Rébellion
sans fin et paix hypothéquée en Centrafrique
Il a
existé en Centrafrique une rébellion appelée Séléka. Elle réussit à prendre le
pouvoir et à s’installer donc au Palais de la Renaissance. Elle a vécu et sa
gestion dut prendre fin mais tragiquement.
Vint
alors la présidence de la Transition assurée par CSP avec une mission, un mandat
précis de l'ONU. Des forces internationales furent appelées à la rescousse en
« appui » au nouveau pouvoir, avec objectif de restaurer la République
déchirée, longtemps livrée aux prédateurs, aux ennemis du peuple centrafricain.
Il s’agissait de rechercher et de retrouver sans détour, sans forfaitures, la
confiance, la réconciliation, la paix, un Etat de droit, des institutions
dignes. C’est la priorité numéro un.
Aujourd’hui,
c’est la descente aux enfers. Des larmes ont coulé, des vies humaines par
milliers sont perdues, l’Etat ne contrôle pratiquement plu rien. Des innocents
gémissent ; leurs voix sont étouffées.
Des
millions de francs peuvent être distribués mais cela ne suffira pas à panser les
plaies, à restaurer la confiance. L’ONU a préconisé un plan structuré autour de
deux résolutions qui restent d’actualité: il s’agit de désarmer, et toujours
désarmer tous les belligérants, tout individu détenteur d'armes de guerre. Plus
est, les rebelles avaient gagné leur pari annoncé en faisant évincer le
président Bozizé, pour échouer par la suite dans une gestion chaotique des
affaires de l’Etat.
La
souffrance morale, physique voire psychologique des populations abonnées à leur
triste sort dure. Une décision urgente et conforme au souhait des
centrafricaines et des centrafricains, conforme aux différentes résolutions des
Nations Unies, est à prendre par CSP: abréger cette souffrance, donner l’envi de
vivre chez soi en paix, de circuler librement, de vaquer à ses occupations sans
inquiétude, pouvoir participer à la vie de la Nation où l’impunité et le
clientélisme ne sont pas de mise.
Le
pays court le risque de s’enfoncer définitivement dans le gouffre abyssal.
Il
ne fait pas de doute : les forces militaires en présence sont seulement en
« appui » à ce qui existe. Les Centrafricaines et les Centrafricains
sont Maîtres à bord : si le navire coule, la responsabilité des risques
leur incombe.
Victor
Bissengué. (02 Octobre 2015)