Les
violences continuent d'inciter les familles de RCA à partir: 70 000
Centrafricains environ trouvent refuge au Tchad
DAHA,
6 mai 2009 (IRIN) - Les organisations humanitaires se hâtent d'acheminer des
vivres et d'autres aides auprès de quelque 18 000 hommes, femmes et enfants de
République centrafricaine, qui ont fui pour se réfugier dans le sud du Tchad, et
dont la plupart ont trouvé refuge près de la frontière. Les pluies attendues
dans les prochaines semaines les empêcheront bientôt de se rendre auprès de ces
réfugiés, selon les travailleurs humanitaires.
De
50 à 100 Centrafricains continuent d'affluer chaque jour au Tchad, ayant fui
pour échapper aux attaques armées menées contre les populations civiles, et aux
affrontements qui opposent les rebelles aux forces armées du gouvernement, dans
le nord de
«
La saison des pluies a presque commencé et bon nombre de ces routes [qui mènent
aux camps de réfugiés] vont devenir impraticables », a déclaré à IRIN Annette
Rehrl, porte-parole de la branche tchadienne du Haut Commissariat des Nations
Unies pour les réfugiés (HCR). « En gros, cela signifie que les réfugiés vont
être coupés du monde ».
«
La situation est pour le moment sous contrôle mais les conditions d'accès
difficiles à cette zone durant la saison des pluies restent une préoccupation
pour tous », pouvait-on lire dans un bulletin publié récemment par le Bureau des
Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
D'après
les responsables du HCR, les réfugiés ne seront pas réinstallés ailleurs ; selon
la politique de l'organisme, pourtant, les camps de réfugiés devraient se
trouver à plus de
Les
réfugiés ne seront pas réinstallés ailleurs, a indiqué à IRIN Måns Nyberg, du
HCR. Le gouvernement n'a pas accepté de leur affecter une zone, et la plupart
des réfugiés ont dit souhaiter rester près de la frontière, a-t-il déclaré.
Selon
Mahamat Nour Abdoulaye, coordinateur de
«
Pour l'instant, nous ne prévoyons pas de réinstaller les réfugiés. Si nous
devions les réinstaller, ce serait dans un autre département, à quelque
Bien
qu'ils se trouvent à proximité de la frontière, les réfugiés sont en sécurité, à
l'heure actuelle, a noté M. Abdoulaye.
Un
grand nombre de réfugiés ont déclaré à IRIN qu'ils ne voulaient pas être
réinstallés plus à l'intérieur du territoire tchadien et laisser derrière eux
les membres de leur famille qui se sont réfugiés dans la brousse, en RCA.
Des
réfugiés vivent également dans le village frontalier de Massambagne, à une
centaine de kilomètres au nord-est de Daha. « Nous sommes particulièrement
inquiets pour Massambagne, qui ne compte qu'un seul puits pour 1 000 habitants
et plus de 1 000 réfugiés », a indiqué Ahmat Issa Outman, directeur par intérim
des bureaux du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à Daha.
Les
autres réfugiés se trouvent à Betimera et Koi, plus au nord.
L'UNICEF
et l'ONG Solidarité se hâtent de creuser des puits avant les prochaines pluies,
ont expliqué des travailleurs humanitaires à IRIN.
Quant
au Programme alimentaire mondial (PAM), il a commencé à préacheminer des vivres
afin que ceux-ci soient disponibles avant les premières pluies. Les familles ont
reçu dernièrement des réserves de farine de maïs, de légumes secs et d'huile
suffisantes pour deux mois, selon Jacques Baikita, assistant responsable de la
protection au HCR, à Daha.
Les
Centrafricains de Daha ont déclaré à IRIN que les civils étaient piégés entre
deux feux, et que certains étaient accusés par le gouvernement de soutenir les
rebelles.
Les
18 000 refugiés (qui ont fui par vagues depuis janvier) portent à environ 70 000
le nombre de Centrafricains qui se sont réfugiés au Tchad ces six dernières
années, pour échapper au conflit armé.
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