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en Centrafrique :
La cour constitutionnelle dit le droit !
Le 1er décembre 1958, Barthélemy Boganda proclame la République. Le Centrafrique se substitue à l'ancien territoire français de l'Oubangui-Chari. Pour ce soixante-deuxième anniversaire, le pays est un État décomposé.
A l'heure du bilan, rien de beau, rien de vrai. Alors, la Cour constitutionnelle s'échine à élaguer la généalogie touffue des candidatures aux prochaines élections législatives et présidentielles du 27 décembre 2020.
1 – Les spéculateurs tentent de solder ce qui reste du pays.
Parmi les invalidés aux élections législatives – ils sont 78 sur 1507 candidats – certains se tournent vers les pays voisins, médiateurs de la crise centrafricaine pour réclamer leur réintégration. Ils invoquent les dispositions de l'accord de Khartoum, signé le 6 février 2019, qui les invitent à s'organiser en partis politiques. Pourtant, ils sont restés sourds jusqu'alors. La même opportunité leur avait été offerte en 2014 par le chef de l 'État de la transition politique, Mme Catherine Samba-Panza, en vain. Ils ont toujours préféré le langage des armes.
Rattrapés par la réalité des articles 28 et 29 de la constitution du 31 mars 2016, ils crient au loup et s'adressent désormais aux souverains étrangers pour garantir leur rente de situation. Ils démontrent de la sorte leur absence d'esprit patriotique et leur mépris de l'intérêt général et des institutions de la République. Ils se comportent en viles spéculateurs de leurs ambitions propres.
2 – La guillotine du droit écarte les usurpateurs.
Poursuivant son œuvre de salubrité publique, la Cour constitutionnelle s'est attaquée ce jeudi 3 décembre à l'épineux dossier des candidatures aux élections présidentielles. Parmi les 22 prétendants, dont beaucoup auraient dû s'abstenir de leur propre chef, figurent quelques cas empoisonnés.
Dieu merci, au lieu de choisir le déshonneur de l'inclusivité pour écarter les risques de guerre, au motif d'abréger les souffrances du peuple, la Cour constitutionnelle a fait le choix de dire le droit, rien que le droit. Elle fait le choix de l'honneur et rompt avec l'esprit servile qui prévalait jusqu'ici en Centrafrique, et un peu partout en Afrique. Cinq candidatures, et non des moindres, sont ainsi invalidées en relation avec les dispositions des articles 103 et 104 du code électoral, ainsi qu'aux dispositions de l'article 36 de la constitution. Ils ont voulu usurper le droit de concourir, à tort (1).
La Cour leur rend service, en leur évitant la guillotine d'un peuple qu'ils ont longtemps abusé.
Par cette décision, la présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Danièle Darlan, rend hommage à tous les juristes centrafricains qui l'ont élue à cette noble charge.
Il reste cependant 17 concurrents rescapés, dont certains sont lestés d'un lourd passé et d'autres arborent la légèreté d'une sculpture du peintre colombien Fernando Botero (2). Qu'importe ! Ils passeront sous les fourches caudines des électeurs, lesquels n'auront qu'une seule règle en tête : au premier tour, on élimine !
Paris, le 03 décembre 2020
Prosper
INDO
Économiste,
Consultant
international.
1- Les invalidés sont : MM Jean-Michel Mandaba, Bertrand Balli-Kemba, Freddy Mickael Guele-Goungassoua-Ada-Kioka, François Bozizé Yangouvonda et Armel Ningatoloum-Sayo.
2- Parmi les 17 rescapés figurent : les gestionnaires du don angolais évaporé, le destinataire du chèque de 20 000 000 $ offerts par l’ambassade du Soudan au CNT, les bénéficiaires de certificats médicaux de complaisance, etc.