AU SUJET DE LA MANNE
ATTENDUE DE BRUXELLES, désormais conditionnée et chapeautée !
Par Léon Kidjimalé
Grant
Là, rien d’étonnant
!
L'on ne se débarrasse
pas facilement de son passé. Il faut faire la preuve durablement que l'on a
changée. C'est vrai pour l'individu, comme pour une nation à travers ses
dirigeants.
En économie, l'élément
fondamental, c'est la confiance. Elle ne se décrète pas. Mais elle se construit
très patiemment sur une longue durée. Bref elle se mérite
donc.
POUR UNE HAUTE AUTORITÉ
CONTRE LA CORRUPTION ET LES DÉTOURNEMENTS DES DENIERS
PUBLICS
Force est de constater
que sur ce plan, cinq décennies de gouvernance à vue et par improvisation ne
plaident pas en notre faveur. Donc, quand les bandes armées seront mises hors
d'état de nuire, et que le DDRR sera appliquée, il restera à transformer le
rapport au pouvoir et à la gestion de la chose publique.
Cela devrait se
traduire par la mise à l'écart de certains individus ou groupes d’individus,
cause de la méfiance; voire de la défiance qu'ils suscitent par leur présence
dans une équipe dirigeante.
Cela en raison de leur
propension pour la rapine et la cupidité. Autant de marqueurs négatifs par le
sceau des biens mal-acquis, qui défraient les chroniques sur le plan national
et/ou international. En effet ils discréditent la politique de l'état, et
déconsidèrent leur Pays entièrement. Les grandes démocraties ont des
institutions bien structurées et solides, notamment la justice et la presse,
pour se débarrasser des escrocs entrés en politique. Alors que chez nous, ils
sont comme des poissons dans l'eau.
Il viendra un temps où
il va falloir crever l'abcès ou sectionner le membre gangrené, avant que l'on
périsse ! Et instaurer une Haute autorité pour la Vigilance et contre la
Corruption !
Nul n'est irremplaçable
ici-bas. Le plus tôt serait le mieux. Cela doit se faire très rapidement en
cette année 2017: Ne rien remettre aux calendes grecques !
Quant au travail de
fond, pour le changement des mentalités (à savoir que la politique n'est pas un
moyen de s'enrichir. C'est toute notre éducation qu'il va falloir revisiter.
Notre conception de la réussite, depuis l'école primaire ! ), il va falloir du
temps. Il est possible, car le Ghana l'a bien réussi, et de quelle manière
?
L'on peut trouver ces
propos exigeants, voire durs et excessifs. Mais c'est oublier que ce peuple a
trop souffert. Il ne faut donc pas le décevoir par des pratiques du passé.
L'espoir actuellement placé est trop élevé !
Je souhaite de tout
cœur que la révolution des mentalités commence avec cette
équipe...
C'est oublier les actes
désespérés que la masse pose, depuis la chute de Bokassa, par l'opération
baptisée " grâce à Dacko". Elle consiste à raser jusqu'aux fondations des
demeures de notables riches ou rapidement enrichis par la
politique.
Pour ma part, j'ai
toujours regretté et déploré ces procédés. Ce sont des patrimoines qui sont
ainsi rayés, d’autant plus que les excès ne manquent pas…
Mais, il faut mettre
ces actes en perspective avec le désespoir qui en est la cause. Avec ce que ce
Pays et sa population ont vécu depuis, et particulièrement ces trois dernières
années, si l'on ne prend garde, une véritable insurrection populaire risquera à
terme d'emporter tout ! Les conséquences risqueront d'être inédites et pires
encore...
GOUVERNER, C'est SAVOIR
PRÉVOIR ET ANTICIPER !
Il faut alors du
courage aux dirigeants actuels pour concevoir une nouvelle manière de gouverne
par la vertu et la justice.
Pour ce faire, admettre
que la culture de corruption n'est pas si loin. Et que ceux qui l'incarnent de
manière ostentatoire, devraient s'en aller et ne plus revenir aux
affaires.
Choisir l'intérêt
général plutôt que les intérêts particuliers de quelques-uns !
Je récuse les actes
expéditifs comme ce fût le cas au Ghana. Mais, il faut du courage et de
l'anticipation pour ne point y aboutir un jour.
J'ose l'espérer, la foi
en Dieu, et l'amour de la justice pour le peuple sont fort bien partagés par
certains que je connais et à qui je conserve mon amitié...
C'est le premier pas
accompli qui donne du chemin à nos pieds !
Ce seront peut-être nos
petits enfants qui commenceront cette lourde et longue tâche. Certainement pas
les anciens dirigeants aux lourdes ardoises qui sont connus de par leur
proximité avec des tyrans corrompus et autres hommes d’affaires véreux... Ou
bien des tyrans eux-mêmes, qui par des prétextes à mourir de rires, brandissent
un torchon, qu'ils osent nommer, sans vergogne, " Mémorandum pour un Dialogue
Inclusif entre vrais Centrafricains " : véritable injure à l’intelligence
des citoyens, car ce refrain est désormais derrière nous, depuis le Forum
National !
L'on aurait compris que la
proximité de l'argent, des pierres précieuses, des lustres, des hôtels luxueux
ou de la grandeur, des attributs du pouvoir et surtout la volonté de se venger
seules, les animent et leur font désirer le glaive qu'octroie le pouvoir
suprême, pour éliminer ceux et celles qu'ils ne portent pas dans leur cœur sec !
Et promouvoir proches parents et affidés. L'avenir du Pays, ils sont loin de le
souhaiter, car dépourvus de toute forme d'abnégation patriotique et humain, tout
simplement.
Cela n'a pas échappé
aux leaders africains, européens et mondiaux à Bruxelles ! J'ai pour ma part,
fait montre d'aucune illusion. J'ai souvent écrit que la remontée sera longue et
pénible. DONC PAS SURPRIS !
Ceux qui le sont, ce
sont ceux qui croyaient que les élections (leur) ont donné un blanc-seing, comme
s'il suffisait de se laver pour changer de peau ou pour changer d'état d'esprit
!
Bref, beaucoup rendront
un grand service à leur Pays, en s'éloignant volontairement, de la chose
publique.
IL est indispensable
d'éduquer la population pour que ses choix électifs soient pris au sérieux !
Oui, la démocratie a un coût, partout dans le monde !
Les dirigeants qui se
relayent au pouvoir, peuvent donc se persuader de leur utilité voire persuader
une grande partie de la population, ignorante de l'art de gouverner, en se
faisant élire peu ou prou, vu les circonstances !
Mais la communauté
internationale accréditée chez nous, ne leur accorde aucune valeur, (et donc
aucun crédit - la preuve, Bruxelles vient de l'illustrer, en faisant gérer les
fonds par une structure internationale) Saurions-nous interpréter ce signifié ?
Cette décision de Bruxelles, par une introspection individuelle et collective ?
Telle est la seule question à se poser ! Notre Pays est resté sous tutelle de
fait, depuis belle lurette !
Il est clair que
Bruxelles redoutait que nos responsables détournent encore cette importante
somme d'argent, pour s'enrichir. Car elle n'a aucune confiance en eux. Comme le
disait le Président Harry TRUMAN : " l'on ne peut pas devenir riche, en étant un
politicien. A moins d'être un escroc ". Que dire d'autres, après cela
?
Politiquement ce sont
des boulets pour le Pays. C’est à cause d'eux que l'on entend souvent cette
phrase honteuse, dans les Ambassades et les Chancelleries étrangères :" Mais
nous savons tous, que les Centrafricains sont incapables de développer leur Pays
!"
LKG
10 janvier 2017