Le Conseil de sécurité invite l’ONU à venir au chevet de l’Afrique en mettant en place suffisamment des moyens, notamment au Darfour, au Tchad, en Centrafrique

 

 


Le Conseil de sécurité réuni au niveau des chefs d'Etat sur le thème de l'Afrique

 

New York, Nations Unies, 25 septembre 2007 – A l'initiative du président de la France Nicolas Sarkozy, le Conseil de sécurité s'est réuni aujourd'hui au sommet au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, sur le thème de la « Paix et la sécurité en Afrique », en présence du Secrétaire général et du président de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré.

Ouvrant la séance, Ban Ki-moon a rappelé que le continent africain était au cœur des préoccupations de l'ONU, mais aussi une « priorité personnelle » pour lui.

Afin d'aider les Africains dans leurs efforts pour répondre aux défis de la paix et de la sécurité, il faut que l'ONU renforce son partenariat avec les organisations régionales, comme elle l'a fait avec l'Union africaine, a déclaré le Secrétaire général.

L'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) est aussi un exemple sans précédent de partenariat afin de mettre un terme à la tragédie du Darfour, a-t-il ajouté.

« Mais nous devons investir davantage dans la prévention et la médiation pour que les désaccords ne dégénèrent pas en violence », a affirmé Ban Ki-moon qui proposera le mois prochain à l'Assemblée générale un renforcement important du Département des affaires politiques.

Consolider la paix dans la période postérieure aux conflits est aussi nécessaire, a-t-il rappelé, citant les efforts de la Commission pour la construction de la paix au Burundi et en Sierra Leone.

Le réchauffement climatique représente un défi supplémentaire pour l'Afrique, et son impact devrait toucher particulièrement certains pays parmi les plus pauvres du continent.

« Combattre l'extrême pauvreté est crucial pour éviter les conflits », a déclaré le Secrétaire général, qui a rappelé la récente création du Groupe de pilotage pour les Objectifs de Millénaire pour le développement en Afrique en coopération notamment avec l'Union africaine, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Commission européenne.

 


 

Le Conseil de sécurité crée une mission des Nations Unies dotée d'une force européenne

New York, Nations Unies, 25 septembre 2007 – Le Conseil de sécurité a approuvé à l'unanimité ce matin la mise en place d'une présence multidimensionnelle au Tchad et en République centrafricaine, la 'MINURCAT', qui sera accompagnée d'une force européenne et de policiers tchadiens.

Établie par la résolution 1778 (2007) adoptée lors d'une séance publique du Conseil, elle est destinée à aider à créer les conditions favorables au retour volontaire, sécurisé et durable des réfugiés et des personnes déplacées.

Cette présence inclura une police tchadienne pour la protection humanitaire (PTPH) ainsi que, pour une période d'un an, une mission de l'ONU appelée MINURCAT (Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad), pouvant comprendre jusqu'à 300 policiers, et une opération de l'Union européenne placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

La MINURCAT aura pour mandat d'assurer la sécurité et la protection des civils dans l'est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine et de promouvoir et défendre les droits de l'homme.

Elle travaillera en étroit contact avec les autorités tchadiennes et centrafricaines, avec le gouvernement soudanais, ainsi qu'avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la Mission de l'Union africaine au Soudan et l'opération hybride UA/ONU qui lui succèdera.

L'opération de l'Union européenne sera autorisée à prendre toutes les mesures nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans sa zone d'opération dans l'est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine, pour contribuer à la protection des réfugiés et des personnes déplacées et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le Conseil de sécurité a suivi les recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport du 10 août 2007 sur le déploiement d'une présence internationale dans les régions de l'est du Tchad et du nord-est de la République centrafricaine.

Le Conseil de sécurité se réunira cet après-midi sur la question du Darfour. Le Conseil sera réuni, pour la troisième fois de son histoire, au niveau des chefs d'Etat, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France assumant la présidence du Conseil au mois de septembre.

 


 

Le HCR manque de financement pour ses activités au Darfour

New York, Nations Unies, 25 septembre 2007 – Face au manque de fonds pour ses opérations dans l'ouest du Darfour, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) pourrait réduire son assistance à plus de deux millions de personnes déplacées dans la région.

« L'opération de l'UNHCR au Darfour manque actuellement de 7.1 millions de dollars sur le budget requis pour 2007 s'élevant à 19.7 millions de dollars », a annoncé Jennifer Pagonis, porte-parole de l'agence, dans un communiqué publié aujourd'hui à Genève.

Présent au Darfour depuis 2004, le HCR n'a cessé de porter assistance aux personnes déplacées et aux réfugiés – du Tchad, principalement-, malgré les difficiles conditions de sécurité.

L'aide comprend l'accès à des compensations légales pour les personnes déplacées, la fourniture de biens de secours, le renforcement de services de base –puits, écoles, centres de santé- et des projets de réhabilitation à petite échelle pour les communautés locales.

« Toutes ces activités pourraient être interrompues si la situation financière ne s'améliore pas », a indiqué Jennifer Pagonis.

La situation sécuritaire est au centre des préoccupations, avec l'arrivée constante de personnes dans les camps de déplacés en raison de la présence de différents groupes armés dans la région.

Environ 250.000 personnes ont été déplacées cette année, et ce chiffre vient se rajouter aux deux millions de personnes déjà déplacées.

Comme les camps autour d'El Geneina et de Zalingei ont atteint leur capacité maximale, il va falloir construire de nouveaux sites.

Le HCR prête également assistance à quelque 30.000 réfugiés en provenance du Tchad et de Centrafrique, dont le nombre pourrait augmenter.

« Le travail humanitaire au Darfour demeure très affecté par la situation sécuritaire instable », a déclaré Jennifer Pagonis. « Jusqu'à présent 77 travailleurs humanitaires ont été enlevés et près de 70 véhicules humanitaires ont été volés », a-t-elle indiqué.

 


 

OCHA : le Soudan et l'Iraq parmi les deux plus graves crises humanitaires dans le monde

Ocha (Nations Unies), 31 août 2007 – La Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence de l'ONU, Margaretha Wahlström, a fait aujourd'hui un bilan des opérations humanitaires au Darfour, soulignant que si « les souffrances humaines ne pouvait pas être comparées », les crises au Darfour et en Iraq méritaient toutes deux une égale attention de la part de la communauté internationale.

« La violence continue au Darfour ». « Les chiffres sont frappants : il y a eu 55.000 nouveaux déplacés entre le mois de juin et le 21 août. Près de 250.000 nouveaux déplacés depuis le début de l'année », a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse à New York.

« L'opération au Darfour reste l'opération humanitaire la plus importante des Nations Unies depuis trois ans. Au total, sur une population totale de 6,4 millions, 2,2 millions sont déplacés, et 4 millions dépendent d'une assistance humanitaire », a dit Margaretha Wahlström.

« La situation des travailleurs humanitaires, en termes de violence et des obstacles administratifs, n'est pas positive, alors que les incidents à leur encontre ont augmenté de 150% ». « Les convois sont attaqués, pillés, les travailleurs doivent se retirer de certaines zones : 24 fois cette année seulement », a-t-elle signalé.

« On constate de plus en plus 'd'hors-la-loi' et la multiplication des armes », a-t-elle souligné.

Interrogée sur « l'obligation qui pèse sur le gouvernement du Soudan de remettre à la Cour pénale internationale (CPI) l'ancien ministre des affaires humanitaires inculpé de crimes contre l'humanité », Margaretha Wahlström a souligné que le Procureur de la CPI rendait régulièrement compte de ses activités au Conseil de sécurité, et que l'ONU soutenait la juridiction internationale.

Elle a souligné que la seule exception à l'interruption des poursuites par la CPI serait le cas où les autorités nationales seraient en mesure de juger l'individu en question. « Ce n'est pas le cas encore au Soudan », a-t-elle affirmé.

Margaretha Wahlström a évoqué la détérioration de la situation alimentaire : pour la première fois en trois ans, que l'on dépasse le seuil de 15% de malnutrition dans certaines zones. « Ces chiffres sont corroborés par une étude du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) », a-t-elle précisé, ce qui montre une véritable tendance dans les trois Etats du Darfour.

La responsable d'OCHA a expliqué que c'était la première fois que l'on constatait un tel phénomène, même en dépit de la saison maigre habituelle au Darfour.

« En définitive, les attentes du déploiement de l'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) sont très importantes », a-t-elle affirmé (dépêche du 31.07.2007), ajoutant qu'il faudra sans aucun doute poursuivre les opérations humanitaires au long de l'année 2008.

Interrogée par ailleurs sur l'Iraq, Margaretha Wahlström a souligné qu'il « n'y avait pas de pression politique pour qu'OCHA étende ses opérations dans le pays ».

La pression, a-t-elle souligné, existe quant à la façon dont les Nations Unies peuvent agir dans le pays sans se trouver davantage exposées.

« L'ONU continuera à travailler notamment par l'intermédiaire des ONG, locales et internationales ». « Déjà avant la dernière guerre, les infrastructures étaient endommagées et 70% de la population n'avait pas accès à l'eau potable », a dit la responsable d'OCHA. « Aujourd'hui évidemment c'est encore bien pire ».

« Près de 8 millions de personnes en Iraq sont maintenant touchées par l'assistance humanitaire, notamment l'aide médicale », a-t-elle fait observer.

En réponse à une question, Margaretha Wahlström a souligné que le plus grand déplacement de personnes dans l'histoire récente était celui qui avait résulté de la partition entre l'Inde et le Pakistan. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) estime à 4,2 millions le nombre d'Iraquiens déplacés.

« Les souffrances humaines ne peuvent pas être comparées », a-t-elle souligné, avant de reconnaître que le nombre de personnes déplacées et de réfugiés ayant quitté l'Iraq fait que la situation en Iraq et la crise au Darfour sont « toutes deux d'ampleur égales et requièrent toutes deux l'attention de la communauté internationale ».

« L'impact des violences commence à se faire sentir bien au-delà », a-t-elle conclut.

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