Les
Jeux olympiques 2016 en 16 chiffres
LE
MONDE | 05.08.2016 à 06h43 • Mis à jour le 05.08.2016 à 09h49
Par
Clément Brault
Les Jeux Olympiques
débutent le 5 août 2016. ANDY WONG / AP
« Nous
jurons que nous nous présentons aux Jeux olympiques [JO]
en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux
d’y participer dans un esprit chevaleresque pour l’honneur de nos pays et la
gloire du sport. »
En
1920 à Anvers (Belgique), l’escrimeur belge Victor Broin prononce ce premier
serment olympique de l’histoire moderne des JO, sous les yeux d’un Pierre de
Coubertin ravi. Un serment qui a quelque peu évolué depuis, remplacé par une
déclaration moins lyrique, plus contemporaine, et qui évoque notamment la lutte
contre le dopage, mais dont l’annonce ouvrira tout de même la 31e
édition des JO. Une grand-messe du « plus vite, plus haut, plus fort »
sur le terrain et en dehors.
Le
gazon est à l’honneur, puisque les deux nouvelles disciplines officielles s’y
dérouleront. 2016 sera l’année d’un grand début – pour le rugby, dans sa formule
à sept, jugé plus spectaculaire (et plus facile à organiser) – et d’un grand
retour, pour le golf, absent depuis 1904.
Lire aussi : Rio 2016 : Zika, l’alibi des golfeurs pour snober les JO
L’arène olympique est celle où brillent
des sports traditionnels, tels que l’athlétisme, la natation, les sports de
combat ou la gymnastique, mais elle offre aussi à d’autres disciplines moins
populaires une occasion de prendre un peu la lumière. Et aux spectateurs de
découvrir les subtilités du pentathlon moderne, des régates de voile, du hockey
sur gazon ou encore du BMX, présent depuis les Jeux de Pékin, en
2008.
En
2020, l’édition tokyoïte des JO s’ouvrira d’ailleurs à cinq nouveaux sports : le
karaté, le baseball, le surf, l’escalade et le skateboard.
Le
Maracana de Rio verra défiler deux nouvelles équipes reconnues par le Comité
international olympique (CIO) : celle du Kosovo et celle du Soudan du Sud.
Les Kosovars participaient auparavant aux JO sous la bannière de la Yougoslavie,
puis de la Serbie. Après l’indépendance du pays, en 2008, le CIO a reconnu
la fédération olympique kosovare en 2014, lui permettant ainsi d’évoluer
aux JO en tant que nation.
Quant au Soudan du Sud, il n’a été
reconnu par le CIO qu’après les JO de Londres (2012) et présentera deux
athlètes. Au total ce sont 10 500 athlètes qui seront
présents.
L’autre nouveauté, symbole d’une triste
actualité, réside dans la présence d’une « équipe des athlètes olympiques
réfugiés ». Dix athlètes sélectionnés par le CIO en juin disputeront les JO
sous la bannière olympique. Cinq Soudanais du Sud, qui vivent dans des camps de
réfugiés au Kenya après avoir fui la guerre civile, deux nageurs syriens, deux
judokas de la République démocratique du Congo et un marathonien éthiopien
composent cette sélection.
Les
JO de Rio sont les premiers à se tenir sur le continent sud-américain. Depuis
1896, trente éditions ont eu lieu en Europe, en Amérique du Nord, en Asie, en
Océanie (Australie) ou en Amérique centrale (Mexique).
C’est le budget estimé en milliards
d’euros de l’organisation des JO de Rio. Un coût moins élevé d’environ
2 milliards par rapport à ceux de Londres. Financé à hauteur de 57 %
par des fonds privés et de 43 % par de l’argent public, l’événement n’en a
pas moins été laborieux à organiser. Des retards ont été constatés sur de
nombreux chantiers. Onze morts sont à déplorer en raison de manquements
liés à la sécurité et des cadences de travail infligées aux
travailleurs.
C’est le nombre de journalistes qui sont
attendus pour couvrir le plus grand événement sportif de la planète. En 2012,
3,6 milliards de personnes avaient regardé « au moins une minute » des
JO de Londres.
Les
médailles sont frappées et dessinées au Brésil, par Nelson Carneiro, l’homme
chargé de leur fabrication. Pour que ces récompenses, qui représentent Niké,
déesse grecque de la victoire, soient « à l’image de la femme
brésilienne », Carneiro a décidé de la représenter avec
« des cuisses plus
grosses et des hanches plus larges ». Ce sont 5 130
médailles de chacun des métaux qui récompenseront les athlètes présents sur les
différents podiums qui ont été frappées.
C’est, très exactement, le nombre de
rendez-vous sportifs qui auront lieu lors des JO entre leur ouverture et leur
clôture officielles. Des différents tours de qualification en voile aux séries
de sprint en athlétisme en passant par les différents matchs de football, ce ne
sont donc pas moins de 1 945 événements qui se tiendront dans les
vingt-quatre enceintes sportives de Rio et de sa région.
Comme le nombre de préservatifs
distribués par les organisateurs aux 10 500 sportifs présents dans le
village olympique. Soit quarante-trois préservatifs par personne, à utiliser sur
place ou à emporter. « Le
Brésil encourage les relations sexuelles protégées, et les athlètes sont un
exemple pour la population. Ils pourront avoir un rôle important dans la lutte
contre le sida », a dit la communication du
CIO.
C’est le nombre de sportifs américains
qui seront présents pendant la quinzaine. Les Etats-Unis forment la plus
importante délégation devant le Brésil et ses 464 représentants. Viennent
ensuite l’Allemagne, qui a réussi à qualifier 420 athlètes, puis l’Australie
avec 418 sportifs. La Chine, elle, emmène la plus grosse délégation de son
histoire pour des Jeux organisés à l’étranger, avec 398 compétiteurs. Quant à la
France, elle arrive en sixième position des pays les plus représentés, 396 Bleus
seront à Rio pour y défendre leurs chances.
Lire aussi : Rio 2016 : avec
396 sportifs, la France enverra un bataillon record aux JO
La
République centrafricaine n’enverra que six athlètes à Rio, pour former (à ce
jour) la plus modeste délégation. Quatre nageurs sont sélectionnés,
une boxeuse et un compétiteur en taekwondo.
(*)
Judith
Mbougnade, boxeuse centrafricaine aux J.O de RIO 2016.
Pour la première fois de l’histoire
olympique, des triplées concourront dans la même épreuve. Leila, Liina et Lily
Luik sont estoniennes et marathoniennes. Si les trois sœurs n’ont quasi aucune
chance de décrocher une médaille – Leila est la meilleure des trois et a un
record personnel de 2 h 37 –, elles pourraient tout de même attirer
les projecteurs. Anciennes danseuses professionnelles de hip-hop, les jeunes
femmes de 30 ans n’ont commencé la course qu’à l’âge de 24 ans. « On n’a jamais vu des triplés
participer aux JO, qu’il s’agisse de la même édition ou de JO
successifs », assure Bill Mallon, un historien des JO vivant en
Caroline du Sud, à l’AFP.
Les triplées de trente
ans comptent bien s’entraider lors du marathon des Jeux. MARKO MUMM /
AFP
C’est le record absolu de médailles
olympiques remportées par un seul athlète, en l’occurrence le nageur américain
Michael Phelps, qui en a glané dix-huit en or, deux en argent et deux en bronze.
A 31 ans, cet extraterrestre dispute à Rio ses quatrièmes Jeux, et très
certainement ses derniers. Aux JO de Pékin, en 2008, le nageur de Baltimore
(Maryland) avait empoché la bagatelle de huit médailles
d’or.
C’est l’âge de Singh
Gaurika, la plus jeune athlète en compétition. Elle est népalaise, et fait
partie de l’équipe nationale de natation. Elle détient de nombreux records au
Népal, comme le 100 mètres et le 200 mètres dos ainsi que le 100 mètres brasse.
Lors des derniers championnats d’Asie du Sud, elle a aussi remporté quatre
médailles. Fille d’un médecin, Singh Gaurika vit et s’entraîne à Londres. Elle
est formée par Rhys Gormley et Christine Green, deux entraîneurs très réputés.
« Je voulais y aller,
mais je n’étais pas sûre de pouvoir parce que je suis très jeune. Quand j’ai
appris ma sélection, il y a un mois, cela m’a fait un grand
choc », a-t-elle dit.
Julie Brougham a 62
ans et vit ses premiers JO, comme Singh Gaurika, qui a pourtant quarante-neuf
ans de moins qu’elle. La Néo-Zélandaise, venue au haut niveau d’équitation sur
le tard, est recordwoman nationale du dressage individuel. Mesurant
1,56 mètre et pesant 54 kilos, elle concourra avec le cheval qu’elle
mène depuis douze ans, Vom Feinsten.
C’est la somme en
euros que touchera un champion olympique en or français. Une médaille d’argent
vaudra 20 000 euros et 13 000 euros seront attribués à une troisième
place sur le podium. Fixée par le comité olympique du sport français, ces sommes
sont nettement supérieures à celles accordées aux athlètes américains (22 000
euros pour une médaille d’or), mais moins élevées que les 330 000 euros promis à
un éventuel champion olympique azerbaïdjanais.
C’est le nombre de
sportifs russes suspendus, selon le dernier décompte. Au départ, l’équipe était
composée de 387 personnes. Selon l’AFP, à vingt-quatre heures de la cérémonie
d’ouverture, quatorze pourraient encore être repêchés à la dernière minute.
Réagissant dans le
Guardian, vendredi, Richard McLaren, l’auteur du rapport sur le
dopage d’Etat en Russie, a reproché au Comité international olympique (CIO) et
aux fédérations internationales de sanctionner les athlètes plutôt que le
système.
Clément
Brault, Journaliste au
Monde
(*) Précision - La République Centrafricaine a 6 athlètes participants aux JO dont : 2 nageurs, 2 athlètes au 800m (1 homme et 1 femme), une boxeuse et un taekwondo.