Quels seraient les indices d’un échec
prochain de la mission confiée à Madame Cathérine Samba-Panza, Présidente de la
Transition en Centrafrique?
“L’extrêmité de la
tige que l’on regarde longuement est celle qui pourrait vous percer l’oeil et le
rendre aveugle” ( Proverbe
Gbaya-Bianda de Berbérati, Centrafrique )
Nous pourrions
nous demander aujourd’hui quelles avaient été les causes de la migration des
populations noires, avant que celles-ci ne se soient définitivement établies sur
les terres de l’actuelle République Centrafricaine, et, avant l’arrivée des
premiers explorateurs européens? Sans avoir les prétentions académiques, ni les
connaissances d’historien que les experts exigeraient pour émettre une opinion
quelconque et crédible à ce sujet, nous pourrions néanmoins offrir que les
raisons des migrations noires avaient été multiples. Celles-ci pouvaient avoir
été la rigueur du climat et son impact sur les pénuries des récoltes; et dans ce
contexte, une raison pouvait avoir été la famine à la suite de périodes
continues ou intermittentes de grande sècheresse ou dûe à la dévastation des
récoltes par les criquets-pélerins ou par des maladies phyto-sanitaires aux
origines inconnues. D’autres raisons auraient pu avoir été les apparitions
soudaines ou répétitives de foyers endémiques, de courtes ou longues durées, et
qui avaient décimé les populations dans les régions d’origine de ces migrations.
D’autres raisons qui avaient souvent été évoquées avaient été les razzias
effectuées par des inconnus, venus d’autres régions proches ou lointaines, et,
qui avaient brûlé les cases et les récoltes et fait prisonniers, hommes, femmes
et enfants qu’ils avaient emportés.
Pour ce qui
concerne la Centrafrique, les anciennes lectures que nous faisions de l’histoire
de cette région d’Afrique Centrale avaient rapporté que les gbayas étaient
arrivés sur les terres de ce qui allaient devenir le territoire de
l’Oubangui-Chari, en provenance essentiellement des régions de l’Adamaoua. Quant
au groupe banda, ceux-ci seraient arrivés sur ce même territoire en provenance
des régions de l’ouest soudanais. Les gbayas et les bandas, ainsi que leurs
sous-groupes respectifs ( gbanous, alis, mandjas, ngbaka-mandjas, yanguérés et
autre) étant considérés comme les plus nombreux dans le pays. Toutefois, la
lumière n’avait toujours pas été dèfinitivement faite et qui établirait que ces
groupes gbayas et bandas avaient émigrés vers le sud-est et le sud-ouest
respectivement, afin d’échapper uniquement aux marchants et esclavagistes
arabes, spécialistes de longue date dans la traite des esclaves dans cette
région d’Afrique Noire. Autrement, nous en laisserons donc la charge aux experts
et spécialistes comcernés.
De même, nous
voudrons rappeler un préalable ou un fait culturel important; ces groupes gbayas
et bandas étaient essentiellement et traditionellement animistes, en ce sens que
les prophètes que ceux-ci louaient n’étaient ni Jésus Christ ni Mohamet. Il
serait également important de relever ici que les esclavagistes arabes avaient
apporté avec eux les us-et-coutumes de leur religion prépondérante qui était
l’islam. Leurs pratiques culturelles avaient influencé les différents groupes
noirs avec lesquels ils étaient entrés en contact. Afin d’établir, selon nous,
des alliances avec les marchants arabes, les grands chefs gbayas, notamment chez
les gbaya-kalas, ou les chefs bandas s’étaient convertis à l’islam, devenant
ainsi soit les contre-maîtres, soit les vasseaux ou encore les sultans de leurs
patrons arabes négriers. A cause de l’aspect purement lucratif des rapports
entre les arabes négriers et leurs vasseaux locaux, nous voudrions rappeler que
ces vasseaux convertis ou pas à l’islam devenaient les acteurs des
basses-oeuvres des arabes négriers en constituant les réserves constantes et
abondantes d’esclaves noirs à emporter. En regardant l’histoire de cette vaste
région d’Afrique Centrale, nous voudrions relever que l’islam avait été déjà
présente en Centrafrique, longtemps avant même l’arrivée des premiers
explorateurs européens et avant les établissements des premières églises dites
chrétiennes en Oubangui-Chari par des missionnaires français, suédois,
américains et autre, kimbanguiste.
Cette longue
introduction établie, nous aurions quelques questions à la fois simples et
importantes pour Abakar Sabone, pour Michel Djotodia, pour les nouveaux
musulmans centrafricains de la Séléka, et pour tous ceux qui s’étaient insurgés
contre la prétendue prédominance des régimes chrétiens à Bangui, incompétents et
incapables d’offrir à leurs citoyens une meilleure société au sein de laquelle
les musulmans seraient également bien traités. Nous demanderons à chacun d’entre
eux d’expliquer à la toute la communauté centrafricainne et au monde entier les
raisons des mauvais traitements qu’ils avaient imposés ces derniers temps aux
chrétiens et animistes centrafricains. Mais essentiellement, quelles avaient été
les oeuvres admirables ou les édifices majestueux que les musulmans
centrafricains anciens et contemporains avaient établis et qui avaient contribué
au développement économique et social harmonieux de la République Centrafricaine
et au bien-être de ses citoyens? Quelles oeuvres sociales, culturelles ou
économiques ceux-ci avaient établies dans le pays et qui avaient été la fierté
de tous les centrafricains?
Afin de guider
leurs argumentations, nous tiendrons volontiers les propos qui suivent.
N’était-ce pas ces musulmans centrafricains qui, contre les véritables
enseignements du prophète Mohamet dans le Coran, avaient introduit, puis
institué les pratiques de la corruption comme un système simple pour conduire
toute transaction à terme ou pour règler les affaires publiques? Et ces
musulmans centrafricains avaient oublié que ce faisant, ils avaient tué dans
l’oeuf tout espoir pour la réalisation et la résussite d’un système moderne de
taxation et de collecte des impôts par l’état. Ils avaient aussi oublié que les
moyens pour le développement des infrastructures de la Centrafrique ne pouvaient
essentiellement venir que des apports subtantiels de ses citoyens et de leurs
entreprises et non d’un sultan ou d’un émir quelconque d’un pays du Golfe.
N’est-ce pas leur système de corruption, appelé localement goro, qui avait sapé
toutes les tentatives d’un développement économique, rapide et durable de ce
pays, parce que les caractéristiques et mécanismes avaient été incidemment
transmis et hérités par un grand nombre de centrafricains, politiciens,
rébelles, fonctionnaires ou militaires, sans distinction d’appartenance
confessionnelle? N’est-ce pas ce goro qui était devenu le modèle d’inspiration
nationale de chaque citoyen dans le pays qui voulait contruire sans délai sa
grande villa ou sa propriété et montrer ainsi aux autres sa réussite sociale?
Mais, n’est-ce pas tout ce système ce que le Coran qualifierait de haram?
N’est-ce pas la contrebande des pierres précieuses, de l’or et des autres
produits du commerce dont ils seraient passés maîtres en la matière, qui avait
privé le trésor publique centrafricain des revenus nécessaires à l’édification
et la maintenance des infrastructures du pays? Ne vous étiez-vous jamais demandé
pourquoi il avait pris plusieurs années à un régime politique et administratif
pour reconstuire rapidement quelques petits ponts désaffectés dans la capitale?
Ne vous étiez-vous jamais demandé pourquoi chaque projet de développement du
pays n’était chaque fois réalisé que grâce à un apport financier particulier de
la France, de l’Union Européenne, du Japon, de la Chine, de la Banque Mondiale,
de la BAD, de la Cémac, ou d’autres pays?
Tout ceci dit,
est-ce que les oeuvres d’édification de la Centrafrique par les musulmans
centrafricains avaient été les assassinats et les meurtres de citoyens
innocents, chrétiens ou animistes et, qui n’avaient rien à voir avec la
politique dictée par François Bozizé ou celle de ses prédécesseurs? Serait-ce
sur la base des maux ou des forfaits des différents régimes politiques qui
s’étaient succédés à Bangui qu’ Abakar Sabone, que Michel Djotodia, que les
membres de leurs ethnies du nord, que leurs commanditaires tchadiens, soudanais
et ceux des pays du Golfe, tous, prétendraient et s’étaient accordé à mener la
Centrafrique et les centrafricains vers une meilleure destinée? Mais de quelle
destinée il s’agirait? Ces prétendus musulmans centrafricains qui voulaient
mieux faire, étaient arrivés dans le pays par la Séléka pour mettre un terme au
régime incompétent de François Bozizé. Puis, ils avaient formé un gouvernement
islamique et nommé des ministres et conseillers musulmans incompétents à des
postes importants. Ils avaient crée des régions militaires et administratves
dirigées par des mercenaires, commandants tchadiens musulmans. La Conférence de
Libreville et Nicolas Tiangaye n’avaient rien compris aux intentions véritables
et béliqueuses de la Séléka. Puis ces envahisseurs s’étaient mis à piller, à
voler, à violer, à tuer. Soudain les centrafricains avaient réalisé que les
seuls victimes de ces crimes étaient autres que des musulmans. Pendant de long
mois, les malheurs des chrétiens et animistes centrafricains n’avaient nullement
ému ni les imams locaux, ni les musulmans centrafricains accueillis à bras
ouverts dans les diverses communautés locales. Et, nuitamment tous ceux-ci
avaient reçu des armes de guerre de la Séléka pour conquérir la République
Centrafricaine et assujétir tout le peuple centrafricain. Jusqu’au jour ou
quelques centrafricains animistes ou chrétiens, courageux avaient pris les
machètes pour se venger de l’outrage qui leur était fait.
Aujourd’hui, les
Séléka sont toujours présents à Bangui, dans le gouvernement d’André Nzapayéké
et dans l’arrière pays. La dissolution de la Séléka par Michel Djotodia n’avait
été qu’une de ses farces. Nous savons qui ils sont. Ils étaient les uns et les
autres de petites crapules que les véritables musulmans pratiquant les
enseignement du Prophète Mohamet devraient faire exécuter selon la Sharia. Parce
qu’ils ont envahi le pays et brisé la paix entre les anciennes communautés
chrétiennes, animistes et, musulmanes, parce qu’ils avaient empêché les écoles
de continuer à fonctionner, parce qu’ils ont détruit tout le peu qui avait été
difficilement construit, qu’est-ce qu’il faudrait de plus pour les considérer
comme des criminels et les traiter comme tels?
Dans un article
publié sur Sangonet.com dans sa rubrique “Tribune” en date du 12 décembre 2012,
quelques hypothèses étaient établies qui pouvaient expliquer la conduite de la
Séléka et son rapport avec l’invasion de la Centrafrique. Toutes les
descriptions des atrocités causées sur des civils, celles des rapines et des
destructions pourraient facilement soutenir chacune et toutes ces hypothèses.
Par aileurs, l’insistence d’Abakar Sabone à appeler à une partition du pays
aurait dû être considérée par les centrafricains comme un acte de haute
trahison. Cet appel devrait être considéré comme une motivation religieuse,
appellant à la ségrégation du développement de la République Centrafricaine.
Abakar Sabane, Michel Djotodia et la Séléka devraient être considérés comme des
terroristes à la solde de leurs patrons tchadiens, soudanais ou autre. A défaut
d’avoir réussi sans coup férir leur manigance, ils demanderaient sans vergogne
la division de la République Centrafricaine, afin d’avoir la main-mise sur les
ressources minières et pétrolières contenues dans le sous-sol centrafricain.
C’est cela leur objectif. Quant aux centrafricains, ils en feraient bien leurs
esclaves si les français n’étaient pas intervenus.
Aujourd’hui, nous
ne savons pas les raisons pour lesquelles des membres de la Séléka qui aurait
été dissoute, figureraient encore sous cette étiquette dans le gouvernment de
Cathérine Samba-Panza et de son premier ministre André Nzapayéké. Comment un
gouvernement qui se voudrait souverain accepterait de se compromettre et
accepter l’appel de la Séléka à la partition de la République Centrafricaine?
Quelle farce d’accepter dans le gouvernement d’André Nzapayéké des bandits quand
par ailleurs ce même gouvernement chercherait à rétablir la sécurité dans le
pays? Comment les membres de la Séléka qui avaient été les auteurs du chaos que
nous connaissons pourraient être considérés à la fois comme juge et partie dans
la recherche de la justice qui restaurerait un jour la paix dans le pays? Nous
demanderons à Madame Cathérine Samba-Panza de nous le dire et de le dire au
peuple centrafricain. Ne trouvez vous donc pas que d’entrée de jeu, vous vous
mettez les bâtons dans le roues? Toute la crédibilité qui vous avait été léguée
serait aujourd’hui partie en fumée en acceptant la composition de ce
gouvernement qui comprendrait des bandits et les anciens membres des partis
politiques défaillants comme ministres ou conseillers. Ces conseillers des
partis politiques n’avaient-ils pas été en leurs temps les responsables des
malheurs que les centrafricains connaissent aujourd'hui? Toutes ces maladresses
indiquent la grande probababilité de voir des espoirs de paix s’envoler et
rester dans les airs pendant longtemps.
Yang Mè Zègbè
(06
février 2014)