Ne pas porter 
atteinte à la lutte contre la pauvreté en Afrique
ADDIS-ABEBA, 
24 novembre 2008 (IRIN) 
- Les initiatives visant à éradiquer la pauvreté en Afrique doivent se 
poursuivre malgré les crises financières, alimentaires, énergétiques et 
environnementales mondiales, a plaidé Asha-Rose Migiro, vice-secrétaire générale 
des Nations Unies, le 20 novembre. 
Mme 
Migiro s'exprimait au cours d'une conférence de presse à Addis-Abeba, capitale 
éthiopienne, à l'issue d'une réunion de l'Africa Commission danoise. Selon elle, 
ces crises ne devraient pas éclipser le plan d'action en faveur du développement 
de l'Afrique. 
« 
Les progrès accomplis par l'Africa Commission interviennent à l'heure où le 
monde se trouve confronté à quatre crises importantes : la crise financière, la 
crise alimentaire, la crise des carburants et la crise environnementale ; toutes 
cela au moment même où nous arrivons à mi-chemin des OMD [Objectifs du 
millénaire pour le développement des Nations Unies] », a-t-elle déclaré. « Le 
plan d'action de l'Africa Commission est en totale adéquation avec les 
aspirations exprimées par les OMD ». 
Les 
femmes étant le pilier de l'agriculture en Afrique, selon Mme Migiro, 
l'engagement de la commission en faveur de la parité des sexes aidera à atténuer 
la crise alimentaire mondiale dont souffrent principalement les pays d'Afrique. 
L'accent 
sur les jeunes 
Mme 
Migiro fait partie des 17 commissaires de l'organisme, créé par le Danemark en 
avril 2008 pour présenter des stratégies destinées à créer plus d'emplois et à 
améliorer les perspectives professionnelles des quelque 190 millions de jeunes 
âgés de 15 à 35 ans que compte le continent. 
Mme 
Migiro, le président de la commission, Anders Fogh Rasmussen, le Premier 
ministre danois, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, ainsi que plusieurs 
autres dirigeants importants se trouvaient à Addis-Abeba à l'occasion de la 
deuxième réunion de la commission, au cours de laquelle différentes stratégies, 
destinées à favoriser la croissance économique, leur ont été proposées par les 
représentants des jeunes de 23 pays d'Afrique. 
« 
L'ambition de la commission est d'apporter un vrai changement pour les jeunes, 
de plus en plus nombreux, de l'Afrique, en améliorant la compétitivité du 
continent sur le marché mondial », pouvait-on lire dans un communiqué [de 
l'organisme]. 
« 
Il est essentiel de renforcer la coopération régionale et nous évaluerons 
régulièrement les initiatives menées à l'approche de la prochaine réunion de la 
commission, qui aura lieu en mai 2009, à Copenhague », a expliqué M. Rasmussen. 
La 
crise en RDC 
Selon 
M. Kikwete, bien que l'insécurité dans l'est de 
« 
Les dirigeants des Grands Lacs se sont engagés à résoudre cette question ; nous 
avons chargé l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et l'ancien président 
tanzanien Benjamin Mkapa d'arbitrer et de diriger les pourparlers entre les 
parties prenantes au conflit », selon M. Kikwete. « Dans un mois, nous nous 
réunirons de nouveau à Nairobi [capitale du Kenya] pour revoir les efforts des 
médiateurs et définir la marche à suivre ; nous voulons créer des emplois pour 
les jeunes et nous savons que cela n'est pas possible en temps de guerre ». 
Selon 
Betty Maina, autre membre de la commission et directrice exécutive de 
l'Association kényane des fabricants, la lutte contre la pauvreté sera 
considérablement renforcée par la participation des entreprises privées, comme 
l'a imaginé la commission. 
« 
Faire en sorte que les entreprises puissent prospérer ; fusionner les idées dans 
le domaine des affaires et tirer le meilleur parti des possibilités en créant un 
mécanisme visant à financer les bonnes idées dans le domaine des affaires ; tout 
cela serait très efficace pour sortir les jeunes d'Afrique de la pauvreté », 
a-t-elle estimé. 
La 
réunion de la commission, le 20 novembre, était précédée de trois jours de 
délibérations entre 60 jeunes, qui ont soumis plusieurs recommandations aux 
membres de la commission, et ont avant tout souligné que la réponse aux 
problèmes actuels de l'Afrique n'était pas l'aide humanitaire « mais la 
compétitivité ». 
« 
L'aide n'est pas la solution ; nous appelons à la formation de partenariats de 
qualité entre le nord et le sud », a déclaré Humphrey Polepole, représentant des 
jeunes de Tanzanie. « Lorsque les modalités de l'aide font obstacle à 
l'autogestion de l'Afrique, cette aide devrait être découragée ; nous ne sommes 
pas là pour obtenir de l'aide, nous voulons être écoutés car la jeunesse 
d'Afrique est un véritable moteur : nous sommes la majorité ».
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