DES ACCORDS DE KHARTOUM

 

       Ayant déjà écrit ici même sur l’inutilité d’un autre sommet sur le Centrafrique, je ne peux que me répéter ou me contredire (Seignebos) . Le sommet s’est finalement tenu non pas à Addis Abéba mais à Khartoum ; mais les acteurs étaient sensiblement les mêmes plus les Russes et la très forte délégation centrafricaine dont on se demande si elle est partie faire la claque ou des selfies avec les tueurs du peuple centrafricains !

        On attendra de lire les cent quatre ( 104 ) pages du document final avant de se prononcer sur le fond . Dores et déjà, on peut pointer les ambiguïtés qui ont accompagné le sommet et qui n’ont jamais été levées :

-Aucun moyen coercitif n’est prévu pour contraindre les récalcitrants.  Connaissant la mauvaise foi des rebelles ( taqqiya oblige) d’une part et d’autre part sachant que leur seule force réside dans les armes, on se demande pourquoi ce silence coupable . Ce point est lourd de conséquences .

-Le Président élu Touadéra est mis sur un même pied d’égalité avec des rebelles sans foi ni loi qui ne représentent que leurs intérêts dans un pays qu’ils ont mis en coupe réglée ! Le précédent ivoirien avec les accords de Marcoussis imposant Guillaume Soro comme Premier Ministre du Président élu Gbagbo ne nous a rien appris . Quand l’histoire se répète, elle se répète tragiquement .

-Un flou entoure la question capitale de l’impunité rejetée par tous les Centrafricains cf Forum de Bangui . Là aussi, nous jugerons sur pièce . Rien ne vaut la paix, mais nous ne l’achèterons pas à n’importe quel prix non plus .

-Le Soudan, pays hôte, qui a trouvé là une occasion en or pour redorer le blason de son Président El Béchir qui traîne un mandat d’arrêt international  et une situation sociale tendue, a-t-il pris au moins l’engagement de ne plus armer les séditieux centrafricains ? 

        Le peuple centrafricain martyrisé, soumis à tous les tourments, exilé, animalisé …sera un juge exigeant et intraitable après ce huitième sommet consacré à son pays . Nous l’espérons . VIVEMENT .

 

                                Le 6 Février 2019

                                David KOULAYOM-MASSEYO .