LE PARTI, USD-COMODES : C’EST L’INCOMPÉTENCE DE L’ÉTAT QUI A TUÉ L’ÉTAT (CENTRAFRICAIN)

Nous n’avons pas encore fini d’ergoter sur la cause de la mort de l’État. Tant qu’on n’aura pas compris beaucoup de choses sur la mort de l’État, jamais nous ne saurions révolutionner notre esprit. Qui a tué  l’État ?

Au forum, ils ont parlé de gouvernance comme une des causes cliniquement identifiées ; cependant, ce qu’ils ont oublié d’évoquer à ce sujet c’est les qualités du caractère de chef. La gouvernance est une politique, c’est-à-dire une action, un ensemble de décisions que l’on prend, de choses que l’on fait, de risques que l’on assume et, le tout avec l’appui du peuple dans une cohérence d’objectifs managériaux et,  ce n’est pas des idées parachutées.

La gouvernance, il faut savoir le réaliser et il faut avoir des qualités de chef. C’est la qualité du manager qui fera la différence à ce sujet. L’histoire des peuples comme des entreprises témoigne de façon irrécusable de l’influence du chef  quant au destin d’une nation. C’est les qualités du chef, sa façon d’être, ou de faire, et sa seule présence, jouent un rôle considérable sur l’efficacité de ses collaborateurs et il est différent d’eux parce qu’il sait qu’il est responsable infiniment en cas d’échec.

Nous avons constaté que les candidats aux élections sont encore,pour la plupart, ceux là même qui ont échoué dans la gestion du pays qui parlent de la gouvernance à la télé. Alors qu’ils ont été Premiers ministres, alors qu’ils ont été Ministres. Ils ont géré l’État et ils ont échoué. Ils sont les responsables inaltérables de cette crise car la crise résulte de ce que nous avons atteint le plateau de l’incompétence vitale dans la gestion de l’État.

Vous êtes étonné de constater que, malgré cet échec cuisant provenant de leur incompétence, ils veulent toujours rester plus haut dans l’échelle sociale. En fait ils refusent de reconnaître leur incompétence vitale, cause de frustration et d’échec personnel.

L’incompétence n’a rien à voir avec le diplôme. Ce sont des situations d’échec personnel au travail. C’est le manque d’autorité sapientiale et personnelle qui empêche une personne d’assurer correctement les missions d’une fonction donnée.

Ces hommes politiques arrivés au gouvernement, ils deviennent des bons à rien. Ces hommes politiques irrésolus qui se passent pour des hommes d’État,et que la servilité congénitale empêche de gouverner réellement.

En toute vérité, tout le mal de notre pays vient de l’État et de ses dirigeants ; de son incompétence chronique liée à des traits culturels caractérisés par une inconscience à toute épreuve, une naïveté, et des dirigeants qui n’ont aucun sens des principes de développement, aucune rigueur et ni volonté de puissance. Des dirigeants qui vivent dans une excessivité conviviale et le refus à tout conflit.

Un État traditionnel, quand une remise en cause de ce qui existe est toujours mal vue et comprise comme un défi aux réalisations passées et leurs auteurs, imprécision des objectifs de gouvernement, absence de sanctions objectives, le mythe du chef et de ses courtisans, le trafic d’influence,le népotisme accru, l’omniprésence de la mentalité communautaire qui entraine des obligations (allégeance, protection, redistribution)sont des facteurs paralysants.

Un État qui aime les aides et les dons des autres. Un État fainéant qui aime les fêtes autour du chef de l’État. Toutes ces caractéristiques font de notre État, un État attardé, nain, isolé et ignorant de tout concept de modernité. Il s’agit là d’une question d’état d’esprit qu’il faut révolutionner : penser et agir autrement pour apporter le changement.

L’échec nutritif de nos gouvernements a conduit à l’échec destructif des agents de l’Etat et par la suite à l’effondrement de l’État. Cette crise est la conséquence imparable des mauvaises gouvernances.

En définitif ces politiciens irrésolus ont été promus à des postes ministériels pour lesquels ils sont incompétents. Ils ont été promus Premiers ministres, Ministres, grâce au népotisme et aux accointances clientélistes et non au défi de fournir à l’État un service.

Ce qui fait dire Sidney Smith que, si chacun faisait son métier, les vaches seraient bien gardées. Ceci dit la main qui sait traire les vaches avec compétence risque d’être malhabile pour faire les comptes de la ferme.

Aussi Sidney Smith décrit remarquablement l’incompétence au travail au moyen des images. Cette description reflète la réalité du travail en RCA et à quoi s’ajoute le fait que le centrafricain travaille peu et veut gagner beaucoup, est incontestablement la preuve de l’incompétence. L’incompétent travaille peu et veut toujours gagner beaucoup. Il se plaint tous les jours, il n’est jamais satisfait, en plus il se plastronne.

Cette triste réalité, même si nous en parlons de la gestion de l’État pour la bonne conduite des affaires du pays, elle est la même dans les entreprises privées. C’est un constat. C’est le comportement du centrafricain en général que nous dépeignons.

Selon Sidney, si l’on représente tous les stades de la vie au moyen des trous dans une table. Des trous rond, carré, rectangulaire, triangulaire et des personnes occupant ces stades par des morceaux de bois de formes similaires, nous trouverons généralement que la personne triangulaire a tenté de pénétrer dans le trou carré, la rectangulaire dans le triangulaire et la personne carrée a voulu s’enfoncer dans le trou rond.

Cette réalité de la vie sociale met en évidence que le salarié ne correspond pas toujours à son poste. Donc de la difficulté de pénétrer dans le trou qui ne soit pas le trou dédié, explique la difficulté de ne pas correspondre au poste. Les centrafricains en général,ne correspondent pas à leur poste de travail et c’est au niveau politique et administratif que c’est effarant.

Et comme toujours on arrive à identifier le meurtrier, l’État dans ses derniers soupires a réussi cet exploit en inscrivant sur le mur du palais de la renaissance de Bangui avec son sang: l’incompétence m’a tué…

Robert ENZA, Entrepreneur politique.

Source: CENTRAFRIQUE LIBRE le 25 juin 2015