SI J'ETAIS MAIRE DE LA VILLE DE BANGUI : le cas du déboisement

 

 

 

Fondée il y a 125 ans dans une dépression naturelle, la ville de Bangui se situe aux confins de la vallée de l’Oubangui et de son affluent, la Mpoko. Quelques marigots, à savoir : Ngoubagara, Ngounguélé, Sayévoar, Nguito, Landjia, Guitangola, Kouanga complètent le réseau hydrographique de l'agglomération Banguissoise. Le tout harmonieusement encadré par une série de chaînes successive de collines: les Monts Bas-Oubangui et Daouba-Kassaï.

 

Le climat de la Ville de Bangui est du type guinéen forestier avec l’alternance de deux saisons : une saison pluvieuse qui va de Mai à Novembre et une saison sèche, de Décembre à Avril.

La température maximale moyenne annuelle est de 26°C pour un taux d'humidité moyen supérieure à 50% pour une pluviométrie moyenne annuelle d'environ 1500 mm/an.

On y distingue deux types de végétation, la forêt qui se situe sur la colline de Bas-Oubangui au Sud, et la savane qui est la résultante de l’action anthropique (défrichements, feux de brousse...).

D'une superficie d'environ 2 km² en 1912, Bangui et son agglomération couvrent aujourd'hui une superficie de près de 120 km².

 

Les premières descriptions disponibles de la ville de Bangui sont toutes d'accord sur un point : c'était un site forestier. Le dernier vestige visible de cette période est la face Sud-Ouest de la Colline Bas-Oubangui. 

Sous l'effet de l'action humaine, le climat de Bangui change. Ce changement climatique est perceptible et les plus anciens peuvent nous confirmer que la qualité de l'air, l'ensoleillement, le cycle pluviométrique, le niveau de l'Oubangui, de la Mpoko, etc ont connu et connaissent des changements quasi-permanents depuis bientôt 40 ans.

 

Moi Maire de la Ville de Bangui, le 2ème responsable gouvernemental que je rencontrerai, est le Ministre des Eaux et Forêts pour instruire la mise en place d'un partenariat entre la Commune et le Ministère pour le Projet « Bangui Vert ».

 

Le projet « BANGUI VERT » a pour objectif de reboiser Bangui et son agglomération par le planting sur cinq années de Trois Millions d'Arbres  dont :

·         500.000 pour la ceinture verte de Bangui, un demi-cercle d'environ 60 km de long avec pour limite Ouest le Village Sakpa I, Nord le village Baffili et Est, le village Bobaya et de 1000 mètres  de large (les Chinois ont la muraille de Chine, les Banguissois auront la ceinture verte);

·         L'aménagement d'un espace boisé par arrondissement pour Bangui et de deux pour Bimbo et Begoua  soit près de 250.000 arbres ;

·         L'aménagement d'un couloir boisé le long des principales avenues et rues de Bangui soit près de 500.000 arbres ;

·         La distribution à chaque rentrée scolaire durant cinq ans d'un plant d'arbre à tous les élèves, lycéens et étudiants de Bangui soit sur la base estimée de 200.000 annuel, environ 1.000.000 en cinq ans ;

·         Durant les cinq  années de mon mandat comme maire, à chaque naissance, mariage et succès à un examen national (Concours d'entrée en 6ème, Brevet, BAC et supérieur), la mairie offrira comme cadeau, un plant d'arbre. Deux parcs seront aménagés pour ceux qui ne peuvent pas planter les arbres chez eux :

1.      Le Parc de l'Amour sur l'Île des Singes où comme un rituel, tous les heureux mariés de Bangui – Begoua- Bimbo pourront y faire un tour pour planter l'arbre qui symbolisera leur union et faire de jolies photos. À cet effet, une passerelle  de 268 mètres de long et 2,4 mètres de large sera aménagée pour rejoindre l'Île en passant par le complexe scolaire CPI ;

2.      Le Parc du Souvenir, la face Nord-Est de la Colline Bas-Oubangui.

 

Si la préservation des collines de Bangui et sa forêt est une obligation, il faut penser à son lotissement. Ainsi, durant mon mandat de Maire, ce qu'on nomme la petite colline c'est à dire la pointe Nord du Bas-Oubangui qui part derrière la gendarmerie nationale en passant par la cité Asecna, le Ledger Plazza, le Camp Fidèle Obrou pour toucher Boy Rabe par le Sud, sera intégralement ouverte à la construction. Soit près de 40 hectares, 1000 lots.

 

L'une des causes de la disparition du couvert forestier de Bangui et de sa région est l'utilisation du Bois comme principale source énergétique. Bangui et son agglomération consomment à elles seules, environ 400.000 tonnes de Bois par an. Cette consommation entraîne la « savanisation » progressive de l’écosystème péri-urbain de Bangui de sorte que l'on va de plus en plus loin pour chercher du bois. Certains président même une désertification prochaine de celui-ci. Dans un tel environnement où la pression sur la forêt est grande, prendre le risque de planter Trois millions d'arbres en 5 ans, c'est aussi prendre le risque de voir ces derniers se retrouver rapidement sous la marmite une fois mature. Dans ce cadre, nous prévoyons :

1.      La mise à disposition de conseillers environnementaux dans les mairies d'arrondissement et la mise en place d'un service d'aménagement et d'entretien d'espaces verts qui travaillera en collaboration avec les responsables des Ministères des Eaux et Forêts et de l'Environnement ;

2.      Nous initierons une démarche envers les sociétés forestières pour la valorisation des déchets de scierie et abattage par la transformation en charbon de bois ou la fabrication de briquettes de copeaux de bois pouvant servir de substitution au bois de chauffe ;

3.      Dans le cadre du programme d'amélioration de l'habitat et de l'aménagement de Bangui 2, nous avons pour objectif de réduire en 5 ans, de 36%, l'utilisation du bois comme principale source énergétique par l'introduction de nouvelles techniques énergétiques.

 

Mais bon, pour l'heure, je ne suis pas candidat à la Mairie de Bangui. D'ailleurs, la dernière fois qu'un Maire fut élu dans ce pays, à quand cela remonte-t-il ?

 

 

Clément De Boutet-M'bamba