DECLARATION
sur la situation en
République Centrafricaine
Des
évènements tragiques viennent de
secouer du 25 au 31 octobre 2002 la ville de Bangui et principalement ses
quartiers Nord, jetant à nouveau le désarroi au sein de
Ces
malheureux évènements qui sont loin de prendre fin, résultent d’une accumulation
des crises à répétition non résolues ou superficiellement résolues:
mutineries militaires de 1996-1997, blocage politique suite aux élections législatives et
présidentielle de 1998-1999, long
conflit social du dernier trimestre 2000, coup d’Etat manqué du 28 mai
2001, l’affaire BOZIZE de novembre 2001, le tout couronné par une crise
économique sans précédent avec plusieurs années d’arriérés de salaires dans la
fonction publique.
Aujourd’hui,
le Président PATASSE, plus isolé que jamais, ne doit la survie de son régime qu’aux forces
extérieures et mercenaires notamment les forces spéciales d’Abdoulaye Miskine et
surtout les bandits de grands chemins du MLC du chef rebelle Jean-Pierre Bemba
qui en ce moment tuent, violent, et
pillent impunément dans les quartiers Nord de la capitale
centrafricaine.
Le
Président PATASSE, en choisissant de faire appel à cette horde de brigands au
mépris des accords de défense existant entre le Centrafrique et
Face
à cette situation et fort du constat d’échec des solutions extérieures à nos
problèmes, nonobstant la crise de confiance et le non respect des engagements
qui caractérisent nos dirigeants et nous avec,
il nous appartient dès à présent, fils et
filles de Centrafrique, de trouver
des voies nationales de sortie de crise, afin d’éviter la
« somalisation » à terme de notre cher et bel édifice
commun.
En clair, à l’instar d’autres voix qui se
sont déjà prononcées sur ce drame, je propose l’organisation dans un bref délai
d’un dialogue inter-Centrafricain sans exclusive.
Cette
occasion destinée à exorciser nos maux et réaffirmer notre volonté de vivre
ensemble dans un Centrafrique uni, devra nous permettre enfin de nous parler
sans tabous, ni hypocrisie.
Les
conclusions de différentes assises tenues depuis le PMC de juin 1996 au
séminaire sur la bonne gouvernance en passant par les Accords de Bangui et les
différents états généraux : jeunesse, éducation, défense, économie…mais
jamais été appliquées à ce jour, pourraient servir de documents de
référence.
Devront
être également pris en compte:
La
question de l’unité nationale, la sécurité intérieure et extérieure de notre
pays, le retour dans la dignité des exilés civils et
militaires ;
L’Etat
de droit avec en toile de fond la révision ou le toilettage de la constitution
pour donner de véritables pouvoirs au Premier Ministre tout en déchargeant le
Président de
La
question du retrait des troupes non conventionnelles (mercenaires de tous
bords) ;
Les
arriérés de salaire: Quelles solutions ?
L’école
et la santé (politique de lutte contre la pandémie du
sida)
La
justice et les droits de l’homme ;
La
relance économique et la bonne gouvernance…
C’est
la raison pour laquelle tout en reconnaissant qu’à un moment donné de l’histoire
de notre pays, je n’ai pas assumé correctement ma part de devoir en tant que
membre du gouvernement et aujourd’hui de Parlementaire en
exil,
En
cette qualité et de citoyen
centrafricain,
J’en
appelle respectueusement au Président de
J’invite
tous mes compatriotes de l’intérieur comme de la diaspora, politiques,
militaires, société civile, femmes, jeunes à se mobiliser par toutes les voies
et actions pacifiques en vue d’obtenir ce rendez-vous capital pour la survie de
Je
prie
La
survie de
A
Paris le 02/11/02
Charles-Armel
DOUBANE,
Commandeur du Mérite
Centrafricain,
Commandeur dans l’Ordre de
Ancien
Ministre,
Député de
Zémio
Nota
bene : Ce document a été diffusé en 2002 mais reste d’actualité en
2013.