Nouvelle arrivée de réfugiés centrafricains au Tchad
Des réfugiés centrafricains arrivés lors d'une précédente vague reçoivent des soins médicaux dispensés par l'ONG italienne COOPI, près de Goré au sud du Tchad. © UNHCR/G.Le Breton |
GORE,
Tchad, 19 août 2005 (UNHCR)-SG Quelque
4000 Centrafricains sont arrivés au sud du Tchad ces
derniers jours, fuyant les attaques de groupes armés dans le
nord-ouest de la République centrafricaine. L'UNHCR s'est joint
aux efforts interagences pour évaluer la situation des deux
côtés de la frontière.
Selon les autorités tchadiennes, quelque 4000 réfugiés ont traversé la frontière vers le sud du Tchad, au cours de ces huit derniers jours. Jeudi, une mission commune d'évaluation de l'UNHCR, du Programme alimentaire mondial, de la COOPI (partenaire opérationnel de l'UNHCR) et l'organe gouvernemental pour les réfugiés, la CNAR (Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés), s'est rendue dans les villages de Bekoninda, Bala, Beyoko et Kaba, situés près de la frontière, à quelque 40 kilomètres au sud de Goré, la ville principale au sud du Tchad, pour rencontrer les réfugiés.
Les nouveaux arrivants ont indiqué à l'UNHCR avoir fui les attaques de groupes armés non identifiés, les 7 et 9 août, dans les villages centrafricains de la région de Paoua, notamment Badatongo, Bebigui, Bedaya2, Bedogo, Yene et Paoua. Les pillages et leur peur de la violence ont provoqué leur départ de République centrafricaine.
« A Bekoninda (Tchad), les réfugiés sont accueillis dans des salles de classe ou même chez les habitants des communautés locales qui ont aussi généreusement partagé leurs repas avec eux », a indiqué Jennifer Pagonis, porte-parole de l'UNHCR, aux journalistes vendredi. « Un autre groupe de réfugiés a été accueilli dans un entrepôt offert par le chef du village de Bala. »
Trois cas de malnutrition ont été diagnostiqués parmi les réfugiés par COOPI. Dans l'ensemble, l'état de santé des réfugiés est stable, mais elle pourrait se détériorer rapidement si les réfugiés restent près de la zone frontière instable.
« Les nouveaux arrivants n'ont pas de latrines à leur disposition. Ils vont dans la brousse, près de la rivière où les communautés locales et les réfugiés vont collecter de l'eau pour boire ou pour leur utilisation journalière. Avec les pluies et les inondations, nous craignons un fort risque de maladies », dit George Menze, qui dirige le bureau de l'UNHCR à Goré, ville située à 40 km des villages affectés près de la frontière.
Avec la CNAR, une équipe de protection de l'UNHCR est déjà sur le terrain pour examiner les cas et pré-enregistrer les réfugiés. L'UNHCR travaille avec le gouvernement tchadien pour évaluer la possibilité d'un nouveau site de relogement des réfugiés, si possible près du camp existant d'Amboko.
Amboko, le camp de réfugiés le plus proche de la frontière, accueille déjà 20 000 réfugiés, dont 7000 transférés en juillet depuis la frontière après avoir fui les troubles de juin en République centrafricaine. L'espace disponible dans le camp est actuellement utilisé pour les activités agricoles des réfugiés.
Les arrivées récentes constituent la troisième et plus importante vague de réfugiés centrafricains dans le sud du Tchad. En juin et juillet 2005, quelque 10 000 réfugiés centrafricains ont traversé la frontière à la suite des conflits entre les forces gouvernementales et des groupes armés non identifiés dans leur pays. Et en 2003, environ 30 000 réfugiés avaient fui vers le Tchad après un coup d'Etat militaire en République centrafricaine.
Plus de 45 000 réfugiés centrafricains se trouvent maintenant dans le sud du Tchad, dont la plupart a été accueillie dans les camps de réfugiés d'Amboko et de Yaroungou.
Afin de mieux cerner la situation en République centrafricaine qui provoque l'exode des populations, une mission interagences des Nations Unies a visité la semaine dernière les villages dont sont originaires les réfugiés au nord du pays. Les conclusions de cette mission sont attendues dans les jours à venir.
Le Tchad accueille également plus de 200 000 réfugiés soudanais provenant de la région du Darfour, dans 12 camps situés à l'est du pays.
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