12 février, Journée internationale des enfants soldats. L’Unicef dénonce. Aujourd’hui encore, le calvaire continue pour Youssouf

 

L’UNICEF  dénonce et prône de « Lutter contre l’utilisation d’enfants dans des guerres d’adultes ». La Journée du 12 Février donne l’occasion de populariser la campagne à travers le monde. Encore et encore des enfants filles et des garçons entraînés dans des combats dont ils ignorent les enjeux réels. Des victimes souvent désignées du doigt ou abandonnées, des traumatisés à vie qui arrivent parfois à s’exprimer, à se confier.

 


 

Youssouf, un enfant soldat de 13 ans

Reportage de Maurice Garbiro*


BANGUI, 6 avril 2013 (IPS) - A 13 ans, Youssouf concentre tous les maux qui ont miné la République centrafricaine (RCA) ces dernières années. Le 24 mars 2013, il prenait Bangui, la capitale, l’arme à la main dans les rangs de la coalition rebelle Séléka.


«Hier encore, j’étais assez âgé pour faire la guerre et tuer. Et aujourd’hui, on me demande d’attendre mes 18 ans pour m’engager comme militaire?» A l’ombre du manguier du camp militaire de Bangui, où il est tenu au secret avec trois autres enfants soldats, Youssouf ne décolère pas. Il se sent trahi par les rebelles de la Séléka qui, le 24 mars, ont marché sur la capitale pour installer au pouvoir leur chef, Michel Djotodia.


Ces mêmes miliciens aimeraient aujourd’hui s’acheter une crédibilité internationale, et savent que la présence d’enfants soldats dans leurs rangs fait tache. Surtout depuis que des militaires sud-africains, qui défendaient le palais présidentiel alors occupé par le président déchu François Bozizé, se sont dits traumatisés après avoir découvert que les rebelles combattus et tués n’étaient pour la plupart que des «gamins».


Pour les cacher, la Séléka a placé bon nombre d’entre eux dans des familles originaires du nord de la Centrafrique, d’où viennent la plupart de rebelles, comme Youssouf.


Mais Youssouf est resté au camp. C’est le président Djotodia en personne qui l’avait déposé ici au lendemain de la prise de Bangui, après l’avoir trouvé montant la garde à un poste de sécurité mis en place par la Séléka.


«Je veux être un soldat, je ne sais rien faire d’autre que la guerre», dit-il. Son béret militaire vissé sur la tête est presque aussi rouge que ses yeux. «La faute au tabac blanc», confie-t-il. C’est sa «drogue», un mélange de poudre de chanvre indien et de farine de manioc. «Avec ça, tu ne recules pas, tu n’as peur de rien».


Kidnappé par la LRA


La vie de Youssouf est un concentré des maux qui gangrènent la RCA depuis plusieurs années. Son destin a basculé une première fois en avril 2011.


«Depuis plusieurs jours, des miliciens ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) pillaient et kidnappaient des gens autour de Birao où je vivais. Malgré le danger, j’ai accompagné ma mère au champ. Mais ceux de la LRA nous ont trouvés. Ils l’ont violée devant moi avant de la fusiller».


La bande armée oblige alors le jeune garçon à les suivre pour porter les sacs de munitions. Avant de le transformer en machine à tuer. «Ils m’ont appris à manipuler les armes comme les kalachnikovs, les lance-roquettes RPG... Je suis devenu un homme avec eux».


Assez rapidement, Youssouf et d’autres enfants soldats, qui forment 90 pour cent des rangs de la LRA, sont introduits auprès de Joseph Kony, le leader de la milice recherché par la Cour pénale internationale (CPI).


«La première fois, c’était en août 2011, près de Zémio (sud-est de la RCA, frontalier avec la RD Congo). Il est très grand, avec une barbe, et porte toujours un chapeau. Il nous a parlé durement. Je l’ai revu peu après, lors de l’attaque de Djéma, une localité voisine. Kony a aligné sept villageois, et nous a demandé à nous, les enfants, de les tuer. J’ai hurlé «A vos ordres, chef» et j’ai tiré sur deux personnes. Comme ça, j’ai pu rester en vie». Le corps fluet de Youssouf est secoué par les sanglots.


«La LRA tue les enfants qui sont malades, trop lents... Un soir, je me suis échappé», explique-t-il. Après trois jours de marche, il est récupéré vers Rafaï par les troupes américaines fraîchement lancées à la poursuite de Kony en mai 2012. Youssouf est alors pris en charge par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui le rapatrie sur Birao dans le cadre d’un programme de réunification des enfants soldats avec leurs familles. Mais, sur place, Youssouf n’a plus personne.


"La guerre, c’est la guerre"


Il trouve alors un emploi de garçon à tout faire chez des proches de Djotodia: revenu de son exil au Bénin, cet ancien diplomate centrafricain est en train de reprendre la tête de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’un des principaux mouvements rebelles qui composeront la future Séléka.


«J’ai voulu m’engager avec eux. Mais Djotodia m’a dit qu’il ne voulait pas d’enfants soldats. Il m’a proposé de les suivre pour faire la lessive et les repas», déclare Youssouf.


Cependant, dès l’attaque début décembre 2012 de la ville de Ndélé, à quelques centaines de kilomètres plus au sud, les bonnes intentions des chefs s’envolent.


«Dès que le colonel m’a dit de monter dans le véhicule numéro six, je savais que j’allais devoir combattre: les voitures numérotées de un à dix servaient aux attaques, les suivantes étaient pour la logistique. Le gradé m’a donné une arme et m’a dit 'Sois un homme'».


«J’ai continué le voyage jusqu’à Bangui dans cette voiture, usant ma kalach, ville après ville. Combien de personnes j’ai tuées? Je ne sais pas. La guerre, c’est la guerre, c’est tout. Moi, il y a bien longtemps que je ne suis plus un enfant. Mon seul espoir maintenant, c’est d’être enfin formé comme un vrai militaire», souligne Youssouf.

 

 

* Avec un reportage complémentaire de Sandra Titi-Fontaine à Genève/InfoSud.

*(Maurice Garbiro est journaliste en RCA et a écrit pour 'InfoSud', une agence de presse suisse basée à Genève. Cet article est publié en vertu d’un accord de coopération entre InfoSud et IPS). (FIN/2013)

 


 

Le système des Nations-Unies à Bangui dénonce le recrutement d’enfants soldats

Publié par RJDH-RCA le 22 janvier 2013

 

Bangui, 22 janvier 2013 (RJDH) - La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Léila Zérrougui, a dénoncé la poursuite du recrutement d’enfants-soldats par des groupes armés présents en République centrafricaine.

Léila Zérrougui a fait cette déclaration le lundi 21 janvier devant le groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflits armés. Ses propos ont été rapportés par l’agence du système des Nations Unies en Centrafrique.

Selon le document publié, la représentante du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a pointé du doigt la rébellion de la Séléka qui comprend la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), et les forces loyalistes d’avoir recruté des enfants dans leurs rangs.

« Les mêmes acteurs ont violé les droits des enfants en toute impunité depuis trop longtemps. Nous continuerons de surveiller la situation et si aucun progrès n’est réalisé, nous solliciterons le Conseil de sécurité sur cette question », a déclaré Léila Zérrougui.

Elle a par ailleurs rappelé qu’en novembre 2011, la CPJP avait signé un plan d’action de l’ONU pour mettre fin au recrutement d’enfants, conformément à la résolution 1612 du Conseil de sécurité. Pour sa part, l’UFDR s’était engagée à deux reprises à libérer les enfants de ses rangs, en 2007 et en 2011.

« Le gouvernement aurait aussi mobilisé et armé des adolescents à Bangui afin de les faire participer à la lutte contre les groupes armés aux côtés des milices progouvernementales», a-t-elle souligné.

Pour elle, le recrutement d’enfants est une violation grave des droits de l’enfant. « Les enfants enrôlés de force dans les groupes armés sont des victimes et non des criminels et doivent être traités en tant que tels. J’exhorte le gouvernement à assumer à l’avenir ses responsabilités en matière de protection des enfants et à ne pas inciter à la violence », a ajouté Léila Zérrougui.

D’après le chiffre publié par l’UNICEF, près de 2 500 enfants sont enrôlés dans des groupes armés, y compris des groupes d’autodéfense, en République centrafricaine.

 


Enfants-soldats combattant dans les rangs de la Séléka à Bangui le 26 mars 2013

Enfants-soldats combattant dans les rangs de la Séléka à Bangui le 26 mars 2013. REUTERS/Alain Amontchi

 

 

mali- UNICEF warns of armed groups recruiting children

Child-soldiers-file-photo.-Photo-by-Gabriel-Galwak-IRIN

Mali: UNICEF warns of armed groups recruiting children, UN, New York, August 17, 2012

[http://www.moroccoworldnews.com/2012/08/52324/mali-unicef-warns-of-armed-groups-recruiting-children/]

 

 

Les soldats de François Bozizé, le 21 mars 2003

Les soldats de François Bozizé, le 21 mars 2003. AFP/DESIREY MINKOH

[http://www.slateafrique.com/121655/centrafrique-eternel-retour-du-putschiste]

 



L’Unicef dénonce l’utilisation d’enfants soldats par les rebelles en Centrafrique et en RD Congo

04 janvier, 2013

 

http://oeildafrique.com/lunicef-denonce-lutilisation-denfants-soldats-par-les-rebelles-en-centrafrique-et-en-rd-congo/

enfants soldats dans le monde

 

Un nombre croissant d’enfants sont recrutés par les rebelles mais aussi par les milices pro-gouvernementales en Centrafrique, a indiqué l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) vendredi à Genève, en réclamant l’arrêt immédiat de ces agissements.

 

L’Unicef appelle à la cessation immédiate du recrutement d’enfants par tous les groupes armés en République centrafricaine, a déclaré une porte-parole de l’organisation, Marixie Mercado, à la presse.

 

Selon l’Unicef, environ 2.500 enfants — filles et garçons — se retrouvaient déjà dans des groupes armés, y compris des groupes d’autodéfense, en Centrafrique avant même que le conflit n’éclate en décembre.

 

Depuis lors, cette pratique, qui constitue une grave violation des droits des enfants, a pris de l’ampleur, mais l’organisation ne parvient pas encore à la chiffrer, a expliqué la porte-parole.

 

Ces jeunes, notamment ceux séparés de leurs familles, peuvent être obligés de combattre, de transporter des fournitures ou risquent d’être abusés sexuellement, déplore le représentant de l’Unicef en Centrafrique, Souleymane Diabate, dans un communiqué.

 

Un certain nombre de groupes rebelles et plusieurs milices pro-gouvernement sont devenues plus actives ces dernières semaines dans la capitale Bangui et à travers le pays. Des sources fiables nous ont informés que des enfants sont nouvellement recrutés dans leurs rangs, a expliqué Souleymane Diabate.

 

Pour l’Unicef, plus de 300.000 enfants ont déjà été affectés par les violences, ce qui les rend plus vulnérables aux enrôlements comme soldats.

 

Evacuation des humanitaires expatriés

 

En raison de l’insécurité en Centrafrique, l’Unicef a évacué 14 membres de son personnel international la semaine dernière et a transféré son centre opérationnel au Cameroun.

 

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a évacué pour sa part l’ensemble de son personnel international — soit une dizaine de personnes — entre le 26 et le 30 décembre, a indiqué à l’AFP une porte-parole, Fatoumata Lejeune-Kaba.

 

Le personnel local, soit une soixantaine de personnes, a peu à peu été transféré vers Bangui, a-t-elle ajouté.

 

Pour sa part, le Comité international de la Croix-Rouge, qui avait évacué vers le Cameroun huit de ses collaborateurs internationaux fin décembre, opère toujours avec 14 expatriés et quelque 200 employés centrafricains, a indiqué à l’AFP un porte-parole à Genève.

 

Les Nations unies ne donnent en revanche pas de détail sur l’évacuation du personnel humanitaire pour des raisons de sécurité, a expliqué un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke.

Quelque 316.000 personnes vivent dans les régions touchées par les violences, et environ 700.000 autres à Bangui risquent de se voir affectées par une escalade des combats, selon l’ONU.

 

Des informations font aussi état de la fuite de personnes qui se réfugient au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué M. Laerke.

 

Sur le terrain, la coalition rebelle Séléka a arrêté son offensive lancée le 10 décembre dans l’attente de négociations à Libreville, à une date encore incertaine.

 

Alors que les Centrafricains qui avaient fui les attaques des groupes armés dans le nord du pays commencent tout juste à regagner leurs villages, la situation reste difficile pour des milliers de personnes toujours déplacées, explique le CICR dans un communiqué.

 

Dans le nord, à Ndélé, les personnes qui avaient fui les combats ces dernières semaines commencent tout juste à revenir de la brousse, et le marché a repris. Mais une incertitude générale plane sur le pays, déclare Arnaud de Baecque, chef adjoint de la délégation du CICR en Centrafrique.

 

A Bangui, la population est inquiète, selon le CICR qui, avec la Croix-Rouge locale, se prépare à toute éventualité. Dans une optique préventive, un chirurgien est venu évaluer le soutien dont ont besoin les hôpitaux de la capitale centrafricaine, détaille M. de Baecque.

 

En outre, le responsable indique que les parties au conflit se sont montrées ouvertes à ce que le CICR visite les détenus.

 

©AFP


 

« Au Mali, nos actions dans le Nord n’ont jamais cessé »

 

Unicef.fr - Publié le mardi 29 janvier 2013 - Dernière modification le vendredi 22 février 2013

Françoise Ackermans, représentante de l’UNICEF au Mali, revient sur les besoins immenses auxquels notre organisation doit répondre dans un pays traumatisé.

 

Les équipes de l’UNICEF vont-elles retourner dans le nord du Mali ?

Après évaluation de la situation, nous avons prévu de faire notre retour dans les régions de Mopti et Ségou au 30 janvier. Nous sommes très satisfaits de pouvoir nous redéployer au fur et à mesure, même si, grâce à nos partenaires, nous n’avons jamais arrêté les interventions dans tout le nord du Mali.

 

Quelles sont les actions concrètes entreprises par l’UNICEF au Mali ?

La crise nutritionnelle sur laquelle travaille l’UNICEF depuis plusieurs années touche désormais tout le pays. Dans le Nord, l’UNICEF met tout en œuvre pour redonner accès à l’eau potable. Sur le plan de la santé, il faut travailler à l'accès aux soins et à la vaccination des enfants. Du point de vue éducation, il s’agit de rouvrir les écoles, reconstruire les bâtiments détruits, proposer des espaces récréatifs aux enfants. L’hygiène est aussi un enjeu majeur : seules 12 % des écoles du pays disposent de latrines. Enfin, concernant la protection de l’enfant, l’UNICEF multiplie les actions de plaidoyer et les sessions de formation. Notamment sur les nouveaux dangers inhérents aux mines.

Des difficultés multiples pour les enfants

Quelles sont les séquelles d’une situation de guerre pour les enfants ?

Une situation de conflit exacerbe tous les problèmes. Le traumatisme psychologique pour les enfants est souvent oublié et doit attirer toute notre attention. Surtout pour les enfants qui ont été séparés de leurs parents. Rien qu’à Bamako, nous en avons identifiés 800. Evidemment, les victimes de viols, violences et les enfants soldats sont les premiers touchés. Mais tous les enfants sont concernés, directement ou indirectement.

La plupart des enfants du Nord ont vécu l’année coincés 2012 chez eux. En situation de stress, privés d’école (beaucoup perdent actuellement leur deuxième année scolaire), avec des problèmes d’accès aux centres de santé. Le nord du Mali, c’est 1,8 millions d’habitants souvent très dispersés ; il est d’autant plus difficile d’atteindre les enfants. Nous redoutons des cas de malnutrition aiguë sévère en forte hausse, des problèmes d’eau potable et donc des risques d’épidémie (méningite, choléra, rougeole, malaria).

L’importance du travail de long terme

Que fait l’UNICEF pour les enfants soldats ?

Ramener les enfants enrôlés dans des groupes armés à la vie civile est un long chemin. Dans le cas particulier de l’immense territoire malien, parvenir à atteindre les enfants concernés et les identifier est une vraie gageure. Il convient ensuite de les placer dans un lieu de transit sécurisé puis commencer à leur apporter un minimum de réconfort et de soins. L’étape suivante consiste à identifier les familles et à leur remettre leurs enfants. Tout en proposant des alternatives concrètes à leur expérience au sein d’un groupe armé en terme d’éducation, de formation ou de métier. Car l’expertise de l’UNICEF dans ce domaine le prouve : les enfants soldats ne sont pas des générations perdues.

 

Qu’apporte une présence à long terme de l’UNICEF au Mali ?

On est là avant, pendant et après. On peut capitaliser sur tout le travail fait pendant les décennies précédentes, avec l’Etat mais aussi la société civile qui nous fait confiance. Toutes nos actions sont faites pour aider les populations à se prémunir contre de nouveaux conflits. Nous cherchons aussi à renforcer la coordination des acteurs de terrain. L’UNICEF a un vrai rôle de rassembleur. Mais sans financements, rien n’est possible, que ce soit sur le plan matériel ou humain. Pour aider les enfants maliens en 2013, l’UNICEF a besoin de dons.

 


 

Les « Enfants soldats, victimes et non coupables ! ».

Lorsqu’un conflit éclate dans leur pays, s’ils sont pauvres, s’ils sont orphelins, s’ils ne connaissent pas leurs droits ou s’ils ne sont pas scolarisés, les enfants sont confrontés au risque d’être enrôlés dans des groupes ou des forces armés. Aujourd’hui, on estime qu’il y a encore 250 000 enfants soldats à travers le monde. À l’occasion du 12 février, journée internationale des enfants soldats, l’Unicef France fait le point sur ces enfants auxquels on a volé l’innocence…

 

Depuis septembre 2010, 95 États au total sont signataires des Engagements de Paris. Au nombre de 20, ceux-ci expriment la détermination de ces États à empêcher le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats. À travers des mesures concrètes que les gouvernements peuvent et devraient mettre en place, les Engagements de Paris ont vocation à protéger et à réintégrer dans leur famille ou leur communauté les enfants touchés par les conflits armés. Aujourd’hui encore, les enfants continuent d’être utilisés dans les guerres d’adultes où ils peuvent être blessés, rendus définitivement invalides ou tués, dans le pire ces cas.

 

Publié le mercredi 26 janvier 2011 - Dernière modification le mercredi 30 mars 2011

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Une jeune fille, ancienne enrôlée dans la LRA (Ouganda), apprend à coudre dans un centre de réinsertion

Une jeune fille, ancienne enrôlée dans la LRA (Ouganda), apprend à coudre dans un centre de réinsertion. © UNICEF/NYHQ1998-0084/Jeremy Horner

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J'avais 13 ans quand les rebelles sont venus dans mon village. raconte Christian, 16 ans

Christian* a été enrôlé par les rebelles quand il avait 13 ans. © UNICEF/NYHQ2004-0664/Kate Brooks

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« J’avais 13 ans quand les rebelles sont venus dans mon village. raconte Christian*, 16 ans. Ils n’ont pas posé de questions. ‘’Prends ta veste et viens avec nous, ou on te tue’’. Je suis restée avec eux pendant 3 ans, sans penser, juste à ‘’fonctionner’’ ».

Depuis près de 15 ans, un conflit fait rage en République Démocratique du Congo. Et en période de guerre, de conflit ou d’instabilité, les enfants sont particulièrement vulnérables : ils sont victimes d’abus sexuels, perdent leurs familles et leurs maisons lors des déplacements de population – et, trop souvent, sont forcés à participer aux conflits.

Christian a été libéré quand son groupe armé a été intégré à l’armée nationale, dans le cadre d’un processus de pacification. Mais son calvaire n’était pas terminé pour autant : les enfants associés à des forces ou groupes armés font ensuite face à d’immenses défis pour se réinsérer dans la société. Stigmatisés, traumatisés par ce qu’ils ont vécu – kidnappés, abusés, forcés à participer aux conflits. « J’essaie d’oublier ce que mes mains ont fait » confie Christian.

 

[Il existe des « centres de réinsertion », qui aident les enfants à se remettre de ce qu’ils ont vécu, et à retourner dans leur communauté. En janvier 2012, 101 enfants âgés de 11 à 17 ans vivaient au Centre pour Transit et Orientation de Bukavu, dans le Sud Kivu, suite à leur libération de groupes ou forces armées. Le centre est dirigé par le « Bureau pour le Volontariat au service de l’enfance et de la santé », une association congolaise partenaire de l’Unicef.]

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Les enfants du Seigneur

 

Film de Anne Gintzburger et Yasmina, et réalisation de Yasmina Farber. Production : Chasseur d’Etoile, 2012

 

Pascal, jeune victime de Joseph Kony, le criminel de guerre ougandais.  Photo Chasseur d'étoiles

 

On compte actuellement plus de 300 000 enfants soldats qui combattent dans le monde : 100 000 en Afrique.

Depuis une dizaine d’années, les enfants soldats sont devenus les bras armés indispensables et la marque de fabrique des groupes rebelles qui sévissent dans la région des grands lacs, entre la République Démocratique du Congo, l’Ouganda et la République centrafricaine. Ainsi, 80% des troupes de la LRA (L’armée de Résistance du Seigneur) seraient composées d’enfants soldats, les petites filles enlevées étant destinées à être des esclaves sexuelles.

De Bangui à La Haye et de Washington à New York, ce film nous entraine sur les sentiers empruntés par les armées de gamins où se jouent chaque jour des drames d’une violence inimaginable… Les réalisatrices sont parties à la rencontre de Joseph Kony, un « Seigneur de Guerre », poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour Pénale Internationale. Leur but ? Cerner le personnage et ses méthodes de gourou qui ont mis tant d’enfants au pas. Qui est vraiment ce chef de guerre qui, avec ses miliciens assoiffés de sang et de massacres, les « Tongos Tongos », sillonne l’Afrique centrale en toute impunité depuis plus de 20 ans ? Comment vivent les victimes rescapées des crimes de Joseph Kony ? Les enfants soldats qui ont pu s’enfuir parviendront-ils à se reconstruire ?

 

Dossier « Santé et Actions humanitaires » – Victor Bissengué pour sangonet.com