Le
17 Octobre 2016
Il y’a services religieux et services religieux tout comme il y’a services
religieux pour les morts, services religieux des morts, services religieux en
faveur des défunts ou en faveur des morts et services religieux des défunts.
Difficile à comprendre même par le plus versé dans la plus haute science
ésotérique ou des religions de ce monde surtout de la planète en vigoureuse
perte de repères et surtout de vitesse de croisière.
Malgré
tout l’effort du conducteur spirituel, le monde est monde parce que complexe et
difficile d’approche donc de compréhension. Mais il y’a des choses de ce monde
qui marchent depuis que le monde est monde, et le monde humain, le monde animal,
le monde végétal, le monde universel et le monde pluriversel, continuent eux de
tourner à leur rythme sans trop se poser de question. Ceux d’entre ces mondes
qui arrivent à le faire, sont des dieux ou considérés comme tels. Des histoires
de rue, des histoires de monsieur tout le monde, sont là pour édifier qui le
veut ou le souhaite. Le monde agricole et surtout rural en est rempli de ces
anecdotes à dormir debout.
Chez
les éleveurs transhumants, tant que les hommes n’auraient pas disparu de la
terre, le cheptel du bétail de bovins, de baoulés, de ndamas, de zébus, ne
finirait jamais. Entendre par les hommes aussi bien les vivants que les morts.
Que ceux qui ont eu du temps avant la proclamation artificielle de
l’indépendance du pays en perte totale de repère, surtout tous ceux qui
habitaient la petite bourgade de Bouar doivent se rappeler l’histoire de ce
commerçant Portugais, ces premiers usuriers de la belle époque avant les
syro-libanais aujourd’hui. Il excellait dans le commerce de produits frais
notamment de la viande de porc. Les réfrigérateurs de son magasin ne
désemplissaient pas. Et pourtant l’élevage du porcin n’était pas de mise à
Bouar. Tous les soirs ce commerçant, torche magique à la main entourés de ces
agents allaient à la chasse non pas du sanglier espèce proche du porc, non ! Il
s’agit bien de la chasse occulte contre les êtres humains vivants ou morts, une
simple projection de la lumière de la torche, transformait la victime (vivant ou
mort) en porc.
Des
hommes d’église toutes confessions confondues les uns tous les soirs surtout le
1et le 2 novembre, journées des saints ou des morts, pour non pas rendre un
souvenir mérité aux défunts mais beaucoup plus s’emparer des forces des esprits
pour des activités éphémères de ce bas monde. Alors des prêtres sortent les
nuits bougie et vivres de toute sorte dans les paniers se rendent au cimetière
pour les offrir aux hommes de l’au-delà. D’autres prêtres attendent le service
du jour pour convier les âmes d’outre-tombe à l’autel de grâce afin de les
détenir captifs pour leurs travaux domestiques ou champêtres. Tout comme le font
d’ailleurs les spécialistes du « Ngbin » ou du « kimbouazine » entendre les
envoûteurs d’âmes des défunts. C’est pourquoi, tant que le pouvoir politique
restera loin des journées de deuil en faveur des décédés, pour telle ou telle
cause, les éternels journées des drapeaux en berne qui n’arrivent ni à effacer
les douleurs ou à réparer dans le fond les problèmes, le pays s’en porterait que
mieux. Car au lieu d’encenser les criminels avec les larmes de crocodiles ou des
journées de prières au contenus parfois vide, il vaut mieux laisser les acteurs
attitrés se saisir du problème et le résoudre avec les mêmes armes bien sûr sans
outrepasser la mesure. Car laisser la violence faire son lit, c’est donner
l’occasion aux violents de toute sorte de toujours penser que la voix du salut
éternel est bien dans la loi du talion. Et ce n’est pas avec des concessions
qu’on étouffe la violence, au contraire on la couve.
Le
contrecoup à la violence reste l’intransigeance sur les moyens vigoureux à
mettre en place pour la riposte. Ni les pleurs, ni les services religieux aux
morts ni les services en faveur des défunts ne parviendront à résoudre
durablement le problème de violence qui a sa racine lointaine dans le cœur de
certains groupes d’hommes, ce, depuis des générations. Le processus de
rectification de tout ce comportement doit utiliser les moyens à la hauteur des
actes posés, au lieu de lésiner.