IMPRESSIONS DE BANGUI - IV. LA DEUXIEME PHASE OU LE PLAN B DES SELEKA

Usant de la « Taqiyya » ( ruse ) comme tout bon djihadiste qui se respecte, les ex-Séléka ont laissé croire qu’ils n’attendaient que la fin des élections pour déposer les armes . Seuls des naïfs peuvent croire ces prédateurs sans foi ni loi qui considèrent toute la RCA comme un butin de guerre et non comme une terre à mettre en valeur . Les récentes tueries de Bangui, Bambari, Kouango, Koui, Ndomété, Kaga-Bandoro venant s’ajouter à d’autres tueries commises depuis ce jour funeste où ces hommes ont foulé le sol sacré de nos ancêtres, démontrent à satiété leur volonté de domination et d’exploitation . Tout le reste n’est que de la mauvaise littérature .

 

IV . LA DEUXIEME PHASE OU LE PLAN B DES SELEKA

 

Si les ex-Séléka étaient des démocrates, ils auraient transformé leur mouvement en parti politique pour participer aux élections générales en Centrafrique . Mais ce conglomérat nébuleux d’hypocrites et de mercenaires, recrutés à l’étranger et envoyés en Centrafrique a une mission bien déterminée à accomplir : empêcher le bon fonctionnement du pays en occupant ses centres névralgiques, ses nœuds de communications, en pillant et surtout en tuant indistinctement pour faire peur à la plus grande masse .

Le paradoxe est que ces assassinats, ces meurtres d’innocents se commettent quotidiennement sous le regard ( complice ? ) des douze mille hommes déployés en RCA par l’ONU sans oublier les fameux Sangaris  (1) !

Dans leur jargon, la guerre en Centrafrique est qualifiée de « guerre de basse tension » . Mais pour nous, chaque Centrafricain qui meurt est un Centrafricain de trop !

Que fait la Minusca en RCA ? Désarmer ou partir doit devenir le SLOGAN des Centrafricains face aux troupes de l’ONU .

D’autre part, l’exécutif centrafricain doit cesser sa politique des petits pas, de négociations interminables, de jeux de dupes : on ne négocie pas indéfiniment avec les ennemis de la paix ! La RCA doit se doter des moyens militaires ( Faca, fin de l’embargo ), juridiques ( arrestation des leaders et leurs acolytes ) et administratifs ( douaniers, gendarmes et policiers doivent arraisonner tout colis suspect entrant en RCA ) pour juguler la crise qui paralyse notre patrie . Quelques questions basiques peuvent être posées :

-qui continue à ravitailler les ex-Séléka en armes et munitions ?

-pourquoi cette passivité des troupes de l’ONU qui confine à la connivence et/ou à la complicité ? L’incapacité des troupes onusiennes pour contrôler un petit périmètre comme le kilomètre cinq ( PK5) interpelle gravement …

-enfin pourquoi ces troupes armées jusqu’aux dents, dotées de moyens de communication les plus sophistiqués arrivent-elles toujours en retard sur les lieux où sont commis les forfaits ?

Ceux qui osent encore dire et écrire que la guerre en RCA est confessionnelle sont de triples idiots qui répètent à l’envi une ineptie . Qui a vu des Séléka faire leurs cinq prières quotidiennes ? Si cette guerre est confessionnelle, alors pourquoi c’est le nouveau cardinal centrafricain qui tend la main aux musulmans du kilomètre cinq à ses risques et périls et l’imam Kobyna est-il menacé de mort par ses coreligionnaires ?

La triste vérité est que les mercenaires apatrides qui occupent notre pays sont attirés par les énormes potentialités de cet Eldorado, naguère surnommé la Suisse africaine . Ils sont là pour nos forêts, nos pâturages, nos savanes herbeuses, nos diamants, notre or, notre pétrole, nos cours d’eau …en profitant de la déliquescence de l’Etat . Ce sont des voleurs, des brigands et il faut les traiter comme tels . Ce qui implique qu’il ne faut plus leur ouvrir les portes du palais de la Renaissance qu’ils viennent souiller de leurs mains et pieds maculés du sang centrafricain . Basta !

Pourquoi les ex-Sélékistes ne troqueraient-ils pas leurs engins de mort contre des houes, des socs, des charrues, des tracteurs pour mettre en valeur cette terre (623 000 km2) qui les aimante et qu’ils prétendent aimer ?

 

La capacité de nuisance, la volonté de détruire la RCA ( cf destruction de l’Etat Civil, des écoles et bâtiments publics …) étaient manifestes dès l’entrée des mercenaires dans le pays . D’ailleurs, aux temps jadis, c’est ainsi qu’opéraient les esclavagistes venus du Nord qui ont dépeuplé le nord-est de la RCA . De nos jours, les chevaux et les chameaux sont remplacés par de puissantes quatre roues motrices surmontées de mitrailleuses . Les razzias ( rezzous) d’antan se sont modernisées mais le but reste le même : quand on veut détruire un peuple, on vole sa mémoire . Cette destruction est puissamment soutenue aujourd’hui par le Soudan et surtout le Tchad à qui la France des Droits de l’Homme laisse les mains libres en Centrafrique .

 

1 . Les soldats français de la mission Sangaris sont régulièrement traités de « voleurs de diamants » par les habitants de Bangui lorsqu’ils patrouillent . A quoi eux répondent « voleurs de tôles » . En Centrafrique, le vol n’est pas à la même échelle .

La suite au prochain numéro .

 

Le 14 Octobre 2016

David KOULAYOM-MASSEYO .