Lettre ouverte à E. Macron,
Fulgurator.
Monsieur le Président,
Après votre investiture, les institutions de la
République viennent d'être complétées et installées, le gouvernement et
l'Assemblée nationale. La France est désormais en ordre de
marche !
C'est ce qui me pousse à solliciter votre jugement, en
votre qualité de « garant de la fidélité aux traités » (1), sur une
affaire pendante : la situation sécuritaire en République Centrafricaine.
Votre nouveau ministre de l'Europe et des affaires étrangères connaît bien le
dossier. Il l'a géré hier en tant que ministre de la défense, usant de vos
prérogatives de Jupiter Stator.
Aujourd'hui, la crise se poursuit, les massacres
perdurent, alors qu'un cessez-le-feu vient d'être signé entre toutes les
parties, le 20 juin 2017 à Rome, sous les auspices de la communauté catholique
Sant'Egidio.
Monsieur le Président, ce cessez-le-feu doit vivre. Il
doit l'être puisque les groupes armés se sont placés sous le contrôle de la
communauté internationale.
La France doit se porter garante de cet accord en
ordonnant à ses troupes stationnées sur place – ils sont 256 militaires, hors
les instructeurs de la formation – de recueillir l'armement de tous les rebelles
qui veulent être désarmés et garantir leur sécurité, qu'il s'agisse des
anti-Balaka ou des ex-Séléka. Il ne nous appartient pas de fixer les modalités
pratiques de ce désarmement. Dans ce domaine, l'armée française a une expertise
éprouvée et, votre ambassadeur à Bangui, une expérience certaine. Voilà pourquoi
je m'adresse directement à vous.
Je me permets de vous rappeler l'un de vos engagements
de campagne : « l'aide destinée aux populations en situation difficile
doit être préservée, mais nous devons reconsidérer notre soutien aux
gouvernements qui bafouent les droits les plus fondamentaux » (2). Nous y
sommes ! L'action doit venir épauler le verbe.
Il est de votre devoir de voler au secours des
populations civiles meurtries en Centrafrique.
Recevez, Monsieur le Président, mes respectueuses
salutations.
Paris, le 30 juin 2017
Prosper INDO
Économiste.
(1) – Dans la mythologie
romaine, Jupiter préside aux relations internationales ; il est le garant
de la fidélité aux traités c'est-à-dire le protecteur des cités romaines. D'où
sa dénomination, Fulgurator, (le
lanceur de foudre, le foudroyant).
(2) – Interview in Le Monde Afrique du 12 avril 2017.