Eviter à
Le régime de Bozizé s’est octroyé un
moment de répit en faisant voter par l’Assemblée Nationale la prorogation de son
mandat. Que l’on ait été d’accord ou pas avec cette décision, l’on
remarquerait toutefois que cette pose a apporté un apaisement relatif, puis
calmé certaines ardeurs que l’on pourrait qualifier de débordantes, tout bord
confondu. Ceci mis à part, ne serait-on pas en droit de se demander
combien de temps devrait durer cette pose ou cette extension de mandat, puis
quelles étaient véritablement les nouveaux objectifs que Bozizé et son parti
s’étaient fixés à atteindre? En avait-il fait part aux
centrafricains? Une réponse partielle que l’on pourrait se risquer à
avancer serait que la durée de cette prolongation serait surtout fonction
des actions constructives, concrètes, efficaces et décisives que le
gouvernement de Bozizé devrait entreprendre immédiatement pour apporter le grand
changement attendu, en association avec l’Assemblée Nationale et en
collaboration avec tous les partis politiques légaux, les associations
professionnelles, ainsi que toutes les franges de la société civile dans le
pays. Ce sera ce désir et cette volonté ferme de faire participer tous les
centrafricains, qui mériterait veritablement le qualificatif d’inclusif.
Bien volontairement, nous n’avons pas fait mention du terme opposition,
parce que le moment ne serait plus propice à faire de l’opposition à un
régime quel qu’il soit, mais plutôt destiné à la recherche et à la participation
constructive de tous les citoyens responsables et patriotiques, disposés à se
regrouper pour offrir leur contribution en faveur de l’établissement d’un
renouveau centrafricain.
Ces actions auxquelles nous avions
attribué différents qualificatifs, devraient plutôt être considérées comme des
actions pragmatiques de la part de chaque centrafricain, afin d’éviter la grande
catastrophe comme cela avait été le cas au Tchad, au Zaïre, au Soundan, au
Congo, au Rwanda, au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Leone et
ailleurs. Pour ce qui nous concerne, ces actions, disions-nous, devraient
consister dans sa phase initiale à assoir et surtout à rétablir la crédibilité
des partis politiques dans le pays, puis à établir leurs rôles dans l’évolution
et l’émergence des valeurs profondes de la nouvelle société
centrafricaine. A ce sujet, nous reviendrons sur plusieurs points que nous
avions déjà suggérés par le passé. Afin de mettre à profit cette période de
passage dans l’oeil du cyclone, nous pourrions encore suggérer que chaque parti
politique dans le pays saisisse l’occasion pour convoquer sa base et pour
entreprendre une éducation politique générale de ses militants et des membres
des instances politiques dudit parti. Cette éducation politique générale
serait orientée essentiellement sur les responsabilités civiques du citoyen, en
allant aux sources et en s’abreuvant à la source des grandes leçons de
l’histoire du développement des sociétés, des lecons d’histoire politique des
états et des grands empires européens, asiatiques et africains. Tout cela
pouvant aboutir au rappel des fondements des différentes formes d’organisation
des sociétés et aux principes de la démocratie telle qu’elle apparait
aujourd’hui en Afrique et dans le monde. Ce programme d’éducation
politique pourrait rappeler entre autre les principes de gouvernement, ceux de
la contribution fiscal des citoyens, ceux de la transparence et de sa nécessité,
ainsi que tous les ingrédients utiles à l’éducation fondamentale du
centrafricain moderne. Ce programme condensé ou raccourci d’histoire
pourrait être établi pour couvrir une période d’exécution de six mois par
exemple. Les outils d’ordre didactique, andragogique, pédagogique et
médiatique seraient bien évidemment mis à contribution pour réaliser ce
programme fondamental dont la cible serait la population centrafricaine.
Vous réaliserez avec nous que ce sera en prenant appui sur cette base riche de
connaissance générale de l’évolution des sociétés que toute tentative de réforme
sociale, politique, économique ou administrative en Centrafrique pourrait être
réalisée avec le soutien de la majorité de la population. Ce sera sur
cette base d’une éducation civique ou politique fondamentale que les citoyens
pourrait comprendre la nécessite de participer activement aux différentes
oeuvres de développement qui pourraient être entreprises dans le pays en faveur
de tous les membres de la société.
Pour ce faire, le gouvernement de la
nouvelle transition de Bozizé devra accorder la priorité à l’exécution de ce
programme, susceptible d’apporter des grands changements bénéfiques, non
seulement aux gbayas de Benzambé, non seulement aux ouvriers du KNK, mais à tous
les centrafricains sans exception aucune. Bozizé devra mobiliser toutes
les ressources nationales disponibles pour l’exécution de ce programme.
Ceci serait le nouveau défi que nous lançons à Bozizé pour qu’il démontre qu’il
est capable et mérite bien à propos d’être appelé un véritable leader du
changement dans le pays. Son nouveau slogan devrait “libérer par l’éducation et
la participation de tous, non par les armes”. La société civile et tous
les centrafricains ne devront pas attendre que ceux soient les pays amis ou les
organisations internationales qui aient l’entière responsabilité de ce
programme.. Nous suggérerons l’organisation d’une grande campagne
nationale d’appel de fonds pour solliciter et recevoir une contribution
financière, si minime soit-elle de la part de tous les centrafricains et de tous
ses amis à travers le monde, en faveur de ce programme. Mais tout compte
fait, le pays aura besoin d’une aide extérieure importante en professionnels et
universitaires aux compétences variées, afin de concevoir, de préparer et
d’organiser les différentes séquences de formation et les matériels pour
l’organisation d’ateliers de formation, de séminaires de formation et colloques
à travers le pays, aussi bien en zone urbaine que rurale. Ce sera une ère
de grande propagande nationale d’éducation civique et civile au profit de tous
les citoyens et militants des partis politiques et autres groupements
syndicaux. Il est tout à fait entendu que cette propagande générale aurait
également pour cible les étudiants, les élèves, et les militaires de tout rang
et grade. Ce programme constituerait le dénominateur commun d’une
tentative de résolution des maux qui avaient été identifiés au cours des assises
des grandes réflexions nationales, organisées par le passé dans le pays. Il est
tout à fait entendu que les anciennes recommandations des dites assises
pourraient être reprises, adaptées pour ensemble constituer le numérateur de
l’opération que nous proposons d’effectuer. Enfin, pour convaincre les
sceptiques qui ne seraient pas encore convaincus de la validité de nos propos,
nous nous autoriserions à reprendre ce que quelqu’un avait déjà dit; “Si vous
estimez que l’éducation est une exigence extrêmement coûteuse, essayez donc d’y
substituer l’ignorance”. Mais n’avez-vous pas perçu que l’ignorance
pourrait avoir été à l’origine des problèmes sociaux et économiques ou encore de
tout le retard pris par
En prenant appui sur ce nouveau
courant d’éducation civique et civile, les organes supérieurs ou les bureaux
politiques des grands partis devraient opérer des rapprochement avec les petits
partis, afin de reconcilier les principes, les visions, les stratégies de
développement du pays, et autre. Le grand objectif que l’on pourrait
espérer serait d’arriver à un nombre limité de grands ensembles politiques dans
le pays, de l’ordre de quatre ou cinq grands ensembles politiques en
Centrafrique. Ce serait alors l’occasion d’exorciser le pays d’un autre
grand mal appelé rébellion armée, puis de l’éliminer de la liste des modes
acceptables de contestation civile dans le pays. Cet aspect pourrait
également donner l’occasion de rétablir des accords de coopération en faveur de
la paix avec tous les pays de la sous région, notamment ces pays voisins ou
lointains qui abriteraient les bases de ces rébellions armées. Ce faisant aussi,
ce programme d’éducation pourrait induire la reconnaissance de l’importance,
puis l’expression des libertés civiles, des droits des citoyens, du respect des
lois, etc. Toutes ces activités en elles-mêmes pourraient durer une année, après
que les stratégies d’action, les plans et le financement de cette propagande
aient été discutés puis acceptés, et, après que les accords de financement de ce
programme ait été mis en place. Notre défi aux centrafricains
et à tous ceux que nous avions jadis qualifiés de guérisseurs des maux
centrafricains, serait de saisir cette occasion pour entrer en action de manière
cordiale, avec beaucoup de sérénité et d’énormes potentiels dans ce nouveau
laboratoire national, afin de tester ensemble les remèdes propices au renouveau
de
Ce n’est pas tout. Cette
période pourrait être l’occasion idéale offerte au peuple centrafricain pour
analyser de manière critique les carences de la présente constitution du pays et
d’énoncer des propositions concrètes de révision qui seront discuter au sein des
grandes instances politiques du pays. Puis, lorsque ces actes auront fini
d’être réalisés, le peuple ou les différents groupes politiques désigneront
alors leurs candidats pour les prochaines grandes élections présidentielles,
législatives et municipales. Ces élections seront alors l’occasion pour
chaque centrafricain de remplir une formalité, porte d’entrée de nouvelles
initiatives en faveur d’un développement harmonieux de
Jean-Didier Gaïna
Virginie, Etats-Unis
d’Amérique
(14 Juin
2010)