Brice Hortefeux au Congo
(Brazzaville), accord sur les flux migratoires
POINTE-NOIRE, Congo, Reuters - Jeudi
25 octobre 2007, 20h46 - Le ministre congolais des
Affaires étrangères, Basile Ikouébé, et le ministre français de l'Immigration,
Brice Hortefeux, ont signé jeudi à Brazzaville un "accord de gestion concertée
des flux migratoires et de codéveloppement" entre le Congo et
Cet accord prévoit, entre autres,
des facilités dans l'octroi des visas aux diplomates et professionnels congolais
se rendant en France.
Il encourage également des candidats
au retour au Congo, en leur apportant des aides financières pour se réinstaller
dans leur pays, à travers la mise en place de petits
projets.
Interrogé par la presse sur la
mesure française sur les tests ADN pour le regroupement familial, Hortefeux a
déclaré que "l'accord conclu avec le Congo ne dispose aucune disposition sur les
tests ADN et c'est un accord équilibré".
"Cet accord comprend trois volets
indissociables : l'organisation de la migration légale ; la lutte contre
l'immigration irrégulière ; le codéveloppement et le développement. Ces deux
derniers aspects sont tout aussi importants et prennent des places tout aussi
essentielles", a indiqué le ministre français de l'Immigration, de
l'Intégration, de l'Identité nationale et du codéveloppement, lors d'une
conférence de presse conjointe avec Ikouebé.
Le Congo est le troisième pays
africain à signer un accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires
avec
Selon Hortefeux, les personnes qui
contribuent par leurs fonctions au développement des relations
franco-congolaises bénéficieront des facilités accrues d'obtention des visas de
circulation valables jusqu'à cinq ans pour les voyages qu'elles seront amenées à
effectuer de façon régulière entre Brazzaville et Paris.
AVEC SASSOU NGUESSO À
POINTE-NOIRE
Les diplomates bénéficieront pour
leur part d'une liberté totale de circulation pour une durée de deux ans dans un
premier temps. Les étudiants auront dans cet accord de nouvelles possibilités
pour prolonger leur formation par une expérience
professionnelle.
Les jeunes professionnels, à en
croire Hortefeux, pourront parfaire leur formation grâce à des possibilités
d'emploi allant jusqu'à 18 mois de séjour. "Quant aux professionnels présentant
une nouvelle qualification, ils auront un régime particulier avec la possibilité
de se voir octroyer 150 cartes 'compétence et talent' par an", a-t-il
poursuivi.
A propos de l'ADN, Hortefeux a dit
que l'accord conclu avec le Congo n'était pas concerné. "Il suffit de lire
l'accord, il n'y a rigoureusement aucun point sur une disposition de ces tests
d'ADN. A ma connaissance, il n' y a pas de pays européens qui pratiquent des
tests d'ADN au Congo".
Pour Ikouebé, "la portée du document
va au-delà de du cadre bilatéral, puisqu'aussi bien aux Nations unies et à
l'Organisation internationale des migrations (Oim) que dans le cadre du
partenariat Afrique-Europe, la question des
migrations, associée à la problématique du développement constitue une
préoccupation majeure au cour des débats souvent riches, parfois
passionnés".
Les autorités congolaises seraient
en train d'élaborer de nouveaux passeports de service, diplomatique et ordinaire
qui seront sécurisés. "Nous allons disposer des documents fiables pouvant nous
permettre de gérer cette situation des flux migratoires. D'ici la fin de
l'année, ces documents seront mis en circulation", a annoncé
Ikouebé.
"Les flux migratoires entre
Brazzaville et Paris sont déjà maîtrisés et ne donnent plus lieu qu'à très peu
de mesures de non admission. Résultat, moins d'une quarantaine de personnes sur
41.800 passagers, sont refoulées par an, alors qu'en 2005 les refoulements se
comptaient par centaines par an", a révélé, pour sa part, le ministre congolais
de
Le ministre français, arrivé
mercredi soir dernier à Brazzaville, s'est par la suite rendu dans la capitale
économique congolaise, Pointe-Noire où il s'est entretenu avec le président
congolais Denis Sassou Nguesso, sur la coopération
bilatérale.
Immigration: Hortefeux continue de préparer la
rupture promise
Par Laurent
Pirot
PARIS, AP - Mercredi 7 novembre 2007,
19h36 - A la tête du nouveau ministère de
l'Immigration et de l'Identité nationale depuis six mois, Brice Hortefeux a pour
l'instant essentiellement inscrit ses pas dans la continuité du durcissement
impulsé par Nicolas Sarkozy contre l'immigration "subie", tout en préparant,
pour les prochains mois, la rupture annoncée en faveur de l'immigration
"choisie".
Les premières grandes décisions
politiques en matière d'immigration traduisent en effet des souhaits exprimés de
longue date par Nicolas Sarkozy, qu'il n'avait pu exaucer quand il était
ministre, comme la création d'un ministère unique chargé de
l'immigration.
C'est aussi le cas de la loi de
maîtrise de l'immigration adoptée le 23 octobre, largement écrite avant
l'élection présidentielle et qui complète en grande partie les lois Sarkozy de
2003 et 2006, deux textes qui avaient déjà durci l'accès au regroupement
familial.
Quant aux objectifs chiffrés
ambitieux fixés aux forces de l'ordre en matière d'expulsions, Brice Hortefeux
les a confirmés. Aux 25.000 reconduites promises pour 2007 par Nicolas Sarkozy,
il prévoit d'ajouter 26.000 expulsions en 2008 et 28.000 en 2010. Alors que le
ministre avait reconnu fin août que les expulsions étaient "légèrement en
dessous" des attentes, les résultats que le ministre devrait annoncer jeudi
matin "seront positifs", assure le député UMP
Thierry Mariani.
"Il n'y a pas réellement de
rupture", résume Jérôme Martinez, délégué régional de l'association Cimade en
Ile-de-France, "c'est un peu la continuation de la politique précédente". "On
est toujours dans la même logique politiquement condamnable de rejet des plus
précaires", dénonce Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS chargé de ces questions.
"L'immigration, ce sont des
mouvements longs, des problèmes qu'on ne peut pas résoudre en dix mois",
rétorque M. Mariani. Pour lui, "il y a enfin un pilote dans l'avion, une
direction a été donnée et l'avion est en train d'accéler". Après de longs mois
consacrés en grande partie à assurer son autorité sur les administrations très
différentes désormais placées sous son autorité, Brice Hortefeux semble en effet
prêt à mettre en musique la rupture annoncée.
La principale traduction devrait
être une nouvelle loi organisant l'immigration "choisie" avec la création de
"plafonds chiffrés" encadrant la venue des étrangers en fonction des différentes
"grandes régions d'origine" et limitant l'immigration familiale au profit de
l'immigration de travail.
Brice Hortefeux devrait aussi lancer
la nouvelle carte de séjour "compétence et talents", destinée aux migrants
qualifiés, après plusieurs mois de retard. Le ministre a aussi annoncé aux
députés réfléchir sur la création d'une juridiction unique spécialisée au lieu
des différents juges qui ont actuellement à statuer sur le sort des
étrangers.
Surtout, il saisira l'occasion de la
présidence française de l'Union européenne au
second semestre 2008 pour négocier l'adoption d'un "pacte européen de
l'immigration" qui portera notamment sur le refus des régularisations
collectives.
"Ces lois, c'est une mauvaise
nouvelle pour le pays", dénonce Faouzi Lamdaoui, pour qui le gouvernement se
sert de l'immigration "comme d'un paratonnerre politique, pour ne pas parler des
problèmes de société et en négligeant l'intégration".
Ces derniers mois, les critiques
politiques sont pourtant restées timides, souvent focalisées sur des aspects
particuliers comme l'augmentation des expulsions, les statistiques ethniques
autorisées par la loi Hortefeux ou encore l'intitulé du ministère. Seule
l'opposition à l'amendement Mariani -qui instaure la possibilité d'un test ADN
pour accélérer les procédures de regroupement familial- a donné lieu à un recul,
relatif, du gouvernement. Mais "l'opposition reste très morcelée", juge Jérôme
Martinez. AP
Immigration: 18.600 sans papiers expulsés depuis le
mois de janvier
PARIS, AP - 08 novembre 2007
- Depuis le mois de
janvier, plus de 18.600 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés
depuis la métropole, annonce jeudi le ministère de
l'Immigration.
L'objectif fixé par Nicolas Sarkozy
et le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux est de 25.000 reconduites à la
frontière pour l'année 2007.
M. Hortefeux présente ce jeudi matin
le bilan de ses six premiers mois au gouvernement. AP
Malmené en France sur l'affaire des tests Adn :
Hortefeux vante à Tunis le co-développement
Walf Fadjri,
3 nov 2007 -
http://www.walf.sn/international/suite.php?rub=6&id_art=41938
L’affaire dite des tests Adn a
éclipsé des mesures importantes prises par
(Envoyé spécial à Tunis) - ‘L’approche
française de l’aide publique au développement sera très pragmatique. Elle visera
à mieux prendre en compte la dimension économique de la migration en développant
les possibilités pour les migrants d’investir dans leurs pays’. La précision est
du ministre français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale
et du Co-développement. Brice Hortefeux intervenait hier, à Tunis, au XIXe
Symposium du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd, parti au pouvoir
en Tunisie) sur ‘Démocratie et développement dans un monde en mutation’.
Convaincu que par l’importance des transferts d’épargne qu’ils opèrent, ‘les
migrants peuvent jouer un rôle important dans le développement dans leur pays
d’origine’, le ministre français dont le nom est désormais intimement lié à la
décision française d’instaurer les tests Adn pour les candidats au regroupement
familial qui en expriment la demande, a ainsi annoncé sa décision d’augmenter
très fortement l’effort d’aide de
Parallèlement, Brice Hortefeux se
déclare déterminé à mobiliser l’épargne des migrants parce qu’elle peut être
d’un grand apport pour le développement de leur pays d’origine. D’abord, un
constat du ministre français : ‘Aujourd’hui, 80 % des transferts de fonds des
migrants en France dans leur pays d’origine - 8 milliards d’euro au total, soit
environ 5 240 milliards de francs Cfa – sont consacrés à la consommation
courante. Son utilisation même partielle à des fins d’investissement productif
pourrait devenir un levier essentiel du développement des pays sources
d’immigration.’ Pour que cet argent ne continue pas à ne pas profiter au
développement de ces pays, le ministre français de l’Immigration, de
l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement a annoncé avoir
mis en œuvre le ‘Compte épargne développement’, ce qui ‘ne se sait pas assez’,
convient-il parce que le débat en France s’était, à l’époque, polarisé sur
l’affaire des tests Adn. Ce compte d’épargne permet, explique-il, ‘aux migrants
séjournant dans mon pays de faire fructifier leur épargne avant de l’investir
dans des projets économiques dans le pays d’origine, en bénéficiant d’une
incitation fiscale’. Et ce dispositif, précise-t-il, a été complété il y a
quinze jours par la création d’un livret épargne-co-développement qui ‘donne la
possibilité aux immigrés de placer leur épargne sur un livret et, s’ils
l’investissent dans leur pays d’origine, de bénéficier d’une prime versée par
l’Etat français’.
Abdourahmane CAMARA
Action santé
et humanitaire