Réflexion N°202 Un vote plus que soviétique comme au temps sombre des parlements du parti du peuple tout entier.

99,99166666666667% de oui contre 0,009% de non tels sont les résultats des votes des députés sur la déclaration de politique générale du gouvernement Sarandji. Ces députés sortis de nulle part dans ce pays de souffrances après avoir écouté un discours fleuve dont certainement beaucoup n’ont rien compris sauf le singleton qui a voté non, on se demande qui cela pourrait être. Mais avec un peu de travail d’explication le singleton arrivera un jour à convaincre au moins ne serait-ce que trente autres députés à former une petite opposition du jusqu’au boutisme du non pendant la longue législature de tous les soucis.

Après la victoire à plus de 63% des indépendants au premier fauteuil de l’exécutif, le même score à celui du perchoir, hier sur les candidats des partis  politiques autrefois très victorieux, c’est maintenant plus de 99,99% des députés issus des indépendants, des partis politiques et de la société dite civile, qui se rangent comme un seul homme, une seule femme derrière les indépendants, allez-y comprendre quelque chose dans la mentalité des gens dans ce pays ! Est-ce parce que des promesses alléchantes de véhicules 4/4 sont faites en sourdine ? Et pourquoi des parlementaires font des revendications à l’exécutif pour des fournitures de véhicules 4/4 ? Est-ce que chacun connait ses propres termes de référence dans les engagements qu’il prend dans ce pays? Quand on voit la configuration de cette représentation de la nation, il y’a plus de gens issues de la crème intellectuelle et politique du pays des « mal voyants faits Princes », susceptibles d’élever les débats et de dépasser la peur et les contraintes et pressions politiques. Mais non ! Un seul député a dit non ! Mais non à quoi ! Non pourquoi ! Qui a dit non ! En tout cas un seul a peut-être eu raison de voter non. Non, pas pour rejeter ce qui se fait se fera. Mais non, pour montrer qu’après tout et malgré d’énormes difficultés dans ce pays, la déclaration de la politique générale n’avait pas satisfait aux demandes pressantes de tout le monde. Elle n’a pas montré suffisamment les pistes de résolution de ces problèmes pour une sortie durable de la crise sans précédent qu’a connu le pays. Apporter sa caution à un gouvernement c’est accepter globalement les actes qu’on commence à poser bien avant de poser les méthodes. C’est surtout partager la responsabilité du succès ou de l’échec de l’exécution du programme. Même issu d’une majorité on peut soit s’abstenir et au pire voter non. Ce n’est pas un rejet, c’est une mesure rectificative et corrective  qui apporte toujours de la plus-value et non cette position opaque ou on dit oui malgré soi ou pour faire autre chose plus dangereuse en coulisse. En tout cas bravo monsieur le singleton de député qui a voté non ! Mais honte vraiment honte à cette majorité de brebis qu’on conduit  à l’autel du l’opacité, de l’obscurantisme et d’une démocratie sans liberté, de la pensée unique qu’active l’épouvantail des facteurs insécuritaires.

Isaac Benguemalet [11 Juin 2016]