Projet de société et/ ou programme

Propos préliminaires

Les élections présidentielles et législatives, sans cesse repoussées, finiront par avoir lieu, probablement en 2016. En plaçant projet de société et programme politique de gouvernement au centre de mes toutes dernières productions, je n’ai fait que très humblement ramener au jour, une évidence, qui a malheureusement été absente jusque-là en Centrafrique. Cette idée est le fruit d’échanges avec les amis et compatriotes proches avec qui je partage les mêmes visions sociétales.

Dans cette perspective, je viens proposer deux textes qui me semblent intéressants. Le premier est d’une association qui se propose d’éclairer les notions telles que- la vision à travers le terme de «  projet-visée », puis celui de projet-programme ou plus simplement «  programme ». Le second texte, est une analyse publiée sous le titre de : « Les partis politiques africains ont-ils des projets de société ? L‘exemple du Tchad. ».

Ce sont-là, me semble-t-il deux apports susceptibles d’apporter un éclairage aux rendez-vous d’importance que la R.C.A. aura à s’y soumettre in fine.

Bonne lecture.

Patriotiquement,

Léon Kidjimalé Grant


Lecture 1°)

« Projet-visée.

La notion de projet comporte deux acceptations assez différentes. Un projet, c'est tout d'abord une intention philosophique ou politique, une visée, affirmant de façon toujours indéterminée des valeurs en quête de réalisation.

Cette visée ne peut, bien entendu, s'accomplir que dans un temps/durée, dans le futur non précisément programmable.

Sartre parlait en ce sens du projet de l'homme.

L'idée même d'un "projet de société" est également conforme à cette acceptation.

C'est seulement ensuite la traduction stratégique, opératoire, mesurée, déterminée, d'une telle visée.

Ainsi le projet de l'ingénieur ou de l'architecte, ou le projet de budget du financier, correspondent à autant de maquettes, de modèles, d'ébauches, d'épures, de canevas.

Dans tous ces cas, le projet est la préfiguration la plus exacte, la plus précise possible, donc déterminée et définie de ce qu'on anticipe. »


« Projet-programmatique.


Par opposition au projet-visée précédent, nous parlerons plutôt de projet-programmatique.

Ce dernier, qui se traduit par des objectifs, se définit avant en termes d'espace (plan, programme) et s'il requiert une autre dimension, il fait appel à un temps mesure, homogène, composé d'unités abstraites équivalentes, interchangeables (chronologie, chronométrie) Il est à remarquer que le projet-programmatique s'assortit tout naturellement d'un contrôle, tandis que le projet-visée ne peut donner matière à l'évaluation.

Ces deux "dimensions" du projet sont sémantiquement indissociables et devraient être pratiquement complémentaires. Une dissociation s'opère néanmoins entre elles, la "fausse conséquence" qui en résulte se marque constamment par "l'oubli" du politique au profit du stratégique.

Le projet-programmatique ou rpogramme (efficacité), le projet-visée (politique) doivent être, eux aussi, fondamentalement explicites dans le cadre d'une démocratie.

Sinon c'est l'occasion de toutes les manipulations possibles.

C'est aussi l'absence de consensus et d'enthousiasme, seuls capables de mobiliser et d'unifier les volontés et les énergies.

Il ne suffit donc pas de décréter les nouvelles orientations, une fois pour toutes, sans mettre en œuvre ce qui est nécessaire à leur réalisation, pour l'assurer effectivement. Les exemples abondent de tels échecs.

C'est pourquoi (p. ex.) parler de modernisation de l'école, de priorité accordée à la transmission des connaissances ou de revalorisation sociale des fonctions enseignantes ne constitue pas davantage, aujourd'hui, un Projet-visée.

Le programme n'est pas le projet. » Fin de citation …

Lecture 2)

Les partis politiques africains ont-ils des projets de société ? L‘exemple du Tchad