DE FERGUSSON A CHARLESTON
L’histoire
tragique des relations brutales entre policiers blancs et populations noires vient de faire une nouvelle
victime. A quand la fin de ces tragédies ?
Pendant un banal contrôle de la circulation à Charleston ( Caroline du
Nord ), un flic blanc, Michaël Slager vide son chargeur de huit coups sur un
homme noir de cinquante ans et le tue . L’homme noir, Walter Scott est atteint
par six balles sur huit. Après quoi, le policier marche calmement jusqu’à sa
victime, non pas pour appeler les secours mais pour lui passer des menottes dans
le dos . C’est ainsi que Walter Scott est mort menotté pour une banale histoire
catadioptre ou de feu rouge défectueux !
Avant la diffusion de la vidéo, le policier a affirmé avec aplomb que
Walter Scott l’avait agressé et s’était emparé de son Taser. Le policier Michaël
Slager raisonne exactement comme son collègue Darren Wilson de Fergusson
(Missouri) l’assassin de Michaël Brown. Est-ce à dire qu’en Amérique, on forme
les policiers à l’identique pour tuer d’abord les noirs et mentir ensuite avec
le même pauvre argumentaire ?
Equiper chaque policier d’une mini caméra ne nous paraît pas une panacée
quand on sait avec quelle facilité on peut trafiquer ces images. La police
américaine doit en priorité remettre en cause ses pratiques qui consistent à
chasser d’autres Américains comme du gibier pour se consacrer enfin à la
protection de TOUS les Américains sans exception. En fait, c’est une police
pleinement républicaine, respectueuse des droits et des libertés qu’il faut aux
Américains et non ces sheriffs armés jusqu’aux dents qui ont tout dans les
muscles et rien dans la tête pour arrêter la longue série noire qui remonte aux
racines de la violente histoire de ce pays.
Ce qui vient de se passer en Caroline du Nord est la suite logique du
meurtre de Fergusson qui est un précédent fâcheux car l’assassin Darren Wilson a
été purement et simplement acquitté soi disant pour manque de preuves !
Toutefois, un espoir
demeure : le meurtrier de Caroline du Nord est arrêté grâce à la vidéo qui
l’a confondu. Alors, j’ai envie de dire : noirs américains, amis des
libertés et démocrates sincères, munissez-vous de vos téléphones, caméras et
autres tablettes pour qu’enfin ces meurtres en série ne restent pas impunis.
« Quelque
soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra » comme disent nos amis
congolais.
David
KOULAYOM-MASSEYO. (13 avril 2015)