UN ETRANGE
REGIME
Un régime politique qui laisse
massacrer sa jeunesse n’a pas d’avenir . Museler l’opposition démocratique n’est
pas une solution à la crise centrafricaine . Menacer cette opposition ou la
dénigrer est encore pire .
I . Le cas
Touadéra
Le Président élu des
Centrafricains , présenté hier comme un KNK honteux serait-il devenu, au sommet
de l’Etat, aujourd’hui, un Séléka
honteux également ?
En réalité, qui est cet homme sans
affect, sans réaction devant les massacres répétés de son peuple, de ses
électeurs et de ses semblables ?
On le dit chrétien et même
le pilier de son église . Qu’a-t-il fait du « tu aimeras ton prochain comme
toi-même » ? Entre nous, qui est le prochain de Touadéra ?
Sûrement pas les paisibles populations centrafricaines journellement fauchées
par les alliés de Touadéra que sont les intégristes stipendiés de l’extérieur et
qui sont en RCA avec un agenda caché . Sûrement pas les prêtres qu’il laisse
sans protection tout en sachant qu’ils sont devenus les cibles privilégiées des
tueurs . Sûrement pas les étudiants de l’unique Université de Bangui laissée en
friche depuis son passage à la chancellerie . Alors, Qui est le prochain du
Président élu des Centrafricains qui ne condamne jamais le meurtre planifié de
son peuple et se contente de décréter des jours de deuil ? Sur qui
compte-t-il pour se faire réélire s’il reste sans voix aujourd’hui ? Cet
homme est une énigme …
II . La nécessité d’une
plateforme
Devant la démission du
gouvernement qui a cédé tout à la Séléka et son silence éloquent, il est vital
de s’organiser en face pour redonner de l’espoir au peuple centrafricain . Un
gouvernement qui dispose de tous les moyens d’action dont il n’ose se
servir : diplomatique, militaire, médiatique…Alors qu’il fiche la paix à
ceux qui ont le courage de penser autrement que lui ! Qu’il leur laisse au
moins le ministère de la parole ! La plateforme des associations, des
partis politiques et de la société civile n’est pas l’ennemi du peuple :
elle en est l’émanation . Lui en vouloir comme le font le gouvernement et ses
laudateurs, revient à casser un thermomètre qui indique la fièvre sans en être
la cause .
Des milices dénommées « les Requins » seraient déjà à pied
d’œuvre dans tous les arrondissements pour en découdre avec les signataires de
la plateforme, leurs enfants, leurs épouses, leurs parents …Un gouvernement qui
se montre fort avec les faibles et faible avec les forts est un
gouvernement dont les jours sont
comptés . Ce gouvernement se trompe de combat quand il invente des ennemis imaginaires
simplement parce que des citoyens centrafricains ont osé protester contre le
bradage de leur pays . Répétons-le : la RCA n’appartient ni à Touadéra ni à
son gouvernement . C’est dans les
dictatures que les débats d’idées sont proscrits .
La balle reste toujours dans le
camp du peuple centrafricain . A lui de dire s’il souhaite continuer à jouer à
ce jeu mortel avec un Président
dénué d’empathie, autiste, qui ne compatit jamais, qui donne l’impression d’être
ailleurs , sur une autre planète alors que son pays brûle depuis six ans . Les
Séléka tuent aujourd’hui plus de Centrafricains que pendant la transition de
Samba Panza . C’est dire…Trop c’est trop .
Le
9 Juin 2019
David KOULAYOM-MASSEYO .