POUR SAUVER UN
PEUPLE
Même dans leurs rêves les plus
fous, les Séléka n’ont jamais imaginé la divine surprise qui vient de leur tomber sur la tête , eux qui
étaient proprement éjectés du
pouvoir après dix mois d’une
gestion calamiteuse qui les disqualifiait à jamais . Seulement comme le disait
Winston Churchill, Touadéra et son mentor Bozizé avaient hier le choix entre le
déshonneur et la guerre . Ils n’ont rien fait et aujourd’hui Touadéra a le déshonneur ET la guerre
. La RCA ne mérite pas cela .
I . Une situation
ubuesque
Avez-vous remarqué la table du
conseil des ministres du gouvernement Ngrébada 2 ? On se croirait à un
sommet international . Le Président
Touadéra a cru bon de rappeler les règles de la bonne gouvernance à des
ministres qui regardaient leurs chaussures ou ailleurs, déjà perdus dans leurs
calculs mesquins pour piller les maigres ressources de la RCA et tout surpris
d’être assis là . Le discours du Premier Ministre qui a suivi est également
tombé à plat . Dire que le budget du pays allait être transformé en budget de
fonctionnement pour ce gouvernement pléthorique sans oublier les multiples
conseillers du Président dont certains ont rang de ministres d’Etat !
Devant cette situation
extraordinaire où une défaite en rase campagne est présentée comme une victoire,
je me suis pris à rêver que les Centrafricains dans leur immense majorité
allaient descendre dans la rue pour ceux qui sont au pays ; prendre leurs
plumes pour ceux de l’extérieur et éventuellement occuper les ambassades pour
protester vigoureusement contre la cession de leur pays aux apatrides qui
l’occupaient déjà indûment depuis 2013 .
Mais à part le compatriote Prosper
INDO qui comme d’habitude a réagi promptement pour dénoncer ces ministères
morcelés par exemple pour satisfaire l’appétit féroce des saigneurs de guerre,
rien est vraiment venu de la part
de compatriotes si actifs pour des futilités .
Les
rares réactions centrafricaines laconiques sur Facebook ne sont pas à la hauteur
du séisme qui a frappé la terre de nos ancêtres .
On a vendu leur pays et les Centrafricains se taisent et regardent
ailleurs . Qu’espèrent-ils en
définitive ? La paix et la sécurité ? Rien de moins sûr . La
balkanisation ? Elle est actée par décrets confirmant les chefs de guerre
dans leurs fiefs aux ossements centrafricains à peine calcinés .
Cette faillite collective
interpelle d’autant plus que même les partis politiques sont restés muets comme
des carpes devant un gouvernement inclusif qui les a exclus de fait pour faire
la part belle aux hommes armés .
C’est dire leur insignifiance .
II . Ils sont allés
à Canossa
Le Président de la Commission
Africaine, Moussa Faki ( fakir ? ), l’homme de paille du Président tchadien
et le diplomate Ismaïl Chergui ont
joué sur du velours à Khartoum et surtout à Addis Abéba face à une délégation centrafricaine
partie les mains vides, sans vision à part la certitude de son chef de devenir
Premier Ministre à son retour de Khartoum, d’où ce sourire béat de satisfaction
qui l’accompagnait partout . Les
uns et les autres ont passé par profits et pertes les victimes centrafricaines
et les Recommandations du Forum de Bangui qui ont banni l’impunité .
La question est : quels sont
les spécialistes ( juristes, sociologues, historiens, philosophes, psychologues,
géographes, politologues… centrafricains ) consultés ou associés à cette
négociation vitale pour l’avenir de la RCA ?
Au nom de quoi des gens
cooptés sur une base népotique vont-ils se rendre à Canossa pour se couvrir de
honte tout en hypothéquant gravement et durablement l’avenir de notre pays ? La RCA
n’appartient ni à Touadéra, ni à Ngrébada qui ne doivent être vus que comme ses
simples serviteurs . L’échec qui se profile déjà à l’horizon
peut être considéré comme l’échec personnel de Touadéra et sera mis à son volumineux passif
.
De timides réactions nous
parviennent, faisant état du mécontentement des Centrafricains devant l’emploi
des FACA pour monter la garde devant les maisons des nouveaux ministres .
A ce rythme, le gouvernement après
avoir légalisé la rébellion devra parachever son œuvre en organisant le retour
triomphal de Michel Djotodja à Bangui ; ainsi la boucle serait bouclée
. Et pourquoi pas lui remettre purement et simplement
le pouvoir ?
C’est quand la situation
paraît désespérée qu’il faut se réveiller . Peuple centrafricain, tu dois
prendre ton destin en mains pour te sauver toi-même car tu es en danger de mort
. La balle est TOUJOURS dans ton
camp ! Cherche une plateforme
politique avec les associations, la société civile, les militaires , les wali
gara, les Boubanguéré, les paysans, les retraités (maltraités), les
étudiants…pour sauver la RCA d’une catastrophe annoncée . Le slogan doit être
facile à trouver du genre : « Pour sauver la RCA, le patriotisme
suffit » .
Le 31 mars 2019
David KOULAYOM-MASSEYO
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