

 


 

 

Nord-est de la RDCongo: les mutilations, marque de terreur des rebelles de la LRA

De Adia TSHIPUKU (AFP) – 13 mai 2010

 

Mboli Hundele, 31 ans, pose sur un 
lit d'hôpital à Nuyangara, en RDC, le 13 mai 2010

Mboli Hundele, 31 ans, pose sur un lit d'hôpital à Nuyangara, en RDC, le 13 mai 2010

 

NYANGARA — Mboli Hundele, 31 ans, a un joli haut du visage aux traits fins d'adolescente. Mais le bas de sa figure n'est plus qu'une plaie béante: les rebelles ougandais de la LRA l'ont atrocement mutilée en lui coupant les lèvres, mi-avril, dans le nord-est de la RD Congo.

Hospitalisée à Nyangara, au nord de la Province orientale (nord-est), la jeune femme a été attaquée le 13 avril par des combattants de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), l'une des guérillas les plus brutales au monde, qui s'est installée et sévit depuis 2005 dans cette région enclavée de la RDC, ainsi qu'en Centrafrique et au Sud-Soudan.

Les rebelles l'ont "encerclée par surprise" alors qu'elle travaillait aux champs, à 3 km de Nyangara, raconte Mboli à l'AFP, en parlant avec difficulté, la bouche entourée d'un gros sparadrap, dents et gencives apparentes.

Elle a crié "au secours, Jésus, je suis morte" puis a répété "Jésus" aux questions posées par les rebelles. "Ils m'ont dit que je parlais trop, qu'il fallait que je me taise", détaille la jeune femme en tremblant.

Puis "l'un d'eux a pris une pince, m'a tiré les lèvres et les a coupées avec un couteau. Il m'a aussi coupé une oreille. Puis ils m'ont dit de partir en courant", poursuit-elle.

Les victimes de mutilations similaires (lèvres et une oreille) seraient plusieurs dizaines dans la région selon une députée locale.

Ces actes "ont été un signe distinctif des attaques de la LRA au début des années 90 dans le nord de l?Ouganda, mais n?avaient pas été signalées auparavant au Congo", a relevé en mars l'ONG Human Rights Watch dans un rapport accusant cette rébellion d'avoir massacré 321 civils en quatre jours mi-décembre 2009 dans le territoire de Nyangara.

Dans son rapport, HRW a relaté que des rebelles ougandais avaient accusé six civils "d?avoir dévoilé leur localisation à l?armée congolaise et ont dit qu?ils allaient leur laisser une +marque pour faire savoir à la population de cesser de parler de la LRA+", avant de les mutiler au rasoir.

Selon l'institut d'analyse des conflits International Crisis Group (ICG), "les tueries et les mutilations font partie de la stratégie de terreur de la LRA visant à dissuader les survivants de coopérer avec l'armée ougandaise (dont des éléments sont présents dans la région) ou les autres armées nationales".

Le recours à ces méthodes est destiné à "laisser des empreintes et imprimer un sentiment d'horreur" à la population, avance Jean-Charles Dupint, responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) en Province orientale.

"Laisser une personne vivante avec des marques, c'est à la limite, pire qu'une personne morte", estime-t-il.

Les rebelles "ont l'habitude d'encercler la victime avant de l'attaquer. Tout se passe très vite. En deux minutes, vous retrouvez la personne mutilée ou tuée", raconte Tadé Muhinde, un habitant de Nyangara.

Le président de la société civile locale, Domain Sametu, souligne que ces faits se déroulent dans les localités voisines de Nyangara, où les rescapés viennent en raison de la présence de l'armée. "Mais cela ne suffit pas. Les gens sont toujours terrorisés", regrette-il.

Rescapée des tueries et des violences commises par la LRA en décembre et résidant désormais à Nyangara, Josette, 21 ans, le corps très amaigri, en reste traumatisée: "Nous vivons dans la peur. Chacun attend son tour".

 


 

 

RDCongo: Le HCR dénonce une augmentation des violences des rebelles de la LRA

GENÈVE, AFP, 13 mai 2010 — Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénoncé vendredi une augmentation des attaques et violences "d'une brutalité inimaginable" commises par l?Armée de résistance du Seigneur (LRA) en RDCongo, au Soudan et en République Centrafricaine (RCA).

"Le HCR est alarmé par les informations que nous recevons" indiquant "une hausse spectaculaire dans la fréquence et la brutalité des attaques de la LRA contre les civils en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ces quatre derniers mois, et de plus en plus en RCA", a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

"Il nous semble que cet horrible groupe meurtrier n'a qu'un seul ordre du jour, qui est de terroriser, violer et tuer avec une brutalité inimaginable", a-t-elle ajouté.

Entre le 20 mars et 6 mai, le HCR a comptabilisé au moins dix attaques de la LRA dans la province de Haut-Mbomou en RCA, causant la mort de 36 personnes tandis que plus de 10.000 autres ont dû abandonner leurs maisons.

En RDC, les violences se sont produites entre le 22 et le 26 février et ont causé la mort de plus de 100 personnes, selon l'organisation.

"Il y a des affirmations (selon lesquelles) la taille de la LRA a été réduite, mais il est clair que leur pouvoir de tuer n'a pas diminué, car ce que nous voyons, c'est une hausse dans la brutalité", a ajouté la porte-parole du HCR.

En mars, des experts qui s'étaient récemment rendus en RDC avaient présenté un rapport devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU dénonçant les "atrocités" commises par la LRA contre les femmes. "Dans certains cas", ces violences "pourraient constituer des crimes contre l'humanité", avaient estimé les experts.

"Des femmes et des filles ont été exécutées sommairement ou mutilées après avoir été victimes de viols collectifs. Certaines d'entre elles s'étaient fait introduire une arme à feu, du bois, du sable ou de la colle dans le corps", explique le rapport.

La rébellion de la LRA, réputée pour être une des plus brutales au monde, est active depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, mais depuis 2005, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC, ainsi qu'en Centrafrique et au Sud-Soudan.

 


 

 

Obama veut désarmer l’Armée de résistance du Seigneur

Mondeactu.com - 26. mai 2010

 

Le président américain Barack Obama veut désarmer l’Armée de résistance du Seigneur

Le président américain, Barack Obama, approuve la loi d’aide au redressement de l’Ouganda et au désarmement de l’Armée de résistance du Seigneur. Voici la déclaration du président à l’occasion de la signature de la Loi 2009 sur le désarmement de l’Armée de résistance du Seigneur et sur le redressement du nord de l’Ouganda :

J’ai promulgué aujourd’hui la Loi sur le désarmement de l’Armée du Seigneur et sur le redressement du nord de l’Ouganda. Elle reflète la volonté des États-Unis de contribuer à mettre fin à la brutalité et à la destruction qui ont été la marque de l’Armée de résistance du Seigneur dans plusieurs pays pendant deux décennies, et à œuvrer en faveur d’un avenir de plus grande sécurité et d’espoir pour les populations de l’Afrique centrale.

L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) s’en prend, en Afrique centrale, aux civils qu’elle assassine, viole et mutile, enlevant et brutalisant leurs enfants et faisant des centaines de milliers de déplacés. Sa direction, inculpée par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, n’a pour ordre du jour et objectif que sa propre survie. Elle remplit les rangs de son groupe des jeunes garçons et filles qu’il enlève. Quelles que soient les normes appliquées, ses actes ne peuvent être qualifiés que d’affront à la dignité humaine.

Chacune des millions de personnes touchées par la violence a sa propre histoire et sa voix que nous ne devons pas oublier. Dans le nord de l’Ouganda, nous nous souviendrons de Mlle Angelina Atyam, la jeune adolescente de 14 ans enlevée par la LRA en 1996 et retenue pendant près de 8 ans, l’une de 139 filles victimes d’un rapt collectif à un pensionnat. Dans le Sud Soudan, nous nous souviendrons de M. John Loboi, père, époux, frère et travailleur humanitaire local tué dans une embuscade alors qu’il venait à l’aide d’autres personnes en 2003. Et en République démocratique du Congo et en République centrafricaine, les populations de Dungu et d’Obo ont eux aussi leurs histoires de pertes et de souffrances à raconter.

Nous pleurons ceux qui ont été tués. Nous faisons des prières pour que ceux qui ont été enlevés soient libérés et les blessés guéris. Nous lançons un appel aux combattants de la LRA à déposer les armes et à se rendre. Nous sommes d’avis que la direction de la LRA doit être traduite en justice.

J’ai signé cette loi aujourd’hui tout en reconnaissant le fait que nous devons tous renouveler nos engagements et renforcer nos capacités de protéger et d’aider les civils pris dans les griffes de la LRA, d’accueillir ceux qui se rendent et de soutenir les efforts visant à traduire en justice les dirigeants de la LRA. La loi réitère la politique des États-Unis et notre engagement à œuvrer en faveur d’une résolution globale et durable du conflit dans le nord de l’Ouganda et dans les autres régions touchées, notamment dans le nord-est de la République démocratique du Congo, dans le Sud-Soudan et en République centrafricaine, ce que nous ferons en partenariat avec les gouvernements de la région et avec les initiatives multilatérales.

Je félicite le gouvernement de l’Ouganda des mesures qu’il a prises pour stabiliser le nord du pays, du soutien actif qu’il accorde à l’assistance à la transition et au développement et de sa poursuite des programmes de réintégration pour ceux qui se rendent et échappent aux rangs de la LRA.

Je voudrais aussi affirmer aux autres pays touchés par les actes de la LRA que nous sommes conscients du danger qu’elle représente et continuerons à appuyer les initiatives visant à protéger la population civile et à mettre fin à ce chapitre terrible de l’histoire de l’Afrique centrale. Depuis plus d’une décennie, les États-Unis œuvrent de concert avec d’autres pays et entités pour faire face à la crise provoquée par la LRA. Nous avons appuyé le processus de paix et de réconciliation, l’aide humanitaire et le redressement régional, la protection des civils et la réintégration des anciens combattants, et nous soutenons les gouvernements de la région alors qu’ils essaient d’assurer la sécurité de leurs peuples. En nous dirigeant vers l’avenir, nous invitons nos partenaires à se joindre à nous alors que nous renouvelons tous nos efforts.

Je félicite le Congrès de s’être penché sur cette importante question et j’applaudis les centaines de milliers d’Américains qui se sont mobilisés pour répondre à cette crise de conscience unique. Nous avons écouté ce que nous ont dit les organismes de défense, les organisations non gouvernementales, les groupes confessionnels et les acteurs humanitaires qui n’ont pas accès à la région et aux victimes, et ceux qui continuent à travailler sur ce dossier dans notre gouvernement. Nous avons vu vos reportages, vos sites Internet, vos blogues et vos cartes postales vidéos qui nous ont montré le fléau dont souffrent les enfants. Vos actions représentent le meilleur du rôle important que les citoyens américains jouent de par le monde, et nous sommes résolus à œuvrer avec vous en faveur de l’avenir de paix et de dignité que méritent les peuples qui ont souffert aux mains de la LRA.

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