Réaction à la tribune de Patrick Issapa intitulée "Qui est digne de
porter la couronne que la jeunesse veut façonner ? (5ème partie)". Par Henri Paul Akibata Kette
Depuis la série des analyses initiée par vos soins, toute mon attention s’est portée sur la pertinence des écrits et autres attraits des potentiels présidentiables. Avant de me verser dans ce débat, permettez-moi quelques détours.
Dans ce dernier post, vous vous auto-congratulez sur la pertinence de vos articles en ces termes, je cite : « Evidemment, le novateur est généralement un être incompris de tous ceux qui l’entourent […] ». Non cher compatriote. Permettez-moi de ne voir aucune innovation dans votre semblant de recherche afin de présenter quelques compatriotes capables d’apporter du mieux sous les cieux de ce pays habitué à des nuages sombres sans discontinuité.
Je suis de ceux qui pensent qu’il est prématuré de parler des élections en Centrafrique. Ceci se tient en quelques raisons non exhaustives que l’avenir nous apportera des éléments très bientôt. En attendant, j’ai quelques points d’ancrage :
① Des crimes innommables se passent sous les cieux nationaux. Ils sont perpétrés sur les personnes qui sont appelées à voter. Les électeurs potentiels subissent des atrocités sans précédent, vivant dans la précarité totale. Ceci sans une once d’attention des présidentiables confinés à Bangui ou errant à travers les capitales étrangères, cherchant à s’attacher les services et les soins d’une personnalité ou d’une autre. D’ailleurs, la question de l’élaboration du fichier électoral arrivera en son temps, n’est-ce pas ? Quid de la campagne présidentielle. Non, il y a la MISCA et la France. Comme toujours. Et comme toujours, nous pleurerons…
② Un président, une fois élu, doit s’appuyer sur l’armée nationale censée obéir en tout point à son chef suprême. Or, sous nos yeux, il y a mission d’un certain nombre d’officiers généraux et officiers supérieurs de l’armée Soudanaise ne formant qu’une certaine frange des éléments se proclamant des FACA. Quelle sera l’attitude de celle-ci à l’égard de celui portant la couronne de la jeunesse ?
Malgré ces faits irréfutables, comment avoir la prétention d’aller aux élections ? Vous me citerez que la communauté internationale a décidé de ces élections. Et donc nous ne pouvons qu’y aller sans nous poser des questions en amont, combien cruciales, tenant lieu de garantie à la fiabilité de ces futures élections. Surtout de notre prise en mains après les consultations électorales… Tout cela n’est point envisagé, balayé d’un revers de mains. Pour cause d’être novateur.
Revenons à cette tribune où vous venez de mettre en avant la prise en compte du repère géopolitique centrafricain. Lequel ? Car vous conviendrez avec moi que la géopolitique se rattache toujours à un Etat ou groupes d’Etats bien précis. Et lorsque, précisément pour un Etat, nous savons que la RCA ne remplit plus les conditions nécessaires et suffisantes pour être considérée comme un Etat, sauf pour les aveugles et autres personnes atteintes de déni de réalité…
Pour ne pas terminer mais ouvrir le débat autrement, la géopolitique est encore estimée sous l’angle de la géographie politique prenant rigoureusement en compte des idéologies relatives à des territoires définis dans l’espace et dans le temps. Nous, avez-vous présenté, les idéologies sous-tendant les prétendues candidatures des uns et des autres ?
A l’exception du MLPC qui s’est affilé à l’International Socialiste et que les pratiques réelles et voire le programme (s’il en existe) se révèlent aux antipodes du socialisme, quel candidat a déjà décliné son programme et l’a inscrit dans une idéologie précise ?
Cher compatriote, sans rechigner je me permets de vous dire que votre analyse a tout de superficiel. Vous vous basez soit sur le passé des uns (d’ailleurs insuffisant en termes de résultats), soit sur quelques détails sans rien de tangible pour les autres, et pour le reste sur les diplômes que les uns et les autres auraient obtenu. Ce dont que je ne récuse guère. Mais nous conviendrons aisément que la politique est une question de pertinence de vision et d’amour des siens (appeler autrement Patriotisme). D’ailleurs, sous d’autres cieux des moins diplômés se sont révélés meilleurs politiciens que les diplômés.
Conseil, cher compatriote, on ne saute jamais au-dessus de son ombre. Cependant en Centrafrique, c’est ce que nous avons toujours fait. Et votre série d’analyses en est la parfaite illustration. Par les exactions exécrables subies, la nature nous appelle à prendre le temps de la réflexion. Pas une réflexion parcellaire, partisane. Mais celle capable de faire émerger du nouveau, que les uns et les autres apprécieront, à l’opposé d’une autocongratulation comme ce fût le cas avec les différents « accidentés » de la nature et leurs différents griots qui se sont succédé au pouvoir.
Au-delà des hommes qui viennent et s’en vont comme moi et n’importe quel Centrafricain, seule la survie et la pérennité de mon pays compte. Eclairez la population, c’est bien. Être objectif en tenant compte des différents nobles serait noble. Ne pas le faire, alors que nous avons la capacité, est une tentative lourde de conséquences. L’ignorance n’est point une question de capacité mais celle de ne pouvoir avoir les informations ou éléments précis pour décider et faire. Alors sortons (tous ceux qui peuvent) ce peuple d’ignorance en lui donnant les bons outils en ne sautant guère les étapes mais s’y conformant avec rigueur et intelligence.
Singuila Mingui [Texte reçu le 10 novembre 2013]
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Document en référence de la réaction faite par Henri Paul Akibata Kette :
QUI
EST DIGNE DE PORTER LA COURONNE QUE LA JEUNESSE VEUT FACONNER ? (5ème
Partie),
par
Patrick Issapa (7 novembre 2013)
Lorsque nous avions lancé la
publication de cette série d’article, certains compatriotes nous ont traité de
fou ou d’insensible. Ils ont pensé qu’il était prématuré de parler des
présidentiables dans un contexte où la situation sécuritaire laissait à désirer.
Nous apprécions leur attitude car cela fait la beauté de notre démocratie. La
contradiction dans les débats, selon les règles de l’art, fera de notre
démocratie un instrument de développement. Evidemment, le novateur est
généralement un être incompris de tous ceux qui l’entourent, car il sort souvent
de l’ordinaire et brise parfois la tradition. Mais au fur et à mesure que nous
évoluons dans le repère géopolitique Centrafricain, les idées se précisent et
beaucoup se rendent comptent que la question des futures élections
présidentielles est une priorité de la transition, car elle constituera son
apothéose. A cet effet, le peuple Centrafricain qui détient la souveraineté doit
être suffisamment informé, éclairé et conscientisé sur le choix démocratique de
son futur président. Il faut admettre que la mauvaise gouvernance, œuvre des
mauvais dirigeants que nous avions élus est la racine du problème Centrafricain.
GANDI affirme : « L’ignorance est une mauvaise graine que les tyrans cultivent
parmi leurs sujets mais qu’aucune démocratie ne peut se permettre parmi ses
citoyens ». Au moment où les crises militaro-politiques récurrentes en
Centrafrique ont atteints leurs paroxysmes et marquent en même temps un
tournants à 180 degré dans les relations entre le peuple et les princes, les
leaders qui sont capables d’apporter des solutions novatrices aux problèmes de
notre pays, doivent être valorisés et présentés de manière attrayantes au
peuple. Dans ce travail très délicat, nous n’excluons personnes mais nous
laissons la latitude à nos lecteurs d’apprécier. Avant de vous présenter
d’autres personnalités qui pourraient se greffer à la liste des probables
candidats aux futures élections présidentielles, il ya lieu de faire un bref
rappel synoptique de vos réactions afin de fixer vos
idées.
A- Candidats très appréciés et jugés dignes de porter la
couronne
- Charles Armel
DOUBANE
- Henri-Marie
DONDRA
- Marie Reine HASSEN
B- Candidats
critiqués et jugés indignes
- Emile Gros NAKOMBO,
principalement pour son appartenance au RDC
- Anicet
Georges DOLOGUELE
- Gaston MANDATA
NGUEREKATA
C- Candidats très critiqués et jugés très
indignes
- Martin
ZINGUELE
- Jean Jacques
DEMAFOUTH
- Fidèle
NGOUANDJIKA
Pour cette nouvelle parution, nous avons bien voulu rentrer dans la
tanière de l’ancienne majorité présidentielle où les baobabs, pour des raisons
de sécurité se sont enfermés dans une boîte magique à silence, à l’exception de
l’intrépide Cyriaque GONDA. Mais qui est-il ?
Ancien Ministre D’Etat à la communication et porte parole de
l’ancienne majorité présidentielle, Cyriaque GONDA, considéré comme le moteur de
la « machine BOZIZE » à cause de son niveau d’instruction, a souvent entretenu
une relation fluctue avec son patron jusqu’à son départ du gouvernement.
Président du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN), ce dernier
continue d’influencer la vie politique de son pays après la chute de François,
et semble se positionner dans la droite ligne pouvant apporter un souffle
nouveau à notre pays. Mais pourra-t-il tirer leçon des erreurs du passé ? Quel
projet pourra-t-il présenter aux Centrafricains ? Sera-t-il soutenu par
l’ensemble des partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle ? De
toute vraisemblance, le KNK subit actuellement le phénomène de transhumance
politique où les fidèles continuent faire leurs valises. De plus, le parti est
divisé entre ceux qui continuent d’obéir aux ordres du général et ceux qui
pensent qu’il faut agir en démocrate.
Peut-être assisterons nous au scénario où KNK et PNCN présenterons,
chacun de son côté un candidat. Dans ce cas de figure, il faut prendre aussi
prendre en compte les intentions du « fils de Benzambé » qui n’a pas encore fini
de ruminer sa cuisante défaite. En tout état de cause, il y aura un candidat ou
plusieurs candidats qui sortira (ont) de l’ancienne majorité
présidentielle.
Cependant, au sein d’un autre ancien parti au pouvoir, le
Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), des rumeurs persistants font
croire l’existence d’un combat de gladiateurs entre ceux qui pensent que M.
NAKOMBO est le candidat le mieux placé pour défendre les couleurs du parti et
ceux qui pensent qu’il faut promouvoir le tribalisme en soutenant la candidature
de M. Désiré NZANGA KOLINGBA, fils du défunt président André KOLINGBA. Nous nous
interrogeons donc, un parti ruiné par des dissensions internes pourra-t-il faire
quelque chose de bon pour le pays ? En tan qu’observateurs des phénomènes
électoraux, nous pensons qu’un parti qui fait la promotion du tribalisme porte
en lui les gênes de l’échec.
En effet, il va falloir exhiber les traits de caractères des
probables candidats, leurs compétences afin que le peuple ne se retrouve pas
dans les tourbillons de choix. Choisir un candidat, c’est choisir un programme
et un profil psychologique. Il ne faut pas surtout perdre de vu l’objectif de
notre lutte : Les suffrages populaires ne doivent pas porter au pouvoir un homme
qui abusera de son pouvoir pour maintenir le peuple dans les cavernes de la
misère et de la mauvaise gouvernance. Rompons avec les vielles manières de faire
la politique et tournons nous vers une démocratie qui fera de notre pays, un
pays émergent à l’horizon 2025. « BIANI, I KOUE ILINGBI
».
Donatien Patrick ISSAPA