Tribune :
* Même les arbres pleurent, en
Centrafrique !
(Ce texte est une apostille à la tribune : « les élections Présidentielles en Centrafrique »)
Par : Léon
Kidjimalé Grant
Avant-propos :
Je dédie cette
tribune à Anicet-Georges Dologuélé et à Faustin Archange Touadéra.
En espérant qu’ils
ne feront pas la même erreur que moi, en « snobant » la question
écologique, que j’ai découverte par la lecture de cet ouvrage. Et que, quel que
soit l’élu demain, cette problématique aura une place primordiale dans leur
politique sociale.
En
effet :
. Quel Pays allons-nous léguer à nos
enfants et petits-enfants avant de rejoindre nos pères et nos
mères ?
. Quelle nature
allons-nous-leur léguer en réalité ? Les infrastructures de béton ne
doivent pas se substituer à la nature verte, ce sera la pollution à la
chinoise !
1)
- Etre de droite, c’est accorder la priorité à la
liberté.
- Etre de gauche, c’est accorder la
priorité à l'égalité.
- Etre pour l’écologie,
qui ? *
De la
liberté
Elle est un acquis
pour l’humanité. Beaucoup de luttes ont été nécessaire pour des peuples sur
plusieurs générations, ont été indispensable pour l’inscrire comme acquis. La
liberté est multiple : la liberté d’opinion, la liberté de circulation pour
aller et venir, la liberté d’entreprendre etc…
La liberté dont
dispose un fort ou un nanti, n’est pas la même que celle d’un pauvre. Le rôle de
l’état, est précisément que ne sévisse pas dans une société la loi de la jungle
ou celle du plus fort, du plus malin, de ceux qui ont un long carnet d’adresses
– le passe-droit qui s’exonère d’attendre son tour dans le rang, et qui passe
devant tout le monde.
L’intelligence a
des aspects multiples et variés : l’intelligence de la main pour l’ouvrier,
l’intelligence théorique pour le savant et le chercheur, l’intelligence des
négoces ou le sens des affaires,
l’intelligence artistique pour le musicien, le modéliste
etc…
Le dessein de
toute entreprise, c’est uniquement de gagner de
l’argent.
J’avais déjà
mentionné que le marqueur du projet de société de A.G. Dologuélé est à droite,
cf : en bas de la page 20 de son Projet de société dans la rubrique, Pilier
N°2 Relançons l’économie.
Je m’en vais en
faire de même, sur le plan économique, pour le projet de société de F.A.
Touadéra.
De
l’égalité
C’est l’autre
acquis de l’humanité. Celle-là même que prône la Déclaration universelle des
Droits de l’homme et du citoyen : « tous les hommes naissent libres
et égaux en droit… »
L’égalité tempère
la liberté débridée en protégeant les uns contre les autres, dans une société de
droit, et vice-versa.
Considéré la
société comme un marché où la liberté d’entreprendre y est absolue (définition
de l’ultra-libéralisme), est source d’injustice et donc de conflits. C’est là
qu’intervient l’état pour réprimer ou freiner certaines ardeurs dues à l’appât
des gains. Qu’adviendra-t-il lorsque, au sommet de l’état, le choix est
favorable au plus forts et/ou aux plus nantis ? Les autres n’ont
alors que leurs yeux pour pleurer, ou vivre de l’assistanat ou pire recourir à
la violence ou aux vols ou aux banditismes
aussi !
Mon opinion est
qu’avant de livrer une compétition
avec autrui, il faut d'abord se relever et se préparer. Et puis connaître
les règles de jeu du monde de l’économie du marché.
Pour cela, un état fort est indispensable pour préparer les
jeunes entrepreneurs, surtout les
plus vulnérables, qui sont la majorité en RCA : les protéger physiquement et économiquement.
Sinon, les crédits octroyés au nom de la création de la classe moyenne, ne
permettront pas à leurs bénéficiaires, d'émerger socialement. Ils feront très
vite faillite pour la plupart Et ce serait du
gâchis.
Parce que, pour un
pays comme le nôtre où la liberté et l'égalité sont absentes, il faut veiller à
la protection des veufs et des orphelins (les soins gratuits, les allocations
familiales aux pauvres comme au Rwanda). Pour cela l’état doit avoir les moyens
de financer sa politique sociale, et non compter sur la générosité des riches
pour aider les pauvres, comme aux USA.
Lutter contre la loi des plus forts (les
bandits qui tuent avec des armes et les nantis qui vous affament et qui vous
laissent mourir à petit feu ne sont pas différents, ils sont parfois les mêmes
d'ailleurs). Combattre ces pseudos hommes d’affaires qui s’allient aux libanais,
aux yéménites, aux mauritaniens dans l’arrière-pays pour piller nos diamants et,
notre or et notre mercure. Je les voie déjà se ranger derrière M.
Dologuélé…
Ce sont des bandits aux cols blancs qui
causés l’effondrement de l’état.
Donc laisser venir de gros investisseurs
en RCA, comme le propose M. A.G.
Dologuélé, oui ! Mais à
conditions que les ressortissants centrafricains aient la capacité de rivaliser
avec eux et de se défendre, et de protéger l’économie nationale, pour que ces
étrangers n’influencent pas la politique et son orientation générale, par des
chantages… Or actuellement ce n'est
pas encore possible...
Une lecture tout
aussi attentive du Projet de société de M.F.A. Touadéra enseigne que la
recherche d’un équilibre, entre les partenaires public et privé en est le
marqueur :
A l’axe 10 de son projet de société, on
lit :
« A
l’initiative du Gouvernement, le cadre de concertation public, privé et
partenaires de développement va être relancé et donner ainsi l’occasion aux
parties prenantes d’échanger sur les effets pervers de la crise profonde que le
pays a connue dans l’optique de proposer des mesures à prendre à la satisfaction
de toutes les parties prenantes (Gouvernement et secteur privé). Ceci dans le
but créer un climat de confiance mutuelle entre tous les acteurs du
développement du pays, étant attendu que les pertes enregistrées pendant ces
derniers évènements sont énormes aussi bien dans le secteur privé que dans
l’administration publique. »
En
réalité:
Les gens ignorent ou feignent d'ignorer
des faits: les êtres humains sont mus par des intérêts et des centres d'intérêts
(qualité de vie sur le plan économique et sécuritaire, sinon, ils immigrent pour
aller voir ailleurs...). Les formations que nous embrassons à travers nos
périples en occident, nous mettent au contact des grands courants de pensée qui
marquent ou influencent la vie quotidienne des peuples sur tous les continents:
on veut tous la même chose - bien vivre en sécurité et offrir une très bonne
éducation à nos enfants pour qu'ils
aient un avenir meilleur. Le mot idéologie n’est pas diabolique, et ne doit donc
pas effrayer autrui ! Les idéaux et les idéologies déterminent les marchés
mondiaux. Il faut les jauger par-delà le
bien et le mal (c’est-à-dire sans y associer des connotations religieuses
qui influencent énormément la psyché du centrafricain lambda) en paraphrasant
Nietzsche.
Les courants idéologiques sont à connaître et pour cerner les contours
et les conséquences.
Peut-on les adapter ou sont- ils adaptables à tout moment, hors contexte
dans tel ou tel autre pays ? Non !
C'est là où se situe le débat en réalité
pour le choix de candidat et de son projet de
société.
Ceux qui utilisent des propos de
caniveaux (pour injurier ou salir autrui), ne me compteront point parmi eux,
pour ces élections donc !
En réalité, la
liberté et l’égalité ne s’excluent pas l’une et l’autre. Il s’agit pour ainsi
dire, de priorité pour l’homme politique de droite. En effet, celui-ci estime
que la pauvreté ne se partage pas. Ou bien, qu’avant de partager un gâteau, il
faut que celui-ci soit suffisamment gros pour que chacun en est une part, et
mange à sa faim. Ce qui se conçoit
tout à fait. Sauf, que si le possédant n’y est pas contraint, il est tenté de
tout garder pour lui. C’est là, que l’état doit intervenir. Les reproches que
l’homme de droite fait à l’état, est celui d’encourager l’assistanat, au lieu de
privilégier le travail et l’entreprenariat. Le conservatisme ou le progrès ne
suffisent donc pas pour résumer l’esprit d’un homme de droite et celui d’un
homme de gauche.
Je remercie M.
Barthélémy Mandékouzou-Moundjo, toujours attaché à notre Patrie, et chez qui ma dernière tribune avait
suscité deux échanges in box. Par ce passage, qu’il a relevé, il m’a permis de
nuancer mes propos, et nous permet à tous de mieux appréhender la droite et la
gauche.
« Etre de
droite : c’est la priorité à la liberté » : François Mitterrand socialiste
rejetait non pas la liberté, mais « la liberté du renard libre dans un
poulailler libre ». A cause des dégâts : naturellement !
Ce que les
antilibéraux traduisent :
"Entre le fort et
le faible,
entre le riche et
le pauvre,
entre le maître et
le serviteur,
c'est la liberté
qui opprime et la loi qui affranchit » (Henri
Lacordaire)
« Etre de gauche, c’est accorder la
priorité à l’égalité » : Nicolas Sarkozy ne pourfend que « l’égalitarisme » dans
l’égalité parce qu’il confine avec le rejet de l’effort et de la quête de l’excellence
et peut ainsi pactiser avec une propension à la facilité, à la médiocrité et à
l’assistanat. » Fin de
citation.
D’ailleurs dans
les grandes démocraties, les nations ne s’y trompent pas. L’alternance
droite/gauche leur permet souvent de nuancer les excès de l’une, en votant pour
l’autre, apportant ainsi, un air nouveau appelé le « changement ».
Notion relative donc !
2) Deux choses
sont vitales
Ce sont l'économie nationale et la
sécurité nationale du pays. Tout le reste doit se plier à ces
deux, et en découle. Ce sont les deux yeux, ou les deux membres du corps
républicain.
Il n’y a pas
trente façons pour relancer une économie. Il n’y en a que deux : la relance par les
investissements, d’une part (ce que privilégie une option libérale), et la
relance par la demande (appelée aussi la relance par la consommation). C’est que
défend une option social-démocrate ou
sociale-libérale.
Ce qui est bon pour l'économie nationale,
l'est aussi pour la sécurité (et réciproquement). Car pour avoir une sécurité de
qualité, il faut des moyens financiers conséquents. Et lorsqu’il n’y a pas de
sécurité, les investisseurs, ne prennent aucun risque, voilà tout.
Quant à La bonne gouvernance, est le seul
moyen pour développer un pays avec rectitude pour parvenir à l’épanouissement.
Une méthode pour gagner le respect de tous ses concitoyens et celle de l’opinion
internationale, à travers ses
représentations diplomatiques qui savent tout sur les mœurs de ceux qui exercent
le pouvoir ou qui y aspirent !
L’économie et la
sécurité sont deux éléments essentiels de la souveraineté d’une
nation.
Plus précisément
la souveraineté d’un
pays s’étend à :
La défense du territoire, à la défense de
la population et à l’économie (plus les infrastructures vitales : hôpitaux,
ponts, les centres de décisions et d’entraînements…). Les perdre, c’est perdre
son indépendance et se défaire
3) Les arbres aussi pleurent, comme
les humains
*L’écologie n’a
jamais été ma tasse de thé. Mais la lecture de ce livre, que m’avait prêté une
collègue, a failli me faire tomber de ma chaise. Je n’ai pas les qualités pour
parler de l’écologie. Mon parent, Claude Y…est mieux placé pour le faire. Mais
une chose est désormais certaine, Claude quand tu me parleras d’écologie, je ne
t’écouterais plus d’un air amusé…
J’espère que la
Centrafrique qui va renaître, ne sacrifiera plus ces arbres plusieurs fois
centenaires aux firmes internationales.
J’espère que les
arbres, la nature et l’écologie auront une place dans les débats de société en
R.C.A.
J’espère que les
marchands (es) de kéké wa, penseront à les épargner
aussi…
Bibliographie pour aller plus
loin :
Savez-vous que les
pleurent, comme nous, les vivants ?
Dans le livre
bouleversant : « La Vie secrète des arbres » d’Alain PONTOPPIDAN,
Pierre-Emmanuel
DEQUEST - Illustrateur
Laurent CORVAISIER
- Illustrateur
Les notes sur la
quatrième de couverture, en guise de résumé :
« Saviez-vous
que le séquoia aime le feu, qu’un platane peut littéralement avaler un panneau
de signalisation, qu’un seul magnolia a réussi, au fil des siècles, à former une
véritable forêt, que les ronces maternent les petits d’arbres ou que des lianes
géantes servent parfois de ponts ?
De la savane aux forêts d’alpages, de la
forêt équatoriale aux plaines gelées du Grand Nord, ce livre révèle quelques-uns
des étonnants mystères de la nature, fait découvrir les multiples astuces des
arbres pour avoir des bébés, atteindre des records de hauteur et de longévité,
vivre en compagnie des êtres humains et de toutes les espèces qui composent le
merveilleux manteau vivant de la Terre. »
NB : Nos forêts, un immense
patrimoine, revoyez tous les contrats forestiers !
Patriotiquement,
Léon Kidjimalé
Grant
08/02/2016