12
février, Journée internationale des enfants soldats. L’Unicef dénonce.
Aujourd’hui encore, le calvaire continue pour Youssouf
L’UNICEF dénonce et prône de
« Lutter contre l’utilisation
d’enfants dans des guerres d’adultes ».
Youssouf, un enfant soldat de 13 ans
Reportage de
Maurice Garbiro*
BANGUI, 6 avril 2013 (IPS) - A 13 ans,
Youssouf concentre tous les maux qui ont miné
«Hier encore, j’étais assez âgé pour faire la guerre et tuer. Et
aujourd’hui, on me demande d’attendre mes 18 ans pour m’engager comme
militaire?» A l’ombre du manguier du camp militaire de Bangui, où il est tenu au
secret avec trois autres enfants soldats, Youssouf ne décolère pas. Il se sent
trahi par les rebelles de
Ces mêmes miliciens aimeraient aujourd’hui s’acheter une
crédibilité internationale, et savent que la présence d’enfants soldats dans
leurs rangs fait tache. Surtout depuis que des militaires sud-africains, qui
défendaient le palais présidentiel alors occupé par le président déchu François
Bozizé, se sont dits traumatisés après avoir découvert que les rebelles
combattus et tués n’étaient pour la plupart que des «gamins».
Pour les cacher,
Mais Youssouf est resté au camp. C’est le président Djotodia en
personne qui l’avait déposé ici au lendemain de la prise de Bangui, après
l’avoir trouvé montant la garde à un poste de sécurité mis en place par
«Je veux être un soldat, je ne sais rien faire d’autre que la
guerre», dit-il. Son béret militaire vissé sur la tête est presque aussi rouge
que ses yeux. «La faute au tabac blanc», confie-t-il. C’est sa «drogue», un
mélange de poudre de chanvre indien et de farine de manioc. «Avec ça, tu ne
recules pas, tu n’as peur de rien».
Kidnappé par
La vie de Youssouf est un concentré des maux qui gangrènent
«Depuis plusieurs jours, des miliciens ougandais de l’Armée de
résistance du Seigneur (LRA) pillaient et kidnappaient des gens autour de Birao
où je vivais. Malgré le danger, j’ai accompagné ma mère au champ. Mais ceux de
La bande armée oblige alors le jeune garçon à les suivre pour
porter les sacs de munitions. Avant de le transformer en machine à tuer. «Ils
m’ont appris à manipuler les armes comme les kalachnikovs, les lance-roquettes
RPG... Je suis devenu un homme avec eux».
Assez rapidement, Youssouf et d’autres enfants soldats, qui
forment 90 pour cent des rangs de
«La première fois, c’était en août 2011, près de Zémio (sud-est de
«
"La guerre, c’est la guerre"
Il trouve alors un emploi de garçon à tout faire chez des proches
de Djotodia: revenu de son exil au Bénin, cet ancien diplomate centrafricain est
en train de reprendre la tête de l’Union des forces démocratiques pour le
rassemblement (UFDR), l’un des principaux mouvements rebelles qui composeront la
future Séléka.
«J’ai voulu m’engager avec eux. Mais Djotodia m’a dit qu’il ne
voulait pas d’enfants soldats. Il m’a proposé de les suivre pour faire la
lessive et les repas», déclare Youssouf.
Cependant, dès l’attaque début décembre 2012 de la ville de Ndélé,
à quelques centaines de kilomètres plus au sud, les bonnes intentions des chefs
s’envolent.
«Dès que le colonel m’a dit de monter dans le véhicule numéro six,
je savais que j’allais devoir combattre: les voitures numérotées de un à dix
servaient aux attaques, les suivantes étaient pour la logistique. Le gradé m’a
donné une arme et m’a dit 'Sois un homme'».
«J’ai continué le voyage jusqu’à Bangui dans cette voiture, usant
ma kalach, ville après ville. Combien de personnes j’ai tuées? Je ne sais pas.
La guerre, c’est la guerre, c’est tout. Moi, il y a bien longtemps que je ne
suis plus un enfant. Mon seul espoir maintenant, c’est d’être enfin formé comme
un vrai militaire», souligne Youssouf.
* Avec un reportage complémentaire de Sandra Titi-Fontaine à
Genève/InfoSud.
*(Maurice Garbiro
est journaliste en RCA et a écrit pour 'InfoSud', une agence de presse suisse
basée à Genève. Cet article est publié en vertu d’un accord de coopération entre
InfoSud et IPS). (FIN/2013)
Le système des Nations-Unies à
Bangui dénonce le recrutement d’enfants soldats
Publié par RJDH-RCA le 22 janvier
2013
Bangui,
22 janvier 2013 (RJDH) -
Léila
Zérrougui a fait cette déclaration le lundi 21 janvier devant le groupe de
travail sur le sort des enfants en temps de conflits armés. Ses propos ont été
rapportés par l’agence du système des Nations Unies en
Centrafrique.
Selon le
document publié, la représentante du Secrétaire général pour les enfants et les
conflits armés a pointé du doigt la rébellion de
« Les mêmes
acteurs ont violé les droits des enfants en toute impunité depuis trop
longtemps. Nous continuerons de surveiller la situation et si aucun progrès
n’est réalisé, nous solliciterons le Conseil de sécurité sur cette question », a
déclaré Léila Zérrougui.
Elle a par
ailleurs rappelé qu’en novembre 2011,
« Le
gouvernement aurait aussi mobilisé et armé des adolescents à Bangui afin de les
faire participer à la lutte contre les groupes armés aux côtés des milices
progouvernementales», a-t-elle souligné.
Pour elle, le
recrutement d’enfants est une violation grave des droits de l’enfant. « Les
enfants enrôlés de force dans les groupes armés sont des victimes et non des
criminels et doivent être traités en tant que tels. J’exhorte le gouvernement à
assumer à l’avenir ses responsabilités en matière de protection des enfants et à
ne pas inciter à la violence », a ajouté Léila Zérrougui.
D’après le
chiffre publié par l’UNICEF, près de 2 500 enfants sont enrôlés dans des groupes
armés, y compris des groupes d’autodéfense, en République
centrafricaine.
Enfants-soldats
combattant dans les rangs de
Child-soldiers-file-photo.-Photo-by-Gabriel-Galwak-IRIN
[http://www.moroccoworldnews.com/2012/08/52324/mali-unicef-warns-of-armed-groups-recruiting-children/]
Les soldats de François
Bozizé, le 21 mars 2003. AFP/DESIREY MINKOH
[http://www.slateafrique.com/121655/centrafrique-eternel-retour-du-putschiste]
L’Unicef dénonce l’utilisation
d’enfants soldats par les rebelles en Centrafrique et en RD
Congo
04 janvier,
2013
http://oeildafrique.com/lunicef-denonce-lutilisation-denfants-soldats-par-les-rebelles-en-centrafrique-et-en-rd-congo/
Un nombre croissant d’enfants sont
recrutés par les rebelles mais aussi par les milices pro-gouvernementales en
Centrafrique, a indiqué l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance)
vendredi à Genève, en réclamant l’arrêt immédiat de ces
agissements.
L’Unicef appelle à la cessation
immédiate du recrutement d’enfants par tous les groupes armés en République
centrafricaine, a déclaré une porte-parole de l’organisation, Marixie Mercado, à
la presse.
Selon l’Unicef, environ 2.500
enfants — filles et garçons — se retrouvaient déjà dans des groupes armés, y
compris des groupes d’autodéfense, en Centrafrique avant même que le conflit
n’éclate en décembre.
Depuis lors, cette pratique, qui
constitue une grave violation des droits des enfants, a pris de l’ampleur, mais
l’organisation ne parvient pas encore à la chiffrer, a expliqué la
porte-parole.
Ces jeunes, notamment ceux séparés
de leurs familles, peuvent être obligés de combattre, de transporter des
fournitures ou risquent d’être abusés sexuellement, déplore le représentant de
l’Unicef en Centrafrique, Souleymane Diabate, dans un
communiqué.
Un certain nombre de groupes
rebelles et plusieurs milices pro-gouvernement sont devenues plus actives ces
dernières semaines dans la capitale Bangui et à travers le pays. Des sources
fiables nous ont informés que des enfants sont nouvellement recrutés dans leurs
rangs, a expliqué Souleymane Diabate.
Pour l’Unicef, plus de 300.000
enfants ont déjà été affectés par les violences, ce qui les rend plus
vulnérables aux enrôlements comme soldats.
Evacuation des humanitaires
expatriés
En raison de l’insécurité en
Centrafrique, l’Unicef a évacué 14 membres de son personnel international la
semaine dernière et a transféré son centre opérationnel au
Cameroun.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour
les réfugiés (HCR) a évacué pour sa part l’ensemble de son personnel
international — soit une dizaine de personnes — entre le 26 et le 30 décembre, a
indiqué à l’AFP une porte-parole, Fatoumata Lejeune-Kaba.
Le personnel local, soit une
soixantaine de personnes, a peu à peu été transféré vers Bangui, a-t-elle
ajouté.
Pour sa part, le Comité
international de
Les Nations unies ne donnent en
revanche pas de détail sur l’évacuation du personnel humanitaire pour des
raisons de sécurité, a expliqué un porte-parole du Bureau de coordination des
Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke.
Quelque 316.000 personnes vivent
dans les régions touchées par les violences, et environ 700.000 autres à Bangui
risquent de se voir affectées par une escalade des combats, selon
l’ONU.
Des informations font aussi état de
la fuite de personnes qui se réfugient au Cameroun et en République démocratique
du Congo (RDC), a indiqué M. Laerke.
Sur le terrain, la coalition rebelle
Séléka a arrêté son offensive lancée le 10 décembre dans l’attente de
négociations à Libreville, à une date encore incertaine.
Alors que les Centrafricains qui
avaient fui les attaques des groupes armés dans le nord du pays commencent tout
juste à regagner leurs villages, la situation reste difficile pour des milliers
de personnes toujours déplacées, explique le CICR dans un
communiqué.
Dans le nord, à Ndélé, les personnes
qui avaient fui les combats ces dernières semaines commencent tout juste à
revenir de la brousse, et le marché a repris. Mais une incertitude générale
plane sur le pays, déclare Arnaud de Baecque, chef adjoint de la délégation du
CICR en Centrafrique.
A Bangui, la population est
inquiète, selon le CICR qui, avec
En outre, le responsable indique que
les parties au conflit se sont montrées ouvertes à ce que le CICR visite les
détenus.
©AFP
« Au Mali, nos actions dans le Nord
n’ont jamais cessé »
Unicef.fr - Publié le mardi 29
janvier 2013 -
Dernière modification le vendredi 22 février 2013
Françoise Ackermans, représentante
de l’UNICEF au Mali, revient sur les besoins immenses auxquels notre
organisation doit répondre dans un pays traumatisé.
Les équipes de l’UNICEF vont-elles
retourner dans le nord du Mali ?
Après évaluation de la situation,
nous avons prévu de faire notre retour dans les régions de Mopti et Ségou au 30
janvier. Nous sommes très satisfaits de pouvoir nous redéployer au fur et à
mesure, même si, grâce à nos partenaires, nous n’avons jamais arrêté les
interventions dans tout le nord du Mali.
Quelles sont les actions concrètes
entreprises par l’UNICEF au Mali ?
La crise nutritionnelle sur laquelle
travaille l’UNICEF depuis plusieurs années touche désormais tout le pays. Dans
le Nord, l’UNICEF met tout en œuvre pour redonner accès à l’eau potable.
Sur le plan de la santé, il faut travailler à l'accès aux soins et à la
vaccination des enfants. Du point de vue éducation, il s’agit de rouvrir les
écoles, reconstruire les bâtiments détruits, proposer des espaces récréatifs
aux enfants. L’hygiène est aussi un enjeu majeur : seules 12 % des écoles du
pays disposent de latrines. Enfin, concernant la protection de l’enfant,
l’UNICEF multiplie les actions de plaidoyer et les sessions de formation.
Notamment sur les nouveaux dangers inhérents aux
mines.
Des difficultés multiples pour les
enfants
Quelles sont les séquelles d’une
situation de guerre pour les enfants ?
Une situation de conflit exacerbe
tous les problèmes. Le traumatisme psychologique pour les enfants est
souvent oublié et doit attirer toute notre attention. Surtout pour les enfants
qui ont été séparés de leurs parents. Rien qu’à Bamako, nous en avons identifiés
800. Evidemment, les victimes de viols, violences et les enfants soldats sont
les premiers touchés. Mais tous les enfants sont concernés, directement
ou indirectement.
La plupart des enfants du Nord ont
vécu l’année coincés 2012 chez eux. En situation de stress, privés d’école
(beaucoup perdent actuellement leur deuxième année scolaire), avec des problèmes
d’accès aux centres de santé. Le nord du Mali, c’est 1,8 millions d’habitants
souvent très dispersés ; il est d’autant plus difficile d’atteindre les
enfants. Nous redoutons des cas de malnutrition aiguë sévère en forte hausse, des
problèmes d’eau potable et donc des risques d’épidémie (méningite, choléra,
rougeole, malaria).
L’importance du travail de long
terme
Que fait l’UNICEF pour les enfants
soldats ?
Ramener les enfants enrôlés dans des
groupes armés à la vie civile est un long chemin. Dans le cas particulier
de l’immense territoire malien, parvenir à atteindre les enfants
concernés et les identifier est une vraie gageure. Il convient ensuite de les
placer dans un lieu de transit sécurisé puis commencer à leur apporter un
minimum de réconfort et de soins. L’étape suivante consiste à identifier les
familles et à leur remettre leurs enfants. Tout en proposant des alternatives
concrètes à leur expérience au sein d’un groupe armé en terme d’éducation, de
formation ou de métier. Car l’expertise de l’UNICEF dans ce domaine le prouve :
les enfants soldats ne sont pas des générations
perdues.
Qu’apporte une présence à long terme
de l’UNICEF au Mali ?
On est là avant, pendant et après.
On peut capitaliser sur tout le travail fait pendant les décennies précédentes,
avec l’Etat mais aussi la société civile qui nous fait confiance. Toutes nos
actions sont faites pour aider les populations à se prémunir contre de nouveaux
conflits. Nous cherchons aussi à renforcer la coordination des acteurs de
terrain. L’UNICEF a un vrai rôle de rassembleur. Mais sans financements, rien
n’est possible, que ce soit sur le plan matériel ou humain. Pour aider les
enfants maliens en 2013, l’UNICEF a besoin de dons.
Les « Enfants soldats, victimes et
non coupables ! ».
Lorsqu’un conflit éclate dans leur
pays, s’ils sont pauvres, s’ils sont orphelins, s’ils ne connaissent pas leurs
droits ou s’ils ne sont pas scolarisés, les enfants sont confrontés au risque
d’être enrôlés dans des groupes ou des forces armés. Aujourd’hui, on estime
qu’il y a encore 250 000 enfants soldats à travers le monde. À l’occasion du 12
février, journée internationale des enfants soldats, l’Unicef France fait le
point sur ces enfants auxquels on a volé l’innocence…
Depuis septembre 2010, 95 États au
total sont signataires des Engagements de Paris. Au nombre de 20, ceux-ci
expriment la détermination de ces États à empêcher le recrutement et
l'utilisation d'enfants soldats. À travers des mesures concrètes que
les gouvernements peuvent et devraient mettre en place, les Engagements de Paris
ont vocation à protéger et à réintégrer dans leur famille ou leur communauté les
enfants touchés par les conflits armés. Aujourd’hui encore, les enfants
continuent d’être utilisés dans les guerres d’adultes où ils peuvent être
blessés, rendus définitivement invalides ou tués, dans le pire ces cas.
Publié le mercredi 26 janvier 2011 -
Dernière modification le mercredi 30 mars 2011
Unicef – [Faire un don : http://unicef.fr/boutique/don/vos-dons-pour-les-enfants
]
Une jeune fille, ancienne enrôlée
dans
[Faire un don: http://unicef.fr/boutique/don/vos-dons-pour-les-enfants
]
Christian* a été enrôlé par les
rebelles quand il avait 13 ans. © UNICEF/NYHQ2004-0664/Kate Brooks
http://unicef.fr/boutique/don/vos-dons-pour-les-enfants
« J’avais 13 ans quand les rebelles
sont venus dans mon village. raconte Christian*, 16 ans. Ils n’ont pas posé de questions.
‘’Prends ta veste et viens avec nous, ou on te tue’’. Je suis restée avec eux
pendant 3 ans, sans penser, juste à ‘’fonctionner’’ ».
Depuis près de 15 ans, un conflit
fait rage en République Démocratique du Congo. Et en période de guerre, de
conflit ou d’instabilité, les enfants sont particulièrement vulnérables :
ils sont victimes d’abus sexuels, perdent leurs familles et leurs maisons lors
des déplacements de population – et, trop souvent, sont forcés à participer aux
conflits.
Christian a été libéré quand son
groupe armé a été intégré à l’armée nationale, dans le cadre d’un processus de
pacification. Mais son calvaire n’était pas terminé pour autant : les enfants
associés à des forces ou groupes armés font ensuite face à d’immenses défis pour
se réinsérer dans la société. Stigmatisés, traumatisés par ce qu’ils ont vécu
– kidnappés, abusés, forcés à participer aux conflits. « J’essaie
d’oublier ce que mes mains ont fait » confie
Christian.
[Il existe des « centres de réinsertion »,
qui aident les enfants à se remettre de ce qu’ils ont vécu, et à retourner dans
leur communauté. En janvier 2012, 101
enfants âgés de 11 à 17 ans vivaient au Centre pour Transit et Orientation de
Bukavu, dans le Sud Kivu, suite à leur libération de groupes ou
forces armées. Le centre est dirigé par le « Bureau pour le Volontariat au
service de l’enfance et de la santé », une association congolaise partenaire de
l’Unicef.]
[Faire un don : http://unicef.fr/boutique/don/vos-dons-pour-les-enfants]
Les enfants du
Seigneur
Film de Anne Gintzburger et Yasmina, et réalisation de Yasmina Farber. Production : Chasseur d’Etoile, 2012
Pascal, jeune
victime de Joseph Kony, le criminel de guerre ougandais. Photo Chasseur
d'étoiles
On
compte actuellement plus de 300 000 enfants soldats qui combattent dans le monde
: 100 000 en Afrique.
Depuis
une dizaine d’années, les enfants soldats sont devenus les bras armés
indispensables et la marque de fabrique des groupes rebelles qui sévissent dans
la région des grands lacs, entre
De
Bangui à
Dossier « Santé et Actions
humanitaires » – Victor Bissengué pour
sangonet.com