République centrafricaine — la crise (sécuritaire et alimentaire) en chiffres

La situation sécuritaire et humanitaire en RCA demeure grave

 

NAIROBI, 20 août 2013 (IRIN) - La République centrafricaine (RCA) est confrontée à une crise humanitaire et sécuritaire complexe et de grande ampleur, exacerbée par le coup d'État de mars 2013.

Selon un récent rapport du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, les violations des droits de l'homme sont de plus en plus courantes. C’est le cas notamment des « arrestations et détentions arbitraires, des violences sexuelles envers des femmes et des enfants, des actes de torture, des viols, des assassinats ciblés, des recrutements d'enfants soldats et des attentats ».

Il s’agit d’une « urgence complexe caractérisée par des violences, des besoins aigus et de graves problèmes de protection », a dit Valérie Amos, secrétaire générale adjointe et coordinatrice des secours d’urgence pour les Nations Unies. « Si cette crise n'est pas gérée de manière adéquate, elle risque de s'étendre au-delà des frontières de la RCA et de déstabiliser encore davantage une région déjà en proie à de grandes difficultés ».

Selon une récente évaluation menée par plusieurs organisations, la crise touche tous les moyens de subsistance. Parmi les plus affectés figurent les agriculteurs, qui sont confrontés au pillage, à un accès limité à leurs champs et à la rareté des semences et autres intrants. Les éleveurs ont également beaucoup souffert du vol de bétail, de la réduction de leurs troupeaux et de l'absence d'entrepôts frigorifiques. Les possibilités d'emploi pour les journaliers se sont épuisées, de nombreux fonctionnaires ne sont plus payés ou ont été déplacés, les prix des produits agricoles et miniers ont chuté et les secteurs du commerce de gros et de détail ont tous deux pâti de la récession économique générale.

Voici quelques données illustrant la gravité de la situation :

4,6 millions de Centrafricains sont touchés par la crise, c'est-à-dire la totalité de la population du pays.

1,6 million d'entre eux ont « cruellement besoin d'aide ».

206 000 habitants ont été déplacés à l'intérieur de leur propre pays. Nombre d'entre eux vivent dans la brousse, avec peu ou pas d'accès à l'aide humanitaire. Parmi ces déplacés, 100 000 sont des enfants.

60 000 personnes ont cherché refuge dans les pays voisins, principalement en République démocratique du Congo.

11 252 réfugiés vivent dans trois camps en RCA, auxquels les travailleurs humanitaires ont très peu accès.

650 000enfants au moins ne peuvent pas se rendre à l'école.

484 000 habitants (10,5 pour cent de la population) sont en situation d'insécurité alimentaire sévère.

3 500 enfants ont été enrôlés par des groupes armés.

32 pour cent des 195 millions de dollars demandés pour l'aide humanitaire en 2013 dans le cadre de la procédure d’appel global se sont concrétisés par des promesses de dons.

0 pour cent des 4,2 millions de dollars demandés pour l'hébergement d'urgence a été reçu.

10 pour cent ou moins des financements requis ont été reçus dans des secteurs comme l'eau, l'assainissement et l'hygiène.

3 652 militaires et civils constitueront la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine. La plupart seront issus des forces multinationales déjà présentes sur le terrain sous différentes autorités.

13 703 personnes en traitement antirétroviral risquent de ne plus pouvoir prendre leurs médicaments à cause d'interruptions de la chaîne d'approvisionnement.

Moins de 20 pour cent des structures médicales du pays sont opérationnelles.

 

Sources : OCHA, HCR, Conseil de sécurité des Nations Unies, Save the Children


Analyse de l’insécurité alimentaire guidée les outils de l’IPC en République Centrafricaine, Juillet 2013