Sommet de Rome : la FAO, la crise alimentaire et la fin dans le monde

 


 

 

A Rome, le Secrétaire général demande plus d'aide alimentaire pour Haïti

 

New York, Nations Unies, 02 juin 2008 –A la veille d'une réunion internationale sur la sécurité alimentaire organisée par les Nations Unies, le Secrétaire général a prévenu qu'à défaut d'une aide accrue à Haïti aux prises avec la montée des prix alimentaires, le pays risquait une nouvelle crise sécuritaire.

« Si nous ne contrôlons pas cette crise, de nombreux éléments acquis au cours des quatre dernières années en Haïti risquent de se défaire,» a averti Ban Ki-moon lors d'une réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire en Haïti.

Le Secrétaire général a souligné que la fragilité du gouvernement et la détérioration des conditions de vie avaient créé une atmosphère volatile et potentiellement dangereuse dans le pays.

Il a noté que l'ONU avait déjà lancé des programmes d'intervention d'urgence et réorienté ses ressources et activités pour répondre à la crise, mais il a prévenu que les programmes des Nations Unies en Haïti étaient gravement sous-financés.

Il a donc appelé la communauté des donateurs à « faire plus ».

Demain s'ouvre à Rome, sous l'égide notamment de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, qui mettra en lumière les défis du changement climatique et des bioénergies.

La FAO rappelle que près de 850 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et parmi elles, près de 820 millions vivent dans des pays en développement – qui seront sans doute les plus affectés par les effets du changement climatique.

 


 

Que peut la FAO contre la faim du monde ?

LCI-TF1 - 03 juin 2008

"Le caractère dramatique de la crise ne peut échapper à personne, ainsi que ses conséquences pour les pays pauvres". En ouvrant mardi le sommet de la FAO sur la crise alimentaire mondiale, le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, l'a placé d'emblée sous le signe des troubles frappant les plus démunis des Etats, qui connaissent déjà des "émeutes de la faim". La conférence, qui rassemble pour trois jours à Rome une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, avait été programmée dès l'année dernière par son président, Jacques Diouf, avant que les prix ne s'envolent et que la crise n'ait son ampleur actuelle. La flambée des prix des matières premières agricoles est liée à plusieurs facteurs, dont les mauvaises récoltes, une baisse des réserves et une demande en hausse. Et désormais, la FAO s'attend à ce que les prix restent élevés au moins dix ans.

Cette crise, de nombreux facteurs l'aggravent : spéculation sur les produits de base, politiques de certains Etats - même les biocarburants, un temps considérés comme une solution crédible face à la baisse des réserves mondiales de pétrole, sont en ligne de mire. Accusée d'inefficacité face au problème de la faim dans le monde, notamment par des Etats comme le Sénégal, la FAO espère redorer son blason à l'occasion de ce sommet en permettant d'obtenir une plus grande solidarité entre Etats. Montant à la tribune, après le discours du président italien, devant les représentants de la plupart des 193 pays membres de l'agence internationale pour l'alimentation et l'agriculture, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a demandé aux participants du sommet de "ne pas être tentés par les politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins". Et il a appelé "à un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants".

Deux initiatives franco-égyptiennes

De ce sommet doit normalement sortir un "plan d'action" énonçant des principes pour lutter contre la flambée des prix. Plusieurs types d'initiatives issues d'Etats membres ou de discussions bilatérales sont déjà annoncées. Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien Hosni Moubarak devraient notamment proposer la création d'un Groupe international sur la sécurité alimentaire mondiale. Cette nouvelle entité rassemblerait grandes institutions internationales (agences de l'Onu, Banque mondiale, FMI, banques régionales, etc), Etats, entreprises, ONG, scientifiques, institutions de financement du développement et investisseurs institutionnels. Deuxième initiative franco-égyptienne : la mise en place d'un Groupe international de scientifiques spécialistes de la sécurité alimentaire, sur le modèle du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Il aurait pour mission de préciser le diagnostic en matière de sécurité alimentaire, d'analyser l'évolution possible par produit et par région et de proposer des scénarios.

La conférence de la FAO doit aussi donner le coup d'envoi d'une série de consultations sur la pauvreté, la faim dans le monde et le développement prévues dans les prochains mois, notamment un sommet du G8, une réunion de l'Assemblée générale de l'Onu et des pourparlers sur de nouvelles règles applicables au commerce.

 


 

 

Crise alimentaire : Ban Ki-moon veut des engagements

NOUVELOBS.COM | 03.06.2008

A l'ouverture du sommet de la FAO à Rome, le secrétaire général de l'ONU s'est prononcé contre "les politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins". Il appelle aussi à un consensus sur les biocarburants.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé mardi 3 juin aux pays participant au somment de la FAO à Rome de "ne pas être tentés par les politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins".

 

Ban Ki-moon a "appelé les Nations à ne pas être tentées par des politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins" et à prendre des mesures pour "agir à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire mondiale".
Le secrétaire général de l'ONU a ainsi appelé à "des engagements fermes pour aller de l'avant" et a assuré qu'il "faudra augmenter les appuis financiers", sous forme d'engagements fermes et non pas via des prêts.

Appel à un consensus sur les biocarburants

Le secrétaire général de l'ONU a également appelé les participants à "aboutir à un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants", accusés d'être un facteur de la flambée des prix des denrées.
"Nous avons une opportunité historique de revitaliser l'agriculture", a ajouté le secrétaire général des Nations Unies.
Ban Ki-moon, qui dévoilait les principes du "cadre global d'action" mis au point par la cellule de crise créée il y a un mois et rassemblant les chefs des agences onusiennes et des institutions économiques internationales, a rappelé que la production alimentaire devait "doubler d'ici 2030" pour faire face à la faim dans le monde.

"Des interventions sont nécessaires"

Le président de la République italienne Giorgio Napolitano a ouvert mardi matin le sommet de la FAO sur la crise alimentaire en présence de nombreux chefs d'Etat qui vont tenter de trouver un consensus pour stopper la flambée des prix des denrées de base.
"Le caractère dramatique de la crise ne peut échapper à personne, ainsi que ses conséquences pour les pays pauvres", a déclaré Giorgio Napolitano dans un discours devant les représentants de la plupart des 193 pays membres de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Saluant la "riche participation de chefs d'Etat et de gouvernement", le chef de l'Etat italien a estimé que "des interventions dans le cadre du système des Nations unies étaient nécessaires pour surmonter la crise".

"La faim et la malnutrition sont inacceptables"

Le pape Benoît XVI a par ailleurs affirmé mardi que "la faim et la malnutrition sont inacceptables" dans le monde d'aujourd'hui, dans son message au sommet de la FAO.
"La
faim et la malnutrition sont inacceptables dans un monde qui dispose en réalité de niveaux de production, de ressources et de connaissances suffisants pour mettre un terme à ce genre de drames et à leurs conséquences", a déclaré le cardinal-secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone au nom du pape.
Le pape a également invité à la "mondialisation de la solidarité".

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