DE L’EMBARGO SUR LES ARMES EN CENTRAFRIQUE

 

    Usant et abusant de son faux nez ( l’ONU), la France a imposé un embargo inique aux forces armées centrafricaines ( FACA) à un moment crucial où la RCA était menacée dans son existence même par des bandes armées venues de l’extérieur . La raison ? Un obscur règlement de comptes entre FACA …

    Mais à y regarder de plus près, ce désarmement de l’armée nationale correspond à un « deal » secret entre la France, les Séléka et leurs commanditaires sur le dos du peuple centrafricain pour mieux le dominer, l’exploiter et le démembrer . Le fameux « diviser pour régner » . C’est sous cet angle qu’il convient d’analyser l’échec patent de la mission Sangaris et le surplace de la Minusca qui ont plongé notre pays dans une crise sans précédent .

    N’est-ce pas cette politique ambigüe de la France, faite de mépris et d’atermoiements qui a laissé sauter le verrou de Damara à l’entrée des Séléka alors que quelques quatre cent cinquante soldats français stationnaient à une centaine de kilomètres à Boali ? L’alors ministre des affaires étrangères Laurent Fabius d’annoncer un génocide en gestation en Centrafrique avant d’abandonner le dossier centrafricain à son collègue de la défense .

    N’est-ce pas de Bangui que le président français François Hollande a annoncé le retrait de la mission Sangaris ? Ce que j’ai qualifié à l’époque d’un appel du pied pour une reprise des hostilités …

    N’est-ce pas la France et l’EUTM  RCA qui forment au ralenti nos futures FACA ? 1300 soldats seulement dans un pays à feu et à sang après quatre ans de guerre ? Pour nous, la mort de chaque Centrafricain compte . Et qu’on nous fiche la paix avec la fameuse théorie de « guerre de basse intensité » qui sévit en Centrafrique ! Les propos de François Mitterrand se vérifient : «on a toujours beaucoup de courage pour supporter la douleur des autres » …

    N’est-ce pas la France qui a exfiltré les mercenaires de la  Séléka de Bangui avec armes et bagages pour les sanctuariser à Kaga Bandoro, Bambari, Bria …pour le malheur des populations rurales ?

    Enfin, à qui va-t-on faire croire que les fondamentalistes djihadistes que l’on combat ici sont différents de ceux de là-bas ?

    Cette politique de Gribouille à la française exaspère non seulement les Centrafricains mais également le Président Poutine qui a décidé de suppléer aux besoins des FACA . Du coup, Poutine est devenu plus populaire dans les rues de Bangui et à travers le pays que Macron  .

C’est alors que l’état-major, les hommes politiques français sont sortis de leur léthargie pour parler « d’un marché réservé » en RCA oubliant que la nature a horreur du vide et qu’un Poutine auréolé de ses succès en Syrie ne peut rater une telle aubaine en se plaçant dans ce pays idéalement situé au cœur de l’Afrique avec ses énormes potentialités .

 

     Maintenant, il s’agit de tenir bon sans optimisme béat ni naïveté aucune . Le choix de partenaires pour libérer un pays meurtri est un acte de souveraineté par excellence et la RCA peut se permettre le luxe de déplaire . Après tout, c’est en sortant du giron français après le génocide que le Rwanda a véritablement amorcé un développement national . A bon entendeur, salut !

 

 

                                           Le 21 Décembre 2017

                                           David KOULAYOM-MASSEEYO.