L'armée centrafricaine défile pour la première fois depuis les mutineries (1996-1997)
L'armée centrafricaine a défilé pour la première fois depuis le début des mutineries de 1996-97, mercredi à Bangui, à l'occasion du 40ème anniversaire de sa création et devant le président Ange-Félix Patassé.
Ce défilé, qui s'est également déroulé en présence du tout nouveau Premier ministre Martin Ziguélé et l'ensemble du corps diplomatique, était destiné à présenter les nouvelles structures de cette armée, réorganisée avec le concours de la France et de la communauté internationale.
L'armée centrafricaine est aujourd'hui forte de plus de 4.000 hommes, alors qu'elle n'en comptait que 400 en 1961. Elle avait été décimée par trois mutineries successives.
Elle comprend notamment l'Armée de l'air, les Forces navales, l'Unité de sécurité présidentielle, le Bataillon d'infanterie territoriale (BIT), le Bataillon mixte d'intervention et d'appui (BMIA).
La restructuration des Forces armées centrafricaines (FAC), mises à mal par trois mutineries en deux ans, s'est faite avec la participation de la France et de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINURCA), destinée à consolider la paix dans ce pays.
En mai 2000, la France avait offert 14 millions de dollars sur trois ans pour restructurer les forces armées de Centrafrique. Au début de ce défilé, M. Patassé a d'ailleurs demandé à la France de "continuer à équiper l'armée" dans le cadre de la coopération bilatérale.
Cette parade militaire, qui a eu lieu sur la principale artère de Bangui, l'avenue des Martyrs, a été également l'occasion pour le chef de l'Etat de saluer la mémoire du défunt empereur Jean-Bedel Bokassa, renversé en 1979 alors qu'il se trouvait à l'étranger.
"Même si vers la fin de sa vie il a commis des abus, il n'en reste pas moins qu'il faut lui rendre hommage comme père de l'armée centrafricaine", a notamment déclaré Ange-Félix Patassé qui fut le Premier ministre de l'empereur Bokassa.
(AFP, Bangui, 4 avril 2001 - 20h14 )