Centrafrique :
la révolution en perspective… Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Avec la coalition Seleka au
pouvoir, on ne cessera jamais de tirer sur la sonnette d’alarme pour la simple
raison que le quotidien des
Centrafricains devient de plus en plus alambiqué au regard des événements factuels qui se produisent fréquemment.
De prime à bord, on s’interroge sur la volonté politique et l’engagement
des nouvelles autorités à rétablir
la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire. Un réalisme politique
primordial qui peine à prendre corps dans la gestion quotidienne des nouvelles
autorités. D’emblée, les Centrafricains ont de fil en aiguille un regard
courroucé à cause des sempiternels pillages, des actes de vandalismes, des viols
à répétition…
A la lecture des événements, on a
l’impression que les nouvelles autorités qui demeurent encore des rebelles dans
leurs modes opératoires, mettent en
amant la terreur pour se faire entendre par la population. Une méthode qui ne corrobore plus de nos jours et
ne marche pas à tous les coups. Les faits sont
hallucinants et pathétiques ; on observe d’un côté, un officier supérieur
de Seleka qui impose d’une manière
unilatérale la suppression de l’association nationale des étudiants
centrafricains (ANECA) tout en ignorant les textes statutaires de la structure,
de l’autre côté les forces de Seleka qui tendent des guet-apens aux paisibles
citoyens en vue d’extorquer leurs biens matériels.
Bien que le nouvel homme fort de
Bangui ait annoncé dès sa prise de pouvoir qu’il n’y aurait pas de chasse à
l’homme, plusieurs Centrafricains s’étonnent des actes de barbaries,
d’enlèvements, de kidnapping dont leurs parents sont victimes. En plus, il faut
admettre que la culture du couteau apparaît tous azimuts dans les altercations
usuelles…A l’aperçu de tout le monde, les policiers sont molestés
copieusement et les militaires humiliés au prorata de
leurs grades. Par-dessus tout, les rebelles de Seleka continuent de piller
Bangui et les villes excentriques. Selon une source concordante,il s’est avéré
qu’une colonne de 30 véhicules volés à Bangui par les forces de Seleka en
partance du Soudan était tombée dans
une embuscade le lundi dernier sur l’axe Ouadda d’une force non identifiée faisant
plusieurs morts et des blessés du côté des maraudeurs de
D’ores et déjà, des voix
dissonantes s’élèvent au sein de la coalition pour réclamer les butins de
guerre. A priori, les mercenaires soudanais semblent insatisfaits et promettent
d’attaquer Tirigounlou, Gourdil, Sam Ouaddjia en vue de récupérer manu militari les objets volés et stockés par
les Goulas et les Roungas depuis le début de la crise. Pire encore, la coalition
vit une dissension profonde sur le fond et la forme par rapport à la gestion
quotidienne de la chose publique. Les signaux d’une vendetta deviennent
irréversibles. Une chose est sûre, la tâche est ardue pour l’occupant de l’hôtel
Ledger…Les fonctionnaires et les étudiants feront entendre leurs voix dans un
avenir proche lorsque les salaires et les bourses ne seront pas payés au moment
opportun. Ce qui est sûr, la flambée du prix des denrées alimentaires qui va de
crescendo alimentera la grogne populaire au point que les nouvelles autorités
comprendront que l’imposture et la stature ne vont pas
ensemble.
Rodrigue Joseph
MAYTE (12 avril 2013)