Une
proposition pour accompagner le Gouvernement dans la recherche de la paix à
travers l'agriculture avec une police de proximité dans les zones agricoles
L’agriculture
est l’un des domaines de négociation les plus complexe au niveau multilatéral au
sein de l’Organisation mondiale du commerce. Cette complexité est due aux
fonctions particulières de ce secteur d’une part, et d’autre part, au refus des
pays riches de céder un peu de l’espace politique dont ils disposent pour
réduire les distorsions qu’ils ont introduites dans le commerce des produits
agricoles.
La conjoncture actuelle de crise alimentaire due à
l'insécurité en République Centrafricaine (RCA) prouve à dessein que l’équilibre
global (économique, politique et social) d’un pays dépend de sa capacité à
offrir suffisamment de nourriture à sa population, et donc de sa capacité à
assumer sa souveraineté alimentaire.
Parmi les mesures à prendre pour
améliorer la capacité d’offre commerciale de produits agricoles des pays ACP en
vue de bénéficier de l’accès aux marchés que procure l’APE, le soutien au
secteur agricole doit occuper une place de choix. Par soutien au secteur
agricole, nous entendons la subvention de la production, le financement des
programmes de recherche et de formation, l’organisation et le financement de
l’encadrement des producteurs, l’amélioration des infrastructures de base pour
faciliter l’accès aux marchés, etc. Au niveau des négociations entre la RCA et
les organismes approprié, ces préoccupations sont inscrites en bonne place dans
les domaines prioritaires identifiés pour le renforcement des capacités. Le
problème c’est que les organismes ne veulent pas s’engager à fournir le soutien
nécessaire.
Il faut en effet que du côté de la RCA, des politiques
appropriées soient mises en place avec des budgets conséquents tandis que la
partie Organismes doit s’engager à apporter une contribution conséquente au
financement nécessaire. Une disposition contraignante doit, à ce titre, être
incluse dans le texte juridique de l’accord entre les deux parties, question de
rendre impérative l’action dans ce sens. La RCA devrait par ailleurs œuvrer pour
l’introduction d’une clause permettant de faisant du démantèlement tarifaire une
condition à la réalisation des engagements en matière de renforcement des
capacités et de développement.
IMPACTS SUR LA POPULATION
Baisse
de la consommation :
Il faut se rappeler qu’un premier tiers (1/3) environ de
la population centrafricaine vit avec moins de 2$/jour, qu’un autre tiers (1/3)
environ vit avec moins d’1$/jour. Avec moins de 2$/jour le centrafricain est
déjà obligé de restreindre son alimentation quotidienne (2100/2200 Kcal/jours au
lieu de 2400 Kcal/j).
En
effet, on consomme moins de produits nutritifs ou protéiques. Avec moins d’1$
/jours, le centrafricain ne mange plus qu’une fois par 24 heures (1850 à 1900
Kcal/j), des carences alimentaires s’installent, des maladies apparaissent
(anémies…) qui diminuent les capacités physiques et mentales des populations
touchées naturellement c’est la frange la plus fragile de la population qui sera
la plus touchée (Femmes allaitantes, enfants…).
Accroissement de la
pauvreté :
La pauvreté touche déjà 70% environ de la population
centrafricaine. La flambée des prix
à cause de la crise politique
va accentuer le phénomène de pauvreté en milieu urbain et rural. Toutes
les franges de la population sont concernées. Les Fonctionnaires, par exemple,
qui étaient parvenus à éponger une partie de leurs dettes grâce aux payements
des salaires vont s’endetter à
intérêt chez les particuliers après avoir utiliser le découvert accordé par leur
Banque.
Irréversibilité des prix des denrées alimentaires :
La
flambée des prix des denrées alimentaires est d’autant plus préoccupante que ces
prix ne reviendront plus à leur niveau initial même si les prix mondiaux
diminuent. En effet, nulle part l’on a assisté à la baisse du prix de la
baguette de pain lorsque le prix de la tonne de blé chute. Les prix ont donc
tendance à demeurer inchangés. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur la
population.
QUELQUES
CAUSES INTERNES
Faiblesse
de la production
L’agriculture centrafricaine se caractérise par, son faible
niveau d’équipement, la faible utilisation d’engrais et de semences de qualité,
ses faibles rendements, sa faible superficie (environ
Par ailleurs le faible
niveau de revenus agricoles prive généralement les paysans de l’accès à la
culture attelée ou à la petite mécanisation. Il s’avère ainsi impossible de
faire des gains d’échelle.
ESQUISSES DE SOLUTIONS
INTERNES
A court terme :
La structure budgétaire de la RCA ne lui
permet pas de se lancer dans une politique de défiscalisation ou de subvention
des prix de manière durable. Ses maigres ressources n’y résisteraient
pas.
Dans l’immédiat, il conviendrait, avec l’appui de la communauté
internationale :
• D’aider la population à surmonter la période de soudure
par l’injection d’une grande quantité de nourriture pour les plus pauvres et
pour les plus vulnérables ;
• De mettre en place de manière massive des
semences vivrières, des intrants et des aliments de bétail ;
A moyen et
longue terme :
Nous pensons que la seule alternative soutenable est
d’augmenter l’offre de produits agroalimentaires dans le pays. Il faut pour cela
entamer dès que possible des reformes agricoles structurelles et fonctionnelles
profondes afin de libérer l’agriculture Centrafricaine de ses entraves.
Il
sera nécessaire de
:
• De nommer aux postes de préfets et sous-préfets des Agronomes ;
•
Restaurer les politiques publiques en matière d’agriculture et de l’élevage
;
• Recentrer les efforts de développement agricole sur les productions
vivrières.
• Apprendre aux élèves de l’école primaire les pratiques de
l’agriculture pendant les journées d’activité dirigé.
Les actions à
court et moyen terme devront être accompagnée de mesures de renforcements des
capacités (formations, recherche, appui- conseil par les Préfets et Sous-Préfets
Agronomes nommés pour cette circonstance).
Si l’opération « BOKASSA
» et la mission « Grand K » ont permis à la République Centrafricaine
d’atteindre l’autosuffisance alimentaire pour quoi pas aujourd’hui ?
Thierry
Cyprien M'PONDO
Ingénieur
Agro-économiste
Master
en science PÔ
Coordonnateur
des FRD