Les fruits du hasard gouvernent la République centrafricaine !

 

Nous sommes nombreux, anciens et jeunes compatriotes Centrafricains, à réfléchir, méditer, analyser, disséquer et proposer des solutions dignes à alimenter le « tison ardent » destiné à illuminer le futur de notre pays, la République centrafricaine. Malgré ces bonnes volontés, le pouvoir poursuit inexorablement et inflexiblement sa route vers le précipice, comme aimanté par une force plus grande encore.

 

Ce que Anatole Gbandi présentait comme les six atouts de Touadéra deviennent les boulets du président élu (1), au point de contraindre beaucoup d'entre-nous à la lassitude ou au retrait sur soi, comme dirait Jean-Paul Sartre cité par notre frère – oui, notre frère – Léon Kidjimalé Grant : « Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui » (2).

Comment dire autrement et pleinement le « Zo kwè zo » de Barthélémy Boganda, si longuement célébré par Barthélémy Mandékpouzou-Mondjo, dans sa restitution de la place du fondateur de la République centrafricaine dans notre imaginaire commun (3) ?

 

Nous avons pesté, tempêté, vitupéré voire interpellé, comme Jean-Bosco Péléket, ceux qui avaient quelque légitimité à nous conduire sur le chemin de l'espérance (4), je veux parler du défunt Abel Goumba, peine perdue !

 

La crise perdure, car les alliances de ceux qui y ont intérêt se nouent et se dénouent à un rythme effréné, en suivant l'évolution de leur propre fortune. A la dernière minute, ceux-ci ont porté au pouvoir celui des leurs dont ils n'ont rien à craindre, une sorte de Monsieur Do-Nothing.

 

Sun Tzu dit : « le général qui gagne la guerre a médité, calculé avant de combattre. Le général qui perd une bataille a fait moins de calcul. Donc, beaucoup de stratégie mène à la victoire, peu de stratégie à la défaite : que dire du hasard total ! ».

Voilà pourquoi la machine politique en RCA est enrayée. Ceux qui écrivent, réfléchissent et méditent au grand jour ne sont pas au pouvoir ; y accèdent ceux-là qui, dans le noir de leurs sombres desseins, s'attribuent le mérite des stratèges.

 

Ils ne réussissent pas car ils sont les fruits du hasard !

 

Paris, le 19 février 2017

 

Prosper INDO

Economiste, président du CNR.

 

      (1) – Anatole Gbandi : « Les atouts gagnants de Touadéra, 02 mars 2016 », in Sangonet.com

(2)   – Jean Kidjimalé Grant : « Pensée d'un soir de 31 mars 2016 », in Sangonet.com

(3)   - Barthélémy Mandékouzou-Mondjo : « Politique centrafricaine : de Boganda aux Suivants... Sommes-nous en mode continu ou discontinu ? », 8 mai 2016, in Sangonet.com

(4)   - Jean-Bosco Péléket : « Lettre à Abel Goumba », 28 mai 2003, in Sangonet.com