Politique Centrafricaine :
De Boganda aux Suivants…
Sommes-nous en mode continu ou
discontinu ?
par Barthélemy
MANDEKOUZOU-MONDJO
Avant-propos
- 01.
sur
les sciences et les arts (1750)
- 02.
sur
l'origine et les fondements de
l'inégalité parmi les hommes (1753)
Ce
rapprochement veut indiquer que, parce que je n’en ai pas les moyens, je n’ai et n’aurai pas non plus la
prétention de faire œuvre d’historien.
L’Abbé
Benoît-Basile SIANGO, à propos de son livre : « Barthélemy BOGANDA, premier prêtre
oubanguien, fondateur de la République centrafricaine », a pris les
mêmes précautions :
« (Ce
livre) s’apparente au genre qu’affectionnent les Anciens tel un Plutarque dans
le « De viris illustribus ». C’est plutôt l’évocation d’un personnage
de l’histoire que l’histoire même du personnage… » ‘(1),
J’ai entendu
parler de Boganda et lu des livres écrits sur lui ; je ne l’ai
ni vu ni croisé, ni, à plus forte raison, échangé quelques propos avec
lui …
J’avais
des chances de le rencontrer et de le connaître puisque, jeune prêtre, Boganda eut Bambari comme
premier poste où il exerça son sacerdoce ; mais il faut croire que,
« en ces temps-là » j’étais à peine né ; je n’étais pas encore
bien éveillé et, dans tous les cas, je ne fréquentais la paroisse et les cultes
que par parents interposés.
L’Abbé
Barthélemy Boganda n’en sera pas moins une figure familière pour beaucoup de
personnes qui comme moi ne l’ont jamais rencontré.
J’ai
un souvenir précis de ce matin du 30 mars, le Lundi de Pâques
1959..
L’air triste, Michel Bangué-Tandet s’est
dirigé vers moi pour me dire qu’il avait surpris la conversation de notre
professeur de grec et de latin au petit Séminaire de Mbamou, le Père Leduc,
annonçant à un interlocuteur que l’avion ramenant l’abbé Barthélemy
Boganda de Berbérati à Bangui dans l’après-midi du Dimanche de Pâques est porté
disparu au-dessus de la Lobaye.
Il
a ajouté que le Père Leduc remarquant son émotion, s’est dépêché de le
rassurer :
« Les
recherches sont en cours et rien ne permet de dire que Boganda est
mort »…
Boganda
était bien mort : comme le constatera la délégation conduite sur les lieux
par le Vice-président Abel Goumba. Et les quatre pensionnaires oubanguiens du
petit Séminaire saint Paul de Mbamou (2)
en éprouvèrent le chagrin que l’on ressent lors de la disparition d’un parent et
de tout être cher.
Six
années après, j’ai participé à un des pèlerinages conduits tous les ans, au jour
anniversaire, sur les lieux du crash. Il y était resté des débris éparpillés de
la carlingue ; mais l’herbe folle avait complètement effacé les marquages
au sol censés indiquer les endroits où avaient été recueillis des restes de
corps humains dispersés : à identifier ultérieurement pour
«personnaliser » les cercueils.
Le
corps de Boganda avait-il pu être reconstitué tout à fait ? Je ne pense pas
qu’une réponse satisfaisante ait été apportée à cette question... Et il n’en
fallait pas plus pour proclamer « l’immortalité » de Boganda : il
s’est tout simplement volatilisé comme les illustres Patriarches qui, par la
volonté de Yahvé, ont été « soustraits à la mort et à la décomposition de
leur chair. »
Boganda
n’est pas mort. Il est quelque part, au bagne de Cayenne, par exemple :
victime de la haine et de la vindicte des abominables concessionnaires décidés à
poursuivre leurs sales besognes jusqu’au bout : faire taire les
« gêneurs » et continuer à « raser
gratis ».
Boganda
reviendra : Tout Centrafricain porte cette foi chevillée au
corps…
Mais
que restera-t-il et que retrouvera-t-il de la terre dont apparemment il avait
tracé à la fois le contour et le destin ?
Boganda :
sa vie et sa pensée politique…
La
naissance d’un mythe
Deux
anecdotes que m’a contées mon ami Edouard Fatrane :
1. « La guerre pour Dieu contre monsieur
Dieu »
Pour
son Dieu et le salut de l’âme de ceux qu’il avait reçu mission d’évangéliser,
l’abbé Barthélemy Boganda est entré en guerre avec l’Administrateur de Grimari,
monsieur Dieu. Quand l’ouvrier de l’évangile passe et recommande aux païens de
quitter leurs pratiques anciennes : le culte des idoles, la sorcellerie,
l’anthropophagie, le mariage forcé, la polygamie, l’Administrateur, comme
« l’homme ennemi semant l’ivraie dans le champ où le maître avait mis le
bon grain », lui emboîte le pas et encourage ses administrés à refuser
l’aliénation et à rester fidèles à des us et coutumes qui constituent leur
identité.
Un
cas de l’hostilité de certains administrateurs –quand ce n’était leur
comportement majoritaire- vis-à-vis des missionnaires… jusqu’à l’intervention du
Gouverneur général Félix Eboué pour « calmer le jeu » et faire droit
au rôle des missionnaires comme participant de l’action civilisatrice de la
France.
2.
Prémonition ou vraie alerte ?
Une
alerte sans équivoque serait arrivée ce jour-là de Bambari pour demander que
Barthélemy Boganda fût dissuadé d’effectuer le déplacement de Berbérati
programmé pour le dimanche de Pâques, le 29 mars 1959.
Lui
a-t-on transmis le message ? Le lui a-t-on
caché ?
L’alerte
concernait l’attentat qui lui a coûté la vie ; car il est désormais acquis
que Boganda a été victime d’un attentat. Au dernier moment, quand tous les
passagers avaient embarqué, quelqu’un vint et remit au pilote un colis pour
Bangui…
On
connaît la suite.
J’en
arrive aux « Confidences »
(3)
enthousiastes et très attendrissantes de Monseigneur Joseph Marie NGOUI-AKANDJI
rendant témoignage et hommage à son Maître : car « l’Abbé Barthélemy
Boganda » fut chargé avec le Père Charles Muller d’encadrer l’embryon de
séminaire que Monseigneur Grandin avait ouvert à Saint-Paul des Rapides.
Il
faut imaginer que le Maître et dispensateur très apprécié de leçons de vie a été
lui-même, en son temps, un élève qui a appris et beaucoup retenu de ses propres
maîtres : Mgr Jean-René Calloc’h, qui lui enseigna le français, le latin et
le grec et tous les autres professeurs qui, à la suite, ont fait de lui le
philosophe, le théologien et le « grand orateur » des chaires et
assemblées diverses : ecclésiales et politiques.
Le
Père Carlo Toso, dans « Centrafrique : un siècle d’évangélisation »
(4)
indique que les Missionnaires comptaient dans leur rang, en ces temps-là,
d’authentiques hommes de sciences et de culture : botanistes, ethnologues,
linguistes, géographes. Tous les savoirs et techniques qui pouvaient se révéler
utiles à la réussite de l’œuvre d’évangélisation étaient naturellement intégrés
dans les programmes de la formation des prêtres, des religieux et religieuses.
Et Monseigneur François-Xavier Yombandjé, Président de la Commission pour la Culture, pouvait à juste titre et
avec à-propos dire de Barthélemy Boganda et écrire dans sa préface ou
introduction aux « Confidences…»
:
« Intellectuellement
il a eu une forte formation classique. Bibliste, Théologien, Philosophe, il est
suffisamment outillé pour commencer sa révolution douce. » (5)
Fatale
érudition…
Car
nous voilà tentés d’imaginer l’Abbé Barthélemy Boganda paré pour subir le destin
de ces héros antiques que la colère des dieux condamna à des peines et
souffrances terribles parce qu’ils ont eu l’audace de voler certains de leurs
privilèges pour le bénéfice des humains.
A
l’exemple de Tantale, qui, pour avoir servi aux hommes le nectar réservé aux dieux,
fut puni à mourir de soif. Il fut
plongé dans un ruisseau, dont l’eau s’arrêtait au niveau de son menton. Il n’y pouvait point tremper sa
langue et étancher sa soif.
A
l’exemple de Prométhée attaché sur le Caucase, qui ne pouvait se défendre contre un
aigle qui lui dévorait son foie. Pire : le foie dévoré se régénérait pour
être à nouveau et chaque fois dévoré.
La
faute de Prométhée ? Il a volé et transmis aux humains le feu et les
techniques pour organiser leur existence et la rendre
agréable…
Fatale
érudition …
Un
des mythes autour de Barthélemy Boganda est né, qui voudrait qu’il soit devenu, par ses
connaissances et une érudition immense, l’égal des Blancs et fût à même de leur
disputer, à armes égales, les énormes privilèges qu’ils s’octroyaient dans la
colonie.
Cet
homme est devenu dangereux à leurs yeux parce qu’il en savait trop et était
surtout décidé à leur dire leur vérité.
Et, comme le chante Guy Béart :
« Le
témoin a dit la vérité
Il
doit être exécuté. »
Et
la légende de conclure :
Barthélemy
Boganda périt en effet d’avoir dit leur vérité aux Blancs
Le
climat, dans tous les cas, n’était point –ou pas encore- favorable pour « la révolution
douce » pronostiquée par Monseigneur François-Xavier Yombandjé
(5).
Sauver l’homme
intégral
L’action
missionnaire veut sauver l’homme tout entier : corps et
âme.
« Un
siècle d’évangélisation »
(6)
contant l’histoire de la « création des missions » indique un mode
opératoire toujours le même : le choix du terrain idoine, la construction
de la « maison de Dieu », la construction de la « maison des
missionnaires (prêtres, religieux et religieuses), la construction d’internats
pour les enfants préalablement rachetés, la construction des villages pour les
premiers chrétiens…
« il
faut enfin penser à l’organisation pour faire face aux nécessités d’une famille
en continuelle expansion car on ne pouvait compter que sur les ressources du
pays »
(6).
« Sauver
un Peuple », comme l’exprimera le projet politique de Barthélemy Boganda,
« élu de Dieu » comme
prêtre et « élu des
Centrafricains » en entrant en politique intégrera toutes ces
organisations des Missionnaires que nous pouvons ainsi décliner :
Apprendre
à vivre en paix entre elles à des tribus qui pouvaient avoir des intérêts
divergents et entretenaient en effet entre elles des relations
conflictuelles ;
Apprendre
à la Population la lutte contre la paresse, leur donner à comprendre le sens de
l’effort et la nécessité du travail ;
Apprendre
à la Population à assurer le vivre au quotidien, mais aussi dans la
durée ;
Instaurer
toutes les structures pour le meilleur épanouissement social et humain
souhaitable : santé, école, éducation et formation aux techniques et
métiers.
Une
biographie de Barthélemy Boganda donne ce
témoignage :
« En octobre
1941,
il est affecté à la mission Saint-Joseph de Bambari
avec la charge de christianiser la population banda[]. Il se voit pour cela
confier la jeunesse des écoles et l’action pastorale dans la
subdivision[].
Contrairement à ses supérieurs, pour qui la priorité est le catéchisme, Boganda
conçoit son action religieuse comme inséparable de son action
sociale.
À
Grimari, il prend toute la mesure du rôle départi à l’œuvre éducative[]
Les
résultats sont plutôt concluants :
L'église
est pleine les dimanches et jours de fête,
Une
économie embryonnaire se développe avec les plantations de maniocs
et de bananes,
et des ateliers de fabrication de meubles en rotin
produisent régulièrement »
L’Abbé
Barthélemy Boganda paraît à bonne école : celle du cadre et du modèle
qu’offre l’action des Missionnaires et d’une œuvre à
poursuivre.
J’incline
à penser que ce contexte suffit pour circonscrire l’éclosion et le développement
de sa pensée politique. Sans exclure que sa formation ait pu l’ouvrir, dès cette
période déjà, au catholicisme
social : « un mouvement qui regroupe les hommes qui cherchent à
réconcilier l’Eglise avec l’esprit nouveau, né de la Révolution de 1789» :
comme l’écrit M. Jeannot Christophe GOUGA III :
Ø En
bonne compagnie « avec Villeneuve-Bargemont, auteur dès 1834 d’une Economie politique chrétienne, Ozanam,
qui dispense en 1840 un cours social à
Lyon, Lamennais, qui publie en 1848 un livre intitulé La question du travail, le Belge Huet
qui écrit en 1853 Le règne social du
christianisme, les abbès Naudet, Garnier et Lemire qui fondent à Lille la
revue La Démocratie chrétienne avec
pour programme le rapprochement de l’Eglise et du Peuple. »
(7)
Ø
En
bonne compagnie avec ceux que M. GOUGA III appelle « les Modèles de BOGANDA » qui écrit ceci
lui-même :
« Avec tous les Apôtres de la masse
et de vérité, avec Galilée, l’Abbé de Las Casas, l’Abbé Grégoire, William
Wiberforde, Schœlcher, l’Abbé Lemire et le Christ lui-même, l’Ami et l’Apôtre de
la masse, nous allons aux ennuis de toutes sortes : les calomnies, la
haine, la persécution, la prison et la croix ». (8)
Le
livre de Jeannot Christophe GOUGA III est d’une analyse rigoureuse. J’en retiens
néanmoins que son auteur ne l’a souhaité, ni ne l’a conçu, pour le genre, ni
comme une hagiographie, ni comme une biographie. Dès lors ne risque-t-il pas
d’apparaître comme une simple construction intellectuelle qui n’aurait
d’intérêt que dans la seule vérification formelle du préjugé qui l’a
inspiré ?
J’y
lis pour ma part la démonstration d’une double constance.
Aspirant
au sacerdoce, puis prêtre, Barthélemy Boganda s’est voulu et s’est mis au
service de son Peuple pour la défense des pauvres et des
petits.
Autorisé
par son Evêque et l’Eglise à entrer en politique, Barthélemy Boganda devenu
homme politique n’a pas trahi l’engagement de l’homme de Dieu et est
toujours resté au service de son Peuple, défenseur des
pauvres et des petits, de la veuve et de l’orphelin. L’attestation de la
fidélité à son engagement premier nous est donnée par l’affirmation d’une action
politique calquée sur le « catholicisme social » et
complètement inspirée par lui.
L’attestation
de la fidélité à son engagement premier nous est encore donnée par la
déclaration de Barthélemy Boganda que nous lisons dans les « Confidences » de Monseigneur
Ngoui-Akandji : « Je suis toujours prêtre ».
C’est
ce que disent le rite et les paroles mêmes de la consécration sacerdotale :
« Te voilà prêtre pour toujours comme
le fut Melkisédek, le grand-prêtre »(9) .
Et ceci n’est ni n’a pu être infirmé par la décision de son Evêque de le frapper
de « suspense a
divinis » : interdiction, comme il est indiqué dans le droit
canonique, d’exercer son pouvoir d’ordre, c'est-à-dire
d'administrer les sacrements, de dire la messe et de porter la soutane :
dès lors qu’il eut décidé de prendre femme et de fonder une famille.
Le
Gouverneur Sanmarco a été porteur d’un long Mémoire pour plaider sa cause que
Barthélemy Boganda l’avait chargé de transmettre au Cardinal Eugène Tisserant,
Doyen du Sacré Collège, « venu en Afrique pour instaurer les hiérarchies
locales » (10)
et de passage en Oubangui-Chari sur les terres où était passé son frère,
le Père Charles Tisserant,
missionnaire, botaniste et linguiste reconnu.
Le
Cardinal ne pouvait rien faire pour le couple.
Barthélemy
Boganda savait qu’il n’était, ni ne serait facile de convaincre
« Rome » et faire que les choses changent ; mais il n’en a pas
été, pour autant, un militant pour la cause du mariage des prêtres ; il lui
a suffi de laisser les autorités ecclésiastiques face à leur conscience et leur
appréciation des disciplines romaines.
Le
Gouverneur Louis Sanmarco atteste que Monseigneur Cucherousset lui-même, le
nouvel Evêque de Bangui, en convenait :
« L’application
des disciplines romaines aux nouveaux chrétiens d’Afrique était peu raisonnable
Faire des prêtres et célibataires de gens qui étaient nés et avaient vécu
jusqu’au séminaire dans une ambiance de libre sexualité et la retrouvaient
après, c’était aller au-devant des risques…
Mais
si nous commençons à lâcher, ils deviendront polygames… »
(10)
Et
si nous revenons à la démonstration qui veut présenter Barthélemy Boganda
constant et en tout et toujours fidèle à ses engagements, cette constance ou
fidélité paraît ici mise à mal sur le plan précis où le vœu de chasteté qu’il a
prononcé comme candidat au sacerdoce et qui lie le prêtre pour la vie se trouve
irrémédiablement transgressé.
Notre
héros montre qu’il a, lui aussi, des faiblesses…
Le
modèle n’est donc pas parfait !
Et
il y a fort à parier que Barthélemy Boganda a longtemps traîné, au plus profond
de lui-même, une « mauvaise conscience » : parce que les
critiques et quolibets des missionnaires, pour sûr, ne lui ont pas été
épargnés !
Car
c’est bien un traitement de « banni » qui lui a été réservé en
l’accueillant sur le parvis plutôt qu’à l’intérieur de la Cathédrale Notre-Dame
de Bangui le jour de ses obsèques !
Comme
Alexandre ou César…
A
n’y prendre garde, tout ce qui s’est dit ou ou a été écrit sur Barthélemy Boganda tend à épouser la logique des
mythes sur les fondateurs de dynasties : Alexandre tranchant le nœud
gordien ou César franchissant le Rubicon se sont envolés vers un destin qui ne
peut être que celui des héros et
des surhommes. Mais il n’a jamais été dit que des humains ou des « hommes
ordinaires » aient hérité des héros ou des surhommes !
A
« Napoléon le Grand » a succédé « Napoléon le Petit »,
dépeint comme un pouvoir illégal et illégitime sous la plume satirique de Victor Hugo, défenseur de la République.
En
République Centrafricaine la dynastie des Bobangui - (à supposer que Barthélemy
Boganda en ait eu l’idée et en eût
instauré une !) - ne semble pas avoir intégré Mokinda ni Bérengo. Et
la légitimité d’un pouvoir dont MM. Dacko et Bokassa prétendent avoir hérité en
ligne directe n’est, à aucun moment, démontrée. Aucune preuve de fidélité à une
ligne politique que Barthélemy Boganda aurait tracée : leurs
« performances » respectives sont demeurées désespérément loin des
promesses de sauver le Peuple centrafricain en le sortant de la misère et du
sous-développement.
Sous
la plume de Louis Sanmarco…
« (Mme Boganda) croyait à la mission
de Boganda, à la nécessaire délivrance des opprimés oubanguiens , et participait
elle aussi de la même mission. Et, comme elle était amoureuse,, elle n’imaginait
pas l’accomplissement de la mission de Boganda sans la sienne.. Mais quand il
est mort, elle a pensé longtemps maintenir le flambeau, à l’agacement des
présidents successifs.»
(11)
La
petite histoire raconte qu’elle fut fermement invitée à quitter le Pays… et elle
s’exécuta. « Un euphémisme
pour dire qu’elle fut expulsée », me susurra l’Ambassadeur
Frisat.
Nous
pouvons dire que la magie ou
mayonnaise dynastique n’a pas pris : à supposer que cette recette eût jamais
existé ou fût essayée en Centrafrique.
Bien
symptomatique, en revanche, l’allergie que les Centrafricains affichent en
voyant des noms de « fils de.. » sur des listes de candidats à des
consultations électorales !
Je
me méfie des extrapolations
Celles
que ne rebutent pas certains anachronismes !
L'aumônier des
étudiants péruviens, Gustavo Guttierez, a créé en 1968 l'expression
« Théologie de la libération » et en donne cette
définition :
«La Théologie de la libération dit aux
pauvres que la situation qu'ils vivent actuellement n'est pas voulue par
Dieu ; et que la création d'une société juste et fraternelle est le salut
des êtres humains.. »
Frappante
ressemblance avec les objectifs que Barthélemy Boganda fixe au MESAN ! Mais
de là à proclamer que le MESAN a inspiré la « Théologie de la
Libération » ou que le MESAN, c’est la « Théologie de la
Libération » : le pas a été vite franchi par un grand admirateur de
Barthélemy Boganda.
Le
combat de Barthélemy Boganda contre les affreux concessionnaires gagne en
pertinence à se situer sur son
terrain propre et, à cet égard, particulier : tout entier dans la
dénonciation de la trahison de la France par des gens qui ont pourtant reçu
mission de la représenter dans la colonie et d’y promouvoir les valeurs de la
République : la défense des droits, le respect de la personne humaine, les valeurs de liberté, d’égalité, de
fraternité, de justice et de paix pour tous les citoyens.
Une
variante du combat de Barthélemy Boganda « pour sauver un Peuple » fut
la dénonciation de la trahison de l’Eglise par les Missionnaires qui,
ouvertement, ont conclu un pacte nauséabond avec eux et vivaient en totale
collusion et compromission avec les colons. C’est cette lecture du combat de
Boganda, qui a pu me conduire moi-même à établir un rapprochement tout aussi
hardi avec le combat de Jérôme Savonarole parti en guerre contre la dégradation généralisée des mœurs
dans Florence et vouant aux gémonies les Médicis, la Papauté et une Eglise
catholique totalement corrompue.
Mais
ici comme ailleurs comparaison n’est pas raison ; et la vérité restera
toujours du côté du maintien de chacun et de chaque chose dans sa
singularité.
Boganda
par Boganda…
C’est
un mode d’approche qui a toute ma préférence
Jean
Dominique Pénel a travaillé au recueil et à la présentation des Ecrits et Discours de Barthélemy Boganda
en trois volumes (12).
Le
mode de collecte des écrits et discours : écoute de témoins - qui, pour une
bonne part ont aujourd’hui disparu -
et consultation de ce que peuvent offrir les archives encore disponibles,
autorise à dire, je crois, qu’il
nous est ainsi offert de « découvrir « Boganda par soi-même ».
Même si essayer de décrypter et dégager une pensée politique de Boganda et d’en
déterminer l’impact sur la société centrafricaine peut être une gageure et, en
tout état de cause, une entreprise dont le succès n’est pas garanti a
priori !
Cette
approche demeure un discours sur le discours et il ne faut point exclure qu’elle
fût confrontée aux limites que
signale le Gouverneur Louis Sanmarco : les écrits et discours de Barthélemy
Boganda peuvent se révéler inaudibles et inopérants.
« Entre
moi, loin de mon lieu de naissance, et lui, si loin intellectuellement de la
masse de ses frères, c’est lui qui paraissait le plus exilé. L’usage, sinon
l’abus du latin, renforçait cette apparence… » (13)
Boganda
a été un bon élève : nous en avons été prévenus.
Je
connais cette tradition des meilleurs élèves dans les séminaires : ils ont
tous aimé la classe de rhétorique et ont rêvé d’être Cicéron ou Démosthène, deux
auteurs et deux grands orateurs inscrits au programme des cours de latin et de
grec.
Je
cède à mon tour à la tentation d’imaginer Barthélemy Boganda retrouvant
l’inspiration de Démosthène ou Cicéron,
le ton des Philippiques ou des Catilinaires pour pourfendre la trahison
de la France par les mauvais colons, la trahison de l’Eglise par les mauvais
missionnaires…
Barthélemy
Boganda : c’est d’abord un combat…
Le
combat se déroule sur une arène qui n’est pas si mal nommée quand on dit que
l’Oubangui-Chari est « la plus
délaissée des colonies » (14)
ou
qu’il est « la Cendrillon de
l’Empire » (15).
C’est
l’Afrique Equatoriale Française (AEF), précisent les historiens, que la
Métropole, confrontée à des frais énormes de reconstruction sur son propre sol
«a laissée prendre un retard considérable sur toutes les autres colonies
françaises » (16).
Il
faut croire que l’Oubangui-Chari a subi plus lourdement que les autres
territoires le gel de la gestion directe et le passage à la gérance
sous-traitée.
Le
pays a payé un bien lourd tribut au long règne et au triomphe des sociétés
concessionnaires.
Les
Sociétés concessionnaires
Pour
répondre à la question : « Pourquoi les sociétés
concessionnaires ? »
et
celle complémentaire : « Sociétés concessionnaires : Modes
d’emploi ? »…
J’ai
trouvé fort éclairante la parabole des talents racontée dans l’Evangile de
Matthieu :
« Un
homme, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens.
Il
donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa
capacité, et il partit.
Aussitôt
celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna
cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna
deux autres.
Celui
qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent
de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit
rendre compte.
Celui
qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et
il dit: Seigneur, tu m’as remis cinq talents; voici, j’en ai gagné cinq autres.
Son
maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de
chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.
Celui
qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit: Seigneur, tu m’as
remis deux talents; voici, j’en ai gagné deux autres.
Son
maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de
chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.
Celui
qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais
que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu
n’as pas vanné; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre;
voici, prends ce qui est à toi.
Son
maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne
où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné; il te fallait donc
remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est
à moi avec un intérêt. Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les
dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à
celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le
dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de
dents. » (17)
«…
Après Fachoda, l’Oubangui-Chari ne servait plus à rien. Son intérêt économique
se révélant mince, cette colonie dégoûta les bureaucrates de la rue Oudinot au
point que certains songeaient à s’en débarrasser.. La France ne voulut jamais y
mettre le moindre centime… » (18).
Puis elle décida de garder la colonie, en acceptant en même temps d’en confier
l’exploitation à des compagnies privées.
« L’Administration
déclare « biens de l’Etat » les terres constatées soi-disant vacantes,
même si en réalité elles sont la propriété collective du groupe ethnique qui y
réside et les exploite à sa manière. Puis on les attribue à des sociétés ou
compagnies à qui on accorde pour une durée d’une trentaine d’années « tout
droit de jouissance et d’exploitation agricole, forestière et
industrielle ; seules les
éventuelles richesses minières se trouvent exclues de
l’accord. »
(19)
« Le
cahier des charges de ces Sociétés prévoyait, entre autres choses, la création
d’écoles, de routes, de plantations industrielles, des essais d’élevage. Sauf
quelques plantations de principe, les autres clauses de l’accord demeurèrent
lettre morte, et l’activité des cpncessionnaires se borna presque exclusivement
à l’achat de l’ivoire et du caoutchouc de cueillette. » (20)
Comme
dans la parabole les talents sont distribués avec toute faculté laissée à
chacun de les fructifier. S’agissant des exploitations concédées la modicité du
budget de l’Administration la laissait sans grand moyen pour garantir un
contrôle vraiment efficace. La voie est dès lors ouverte à tous les abus qui
seront, pour partie, sous la plume du Père Joseph Daigre, « les causes de la stagnation
sociale » :
« Nous
étions au cours des années 1914 et suivantes
Les
Noirs reprochaient amèrement aux Blancs :
les
souffrances du portage et de la campagne du caoutchouc,
les
abus des miliciens dans les villages,
l’arbitraire
de l’impôt collectif,
la
fréquence des emprisonnements et amendes,
les
corvées sans fin et souvent inutiles,
le
transfert de travailleurs sur des chantiers très éloignés,
la
maladie du sommeil apportée par nos troupes,
la
réquisition de leurs maigres ressources. »
Il
s’agit bien d’une entreprise tournée vers la recherche de la meilleure rémunération possible du
capital investi par les sociétés concessionnaires, qui visait, par contrecoup à
« déposséder » l’indigène de lui-même et à lui interdire toute quête
d’épanouissement.
Le
bon missionnaire, curieusement, dira que cette organisation participe de
« l’action civilisatrice » par laquelle « les Blancs »
-auxquels il identifie la France sans le moindre état d’âme ni trouble de
conscience- cherchent à sortir l’indigène de l’indolence, de la paresse et de ce
que tout son être renferme de « force d’inertie » : les préjugés
qui, longtemps encore, retarderont sa marche vers
« l’humanisation ».
Il
y a pire : tous ces excès qu’on a appelés –pour se résumer- : « colonialisme blanc », en
passant par le confessionnal de notre « bon missionnaire », seront
complètement « pardonnés » parce qu’il a existé aussi un
« colonialisme noir » :
« L’évolution
actuelle, en multipliant les responsabilités africaines improvisées, semble trop
souvent multiplier les tyrans : chefs de canton « mangeant »
leurs villages, infirmiers des dispensaires vendant le dragenase et les
piqûres ; interprètes vendant leur interprétation en justice ; commis
de l’administration trafiquant de leurs fonctions, catéchistes des missions
exploitant leurs « ouailles »… Petits drames quotidiens dont il est,
semble-t-il, de mauvais ton de faire état. » (21)
Le
combat de Barthélemy Boganda est dès lors circonscrit :
Il
ne faut pas pardonner à si bon compte !
Il
ne faut pas oublier les souffrances qu’on a fait subir au
Peuple !
« C’est très instructif de
surprendre les causeries des anciens à la veillée du soir. Avec quelle amertume,
ils dépeignent aux enfants la servitude à laquelle, au nom de la civilisation,
ils ont été soumis pendant plus d’un siècle et avec quelle force ils inculquent
à leur postérité la méfiance et la haine de l’occupant. La réconciliation se
révèle longue et difficile. Seule une révolution prompte et entière pourra
redresser la situation. Il s’est commis dans l’Oubangui en général, et dans la
Lobaye en particulier, des crimes non seulement contre le Peuple oubanguien
qu’on a assassiné de moitié, mais aussi contre la France, contre la civilisation
et contre l’humanité tout entière. Ces crimes ont dépeuplé l’Afrique pour
longtemps et dégradé pour toujours l’Europe aux yeux des Africains. »
(22)
Et
Barthélemy Boganda, c’est uniquement ce combat
Le
MESAN (Mouvement pour l’Emancipation Sociale de l’Afrique Noire) récapitule à la
fois tous les discours et le combat de Barthélemy. A lire et à entendre comme la
Déclaration de Martin Luther King : « J’ai fait un rêve » (23).
Quand
« au nom de la France et de la Constitution de 1946…, au nom de l’Evangile
et de la tradition chrétienne de la France… » Barthélemy Boganda part en
croisade contre les injustices faites à ses frères, le rapprochement s’impose,
-anachronisme mis à part-, avec ces mots de Martin Luther
King :
« Quand
les architectes de notre République écrivirent les textes magnifiques de la
Constitution et de la Déclaration d’indépendance, ils signèrent un billet à
l’ordre de chaque Américain. C’était la promesse que chacun serait assuré de son
droit inaliénable à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur »
(23)
S’il
y a des « discours qui ont changé le monde » (24),
c’est parce que…
« Au commencement était le Verbe.
Le
Verbe n’a pas cessé de scander la longue marche de l’humanité…
Il
y a des mots qui portent celui qui les prononce et ceux qui les entendent
au-dessus et au-delà d’eux-mêmes.
Il
y a des discours qui changent le cours des événements, le destin d’un pays,
l’histoire du monde, l’âme humaine » (25)
S’il
y a des « discours qui ont changé le monde », c’est parce que
« la rencontre entre un homme, une attente, une sensibilité, un peuple et
une histoire… » (25)
a pu conduire à un contrat et, enfin, à la détermination d’une
politique.
Mais
le discours de Barthélemy Boganda devait encore s’affiner.
Comme
dans la création des concepts il y avait encore à déterminer le contenu ou la
compréhension de la formule « Emancipation Sociale de l’Afrique
Noire ».
Il
y avait ensuite à en déterminer l’extension ; car, chemin faisant, il
semble qu’on a été contraint de réduire la voilure : le champ d’action du
MESAN qui voulait embrasser toute l’Afrique noire, puis les Etats Unis de
l’Afrique latine, ne concernera que le seul territoire de
l’Oubangui-Chari.
L’histoire
s’est accélérée un peu plus encore…
La
France venait à peine de proposer à ses anciennes colonies une Communauté de
destin et voilà que s’annonce le nouveau projet de la marche vers
l’indépendance.
« Français et
Chrétiens » : voilà bien comment Barthélemy Boganda se voyait et
voyait son Peuple. L’Indépendance, qui arrive à la hussarde, ne pouvait être
vécue que comme une déchirure insupportable.
« Boganda
ne mettait pas vraiment d’ardeur à dissiper les équivoques. Ses ignorances et
son peu de goût pour les matières administratives, financières et économiques le
conduisirent à s’en remettre à des personnages sans scrupules, en particulier
Roger Guérillot, qui rendirent un peu plus délicat encore le passage de l’état
colonial à l’indépendance. » (26)
De
Boganda aux Suivants…
Sommes-nous
en mode continu ou discontinu ?
La
mort de Boganda survint donc sans qu’il eût le temps de définir une ligne de
conduite des affaires pour l’avenir. Sans négliger la contribution qu’il apporta
à la rédaction du texte constitutionnel : car « Barthélemy Boganda a
tenu à introduire dans le Préambule de ce texte constitutionnel des grands
principes auxquels il souhaitait que son Pays restât fidèle. » (27)
Abel
Goumba était chargé de l’intérim dès le 30 mars 1959.
Mais
la succession de Barthélemy Boganda lui échappera à l’issue des élections du 5
avril. Le choix définitif s’est porté sur David Dacko plus accommodant pour le
Haut Commissaire Bordier et les Européens de la Chambre de
Commerce.
David
Dacko frappera un grand coup quand il obtint les pleins pouvoirs qu’il a
demandés. Il a achevé le travail amorcé par Barthélemy Boganda lui-même qui,
comme son « alter Ego » congolais, Fulbert Youlou, se méfiait des
nationalismes qui sonnaient comme « socialisme » ou
« communisme »… Il a définitivement écarté et relégué dans
l’opposition -avant de leur ouvrir le chemin pour l’exil- tous ceux qui
pouvaient lui faire de l’ombre : Abel Goumba, Maléombho,
Fatrane…
La
prise de pouvoir du Président Dacko a sonné le retour en force de la Chambre de
commerce et la reprise de service des sociétés
concessionnaires
La
prise de pouvoir du Président Dacko est, à cet égard, plutôt rupture que
continuité avec Barthélemy Boganda qui, par aillurs, n’a pas formalisé un projet
politique.
Et
Bokassa, ultérieurement, n’aura point de repère pour prétendre « se
positionner » dans la continuité de Boganda dont il prétendra, à son tour,
être un neveu.
Le
« Président démocratiquement élu », Ange-Félix Patassé a fait illusion
en créant son « Mouvement de
Libération du Peuple Centrafricain » (MLPC) : un avatar plutôt qu’une
reprise du MESAN et des combats de Barthélemy Boganda.
« L’ex-Premier
ministre de Bokassa, qui pousse jusqu’au mimétisme sa volonté de ressembler à
son mentor, s’entoure d’une bande de courtisans, entre dans le capital des
principales sociétés diamantaires et reprend à son service le négociant libanais
Ali Hijazi, l’homme d’affaires de l’ex-empereur… » (28)
L’accession
et les successions au pouvoir sont donc invariablement des retours des affaires,
trocs et trafics en tous genres. Et cette constance-là ne peut que marquer une
rupture avec ce que tout le monde, non sans cynisme, affiche ou a affiché comme
un modèle à suivre « pour sauver le Peuple centrafricain » :
Boganda et le MESAN.
Barthélemy
MANDEKOUZOU-MONDJO
08
mai 2016
Notes
(1) Appel à tous les anciens séminaristes de Centrafrique en France.
Benoît-Basile SIANGO, Strasbourg le 5 Février 2003. L’Abbé Benoît-Basile a écrit
et publié en 2003 un livre sur « Barthélemy BOGANDA, premier prêtre
oubanguien, fondateur de la République
centrafricaine».
(2)
Quatre
pensionnaires oubanguiens du petit séminaire saint Paul de Mbamou : Charles
BATA (classe de première), Michel Bangué-Tandet, Matthieu Gobanda et Barthélemy
Mandekouzou-Mondjo (classe de seconde).
(3)
Abbé
Barthélemy BOGANDA.
Les
Confidences de Monseigneur Joseph-Marie NGOUI-AKANDJI.
Interview réalisée par l’Abbé Pierre LONG-GNAN. Bangui, Commission Episcopales
pour la Culture
(4) Témoignage de Monseigneur Joseph-Marie Ngoui-Akandji (in Les Confidences…) : « Je vous dirais que non seulement j’ai connu l’Abbé
Barthélemy Boganda, mais qu’il m’a enseigné au pré-séminaire saint Marcel en
1940-1941 ici même à Saint Paul» : p.16
(5) Abbé
Barthélemy BOGANDA.
Les
Confidences de Monseigneur Joseph-Marie NGOUI-AKANDJI.
Interview réalisée par l’Abbé Pierre LONG-GNAN. Bangui, Commission Episcopales
pour la Culture. Préface, p. 5.
(6) « Centrafrique : un siècle
d’évangélisation » par le Père Carlo Toso, OFM Cap,
Bangui, Conférence Episcopale Centrafricaine, 1994.
(7)
Jeannot Christophe GOUGA III : Barthélemy BOGANDA . Sa
pensée et son combat politique.
PUCAC Yaound2, 2013. Lire : Chapitre I : La principale source
d’inspiration de Boganda : la doctrine sociale de l’Eglise. p. 25 et
sv.
(8)
Jeannot Christophe GOUGA III : Barthélemy BOGANDA . Sa
pensée et son combat politique . PUCAC Yaoundé, 2013. Lire Chapitre 3 : Les Modèles de
Boganda : p. 45 et sv… Extrait du Journal « Pour sauver un
Peuple » (1949) :
n° 5 et 6
(9)
Psaume 109 : « Le Seigneur l'a juré dans un
serment irrévocable : Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi
Melkisédek. »
(10) Louis Sanmarco, Le
colonisateur colonisé. Edition Favre. Afrique Biblio
Club, 1983. p.
165.
(11) Louis Sanmarco, ibid.
p. 164
(12) J’en suis ici encore aux trois volumes ronéotés d’Ecrits et Discours
que M. Jean-Dominique Pénel a gracieusement offerts à un collègue
quand nous étions tous les deux professeurs de philosophie dans les Lycées de
Bangui.
Ecrits et Discours :
Volume 1 (1947-1954),
Volume 2 (1955-1957),
Volume 3 et Correspondance (1955-1957).
(13) Louis Sanmarco, Le
colonisateur colonisé. Edition Favre. Afrique Biblio
Club, 1983. p.
167.
(14)
Pierre Kalck, Histoire centrafricaine. Des origines à 1968.
L’Harmattan, 1992. p. 221 et sq.
(15) Jean-Joël Brégeon : Un
rêve d’Afrique. Administrateurs en Oubangui-Chari. La Cendrillon de
l’Empire Denoël, 1998.
(16) Pierre Kalck, ibid. 221
(17) Matthieu 25, 14-30
(18) Jean-Joël Brégeon, ibid. 272
(19) Pierre Saulnier, Le
Centrafrique : Entre mythe et réalité. L’Harmattan,
1997. p. 81-82
(20) P. DAIGRE, CS.Sp., Oubangui-Chari,
Dillen & Cie Editeurs, 1950. p. 162
(21) Pierre Ichac : Le Monde
illustré : 23/10/48. Cité par P. Daigre, op. cit.
p. 159.
(22) Barthélemy Boganda : Pour sauver un Peuple, n° 8, cité dans Pierre Kalck, ibid. 278.
(23) Martin Luther King, « J’ai fait un rêve », Lincoln Mémorial de Washington, 28 août
1963.
(24) « Ces discours qui ont
changé le monde choisis et présentés par Dominique Jamet ». L’Archipel, 2008.
(25) Dominique Jamet, ibid. Avant-propos
(26) Jean-Joël Brégeon, ibid. p.270
(27) Pierre Kalck, ibid. Lire note I de la p.
301
(28) Géraldine Faes/Stephen Smith, Bokassa Ier, Un Empereur français,
Calmann-Lévy, 2000. p. 369.