Rendre à César ce qui est à César ou
de la duplicité à la cupidité : tengo ye ti haramo ayeke nzoni
pepe.
Si sur la route,
chacun restait dans son couloir tout en observant les règles de la conduite, il
y aurait moins d’accidents, les cas mortels seraient évités. Les maux qui
agitent la République Centrafricaine ont des causes profondes. L’une d’entre
elles relève du mental, de l’idée que l’on se fait de son semblable, et de la
perte de la notion du fruit de travail, du partage, de la dignité, de la paix.
Le droit à la vie, les indicateurs du maintien sont sans importance pour des
esprits tournés vers la loi de la jungle où chaque convive s’invite autour du
gâteau pour en repartir vainqueur.
Les auteurs
persuadés d’être dans tous les cas de figure de la mêlée saints et saufs vont
être en définitive charriés avec leurs proies, les innocents. L’effet boomrang
est imparable. Mais faudrait-il faire le diagnostic, rechercher la racine du mal
qui bloque le cerveau poussant à l’autodestruction. Le propos n’est pas de se
polariser sur la « question de l’Autre ».
Entre le
ministère céleste qui tend à sauver l’âme et le ministère terrestre qui a ses
propres règles, un choix impérieux s’impose. Rendre à César ce qui est à César,
respect à la vie, respect au droit. Autrement dit, une confusion au risque fatal
est inévitable.
En son temps, le
père fondateur de la République Centrafricaine, Barthélémy Boganda, a su
trancher la question.
Je me remémore
d’un enseignement reçu il y a bien longtemps : Prier pour les autorités
(terrestres) mais ne soyons pas leurs complices. La cogérance dans les affaires
ici le bas monde revient à partager les inconduites et à répondre au même degré
devant la justice. Si l’on n’y prend pas garde, la symbiose entre les citoyens
risquerait de se désagréger et provoquer ou rallumer la guerre des clans, la
guerre des religions. La cupidité et la duplicité ont un prix ; en
conséquence, nulle personne n’en sortirait sans laisser des plumes ou des
écailles.
La devise de la
République Centrafricaine prend tout son sens : Unité Dignité Travail. A
contrario, l’oisif et "zo tî goigôï" refuse de prendre des risques, de se servir
de ses cinq sens, des connaissances que le Créateur lui à insufflées, attend les
bras croisés la manne tombée du Ciel, ou alors il cherche à voler, à détourner,
à corrompre afin d’assouvir ses désirs et besoins.
Pour
réflexion :
"On ne demande
pas à un loup qui a faim de veiller sur le troupeau de
moutons."
"Une racine qui
sort de terre, ne retourne plus dans le sol".
Victor
Bissengué (11 mai
2013)