RDC –
MLPC - KNK : MA PART DE VÉRITÉ
Un
billet pour Mr Norbert
TOINA
Je voudrai d'abord
m'excuser auprès de ceux qui me liront et qui seront choqués par certains mots
ou par le discours et le style de ce billet qui diffèrent de ceux que j'ai
l'habitude de produire. Mais lorsque des contre-vérités, des fantasmes et des
approximations servent d'argumentaire politique, il faut parfois, sortir du
confort de nos postures et remettre certains esprits en place. C'est le sens de
ce billet. Il n'est pas une polémique et encore moins une tentative pour
justifier une injustice par une autre. Il est un exercice démocratique et
historique face à l'empire de la falsification de l'histoire et de la
réalité.
Je le fais pour trois
raisons : d'abord parce que je suis personnellement interpellé, ensuite parce
que je suis militant du Rassemblement Démocratique Centrafricain et enfin parce
que je crois que sans la vertu de la pédagogie du concret, certains individus à
l'origine du drame de notre pays ou leurs doungourous, continueront à nous
prendre pour des demeurés en nous hypnotisant ou en développant un terrorisme
intellectuel pour qu'on oublie ce qu'ils ont comme responsabilité dans la
descente aux abîmes dans notre pays.
Mon cher Norbert TOINA,
En 1998, je fus
Président d'un Bureau de Vote à l’École Lakouanga lors des législatives où
Koudoufara grâce aux FCFA d'un parti politique, changea le cours de l'histoire
politique et même de l'histoire tout court de la RCA. J'avais 21 ans à
l'époque.
En 2004, j'eus
l'honneur d'être dans la team de campagne d'André Kolingba comme Conseiller en
Communication et Porte-Parole pour la présidentielle de
2005.
En 2011, j'ai secondé
Édouard Akpekabou au poste de directeur de Campagne d’Émile Nakombo lors de la
présidentielle.
Cet enthousiasme béat
dont tu fais preuve, je l'ai vécu de l'intérieur sur ces 3 élections mais en
particulier, la dernière. Le 04 janvier 2011, les cinq autres candidats à la
présidentielle (Innocent Wilité était encore sur la liste) avaient déposé un
mémorandum auprès du Binuca et de certaines chancelleries, demandant le report
du scrutin. De tous les candidats de l'opposition (moins Wilité dont le dossier
fut rejeté), celui du RDC, Émile Nakombo, était ferme dans la démarche
consistant à boycotter l’élection. Le jour où la délégation de l'opposition fut
reçue au Binuca, le candidat dont tu souhaites la victoire rapide mais que tu
n'oses jamais nommer publiquement,
était le premier à avoir décroché son téléphone dès la fin de la rencontre,
appelant ses hommes et leur donnant le top pour se rendre dans les régions et
lancer sa campagne. Au RDC, ce ne sera que le mercredi 12 janvier, soit 72
heures après le début officiel de la campagne que nous avons finalement pris la
décision d'y aller. Le candidat dont tu espères la victoire et pour lequel tu
cries matin, midi et soir qu'on doit aller aux élections demain matin, s'y
voyait déjà : calife à la place de Yangouvonda.
Oui, je t'ai bien lu
il y a quelques jours, pérorant ceci : « ne venez pas pleurer après, on vous
aura prévenu, préparez les élections ».
Cette suffisance qui
frôle l'arrogance, ce refrain de la victoire : « le boulevard est ouvert devant
nous » (sic), je l'ai déjà entendu en 2011.
Et tu vas me croire ou
pas, lorsqu'au soir du 23 janvier 2011, j'ai lancé l'idée du FARE, eh ben, le
candidat que tu supportes, a sauté sur l'occasion et en premier, il a commencé
par contester les résultats alors qu'il était le premier à avoir brisé la
dynamique unitaire de l'opposition contre le génocide électoral en préparation
de Yangouvonda. J'ai le sentiment que tu vivras encore par lui, cette grosse
désillusion que ce soit dans 3 mois ou dans 3 ans.
Je croyais que tu
avais déjà la solution pour voter et te voilà, chantant qu'il suffit que les
casques bleus fassent le job, ne vois-tu pas qu'il y a du ridicule dans cette
posture ? Qu'il suffit de dire et que ce sera fait ? Les experts dont vous
reprenez l’évangile matin, midi et soir, vous ont-ils dit le nombre de morts à
prévoir et la durée de la guerre pour réunifier le territoire, exécuter le
chantier des préalables et enfin aller au vote ? Vous ont-ils dit comment faire
pour voter ?
Vous(NOUS) ne pouvez
rien faire car rien n'est prêt et vous voilà, chantant partout qu'on doit voter
dans 3 mois, oubliant même les dispositions légales en la matière qui ne
permettent pas des élections en RCA dans 3 mois.
Revenons au
débat.
Mr TOINA, si tous les
Centrafricains étaient comme toi, crois-moi, je désespérerai ad vitam aeternam
de la RCA. Heureusement qu'il y en a
des millions qui ne pensent pas comme toi et qui permettent de ne pas
sombrer dans le désespoir.
Mon propos était
pourtant clair : Élections mal organisées ou contestées = chaos. Je ne pouvais
donc pas citer les malheureux événements auxquels tu fais référence. Ce n'est
pas le syndrome de l'oubli volontaire appelé mémoire sélective. C'était un
postulat. Mais comme tu veux en parler, parlons-en, je n'ai aucun complexe à
aborder les sujets qui fâchent.
Le RDC (élargi à
Kolingba) au pouvoir a organisé 5 élections : référendum constitutionnel et
plébiscite présidentiel 1986, Législatives 1987, Municipales 1988,
Présidentielles et législatives de 1992 (annulées) et Présidentielles et
législatives de 1993. Aucune de ces élections n'apporta le chaos en RCA et
lorsque celles de 1992 connurent un énorme raté, la sagesse a prévalu du côté des autorités, initiant un
dialogue avec l'opposition tout aussi responsable et le résultat fut la mise en
place d'une transition de 12 mois, couronnée par l’élection du Président Patassé
en septembre 1993.
D'entrée, je voudrai
que tu saches, que jamais, mais alors jamais, je n'ai prétendu que la vie était
rose et belle au moment où Kolingba et le RDC étaient aux affaires. Il y avait
de nombreuses insuffisances et la 4ème place de notre candidat en 1993 alors que
nous organisions nous mêmes les élections, est la preuve manifeste d'un
vote-sanction. Les Centrafricains aspiraient à un mieux-être. Ils avaient estimé
que les 12 années de Kolingba et les 6 du RDC étaient insuffisantes. Ils ont
jugé qu'il fallait un changement. En évinçant Kolingba et le RDC, ils
demandaient une société équitable et démocratique. La vie n'était donc pas rose
en cette période-là. Il y avait des atteintes aux droits de l'homme et la
pauvreté n'était pas nulle. Moi Clément De Boutet-M'bamba, je ne dirai jamais le
contraire. C'est une absurdité à laquelle je n'associerai jamais mon
nom.
Ton réquisitoire est
un procès contre le RDC et Kolingba. Autrement dit tu fais notre (RDC+Kolingba)
bilan. Ce qui est ton droit légitime. Mais lorsque ce bilan est un assemblage
élastique de fantasmes, de contre-vérités, d’inventions et de légèretés, il faut
aussi descendre dans la gadoue pour te répondre au risque de se salir au
passage. Mais crois-moi, je vais le faire et avec plaisir.
Je l'ai déjà dit plus
d'une fois : le pire se produit en RCA lorsqu'un nouveau chef d'état arrive. Il
s'applique souvent à faire mieux que son prédécesseur mais dans le sens du pire.
De sorte qu'aujourd'hui dans la RCA démocratique de 2014, il fait moins bon
vivre que dans la RCA de la dictature et du parti unique de 1992. Ce n'est pas
l'apologie du passé et encore moins celle de la dictature, c'est juste un
constat.
-Dans la RCA du RDC,
l’espérance moyenne de vie était de 55 ans, le taux de séroprévalence HIV de
1,4% et la RCA dépassait 16 pays à l'indice du développement
humain.
-Dans la RCA du MLPC,
l’espérance moyenne de vie était de 45 ans, le taux de séroprévalence HIV de 5%
et la RCA dépassait seulement 7 pays à l'indice du développement
humain.
-Dans la RCA du KNK,
l'espérance moyenne de vie était de 35 ans, le taux de séroprévalence HIV de 7%
et la RCA ne dépassait plus qu'un seul pays à l'indice du développement
humain
Ces indicateurs
témoignent qu'il faisait bon vivre dans la RCA du RDC que la RCA du MLPC, du KNK
et de la Seleka. Il ne s'agit pas ici de fantasmes, de mensonges répétés et
devenus réalité dans certains esprits mais de faits et de données réelles. Oui,
les faits sont têtus Mr Norbert Toina.
Jusque-là, c'est un
langage châtié qu'il t'est difficile de comprendre. Eh ben, je descends dans la
gadoue pour te répondre en usant un registre auquel tu sembles coutumier. Non
pas en infirmant ou confirmant tes élucubrations mais en établissant un
comparatif sur la base de tes propos entre le RDC, le MLPC et le KNK. J'aurai pu
l’étendre à la Seleka mais je préfère m'arrêter aux partis traditionnels et qui
rêvent d'une certaine manière de revenir au pouvoir. Ce sera peut-être long mais
prend ton temps pour lire et si tu ne comprends pas, dis-moi dans quelle langue
me traduire pour que tu saisisses le sens de mes mots.
Norbert Toina a dit:
«le Coup d'Etat manqué des "Nordistes"
(MBAIKOUA, PATASSE,..), Progrom des villages de l'Ouham Pendé
»
CBM réponse : mon cher
ami, pourrais-tu avoir l'amabilité de nous situer d'une part sur les
circonstances de la mort de « Napoléon » plus connu sous son nom réel, le
général Mbaïkoua et d'autre part nous donner le nombre exact des morts et des
villages brûlés dans l'Ouham Pendé durant ces tristes événements ? On parle de
faits et non de contes, il serait utile d'apporter plus de
précisons.
- de 1993 à 2003 :
MLPC
1. on a mis en prison
dès novembre 1993 des centaines de personnes sous mil et un mobiles dont mon
oncle. Ces dernières avaient toutes un dénominateur commun : avoir servi durant
les années RDC ou de la même région qu'André Kolingba ;
2. on a mis en place
un commando de la mort et ciblé certaines personnes toutes proches de l'ancien
régime. On les a exécuté à Bangui ou Kembé (ville de Kolingba)
;
3. on a envoyé une
mission à Kembé et enlevé les poteaux téléphoniques, vidé le matériel
informatique et de laboratoire du lycée scientifique Cécile Digo
;
4. on a refusé à
certains anciens dignitaires du RDC de sortir de l'espace urbain de Bangui
;
5. Le président de
l'Assemblée Nationale, 2ème personnalité du pays avait à l'époque qualifié une
composante de la société centrafricaine comme une « minorité exogène qu'il faut
renvoyer chez elle». Le Zaïre fut désigné comme le berceau de cette minorité
exogène et il ajouta « par tous les
moyens » ;
6. on a exécuté comme
des chiens Gbrélombé et son fils, Touba et son neveu, Banganzoni et plein
d'autres encore, anonymes ou connus
7. on a sorti le
fameux « akoli a kpé » et contraint plus de 80.000 personnes à l'exil pour délit
ethnique, c'était en mai/juin 2001 ;
8. dans des folles
représailles aux lendemains du coup d'état manqué de la fête des mères 2001, on
a enlevé la vie à plus de 200 personnes, de la mauvaise ethnie et des mauvais
quartiers;
9. on a exécuté des
officiers supérieurs de l'armée : Rehote, Abrou, Ndjadder... et certains
goûtèrent les délices de la prison ou de la torture ;
10. le 17 janvier
1997, on a enlevé le Directeur de Cabinet du Premier Ministre Jean Paul
Ngoupandé dans la cour du palais présidentiel. Il fut conduit au SERD où il a
subi les pires tortures que l'on peut imaginer. Les difficultés sanitaires qui
sont les siennes aujourd'hui, sont les séquelles de ces tortures. Il est encore
vivant et peut en parler. Il s'appelle Abdoul Karim Meckassoua
;
11. après le coup
d'état manqué de Bozizé en octobre 2002, on a bombardé les quartiers nord de
Bangui et on a fait venir les hommes de Bemba qui ont pillé, violé et tué. Et on
a dit à l'époque : « dégâts collatéraux ».
-de 2003 à 2013 :
KNK
1. Eugène Ngaïkoisset
dit « le boucher de Paoua » aurait fait à lui seul, environ 2000 morts dans
l'Ouham-Pendé et incendié plusieurs villages ;
2. On a laissé Baba
Laddé et ses hommes s'installer sur une partie du territoire, torturer, piller,
racketter, tuer et quand ils se
sont bien gavés de la détresse des Centrafricains, on leur a fait une haie
d'honneur et par Bangui Mpoko, ils sont rentrés chez eux au
Tchad,
3. On a laissé Joseph
Kony et les Tongo-Tongo s'installer dans l'Est de la RCA avec mort et
désolation;
4. On a découpé Massi,
abattu Pascal Bembé, le Commissaire Trépassé et de nombreux autres fils et
filles de Centrafrique;
5. on a créé une
prison privée à Bossembélé où des dizaines de centrafricains y furent
embastillés en dehors de tout processus judiciaire. Certains y sont morts
;
6. on a empêché
Patassé à deux reprises de prendre son avion pour se rendre en Guinée afin d'y
suivre des soins, conséquence, une issue fatale est arrivée
;
7. on a vu les fils du
Président se transformer en procureur et régisseur de
prison.
Norbert Toina a dit:
«...l'incorporation massive des étrangers dans l'armée centrafricaine, où
souvenons nous, les soldats étaient en totalité issu des régions de la MOBAYE et
l'Equateur (Zaïre)»
CBM réponse : mon cher
ami, encore une fois, tu fais fausse route avec moi. Oui, il y a eu entre 1981
et 1993 un déséquilibre ethno-régional au sein des FACA dont l'origine remonte à
la fondation de l'armée centrafricaine où le président Dacko a préféré faire de
son cousin Bokassa, le chef de l'armée alors qu'il n'avait pas les aptitudes
requises pour diriger celle-ci. Ce dernier, lorsqu'il débarqua son cousin en
1966, se constituera une garde les « fameuses abeilles » essentiellement de gens
de son ethnie et de sa région. L'armée fut chosifiée et mise au service d'une
personne. C'était la fin du début. Des gamins de deux mois étaient nommés
sergent-chef dans l'armée, des tantes et cousines, cousins et neveux étaient
nommés à des grades dans l'armée et leurs salaires atterrissaient chaque fin de
mois dans les poches de Bokassa. Comme je l'ai dit un peu plus haut, chaque
nouveau président fait mieux que son prédécesseur mais dans le sens du pire.
Kolingba n’échappe pas à cette règle. Mais là où je ne suis pas d'accord avec
toi, c'est lorsque tu parles de « l'incorporation massive des étrangers » dans
les FACA entre 1981 et 1993. Est-ce l’hôpital qui se moque de la charité ? Ou à
force de raconter cette contre-vérité dans votre milieu, vous finissez par vous
convaincre de sa réalité ? C'est dommage. Les listes des recrutements des FACA
de 1981 à ce jour sont disponibles et peuvent être croisées. Peux-tu me citer un
zaïrois incorporé dans les FACA et devenu officier, servant encore à ce jour ?
Je parle de zaïrois et non de Yakoma, comprenons-nous !
Il faut être TOI pour
soutenir pareille ignominie. C'est durant le pouvoir MLPC que les forces
irrégulières de l'équateur, le MLC, furent introduites en RCA où elles
réaliseront les forfaits qui valent aujourd'hui à Bemba d'être à la HAYE. Il ne
faut pas inverser la réalité. Des Zaïrois en RCA dans l'armée ou comme force
d'appui, c'est le MLPC qui les a introduits et non le RDC ou son président
fondateur. Et il n'a pas seulement introduit les zaïrois mais avant eux des
Tchadiens, des soudanais puis crée les milices en RCA. Avant le régime de la
victoire, en Centrafrique, nous ne connaissons pas l'existence des milices. Les
étrangers introduits dans les FACA durant les 10 années du pouvoir MLPC, sont
encore là, on les connaît. Mais toi, tu seras incapable de me citer un seul
Zaïrois devenu FACA ayant servi entre 1981 et 1993 ou servant encore à ce jour.
Les lignes qui suivent t'édifieront, je l'espère.
- de 1993 à 2003 :
MLPC
1. on a créé le CNRI
(police politique) ;
2. on a créé la
FORSDIR ;
3. on a créé l'USP
;
4. on a créé les
milices Balawas, Karakos et Sarawis
sur des bases ethniques pour s'en prendre à d'autres centrafricains.
Elles étaient les ancêtres des Antibalakas ;
5. on a créé la
Société centrafricaine de protection et de surveillance (SCPS) avec 1500
employés mais en réalité une force d'appui à la sécurité présidentielle
;
6. on a pris un sujet
Tchadien, Martin Koumta Madji aka Abdulaye Miskine’ on lui a donné les moyens
matériels et financiers avec 350
hommes et on l'a bombardé Général de Brigade alors que l'individu ne sait même
pas écrire son nom. Les grades Haram, ce n'est pas la Séléka qui l'a inventé, un
président démocratiquement élu l'avait déjà fait ;
7. on a introduit des
forces irrégulières en RCA : les Codos venus du Tchad et les Banyamulenges, une
rébellion de l'Ex Zaïre opérant dans la région de l'équateur
;
8. on a introduit des
sujets certifiés Tchadiens dans les FACA ;
9. on a inversé le
pôle ethno-régional de l'armée du Sud-Est vers le
Nord-Ouest.
-de 2003 à 2013 :
KNK
1. on a introduit les
mercenaires Tchadiens ;
2. on a « clanisé »
les marchés de fournitures et d'approvisionnement des FACA
;
3. on a civilisé
l'armée et fortement « gbayatisée » ;
4. on a sous-traité la
sécurité d'une partie du territoire aux Ougandais ;
5. on a remis pendant
presque dix années, les services de renseignements aux Tchadiens
;
6. on a sous-traité la
sécurité présidentielle et celle des institutions aux Tchadiens et aux
Sud-africains ;
7. on a créé une
nouvelle division dans l'armée : celle du repli tactique.
Norbert Toina a dit: «
de l'ethnicisation des pans entiers de l'administration et du monopole par une
seule ethnie de la direction des offices publics et sociétés d’État selon un
rapport sur les événements de Kembé, où des paisibles citoyens centrafricains
furent tués, pour avoir trouvé sur la terre de leurs ancêtres, des pierres
précieuses à portée des mains d’où le nom "Bada a assa", ils furent exécutés à
bout portant, par un corps expéditionnaire de la Garde Présidentielle venu
spécialement de Bangui; »
CBM réponse : OUI,
mille fois OUI que de nombreux cadres Yakoma et Sango ont participé à la gestion
de la RCA durant les douze années du régime d'André Kolingba. OUI et ce n'est
pas moi, Clément De Boutet-M'bamba, Yakoma comme l'autre qui dirait le
contraire. Encore une absurdité à laquelle je n'associerai jamais mon nom. Mais
vois-tu, ces cadres Yakoma et Sango, n'étaient les seuls avec Kolingba.
Pêle-mêle, je peux te citer pour le gouvernement avant le coup d'état
radiophonique de mars 1982 : « BOZIZE, MBAÏKOUA, MOKALO, NGANAFE, OUEDANE,
YAMBALA , SALLE , GAMBOR, GUIPI, ALLAM, NGAÏNDIRO, MBANGUI, BANGUI ,GAMBI,
DOKOSSI, YANGONGO, GOMBADI, MARBOUA, MBITIKON , NDOUGOU, WANGAO, LAPOT, NADO,
DJIMASSI ».
Et après le coup
d'état à la faveur de l'entrée des civils en 1985 où ¾ des responsables du pays
étaient des civils : « WILIBIRO SAKO, AKPEKABOU, PADOUNDJI YADJOUA, GONIFEÏ
NGAÏBONANOU, BAGAYOMBO, KPOKA, BINGABA, NGOUPANDE, GOYEMIDE, SAMI MACKFOY, KITE,
TENE KOEZOUA, MBITIKON, SEOULIAT, TEYA, MAPOUKA, LOMBILO, BENGUE, KETE, GBEZIRA
BRIA, YAMALE, ASSAS MBILO, BOUNANDELE KOUMBA, NDITIFEÏ BOYSEMBE , WENEZOUI ,
EREPE,ABDOUL, DASYLVA NZENGUE et
Tony, TITO, COSSI HOUDEGBE, FRANK,
TCHOMBEGO, GOMINA PAMPALI, SAMBA PANZA, TEGUEDERE, ROLLAND, NANA, MBIOKA,
NIMAGA, DOKOUNA,MBOSSO, AMAKPIO , FEÏKOUMO, ENDJIGBOMA, NDJAPOU EMILE et
JUSTIN,NGUEREKATA, GAZAMBETTI, DEDE »
On peut continuer au
niveau des hauts postes de responsabilité de l'état et des sociétés et offices
publics : « DOTE BADEKARA, KOMBO NAGUEMO , NAKOMBO, MINOT , ENDJINGBOMA ,
MAGRONDJI , NGAÏNDIRO, BIZOT,
NGANAFEI, FEGRAME , FINOURA , MALEBINGUI , LEMBAKOUALI , Hetman El
ROOSALEM , SAMBA , ZOUMADROU ,
NGOUALEPA, BEASSEM , DOKO ,
SOKAMBI , DESSANDE , SAMBO ,WANFIO , BEHOUROU , OUAHIMO , BAO , VIDAKOUA , MAGONZI ,NDAYEN ,
REGONESSA , MANDABA BORNOU
,GOAMBALET , POTOLO NGBANGADIMBO, PAPENIA, MALENZAPA
»
Vois-tu, il faut bien
relire la bible de GUERET et consulter les archives de la fonction publique pour
avoir une cartographie ethnique de la haute administration centrafricaine entre
1981 et 1993. La bible de GUERET n'est pas un outil de travail administratif ou
juridique. C'est un document politique, il faut le prendre comme tel. Je sais
que tu n'as pas toutes les informations sur celui-ci, alors, sont excusés, tes
égarements sur le sujet.
Mr TOINA, bien
qu'étant originaire de Brasov en Roumanie, je suis de par mon père et mon
grand-père, de Kembé. Je peux donc te confirmer qu'un corps expéditionnaire s'y
est rendu en novembre
FANTASMEZ, FANTASMEZ,
il en restera toujours quelque chose. Tu en es la preuve
vivante.
-1993 à 2003 :
MLPC
1. on a inversé le
pôle ethno-régional du pouvoir vers le Nord-Ouest ;
2. on a théorisé le
concept savaniers et riverains ;
3. Bangui fut divisé
en nord et sud ;
4. on a nommé un
beau-frère sorti des rangs des FACA à la faveur des élections de 1993 où il
était candidat, Chef d'état-major...cela s'appelle du népotisme. C'était un
certain Yangouvonda ;
5. on a confondu
certaines personnes à qui la loi pouvaient reprocher quelques délits à leur
groupe ethnique ;
6. on a poussé
l'ethnicisme à son paroxysme avec le Président, le Premier Ministre, le
Président de l'Assemblée Nationale et le 1er Vice-Président de l'Assemblée
Nationale tous issus de la même ethnie et de la même ville. Les quatre premières
personnalités du pays, de la même ethnie, de la même ville, dans un pays avec
plus de 60 ethnies et 10.000 villages.
-2003 à 2013 :
KNK
1. on a « familiarisé
» la gestion du pays ;
2. on a « clanisé »
les institutions ;
3. on a « villageoisé
» l'autorité de l'état.
Norbert Toina a dit: «
la nomination d'un pécheur-magicien, comme Ministre de la république et son
exécution dans des conditions rocambolesque par un élément de la GP, dont on
connaît les commanditaires qui sont l'entourage immédiat du Président et surtout
la nomination à deux reprises au Ministère des mines (Diamant) d'un sujet
benino-canadien, ami personnel du Président (unique dans la République) en tant
que porte serviette des sacs de diamant du Président, ainsi avec son statut les
trafics illicites étaient officialisés pour le compte de qui ?( pas la RCA),
...»
CBM réponse : Pourquoi
André Kolingba avait nommé Messieurs KOWADA et HOUDEGBE, je n'ai jamais eu
l'opportunité de lui poser cette question. Avaient-ils rempli leurs missions? Je
ne suis pas en mesure de répondre à cette question. Est-ce que je connais les
personnes et les mobiles de l'assassinat de Mr Kowada, je te réponds par la
négative. Mais comme tu sembles en savoir davantage que moi et qu'il s'agit de
meurtre, donc imprescriptible, qu'attends-tu pour dénoncer les commanditaires ou
d'intenter une action en justice comme citoyen soucieux du respect des lois ?
C'est beau de pérorer derrière son clavier que l'on sait ci ou ça. C'est encore
mieux lorsqu'on permet à la majorité d’accéder à cette vérité détenue.
Encore une
contre-vérité, Mr TOINA. Un étranger ministre ou Kotazo, cela date depuis
l'époque de Boganda. Tu ne le sais pas, eh ben, prends ton crayon.
René Guerillot,
ministre des affaires administratives du 14 mai 1957 au 01 juillet 1957 et
Ministre des affaires économiques jusqu'au 6 décembre 1958 au sein du
gouvernement dont Boganda était le Président. C'était un français, c'était un
moundjou pas un oubanguien.
Mieux encore, il y a
Jeanne Viale, une métis Franco-congolaise originaire d’Ouesso que Boganda
imposera comme sénatrice pour le compte de l'Oubangui-Chari. Elle décédera en
1956.
Le propre avocat Parisien de Boganda, Mr Hector Joseph
Riviérez, un guyanais décédé en mai 2003 dans la capitale française, fut aussi
présenté par Boganda le 18 mai 1952 sur la liste du MESAN et élu Sénateur de
l'Oubangui-Chari. Le 13 mai 1957, il devient président de l'Assemblée
constituante et législative provisoire l'équivalent de Nguendet, c'est à dire le
premier président de l'Assemblée Nationale de Centrafrique et en juin 1963,
Dacko le nomme 1er président de la Cour suprême de la RCA indépendante.
Clément Hassen, un
métis Tchadien, ami de Dacko depuis les bancs de l'école à Brazzaville, marié à
une Oubanguienne et qui sera avec Jacques SERRE (Un français, Secrétaire Général
de la Présidence sous les 2 Dacko), son principal collaborateur. Vois-tu, les
étrangers Ministres en RCA, cela remonte à la fondation même de la République,
il n'est pas l’œuvre de Kolingba et encore moins celle du
RDC.
- 1993 à 2003 :
MLPC
1. on a nommé un
ouvrier électricien qui était en train de changer des ampoules à l'université de
Bangui, Ministre de l'Intérieur ;
2. on a pris un
illettré Tchadien qui ne savait même pas écrire son nom et on l'a bombardé
Général de Brigade....Abdoulaye Miskine ;
3. on a donné le bac à
des gens qui n'avaient jamais mis pied dans un centre d'examen...ou qui
débarquait de la province...il paraît même que la liste des admis était arrêtée au « siège »
;
4. on avait un
Président qui, en violation de la constitution qui lui interdisait d'autres
fonctions, cumulait les titres de PDG dans le bois, la distribution générale, le
diamant, etc. ;
5. on a fait du beau
frère Togolais, Mr René Koffi Bodombossou, le nouveau porteur de mallettes et on
lui a donné pour des cacahuètes ; les sociétés en RCA du Groupe HESNAULT :
SODIPHAC, SONOCRAF, SODEXAFRIC dont l'immeuble Bangui 2000.
- 2003 à 2013 :
KNK
1. on a bombardé
officiers supérieurs de l'armée, des gens qui savaient à peine diriger 10 hommes
;
2. on a nommé un
Pakistanais Vice-ministre des affaires étrangères et fait de lui, le principal
conseiller du Président. Il s'appelle SAIFEE DURBAR ;
3. On a nommé des
dizaines de moyen-orientaux conseillers ou ministres
résidents.
Norbert Toina a dit: «
y compris la GP organisée par la Direction Générales des Services d'Espionnage
français (DGSE) sous le contrôle du Colonel MANSION, le "ROI de Centrafrique",
»
CBM réponse : Pour la
petite histoire. Le 03 mars 1982, Yangouvonda fait une déclaration radiophonique
qualifiée de coup d’État. À tort ou à raison, Patassé est désigné comme le
principal instigateur. Ce dernier cherche à se réfugier à l’Ambassade de France
mais il est arrêté au niveau de Bangui-Chimie par un sous-officier des FACA, Mr
Yékoua Kette (il est encore en vie et peut confirmer ce que je dis) et ses
éléments. Interrogé sur la conduite à tenir, le Président Kolingba ordonne de
laisser Patassé rejoindre l'ambassade. C'est le Colonel Mantion himself qui
encadrera le futur exilé vers l'ambassade de France,
- 1993 à 2003 :
MLPC
1. on a eu Paul
Barril
2. on a eu
Albatros
3. on a eu Bemba et
ses bambins enflammés
- 2003 – 2013 :
KNK
1. on a eu les
libérateurs tchadiens qui ont fait le coup d'état le 15 mars
2003
2. on a eu les
protecteurs Tchadiens et
3. on a eu les
protecteurs Sud-Africains ;
Conclusion : en
définitive, Mr TOINA, les prochaines pages de l'histoire de la RCA seront
écrites par toi, moi, nous. C'est dans ce sens-là que j'ai écrit le billet «
CENTRAFRICAIN(E) S, SASSOU N'EST PAS NOTRE « DIEU », objet de ta réaction. Pour
que l'on soit en mesure d'être les acteurs et non les sujets de ces pages, il
faut se départir de cette facilité que nous avons à corrompre l'histoire et de
voir la réalité sous un seul prisme, celui de nos intérêts particuliers. Je n'ai
à aucun moment dit que la VIE était belle à l'époque où le Rassemblement
Démocratique Centrafricain, était aux affaires. Je n'y étais pas, j'avais 16 ans
au moment du changement d'octobre 1993 et mon père n'a jamais été ministre entre
1981 et 1993. Je peux donc parler du RDC et de son bilan en toute liberté. Le
droit d'inventaire, je l'ai déjà fait à la fois en interne comme document et
outil de travail et en externe comme réflexion. Je te renvoie à mes publications
entre 2002 et 2003.
Oui, les faits sont
têtus et tel que partiellement exposés, ils indiquent que vivre dans la RCA de
2014 est pire que la RCA de 1992 puisque tous ceux (MLPC-KNK-SELEKA) qui nous
ont succédé, se sont méticuleusement appliqués à faire pire que nous. Tu
remarqueras qu'au RDC, on ne cherche jamais de prétexte pour rejeter la faute de
nos limites et bilans sur une autre personne, un autre parti ou collectif
politique, un pays ou un Président étranger ? Alors qu'ils existent. Non, nous
assumons nos échecs et tirons les leçons nécessaires pour mieux préparer
l'avenir. Ce n'est hélas pas le cas de certains qui après s'être installés dans
la logique du complot permanent, ont rapidement trouvé des prétextes et des
excuses à leurs échecs allant même
jusqu'à se rejeter mutuellement les fautes entre eux.
Bref,
Le MLPC n'est pas un
problème.
Le RDC n'est pas un
problème.
Le KNK n'est pas un
problème.
Le MESAN n'est un
problème.
Ce sont les hommes et
les femmes qui y sont, qui sont les problèmes. Des hommes et des femmes qui à un
moment, se sont servis de ces familles politiques pour commettre un attentat
contre les droits du prochain. Ils
le furent hier, ils pourront l'être demain si aucune modification profonde des
méthodes d’engagement, de projection et d'action politique n'intervient. C'est
le sens de mon engagement au RDC depuis 2004 et en politique depuis 1996. c'est
le sens de mon positionnement contre des élections dans un pays
fictif.
Il serait temps que tu assumes le tien,
ce n'est pas une honte d'avoir une préférence politique, de le dire et de
l'assumer.
Clément De
Boutet-M'bamba
PS : l'alibi des déchets toxiques est un clin d’œil qui me laisse indifférent, car il ne constitue pas l'unique fantasme absent de ton post.