BON VENT (
DEMOCRATIQUE) A LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Un jour après l’investiture du
Président élu , au moment où certains commencent déjà à lui suggérer des noms du
futur locataire de la primature, ce billet a pour ambition d’ inviter mes
compatriotes à considérer d’où nous venons pour envisager où nous voulons aller
. C’est un préalable pour faire de notre pays, une république sans perdants ni gagnants
.
UNE AUTRE STRUCTURE POUR LES
FUTURES ELECTIONS
Tout le monde se
rappelle que c’est la mauvaise élection de Bozizé par un machin cornaqué par un
chauffeur qui a plongé notre pays dans les affres de la guerre
…
Charger un ANE,
même au féminin d’organiser des élections cruciales pour l’avenir de la RCA est
déjà une gageure . Seuls des naïfs peuvent s’étonner aujourd’hui de la gestion
rocambolesque et inattendue de l’ANE , surtout pourrie par la tête cf démission
du vice Président et du Président .
Par définition, un âne fait des âneries !
Comme il n’est jamais bon de
critiquer pour critiquer, je propose dès maintenant de confier la gestion des
futures élections au département de géographie de l’Université de Bangui . Je
n’y vois que des avantages : les étudiants et leurs professeurs sont déjà
rompus à l’exercice, ce qui évitera de dilapider des sommes énormes pour
recruter par népotisme, clientélisme, voire régionalisme des hommes et des
femmes illettrés, incapables de remplir des procès verbaux . En contrepartie, le
département de géographie serait doté de moyens roulants et d’outils modernes (
ordinateurs connectés, imprimantes,
etc) qui profiteraient à toute l’Université après les élections . Le pécule
généreusement distribué aux assesseurs défaillants reviendrait aux étudiants pour palier
aux maigres bourses et financer leurs études . Bien sûr, le travail réalisé par les étudiants sera
livré à une institution ( pourvu qu’elle ne s’appelle pas l’ANE ! ) formée
des représentants des partis politiques ou plateformes politiques avant la
publication des résultats . Ainsi, serons-nous définitivement débarrassés de
tous ces organismes budgétivores, inféodés au pouvoir en place , inefficaces et
aux noms fantaisistes . Il faut battre le fer quand il est chaud .
LA BETISE JUSQU’AU
BOUT
Décidément, la
Présidente de la Transition centrafricaine n’est pas une démocrate et encore
moins une politique ! Si elle se taisait, elle bénéficierait du doute .
Mais elle ne sait pas se taire et son offensive devant les étudiants américains
et à travers les médias commence à lasser sérieusement . Ses références
constantes aux présidents français sont consternantes, inappropriées et
franchement ridicules . Si les présidents français usent et abusent de
népotisme, en quoi cela grandit-il
une centrafricaine qui les imite ? La vertu peut être centrafricaine
…D’autre part, cette femme qui manque vraiment de modestie et d’humilité ose
affirmer que si elle a nommé sa fille ambassadrice à Malabo, c’est parce que
cette dernière « a fait sciences politiques » et cerise sur le gâteau
« elle parle espagnol » . Savez-vous Madame combien de Centrafricains
ont également fait sciences politiques et combien pratiquent de langues
étrangères diverses et variées sans être nommés ambassadeurs ?
Rassurez-vous, Madame, ce qu’un gouvernement de circonstances a fait, un
gouvernement bénéficiant de l’onction populaire peut le défaire . Tout est
question de volonté politique . D’ailleurs c’est moi qui parle de votre
gouvernement : ce mot a disparu de votre discours largement dominé par
« MOI, JE » . Puis-je vous
suggérer « collaborateurs »
chers à un des présidents français que vous aimez tant citer ?
Dans ce fatras verbal récurrent semé par
CSP , nous retiendrons qu’elle se dit « disponible pour la justice » .
L’impunité doit être bannie en RCA
. Alors vivement les audits pour faire enfin la lumière sur une gestion
scabreuse de la chose publique qui ne nous a apporté ni la paix, ni la sécurité
et encore moins la réconciliation .
Quant aux fauteurs de
troubles du genre Issène Abdoulaye et ses sbires du K5, il a promis de se rendre
aux autorités légales . Il doit le faire après cette investiture, sinon il
faudra aller le chercher. Les autres hommes armés disséminés à travers le pays
doivent se laisser désarmer pour permettre à la RCA de relever l’énorme défi qui
l’attend . Attendre d’un pays exsangue des subsides conséquentes pour déposer les armes reviendrait à poignarder à nouveau la RCA
dans le dos . Drôle de patriotisme qui doit se monnayer.
Enfin, je
ne peux passer sous silence ce que je perçois sourdement comme un encouragement
à former un gouvernement d’union nationale en RCA . Si nous voulons pérenniser
la démocratie, il faut une opposition forte en face du gouvernement . Dire le
contraire aux Centrafricains serait les prendre pour des enfants .
C’est aux Centrafricains et
à eux seuls qu’il reviendra de forger patiemment les outils de leur future
gouvernance . Non pas par arrogance ou par suffisance, mais par ce constat
simple et réaliste que CHAQUE PEUPLE A SON GENIE PROPRE ET QUE LA BALLE EST
TOUJOURS DANS LE CAMP DU PEUPLE CENTRAFRICAIN .
Aussi, je
souhaite un bon vent démocratique au peuple centrafricain pour des lendemains
qui chantent.
David KOULAYOM-MASSEYO
Le
31 Mars 2016.