UN PAYS DE
PARADOXES
Cet article devait
s’intituler initialement : Parfait
Onanga-Onyanga, Balla Keita et consorts doivent quitter la RCA . Leurs
incompétences politique, militaire, humaine ; leur non-assistance à peuple en
danger, leur connivence avec les ennemis de la RCA justifient amplement ce titre
.
Seulement voilà,
l’incroyable et incongru remaniement survenu à Bangui, faisant passer un
gouvernement déjà joufflu de vingt trois ministres au chiffre faramineux de
trente et quatre, sous prétexte d’équilibres régionaux, démontre à souhait que
notre malheureux Centrafrique n’est pas au bout de ses paradoxes .
Comme tout cela est
loin des préoccupations des Centrafricains : LA PAIX et LA
SECURITE !
1 . Parfait Onanga-Onyanga, Balla Keita et
consorts doivent quitter la RCA
Leur départ nous
débarrasserait momentanément d’une communication stalinienne verrouillée qui
ressasse et lasse à la longue ; d’un général qui se vante de ne pas
compter le nombre de morts centrafricains, d’un Représentant Spécial qui n’a
aucune compassion pour un peuple qu’il est censé protéger . Considérer la RCA
comme une simple sinécure ( plus de 800 millions de dollars par an ), un
eldorado où il peut distiller ses déclarations cyniques, ineptes à longueur de
journée sans contredit, est non seulement un manque de respect pour
Centrafricains mais une preuve supplémentaire qu’il n’a même pas compris
l’essence de sa mission en RCA . Imagine-t-on un Danois envoyé en Norvège pour
protéger les populations se conduire d’une telle manière ? Non
évidemment ! Le malheur de l’Afrique vient des Africains eux-mêmes .
Incompétence, mafia, trafics en tous genres ont caractérisé les « experts » africains envoyés par
l’ONU en RCA . Les richesses du pays, sa douceur de vivre sont devenues de fait
des handicaps pour sa libération, son développement et pour tout dire son avenir
en tant que nation .
La non-assistance à peuple
en danger, mâtinée d’un carriérisme insouciant du destin centrafricain du
Représentant Spécial qui entend durer sans rien faire comme au Burundi où il n’a
pas laissé un bon souvenir confine au crétinisme et à l’illettrisme :
a-t-il SEULEMENT compris la mission à lui confiée par l’ONU ?
-S’interposer entre
les belligérants ? Il ne le fait guère…
-Désarmer
alors ? Que nenni !
-Faire du
renseignement avec ses hommes et les drones français ? Le Représentant
Spécial prétend ne pas connaître les ennemis de la République et se contente
d’être à la tête de douze mille soldats l’arme au pied qui jouent les touristes
en treillis en RCA .
« Nous sommes le dernier rempart contre le
chaos en Centrafrique » osez-vous soutenir récemment dans
l’hebdomadaire Jeune Afrique . Savez-vous qu’en vous nommant en RCA, un
« état failli » selon vos
propres termes, le Secrétaire Général de l’ONU faisait de vous de facto, le
dirigeant, le Conseiller de cet état ? Votre attentisme en Centrafrique est
mortel pour les Centrafricains, Monsieur
Onanga, et cela ne plus durer !
J’en étais là dans
mes réflexions quand le crapaud de Bangui s’est pris soudainement pour un
bœuf…
2 . A quoi sert un gouvernement en
Centrafrique ?
En d’autres lieux,
sous d’autres latitudes, des gouvernants confrontés à une crise existentielle
majeure promettaient de la « sueur, des larmes et du sang »
pour galvaniser leur peuple ( Churchill ).
D’autres demandaient
de « l’audace, encore de l’audace et toujours de
l’audace » .
En Centrafrique, le
banal renvoi d’un ministre incompétent de la défense se métamorphose en une
gigantesque entrée de seize ministres supplémentaires dans un gouvernement déjà
pléthorique coincé à Bangui . Le camouflage se veut un gouvernement respectant
les équilibres régionaux ! Ce faisant, des doublons sont créés partout pour
obérer inutilement le maigre budget national qui serait mieux investi dans les
écoles, les structures sanitaires, les routes, les équipements spotifs…au lieu
d’aller remplir les poches des mêmes cent personnes (gouvernement +gouvernement
bis du palais de la Renaissance) qui vivent sur le dos de la RCA comme des
tiques sur un chien étique . La RCA compte seize régions et dans ce cas, seize
ministres suffisent . On eût préféré un gouvernement restreint de COMBAT !
-A quoi sert un
ministère du tourisme dans un pays où sortir de Bangui vous expose
inexorablement aux balles des milices de mercenaires sans foi ni loi qui
écument l’arrière-pays ?
-A quoi sert-il de
scinder le ministère de l’Education nationale quand le pays manque cruellement
de laboratoires de recherches, de bibliothèque nationale et de tables-bancs dans
les écoles ? cf résultats calamiteux du dernier Bac .
-la RCA est le seul
pays du monde à séparer le ministère de l’agriculture de l’élevage pour faire un
peu de place autour de la mangeoire !
Et j’en passe et des
pires .
Le plus petit dénominateur
commun aisément compréhensible et acceptable par tous Centrafricains a pour nom
LA PAIX . LA PAIX et LA PAIX . Il faut se doter des moyens pour la réaliser .
Tout le reste demeure de la mauvaise littérature et de la gabegie sans lendemain
.
Quelle contrepartie le
Président Touadera a-t-il obtenue pour faire la part belle aux groupes armés et
aux caciques des anciens régimes ? La PAIX sur toute l’étendue du
territoire national ? Un long cessez-le-feu en attendant le DDRR avec
promesse de remise en bonne due
forme des armes ? Un retour des villageois centrafricains acculés à
vivre comme des bêtes sauvages en brousse ? Nous attendrons de voir les
résultats de ce qui a tout l’air d’un marché de dupes, mais d’ores et déjà si le
Président Touadera veut faire du bozizisme sans Bozizé, signalons-lui que
l’original est toujours vivant !
Déjà nous parviennent
les échos de protestations de la Basse-Kotto, du Bamingui-Bangoran …et surtout
celle de la Sangha-Mbaéré oubliés dans ce gouvernement équilibré .
L’équation (LA PAIX) à
résoudre en RCA semble évidente à tous sauf à Monsieur Onanga dont le départ de
Centrafrique devient un préalable, au Président et son gouvernement qui
dépensent des trésors de roueries, de mauvaise foi pour faire croire aux
Centrafricains que la solution est dans la quantité alors que la qualité suffit
. Le peuple centrafricain n’est pas dupe .
Le 16 Septembre 2017
David
KOULAYOM-MASSEYO .