LE FOURVOIEMENT DE L’ONU EN CENTRAFRIQUE

 

 

     Primitivement, c’était Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères qui avait évoqué pour la première fois le génocide en Centrafrique.

     Aujourd’hui, Mr Stephen OBRIEN, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires remet le mot génocide sur le tapis en Centrafrique , mais dans une autre perspective sans un mot de compassion pour les Centrafricains agressés sur leur propre territoire par une armée de mercenaires recrutés à l’étranger, formés et envoyés en RCA avec un plan diabolique .

« Alea jacta est » . Le sort en est jeté pour les Centrafricains : l’ONU et ses douze mille soldats ne sont pas là pour vous libérer ! Alors libérez-vous vous-mêmes …

 

     Monsieur Stephen O’Brien est un sujet britanique . Qu’a-t-il pensé de l’homme qui a tué sur Tower Bridge, attaqué l’entrée de Westminster et qui a été purement et simplement abattu par la police anglaise? Et celui qui a roulé en fourgonnette sur un trottoir bondé d’un quartier branché de Londres ?

Pourquoi n’a-t-il pas mis à profit son long voyage de New York et/ou de Genève à Bangui pour prendre connaissance des nombreux rapports et dossiers consacrés à la RCA ? Cela lui aurait évité de tout focaliser sur le seul quartier Tokoyo à Bangassou . Faire un aussi long voyage pour en tirer une conclusion tendancieuse, alors que n’importe quel bébé centrafricain qui vient de naître lui aurait brossé le calvaire vécu par les Centrafricains depuis quatre ans, prouve à suffisance que l’ONU qui est bonne fille, continue de dépenser sans compter pour ses fonctionnaires . Etait-il vraiment nécessaire de faire ce déplacement pour comprendre ce qui prévaut en Centrafrique ? Cet homme, tellement emballé par sa manipulation,  ne se rend même pas compte d’un paradoxe qu’il soulève : les deux mille musulmans menacés de génocide sont protégés dans une église chrétienne !

     La RCA ( France+ Bénélux et non deux fois la France comme le soutient Mr O’Brien) était une terre de paix(On parlait de Suisse africaine), riche de ses Hommes ( bons, humbles travailleurs,  hospitaliers pour leur malheur ), riche de son sol abondamment arrosé et de son sous-sol .

     Même sous les pires dictatures militaires de Bokassa, Kolingba et Bozizé, ce pays n’a jamais touché le fond comme avec l’arrivée de la horde sauvage de la Séléka en 2013 : assassinats de masse, vols, viols, pillages, incendies des villes et villages, destruction de l’Etat Civil, des infrastructures administratives, des écoles, bref de tout ce qui symbolise un Etat . Quel projet machiavélique sous- tendait ces pratiques barbares ? Mr O’Brien peut-il nous expliquer ce qu’implique la seule destruction de l’Etat Civil centrafricain par des apatrides ? 

     Si le génocide est bien « la destruction de tout ou partie d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux », ce qui se passe depuis quatre ans en Centrafrique y ressemble non pas comme le subodore Mr O’Brien, mais bien comme « une destruction d’une partie d’un groupe national » avec la couverture /complicité des troupes de l’ONU qui ne respectent pas les Résolutions de l’ONU, qui exfiltrent et installent les mercenaires djihadistes dans l’arrière-pays  ( 14 préfectures sur 16 occupées ! ), imposent un embargo implacable à nos forces armées,  les forment au ralenti, refusent de les associer à leurs patrouilles alors que les soldats de l’ONU ne comprennent pas les langues nationales centrafricaines … Cela revient en effet à livrer la RCA pieds et poings liés à la Séléka qui continue à recevoir des armes et munitions du Tchad, des deux Soudan et des deux Congo .

     Nous constatons également des oublis fâcheux de Mr le secrétaire adjoint aux affaires humanitaires : pas un mot sur les viols sur les mineurs centrafricains par les soldats de l’ONU, le non-respect des Résolutions de l’ONU, les villes et villages incendiés qu’il a longuement survolés avant d’atteindre Bangassou ! Son plaidoyer aurait plus de « gueule », s’il dénonçait également les commanditaires des souffrances infligées aux Centrafricains ; à tout le moins le premier d’entre eux : Idriss Déby, l’autocrate tchadien qui, non content de mettre le feu en Centrafrique, est en train de plonger son propre pays dans le chaos !    

 

 

     Par ses actes quotidiens, ses prises de position…l’ONU se conduit comme une alliée objective des intégristes en Centrafrique. Sa mission de désarmement des agresseurs se transforme sous nos yeux en mission de protection d’une minorité agressive qui a révélé sa face hideuse aux Centrafricains en soutenant les voleurs de la Séléka .

     Faut-il rappeler à l’ONU en particulier et à l’Occident en général que ce sont les mêmes hommes, avec la même idéologie, les mêmes financements qui vous terrorisent à Paris, Londres, Berlin et récemment Barcelone. Chez vous, en Occident, vous les appelez terroristes, djihadistes, intégristes, ennemis de la liberté …Vous créez même des centres extrêmement onéreux pour les déradicaliser avec les résultats que l’on sait . Pourquoi changez-vous de vocabulaire en RCA ? Comment devons-nous les appeler alors ?

    L’alternative pour l’ONU reste toujours simple en RCA : désarmer ou partir .

 

                                         Le 30 Août 2017

                                         David KOULAYOM-MASSEYO .